Temps de lecture 7 minutes#1 – Best of anniversaire : « Portraits Historiques » #Footballski3Ans

Si nous aimons autant le football en Europe de l’Est, c’est en partie pour ses histoires uniques, que l’on ne pourrait trouver nulle part ailleurs. Ce genre d’histoires que l’on ne trouve que dans un football qui n’existe plus. Un football composé d’hommes et de héros ayant marqué leur génération et l’histoire des clubs où ils sont passés. D’hommes et de héros voguant au gré des destins brisés et de l’amour porté pour leurs clubs à l’identité marquée par une politique omniprésente. C’est pourquoi nous tentons de les faire revivre afin de vous faire découvrir leur héritage. Comme si l’on déposait quelques couronnes de fleurs sur les tombes de ces hommes ayant fait triompher leur club, leur pays, avant de disparaître. Laissant derrière eux leurs noms dans la grande Histoire du football.

#1 Les destinées tragiques

Le football en Europe de l’Est regorge de personnages de légende ayant connu de tristes destinées, politiques, familiales ou personnelles. Nous avons commencé à vous les présenter le 02 avril 2014, date du premier portrait historique de l’histoire de Footballski. Celui-ci s’intéressait à une légende du Levski Sofia : Gundi Asparuhov. L’égal de Hristo Stoichkov dans son pays reste à lui seul l’exemple du joueur de l’Est fantasmé : un joueur racé, élégant, fidèle à ses couleurs, peu connu à l’étranger et tragiquement disparu, à 28 ans. Depuis, le site beaucoup évolué, mais nous avons continué de vous relater les histoires d’hommes. Certains se sont perdus à cause de l’amour, comme Sándor Szűcs qui faisait partie de cette prometteuse génération du football hongrois des années 1940. L’un des joueurs roumains les plus prometteurs des années 70, Aurel Rădulescu, a eu le tord de ne pas s’arrêter à la bonne station de train. Fyodor Cherenkov, lui, a été victime d’une maladie mentale et a fini par succomber après avoir lutté toute sa carrière. Mais parfois, le destin s’acharne sur les proches. Savo Milosevic en sait quelque chose, lui qui a perdu tous ses proches les uns après les autres, dans des circonstances terribles.

Gundi Asparuhov, l’élégant bulgare qui a dit non à l’AC Milan

Sándor Szucs, pendu pour l’exemple

Aurel Radulescu, fauché en pleine gloire

Fyodor Cherenkov, légende malgré la maladie

Savo Milosevic, « grobar » malgré lui

#2 Les changements géopolitiques et leurs conséquences

Les changements géopolitiques ont eu beaucoup de répercussions dans l’histoire du football, et ce dès la création des premiers clubs. En raison des guerres, des dictatures et des monarchies, les frontières ont changé en même temps que la vie de beaucoup de clubs et de joueurs. La Transylvanie est un exemple marquant du changement. Alors que la région passe de la Hongrie à la Roumanie suite au Traité de Trianon de 1920, l’apport de nouveaux joueurs et de nouveaux clubs bouleverse le paysage footballistique roumain. C’est ainsi que Rudolf Burger et le Chinezul Timisoara vont entrer dans l’histoire en remportant le championnat de Roumanie pas moins de six fois consécutives. Un record que seul le Steaua Bucarest parviendra à égaliser, soixante-dix ans plus tard. Une période marquante, où le CAO Oradea réussit à devenir champion de Hongrie puis de Roumanie.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les mouvements stratégiques et politiques dans les Balkans ont conduit une bande de Macédoniens, celle du FK Makedonija, à devenir des héros du championnat bulgare, avec un entraîneur juif à leur tête. Des mouvements stratégiques qui ne se passèrent pas uniquement dans les Balkans. En RoumanieJosef Posipal quitta son pays pour l’Allemagne et n’y reviendra jamais, sous peine d’exécution. Il gagna une Coupe du Monde avec son pays d’adoption. Les pontiques Grecs des bords de la mer Noire n’ont pas eu cette chance. En revanche, grâce à la répression stalinienne,  ils ont eu l’opportunité de laisser une trace indélébile dans l’histoire du football kazakh. Comme quoi, parfois, le succès ne tient pas à grand-chose. À une déportation, par exemple.

Lire Rudolf Bürger, l’enfant de Timisoara

Josef Posipal, l’unique roumain champion du monde

CAO Oradea, club champion de deux pays

1942, quand un club macédonien a failli être champion de Bulgarie

Les pontiques au Kazakhstan, football, URSS et espionnage

#3 Les héros oubliés

Les années passent, les compétitions aussi. Les héros, ceux ayant marquant un club, une ville, une région, un pays, restent. C’est pour cela que Footballski vous raconte la vie de ces personnages tous marquants d’une manière ou d’une autre. La « Jambe d’or » du football moldave, Vladimir Tincler, était un juif de Bessarabie. Survivant d’un ghetto, d’un camp de concentration puis revenu dans une ville décimée par la guerre, il fut l’un des principaux acteurs de la meilleure période de son club de toujours, le MoldovaDragan Holcer, lui, est né dans un camp de concentration. Lorsqu’il jouait avec ses copains d’école à la guerre, où il se mettait du côté des Partisans en hommage à son père tué, il ne se doutait pas qu’il allait devenir un des meilleurs joueurs de l’histoire de l’Hajduk et de la Yougoslavie.

Le goulag est décidément un fil rouge dans la vie de nos héros. Nikolay Starostin, indissociable de l’identité du Spartak Moscou, l’a aussi connu pour avoir fait face à Lavranti Beria. Un Géorgien, comme David Kipiani, « un homme qui fut l’équivalent en son temps d’un Zidane de l’Est ». Et qui fut un représentant parfait de son Dinamo Tbilissi, équipe iconique pour des Géorgiens qui ne se sont jamais sentis à leur place dans l’Union soviétique. On ne devient pas héros facilement. Il faut traverser des épreuves. Ivica Osim est bien placé pour le savoir après avoir connu la guerre, la misère, une blessure que l’on pensait fatale pour sa carrière et une longue suspension injustifiée. Mais le plus grand de tous est le Roi de CracovieHenryk Rayman, meilleur joueur de l’histoire du Wisla Cracovie. On peut même se demander si Henryk n’a eu qu’une seule vie. Tour à tour, il fut soldat, lieutenant de peloton de mitrailleurs, blessé de guerre, joueur-star, maître de conférences, exclu à vie de football, chef d’infanterie, président de la fédération polonaise de football, capturé à la guerre par les Allemands, évadé de prison, garde forestier, condamné à mort, mort civilement, sélectionneur national, vice-président du Wisla, condamné à de la prison, disparu et nommé président d’honneur du Wisla. La boucle est bouclée.

Avec Dragan Holcer, le meilleur surgit de l’horreur

David Kipiani, le footballeur total

Les différentes vies d’Henryk Reyman, le Roi de Cracovie  &  Jan Reyman, le petit frère oublié du Roi de Cracovie

Ivica Osim, le dernier président yougoslave

Nicolaï Starostin, du Spartak Moscou au goulag

Vladimir Tincler, du ghetto au golgheter

#4 Les anciens champions

Bien souvent, plus personne ne se souvient d’eux. Seul un trophée vieillissant qui prend la poussière reste en dernier vestige de prouesses révolues. Celles de 1980, quand les gueules noires du Szombierki Bytom réalisaient l’exploit du siècle dernier en gagnant un trophée de champion de Pologne au nez et à la barbe des plus grands. En République Tchèque, le FC Hradec Králové réalisa le même exploit en passant devant les clubs de Prague en 1960. Ce qui les amena l’année suivante à jouer contre Barcelone en coupe d’Europe. Plus à l’est, le Dynamo Minsk faisait la fierté biélorusse en brisant l’hégémonie russo-ukrainienne pour s’adjuger le titre de champion d’URSS 1982. Le tout avec un coach aux discours fous et un joueur clé alcoolique. La fierté arménienne, elle, était incarnée par l’Ararat Yerevan auteur d’un doublé historique en 1973. Loin de la déchéance actuelle du football arménien. C’était un autre temps pour un autre football que l’on aime se remémorer, comme le font ces vieux fans nostalgiques d’une époque où leur club les rendait si fiers.

Le Szombierki Bytom, de suie et de houille, le récit de l’unique champion

Euro 2016 : FC Hradec Králové, de surprise à Barcelone

Dinamo Minsk 1982, la victoire du « football sincère »

Ararat Yerevan, l’exception arménienne de l’ère soviétique

#5 Les matchs mythiques

Il y a des matchs qui savent rentrer dans les mémoires. Ces matchs que nos familles se racontent de génération en génération, afin de faire perdurer une certaine idée du football et de son histoire. Des matchs mythiques dont le simple fait de les évoquer rappelle à bon nombre d’entre nous souvenirs et tendresses. Bien que parfois, la tendresse et les gestes doux n’étaient pas forcément présents sur le terrain. La preuve en est avec la bataille de Berne opposant Hongrois et Brésiliens durant les quarts de finale du Mondial 54. Un véritable déferlement de violence entré dans l’histoire du ballon rond. Une histoire également marquée par deux autres matchs mettant à l’honneur l’Allemagne de l’Est. Le premier, un certain BelgiqueRDA, mettant fin sur les terrains à cette équipe est-allemande. L’autre, l’histoire du penalty de la honte, en 1986, à Leipzig, entre le LOK Leipzig et le BFC Dynamo.

1954, la Hongrie gagne la bataille de Berne

#5 Octobre Rouge – Belgique vs. RDA : 90 minutes et puis s’en va

#4 Octobre Rouge – L’histoire du « penalty de la honte »

#6  Les matchs de la mort

Mais le football c’est aussi des destinées tragiques, des moments où le ballon rond perd de sa saveur et où le peuple pleure ses morts. Ces moments, le football et ses stades les connaissent malheureusement trop bien. Parmi ces instants, l’un des plus tristes est sans conteste celui du drame de Luzhniki. Là où, un 20 octobre 1982, à Moscou, des centaines de supporters du Spartak Moscou vont trouver la mort après un mouvement de foule. De même, comment ne pas évoquer le tristement célèbre FC Start Kyiv et de ses joueurs qui, pour l’amour du football, braveront le nazisme quitte à en perdre la vie.

Le drame de Luzhniki, entre mémoire et oubli

FC Start Kyev, la vie ou la mort

#7 Le football et la politique

Football, politique et histoire, c’est un peu notre credo chez Footballski. Entre nazisme et communisme, guerre des Balkans et personnes peu recommandables, nous avons eu l’occasion de vous faire découvrir ou redécouvrir quelques personnages et moments clés de l’histoire. C’est ainsi que durant la Seconde Guerre mondiale, pendant que certains prouvent leur valeur au front, d’autres laissent libre cours à leurs plus bas instincts. Evald Mikson est peut-être de ceux-là. International estonien, reconnu comme l’un des meilleurs gardiens de but de son époque en Europe de l’Est, Mikson aurait eu des agissements plus que troubles durant le conflit. L’utilisation du conditionnel néanmoins reste de mise, puisque malgré des accusations plus qu’appuyées, son décès n’a permis aucune enquête officielle ni condamnation par la justice.

Un conditionnel que l’on peut enlever pour le second personnage présenté dans ces lignes, un certain Arkan. Tristement célèbre pour son rôle et ses agissements dans le conflit yougoslave, le tigre des Balkans a connu une vie pour le moins mouvementé. Entre guerre, braquages, crimes et football.

Et puis il y a l’URSS, le stalinisme et les goulags. Si ces derniers ne semblent pas destinés à une pratique du football, c’est pourtant bien au Goulag que le premier Euro de football a pris place en 1955. Mais on le sait, durant cette période, en URSS, le sport restait un important vecteur dans la construction de la société, c’est ce que l’on vous montre à travers de longs articles revenant sur l’importance des différents corps de l’armée dans l’évolution du sport et du football.

#2 Sport & société en URSS – L’Armée de l’Air – #1 Sport & société en URSS – L’Armée

Evald Mikson, l’international estonien accusé de crimes de guerre

Arkan, le tigre des Balkans

Euro 2016 : 1955, l’histoire du premier Euro au Goulag

#8 Steaua 86

Damien F. & Pierre V.

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