La deuxième partie de notre saga sur l’appareil politico sportif de l’URSS nous emmène du côté des hangars militaires qui garnissaient autrefois les aéroports autour de Moscou. Voici la seconde entité qui composait jadis le socle du système sportif de l’Union soviétique, après l’Armée rouge, arrive l’Armée de l’Air.
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L’Armée de l’Air soviétique a vu le jour entre 1917 et 1918 par l’intermédiaire d’un collège présidé par un pilote biélorusse chevronné, Konstantin Akashev. Révolutionnaire bolchévique de la première heure, Akashev participe avant la Première Guerre mondiale à la tentative d’assassinat sur Pyotr Stolypin, Premier ministre du Tsar Nicolas II. Cette tentative échouer et contraint Akashev à un exil en Italie où il y entame une formation de pilote de chasse à l’École Militaire Caproni. Par la suite, ce dernier file en France où il obtient un diplôme d’ingénieur.
Toujours persona non grata en Russie, Akashev sert dans l’Armée de l’Air française durant la Grande Guerre avant de finalement rentrer en Russie pour participer à la Révolution d’octobre. Une fois le pouvoir basculé aux mains des rouges, il obtient le poste de Commissaire au Collège des Forces aériennes chargé de réorganiser l’Armée de l’Air. En parallèle, il commande la flotte de la 5e Armée à Kazan, repoussant les contre-révolutionnaires blancs. Pilote, mais aussi brillant ingénieur, Akashev obtient logiquement le commandement des toutes nouvelles Forces aériennes soviétiques et se voit confier le développement de l’industrie aéronautique dans son ensemble. Un travail consistant essentiellement à moderniser les usines d’aviation à travers tout le pays.
Dans le tout nouveau modèle soviétique, l’aviation tient alors un rôle essentiel, appuyée par la propagande du Parti qui ne manque pas l’occasion de mettre en avant les exploits de ses pilotes ainsi que la supposée supériorité du matériel soviétique. Malheureusement, la folie des dirigeants communistes enraye une nouvelle fois la machine et les purges staliniennes des années trente vont faire des ravages au sein de l’Air Force. Quinze des seize commandants, dont Konstantin Akashev, sont arrêtés puis exécutés. Leur successeur, le Letton Yakov Alksnis, finit lui aussi par faire les frais de la politique de Staline et est mis aux arrêts en 1938 pour connivence avec les « fascistes » lettons. Un grand classique. Le résultat est terrible pour l’Air Force Soviétique exsangue de bon nombre de ses meilleurs éléments à l’approche d’un conflit mondial ; l’aviation soviétique se révèle totalement dépassée dès les premières semaines, pour ne pas dire les premiers jours, de la Seconde Guerre mondiale.
A cette époque, les officiers de l’Air Force s’adonnent à leurs sports favoris au sein des équipes de l’Armée rouge, mais il faut attendre la fin de la guerre pour que l’Armée de l’Air obtienne son indépendance vis-à-vis de leurs cousins de l’Armée de Terre. Ainsi, 1944 voit le jour, à Moscou, de la Société Sportive VVS MVO. Le Voenno-Vozdushnye Sily Moskovskogo Voïennogo Okrouga (Военно-воздушные Силы Московского военного округа) signifiant le club de l’Armée de l’Air de la Région Militaire de Moscou.
Le VVS MVO Moscou est un club omnisports basé dans la capitale russe et fondé sur la base de l’école d’aviation moscovite. La société ne reste en activité que durant neuf années, disparaissant en 1953. Composé de différentes sections sportives telles que la section gymnastique, la section hippisme ou encore la section natation, le VVS Moscou est cependant principalement connu pour trois de ses sections, à savoir le hockey sur glace, le basketball et le football. Au cours de son histoire, le club écrit ses lettres de noblesse dans ces deux premiers sports avec trois titres (1951, 1952 et 1953), une coupe sur la glace ainsi qu’un titre sur les parquets (1952).
Quant à la section football, le VSS n’a tout simplement rien gagné. Évoluant dans la poule 2 (Sud) en 2e division soviétique en 1945, elle réussit l’année suivante à monter en première division et son meilleur résultat en Championnat reste une 4e place en 1950 et une demi-finale de Coupe d’URSS en 1951.
Malgré sa courte existence, l’histoire de la société de l’Armée de l’Air reste très intéressante, car, évoluant de 1944 à 1953, année de la mort de Joseph Staline, elle doit s’insérer au milieu des grosses cylindrées du championnat. Ces années-là sont alors dominées par deux clubs, à savoir le CDKA Moscou (actuel CSKA) et le Dinamo Moscou de Lavrenti Beria, le chef des services secrets. En ce temps, les sociétés sportives puissantes dirigées par des organismes d’état se font la guerre sur et en dehors des terrains de football et tout est bon pour battre l’autre tandis que tout est mis en œuvre pour attirer les meilleurs joueurs. Dans cet environnement de requins, le VVS Moscou se trouve un appui de taille, et surtout un nom utile pour le mercato, en la personne de Vassily Djugashvili.
Le nouveau jouet du Tsarévitch
Selon ses vœux, le dernier né de l’appareil politique soviétique doit être confié à Vassily Iosifovich Djougachvili. Ce nom vous dit peut-être quelque chose ? Ce Vassily n’est autre que le second fils de Joseph Staline, parfois appelé le Tsarévitch, le fils du Tsar.
Né au Kremlin en 1921, le jeune Vassily, alors âgé de 11 ans, subit un choc dans sa vie avec la disparition de sa mère Nadezhda Alilouïeva, en 1932. Une mort dont les circonstances furent longtemps cachées ; son suicide ayant été déguisé en mort des suites d’une appendicite. Il est alors le garçon préféré de son père, celui-ci ayant eu un autre fils de sa première femme, Yakov Djougachvili et n’éprouvant que mépris et colère envers lui. Vassily est durant sa jeunesse un personnage controversé, pour ne pas dire gênant. En effet, fugueur et indiscipliné, le plus jeune fils de Staline est mauvais à l’école et passe plus de temps avec les agents du NKVD chargés de sa sécurité qu’avec sa famille.
Son père va alors l’inciter à rejoindre l’Armée. Ce qu’il s’exécute de faire, sans réelles convictions, en s’engageant au sein de la 16e Division aérienne où il fait ses classes jusqu’à atteindre le grade de lieutenant-général en 1942. On lui prête quelques victoires dans les airs durant le conflit, mais ce qui va réellement marquer le personnage est sans conteste son attitude caractérielle, pour ne pas dire dangereuse.
Vassily bat sa femme, boit énormément et se comporte de manière frénétique, jouant du pistolet sur les lustres de sa propre maison et partant pêcher à la mitrailleuse avec ses amis. Pour preuve, l’un de ses complices est mortellement blessé durant l’une de ses escapades. Autre fait d’armes, durant ses six mois de service dans les airs, il pilote son avion sous l’emprise de l’alcool, l’incartade de trop pour ce fils ingérable.
L’armée lui coupe alors les ailes à la fin de la guerre et le cloue au sol avec un poste de Général de corps d’armée où il s’y ridiculise au cours d’une parade aérienne, envoyant une escadrille en vol par mauvais temps, causant le crash d’un bombardier.
Comme tout bon fils de dictateur, Vassily a des lubies, dont celle de diriger son propre club de foot. Ainsi, la présidence du VVS Moscou lui est confiée alors qu’il n’a que 23 ans.
Ses intentions sont alors très claires : bâtir une organisation sportive capable de rivaliser avec les clubs de l’élite. Pour cela, il fait construire un complexe sportif à Park Kulturyi à Moscou destiné à l’ensemble des sportifs du club, plus de 300 athlètes.
Les premiers résultats ne satisfont pas Vassily qui se met alors à enrôler de force des joueurs pour renforcer ses équipes. C’est le cas en 1948 où, après des résultats en dessous de ses espérances, il décide d’enrôler toute la première ligne de l’équipe de hockey du Spartak composée de Zdenek Zigmound, Ivan Novikov et Youri Tarassov. C’est également le cas en 1950, lorsqu’il enrôle le gardien de but de hockey du CDKA, Gregori Mkrytchan. Les bons résultats et les trophées coïncident d’ailleurs avec ces arrivées.
Distribution d’appartements, promotions militaires ou salaires élevés loin de l’esprit communiste, tout est bon pour attirer les meilleurs joueurs dans le club de Vassily.
Même topo dans le football. Enrôlant des joueurs tels que Vsevolod Bobrov (à ce moment triple champion d’URSS 1946/47/48, double vainqueur de la Coupe URSS 1945/48 et meilleur buteur en 1945 et en 1947 avec le CDKA), excellent aussi bien en hockey sur glace qu’en football, Yevgeni Babitch (champion d’URSS 1948 avec le CDKA), Viacheslav Tikhonov ou encore Gayoz Dzhedzhelava, un des meilleurs attaquants de l’histoire du football soviétique ayant évolué au Dinamo Tbilissi de 1937 à 1948, forcé à prendre les commandes de l’équipe de 1950 à 1951.Certains ont tout de même réussi à tenir tête au fils du Vojd (chef).
« Vous voyez ! Cet homme m’a dit la vérité. Merci à toi pour ta sincérité et reste donc au Spartak. »
Ainsi, en vacances à Kislovodsk, Nikita Simonian voit arriver les aides de camp du Tsarévitch. Ces derniers ont pour ordre de ramener le footballeur à Moscou, chez Vassily en personne. Devant le dirigeant, il déclare : « Vassily Iosefovitch, je vous en prie, permettez-moi de rester dans mon équipe ». Sur ce, Vassily répondit : « Vous voyez ! Cet homme m’a dit la vérité. Merci à toi pour ta sincérité et reste donc au Spartak. »
Quand on connaît la carrière de Nikita Simonian (Champion olympique 1956, 4 championnats d’URSS, 2 Coupes d’URSS avec le Spartak, club dans lequel il reste à ce jour meilleur buteur avec 133 buts en 213 matchs), on comprend alors la tentation pour le jeune Vassily de l’enrôler.
Le désastre aérien de Sverdlovsk
Alors que ses projets pour son équipe de hockey sur glace se mettent en place peu à peu, un événement va venir gâcher ses plans, et pas des moindres.
Le 5 janvier 1950, le VVS Moscou se rend à Chelyabinsk pour un match du championnat soviétique de Hockey. Les conditions météo forcent l’avion à se dérouter sur l’aéroport de Sverdlovsk, aujourd’hui Ekaterinbourg. Malheureusement pour les pilotes, la météo n’est guère mieux ici. La piste est complètement enneigée et l’aéroport plongé dans le blizzard. Après quatre tentatives d’atterrissage avortées, la cinquième est fatale au Lisunov Li-2 qui termine son vol au milieu des arbres, terrassé par un vent latéral violent. Personne n’en réchappe et le VVS perd alors les onze joueurs présents dans l’avion ainsi que deux membres du staff.
Aussitôt prévenu, Vassily Staline ordonne que l’on enterre à la hâte les onze corps dans des tombes de fortunes à l’extérieur de la ville. Et bien sûr, motus et bouche cousue dans la presse.
Craignant la réaction de son père, Vassily tente alors l’impensable, cacher cet événement au monde et remplacer les joueurs décédés par de nouveaux, tout ça en une seule journée.
Vassily ne va pas dormir de la nuit, voyant la disgrâce nationale arriver sur lui. L’équipe de Hockey de l’Armée de l’Air, dirigée par un ex-pilote de chasse, décimée dans un accident d’avion. Quelle ironie. Craignant la réaction de son père, Vassily tente alors l’impensable, cacher cet événement au monde et remplacer les joueurs décédés par de nouveaux, tout ça en une seule journée. Par chance, quatre de ses joueurs n’étaient pas à bord de l’avion pour diverses raisons. Le Tsarévitch établit alors à la hâte une short liste de joueurs susceptibles d’être recruté le jour même. Fait incroyable, son entreprise macabre va réussir.
Seulement quelques jours après l’accident, l’équipe du VVS est sur la glace et reprend son championnat comme si de rien n’était, composée majoritairement de joueurs issus des ligues inférieures. Les personnes au courant de la tragédie aérienne n’ont évidemment jamais osé en parler, de peur des conséquences sur leur carrière et leur vie. Il faudra attendre plusieurs années avant que la vérité ne soit révélée au public.
Le combat des chefs
Maintenant, remettons tout ça dans le cadre soviétique du moment. Et on ne peut pas passer à côté d’un homme qui a une place essentielle dans le système de ces années d’après-guerre. Cet homme, c’est Lavrenti Beria.
Homme fort des services de sécurité, Lavrenti Beria est depuis la fin des années trente le dirigeant de la toute puissante Société Sportive Dinamo.
Ce personnage dérange, inquiète, et devient de plus en plus puissant. Même Joseph Staline, lui-même, alors au plus haut sommet de l’État, s’en méfie et, à partir de 1946, réorganise la police politique, les services secrets et l’administration du Goulag, alors tous sous contrôle de Beria.
Cependant, s’il y a un homme qui n’a pas peur de Beria, c’est Vassily Djougachvili. Les deux hommes se détestent viscéralement, tandis que Vassily profite de la protection paternelle pour défier le redoutable chef du NKVD. Le terrain de football est leur champ de bataille ; les joueurs, leurs soldats.
Mélangé à cette soif d’attirer les meilleurs, cet environnement crée un combat de chefs avec, au milieu, un homme : Nikolaï Starostin. Plus qu’un homme, il représente un club entier à lui tout seul, le Spartak Moscou.
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Depuis 1942, Nikolaï Starostin ainsi que ses frères ont été arrêtés, torturés et condamnés à 10 ans de Goulag pour « agitation anti-soviétique ». Nul doute que Beria en est l’investigateur, lui qui détestait Starostin et son Spartak qui, malgré tous les obstacles, continuait à remporter des trophées. Éliminer Starostin, c’était une voie bien dégagée pour son Dinamo. Mais Vassily, lui, le voyait autrement.
Alors entraîneur du Dinamo Komsolsk-sur-Amour (un comble…), Nikolaï Starostin reçoit un coup de téléphone de Vassily en personne afin de lui annoncer qu’il veut le faire revenir à Moscou pour qu’il s’occupe du VVS MVO. Cependant, il faut savoir que Nikolaï Starostin, suite à sa condamnation, était interdit de séjour dans 16 villes d’URSS, dont Moscou. Mais, le jour suivant, un avion du VVS avec un aide de camp de Vassily atterrit à Komsomolsk-na-amour. De retour à Moscou, il est conduit devant Vassily.
Après un toast en l’honneur de son retour que Nikolaï Starostin ne put refuser (il ne buvait pas), Vassily fit le nécessaire pour l’enregistrer à Moscou, à son ancienne adresse. Starostin raconte :
« Plus je m’approchais de la rue Spiridonovka, plus je comprenais ce qui m’a le plus manqué durant toutes ces années: la sensation que l’on vous attend. Et quand j’ai franchi le seuil de l’appartement, voyant ma femme et ma fille en pleurs, j’ai réalisé que l’Homme, en substance, a besoin de peu pour être heureux. »
Mais au bout de quelques jours, le retour de Starostin fait grincer des dents. On lui fit savoir que son enregistrement a été annulé et on lui fit signer un document dans lequel on demande à Starostin de quitter la capitale dans les 24 heures. Il décide alors d’aller voir Vassily Staline qui lui propose de l’héberger chez lui. Mais Nikolaï n’est pas un homme qui aime être le pantin d’un autre.
Starostin sait parfaitement que, d’un côté, Vassily Djougachvili l’utilise pour son club, et de l’autre, Beria utilise la situation pour compromettre ce dernier aux yeux de son père.
Entourée par les hommes de Beria, la maison de Vassily devient alors pour Starostin une véritable prison dont il se sent dans l’obligation de fuir et de retourner chez lui. Le lendemain, l’homme du Spartak se voit être arrêté et conduit manu-militari à la gare de Koursk pour rejoindre son assignation à résidence à Maïkop.
Vous pensez que l’histoire se termine si facilement ? Eh bien, vous vous trompez.
Starostin, soulagé, s’installe dans le train. Mais à Orel, un fidèle de Vassily vient le récupérer et le ramener à Moscou par avion. La vengeance peut débuter.
En effet, le jour même, au stade Dinamo, se déroule LE match parfait, à savoir un duel entre le Dinamo de Beria et le VVS de Vassily. Dans les loges officielles, autour de tout le gratin des services de sécurité, Vassily fait alors pénétrer l’ennemi numéro un du Dinamo Moscou, le fondateur du Spartak, pourtant condamné au Goulag sous les yeux de Beria, le grand Starostin. L’affront ultime pour le patron du Dinamo.
Durant le match, au buffet dans les tribunes, Vassily ne cesse de rire de la situation, mettant ainsi dans l’embarras les spectateurs hauts gradés. Pour Vassily, c’est une question d’honneur. Pour Starostin, c’est la peur de savoir comment tout cela va se finir.
« Je compris que c’était le prix à payer pour mon épopée moscovite. »
Malgré cet élan suicidaire, Vassily doit finalement s’incliner, non pas à cause de Beria, mais de Starostin lui-même. En effet celui-ci sait pertinemment que cette situation ne peut perdurer, que si son seul protecteur s’absente, il ne pourra rien faire. Malgré les efforts de Vassily pour protéger Nikolaï et sa famille en les évacuant vers une base reculée où personne ne peut venir les chercher, il finit par persuader Vassily de le laisser partir vers le grand Est. Les contrées russes les plus reculées et les plus hostiles lui semblent un havre de paix comparé à Moscou, sa ville de toujours.
Starostin quittera finalement Moscou pour poursuivre son périple à travers l’URSS, cherchant un endroit où il puisse y poser ses valises. Mais toutes les portes se fermèrent devant lui. Krasnodar, Maïkop, Ulianovsk, aucune ville ne l’autorise à séjourner. « Je compris, écrivit Starostin, que c’était le prix à payer pour mon épopée moscovite ». Il finit finalement par trouver un pied à terre à Alma Ata, au Kazakhstan, où il prit en main le Dinamo Alma Ata. Un nom lui rappelant à jamais celui de Beria.
Staline meurt, tout change
Nikolaï Starostin doit attendre la mort de Staline en mars 1953 pour, comme beaucoup d’autres, entrevoir l’espoir d’une libération. Libération qui intervient en 1955 à la suite d’une demande auprès de Nikita Khrouchtchev. De retour à Moscou, il reprit les commandes de son club de toujours et y écrit ses plus belles années de gloire.
Quant à Vassily Djougachvili, la mort de son père le laisse à la merci des nouveaux maîtres du Kremlin. Alors que son père meurt en mars 1953, il est arrêté le 28 avril de la même année par ordre de Beria pour trahison, propagande anti-soviétique et outrage aux dirigeants de l’URSS. Cependant, l’arrestation et l’exécution de Beria cette même année lui évitent la mort.
Il est condamné à 8 ans de travaux forcés et envoyé à Vladimir sous le nom de Vassily Pavlovitch Vassiliev. Comme lui avait dit son père, « il n’y a qu’un seul Staline », mais même Djougachvili semble de trop. Libéré puis condamné à nouveau pour propos discréditant le régime, il purgera sa peine puis sera assigné à résidence à Kazan. Il meurt officiellement (c’est encore débattu) d’alcoolisme le 19 mars 1962, à 41 ans.
Son VVS MVO Moscou, lui, n’aura pas fait long feu puisque dès la mort de son père, le club est dissout, officiellement pour raisons économiques, mais la déstabilisation décrétée par Khrouchtchev incite à penser que tout ce qui avait un lien avec les Djougachvili n’avait forcément plus d’avenir.
Le VVS Moscou, le Dinamo des airs, aura pris son envol au moins durant un temps…
Vincent Tanguy & Rémy Garrel
Retrouvez le premier numéro de la série : #1 Sport & société en URSS – L’Armée
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