En ce début d’année et juste avant l’ancien « nouvel an », nous revenons sur la première partie de saison en Russie avec les « gros », les surprises et les surprises parmi les « gros ». Nous commençons avec la première partie de tableau, à savoir les huit premières équipes de la RPL 2017-2018 à la trêve. La suite sera publiée mercredi prochain.

Du Lokomotiv à Arsenal, c’est maintenant !

 

Les temps forts

Personne n’attendait le Lokomotiv à ce niveau quand le championnat a repris en juillet, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que les Cheminots ont démarré en trombe : quatre victoire sur les quatre premières journées. En point d’orgue, un large succès sur un CSKA complètement dépassé. Après un léger trou d’air à la mi-août, les hommes de Yuri Syomin ont livré un match fantastique contre le Spartak champion en titre. 3-4, score final, après avoir été menés 2-0 à la mi-temps. Cette victoire doit beaucoup à la maestria de Manuel Fernandes et Alekseï Miranchuk au cœur du jeu.

Le chef-d’œuvre de ce début de saison, c’est bien entendu le succès remporté à Saint-Pétersbourg sur le score sans appel de 0-3. Une merveille de traquenard tendu par Syomin à un Zenit dominateur mais inefficace. Encore une fois, ce sont Miranchuk et Fernandes qui ont cassé les lignes avec leurs passes en profondeur, trouvant à la réception un Jefferson Farfán en pleine renaissance. Cerise sur le gâteau, cette victoire a permis au Loko de s’installer à la première place, qu’ils n’ont plus quittée depuis.

L’avis du rédacteur

Au cours de ces six premiers mois, les Cheminots ont montré qu’ils avaient du caractère et de l’efficacité, à défaut de se montrer impériaux dans le jeu. Le Loko millésime 2017-2018 n’est jamais meilleur que quand il doit planter une banderille dans le dos d’un adversaire trop confiant. Contre des outsiders jouant compact, les Moscovites ont eu souvent plus de mal à emporter la décision. Sur les dernières journées avant la trêve, cependant, les Vert et Rouge ont trouvé en Farfán un renard des surfaces capable de s’introduire dans les poulaillers les mieux verrouillés.

Dans sa manière d’arracher des victoires improbables, le Loko de cette année fait penser au Spartak de la saison précédente. On leur souhaite le même destin.


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Perspectives

Pour la première fois depuis la saison 2013-2014, le Loko est un sérieux concurrent au titre, alors que les deux tiers des matchs ont déjà été joués. Syomin aura à cœur de rappeler à ses ouailles la remontée incroyable du CSKA cette année-là, qui avait laissé les Cheminots avec beaucoup de regrets. À Tcherkizovo, les supporters attendent un titre de champion depuis 2004.

Toujours engagés en Ligue Europa, les Moscovites auront fort à faire avec un 16e de finale contre Nice dès le mois de février. Jouer sur les deux tableaux ne devrait pas être un problème avec les retours d’Ari et de Ćorluka, d’autant qu’hormis Krasnodar, tous les prétendants au titre sont aussi engagés en C3.

Le joueur-clé : Manuel Fernandes

Difficile de choisir. Mais quand on aime le beau football, le jeu collectif, on ne peut que mettre en avant Manuel Fernandes, qui est tout à la fois le poumon et le chef d’orchestre de l’équipe. Au-delà de ses stats (neuf buts et six passes décisives toutes compétitions confondues), on apprécie la régularité d’un joueur qui a joué tous les matchs et qui régale à chaque fois.

La stat : 7

Le Lokomotiv est invaincu en championnat depuis le 15 octobre et une défaite 1-0 à Oufa. Le club des chemins de fer affiche un total de 19 points pris sur 21 possibles au cours des 7 dernières journées.

© facebook.com/fclokomotiv

Les temps forts

Avec l’arrivée de l’italien Roberto Mancini sur le banc du club à l’intersaison, l’ambition était claire : remporter le championnat et faire un beau parcours en Ligue Europa. Après 6 mois, le bilan est mitigé. Avec 16 points en six rencontres européennes, les coéquipiers de Dominico Criscito ont terminé premiers de leur groupe, devant la formation espagnole de la Real Sociedad. En 16e de finale, les Bleu et Blancs affronteront le Celtic Glasgow pour une double confrontation qui s’annonce compliquée. Et si les jeudis soirs ont souri au Zenit depuis septembre, c’est lors des matchs de championnat qu’il aura été plus dur de rester performant sur la durée. Les lourdes défaites face au Lokomotiv, leader actuel, et face à l’ennemi juré, le Spartak, ont entaché cette première partie de saison, quoique le jeu proposé au Stade Krestovsky reste agréable. Les arrivées des Argentins, notamment de Driussi devant, a permis de développer un jeu plus léché et dont la possession de balle reste la caractéristique première.

L’avis du rédacteur

Que de changements ! Le Zenit version 2017-2018 est sensiblement plus offensif que celui de la saison passée. La plus-value technique apportée au milieu de terrain notamment par Paredes permet au Zenit de mieux contrôler le rythme des rencontres. Mais pour le moment, le Zenit n’arrive pas forcément à trouver un équilibre entre l’attaque et la défense. Dans certaines situations, l’équipe est coupée en deux. En défense, le turn-over est de mise. Mammana réalise six premiers mois encourageants même s’il doit encore gagner en régularité et Mevlja est une bonne surprise. Le Slovène a participé à huit rencontres de championnat alors qu’on ne l’attendait pas à ce niveau-là. Par ailleurs, les tauliers que sont Criscito et Smolnikov restent à leur niveau et apportent dans les moments plus délicats.


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Perspectives

A mi-championnat, le Zenit est donc à huit longueurs du leader moscovite, un écart qui semble difficile à combler tant le Lokomotiv impressionne et rien ne semble lui résister. L’objectif reste le titre, mais objectivement, une place qualificative pour la Ligue des Champions paraît plus réalisable. Le jeu prôné par Roberto Mancini correspond parfaitement à la Ligue Europa, et peut-être qu’une belle performance dans cette compétition est envisageable ? Il faudra avant cela passer l’obstacle écossais du Celtic Glasgow, mais les coéquipiers de Dzyuba en ont parfaitement les moyens. Le Zenit reste un des favoris de la compétition.

Le joueur-clé : Aleksandr Kokorin

Inarrêtable, il porte l’attaque du Zenit à lui tout seul. Son replacement en pointe, au détriment de Dzyuba, fait des ravages. A coup sûr, Kokorin est le joueur russe de ces six premiers mois en RPL, et peut-être de la Coupe du Monde avec la Sbornaya aux côtés de Smolov sur le front de l’attaque ?

La stat : 15

Quinze, c’est le total de buts inscrits par ce même Aleksandr Kokorin depuis le début de saison toutes compétitions confondues.

© facebook.com/fczenit

Les temps forts

Cette année 2017 a vu le Spartak remporter un titre de champion de Russie qui lui faisait défaut depuis seize ans ! La saison 2017/18 a commencé de la meilleure des manières par une victoire en Supercoupe de Russie contre le Lokomotiv (2-1). Une victoire symbolique puisque ce fut la première Supercoupe de Russie remportée par le Spartak de toute son histoire. Malgré cela, la saison commence difficilement pour les Rouge et Blanc avec notamment une lourde défaite contre le Zenit (5-1) et des points perdus bêtement en fin de match contre quelques adversaires. Mais Carrera va remettre les choses en ordre avec le retour de quelques joueurs en forme comme Glushakov. Les victoires face au Zenit (3-1), au CSKA (3-0) ou contre Krasnodar (4-1) remettent l’équipe en ordre en finissant la saison à la troisième place.

En Europe, le Spartak a montré un beau visage notamment contre le FC Séville et la victoire 5-1 qui reste le moment fort de ce début de saison. La lourde défaite 7-0 contre Liverpool atténue le bon parcours en Ligue des Champions pour finir au final à la troisième place du groupe.

L’avis du rédacteur

Un groupe qui a peu changé durant le mercato estival, un entraineur qui a continué à impulser à l’équipe une force de caractère et des joueurs qui ont développé de nombreux automatismes à force de jouer ensemble ont fait de cette équipe une valeur sûre de ce championnat. La patte Carrera est indéniable sur les performances de l’équipe à travers ce pressing constant sur l’adversaire, un jeu rapide basé sur la contre-attaque.

Le Spartak a su passer un début de saison compliqué du point de vue des résultats et des nombreuses blessures (Glushakov, Timofeev, Tigiev, Zobnin…), mais le groupe a réussi à affronter les échéances, notamment européennes, avec brio. Autour de joueurs constants comme Promes ou Adriano, le Spartak a pu compenser offensivement ses lacunes défensives.

Perspectives

Le Spartak est encore en course dans trois compétitions :

  1. En championnat, les Rouge et Blanc visent la place en Ligue des Champions. Ayant joué quatre équipes du top cinq, le Spartak devra rester sérieux face aux équipes de milieu de tableau. Même si le titre n’est pas encore mathématiquement joué, le Lokomotiv semble bien parti.
  2. Encore en Coupe de Russie, le Spartak devra profiter de l’élimination des grosses équipes pour accrocher un titre qui lui tend les bras.
  3. Reversé en Ligue Europa le Spartak sera opposé à l’Athletic Bilbao en 16e de finale. Aller le plus loin possible, tel est l’objectif des Rouge et Blanc qui n’ont rien à perdre dans cette compétition relevée.

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Le joueur-clé : Quincy Promes

Au club depuis 2014, le Néerlandais a tenu son rang durant ce début de saison ainsi que durant toute cette année. Elle fut l’accomplissement de trois années durant lesquelles Quincy Promes a souvent tenu le Spartak à bout de bras. Le patron, tout simplement.

La stat : 5-1

Le résultat choc contre le FC Séville reste le point marquant de ce début de saison. Gagner un match de Ligue des Champions c’est bien, mais avec un tel score face à un habitué des compétitions européennes, c’est un exploit !

© facebook.com/fcspartak

Les temps forts

Le FK Krasnodar termine la moitié de la saison courante à seulement un point d’une place qualificative pou la Ligue des Champions mais, sur le terrain, le FKK dirigé par Igor Shalimov n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été lorsqu’il était sous la houlette du très regretté Oleg Kononov. Éliminés tristement de la C3 avant d’atteindre les poules et de la Coupe dès l’entrée en scène, les Byki n’ont même pas su en tirer parti dans la seule compétition qu’il leur reste, perdant contre tous leurs concurrents directs pour l’Europe et la C1. Igor Shalimov a multiplié les bavures tactiques et perdu toute crédibilité. Il demeure quelques points positifs à retenir comme la dangerosité de Fyodor Smolov, le regain de forme de Pavel Mamaev, les participations des produits académiques Ignatiev et Suleymanov. En outre, le stade, très animé par son écran 360°, fait fréquemment le plein et un parc a ouvert ses portes.

L’avis du rédacteur

L’année 2017 avait très bien commencé avec une qualification historique pour les huitièmes de C3 face à Fenerbahçe. Malgré ceci, il ne reste qu’un goût amer de 2017. Les points positifs soulevés ne sauraient compenser l’élimination de deux compétitions, dont celle en barrages de la Ligue Europa par l’Étoile Rouge de Belgrade (qui n’était pas le plus facile des tirages, certes), mon pire souvenir en tant qu’observateur de football, les cinq défaites consécutives d’octobre, les 400 minutes sans but marqué et le jeu en régression. Les performances de l’équipe de jeunes sont, à ce titre, bien plus intéressantes à suivre (leader de la RPL des jeunes, bonnes prestations en UEFA Youth League après deux tours aisément remportés, jeu offensif plaisant et flamboyant).

Perspectives

On a du mal à savoir comment un FKK aussi irrégulier et aussi dépendant de l’axe va pouvoir arracher le Graal tant convoité : la C1. L’entraîneur ne peut plus se réfugier derrière les excuses des blessures et du calendrier. Seules des contre-performances des concurrents pourront permettre aux Byki d’arracher la qualification pour la Ligue des Champions. À la fin de la saison, l’accord sur le FPF avec l’UEFA en vigueur depuis 2014-2015 va expirer, ce qui devrait débloquer des possibilités d’investissements.

Les jeunes du FKK tenteront de garder leur place de leader et d’éliminer le Real Madrid en Youth League, mais ils pourraient avoir à jouer sans Ignatiev.

Le joueur-clé : Ivan Ignatiev

En cas de départ du convoité Smolov cet hiver, Ivan Ignatiev, actuel meilleur buteur de Youth League à 18 ans avec dix réalisations en quatre matchs, pourrait être propulsé durablement en équipe A.

La statistique : 5 000

Soit le nombre de places à remplir pour que le match de Youth League du FK Krasnodar face au Real Madrid du 7 février 2018 soit joué dans l’enceinte du Krasnodar Stadion. Sinon, le match se jouera dans le stade académique et les acheteurs seront remboursés.

 

© facebook.com/FCKrasnodar

Les temps forts

Qui pouvait penser en début de saison que le CSKA serait européen au printemps prochain ? Même les supporters les plus fervents ont eu du mal à y croire. Qualifié in extremis en Ligue des Champions, le club de la capitale a changé ses habitudes et a obtenu une bonne troisième place en battant notamment Benfica à deux reprises et Bâle en Suisse. Une performance accompagnée de la fin d’une triste série pour Akinfeev qui réalise enfin un clean sheet en phase de groupe. Intéressant sur la scène européenne, le CSKA a plus de mal en championnat. Irréguliers, les hommes de Goncharenko ne peuvent faire mieux qu’une cinquième place, mais restent tout de même en course pour le haut de classement. Capable de bons matchs comme cette victoire dans le derby 2-1 contre le Spartak, mais aussi du pire avec un mois d’octobre très compliqué avec une défaite contre l’Arsenal Tula et un match nul à la maison contre Ufa, le CSKA termine ce cycle aller à la cinquième place avec 35 points.

L’avis du rédacteur

Inexistant sur le marché des transferts depuis quelques saisons, le CSKA se tourne sur sa formation pour tenter de rivaliser avec les clubs jouant les premiers rôles. Même si le jeu du club de l’armée rouge est parfois peu chatoyant, le CSKA reste une place forte et peut s’appuyer sur des nouveaux jeunes comme Chalov et Kuchaev qui commencent tout doucement à prendre du galon dans le XI de Goncharenko. Le mélange entre joueurs d’expérience et jeunes pousses est intéressant, même si c’est pour le moment insuffisant pour viser le titre. Pour un avenir radieux, il faudra forcément investir, alors qui mettra la main à la poche ?

Perspectives

Nul doute que le CSKA devra montrer autre chose dans le jeu pour croire en l’Europe la saison prochaine. Mis sous pression par des poursuivants qui veulent accrocher une place qualificative, le CSKA n’aura pas le droit à l’erreur. D’autant plus que les Moscovites joueront sur deux tableaux et commenceront 2018 avec une double confrontation contre Zvzeda en Ligue Europa. Un match à la portée des Rouge et Bleu, qui devront tout de même jouer à leur meilleur niveau pour passer les seizièmes. Un beau parcours européen est envisageable, d’autant que le club a besoin d’argent !

Le joueur clé : Vitinho

Ce n’est pas celui auquel on s’attendait le plus, mais le petit Brésilien réalise une très bonne saison pour l’instant. Auteur de sept buts, Vitinho est le joueur le plus utilisé par Goncharenko depuis le début de l’exercice.

La stat : 15 000

C’est le nombre de spectateurs en moyenne à la VEB Arena, soit les meilleurs chiffres depuis de nombreuses années. Les dirigeants souhaitent monter le chiffre à 20 000, autant dire qu’ils devront baisser les prix pour espérer remplir plus le stade.

 

© facebook.com/PFCCSKAMOSCOW

Les temps forts

Dès l’entame de la saison, les joueurs de Sergey Semak ont continué sur la bonne dynamique qui les avait conduit à la septième place l’an passé, portant la série d’invincibilité du club à huit matchs en Première Ligue. Le premier exploit fut le nul obtenu face au Spartak 0-0 (un Spartak, il est vrai alors en méforme). Les Bashkirs auraient même pu viser plus haut en ce début de saison, s’ils n’avaient pas connu une fin d’été très difficile marquée par une large défaite face à Rostov et un enchaînement de résultats négatifs face à des adversaires à leur portée (Amkar, Dinamo ou encore Anzhi).

La meilleure preuve ? Les résultats obtenus par Ufa à l’automne avec notamment un nul obtenu à la VTB-Arena, suivi d’une victoire contre les leaders (Lokomotiv, qui n’a connu que trois défaites) grâce à Igboun. Enfin, deux victoires nettes contre les voisins d’Ural (2-0) et d’Amkar (3-0) au retour permet aux Ufimtsy de marquer leur suprématie régionale.

L’avis du rédacteur

Cela fait un an que la légende parisienne, Sergey Semak, est au club et son empreinte est aujourd’hui bien visible dans un collectif qui tourne et qui a marqué vingt buts à la mi-saison, alors que le record du club sur une saison entière est de vingt-cinq à ce niveau de compétition. Le légionnaire Igboun, l’éternel espoir Krotov et le jeune Oblyakov se partagent cette tâche dans le secteur offensif, ce que n’arrive plus à faire Fataj. La défense expérimentée reste imperméable (ce qui a toujours fait la force des Bashkir : l’ancien Sochalien Jokic, les deux Caucasiens Tumasyan et Tabidze ainsi que le fidèle Alikin sécurisent un des tous meilleurs gardiens du championnat, Belenov). Le milieu de terrain est lui aussi divisé entre légionnaires efficaces, et joueurs fidèles au club comme souhaité par Semak. La stabilité de l’effectif est également pour beaucoup dans les résultats positifs d’Ufa.

Perspectives

Ufa, éliminé prématurément par l’Olimpiyets Nizhny-Novgorod en Coupe, n’a que le championnat sur lequel se concentrer avec dix matchs pour sécuriser une place dans le haut du tableau, voire rêver à l’Europe même si la marche (ainsi que l’écart) semble trop haute. Néanmoins, avec six matchs à domicile (mais la venue du Zenit et du CSKA) et seulement quatre à l’extérieur, Ufa pourrait se rapprocher aux portes du Top-5 à condition de ne pas renier ce qui a fait sa force en début de saison. Le plus important sera la dynamique, et elle pourrait être positive car ce sont deux clubs de  bas de tableau qui se présenteront au Neftyanik début mars : le Dinamo et Anzhi.

Le joueur-clé : Aleksandr Belenov

Trop souvent oublié (mais pas sur Footballski), Belenov est un des tous meilleurs gardiens de la RPL et son arrivée il y a un an a fait beaucoup de bien à un collectif doté maintenant d’un dernier rempart solide et expérimenté. L’ancien portier du Kuban Krasnodar a multiplié les exploits dans les buts bashkirs.

La stat : 8

Une statistique liée au joueur-clé : il s’agit du nombre de blanchissages réussis cette saison par Aleksandr Belenov.

© instagram.com/ufafc/

Les temps forts

Renommé Akhmat Grozny à l’intersaison, l’ancien Terek réalise une première partie de saison conforme à ses objectifs. Pourtant, l’été avait été compliqué avec quatre défaites au mois d’août, notamment contre le Zenit à l’extérieur (4-0). Mais les victoires contre des équipes concurrentes comme Ufa et Rostov en novembre ont permis à l’Akhmat de se replacer et finir ses six premiers mois à la septième place. La défaite dans le derby du sud de la Russie face à Krasnodar début décembre, dans un match complètement fou (2-3), est assurément le match clé : alors que l’Akhmat menait deux buts à zéro grâce à Shvets et Mael, Krasnodar a renversé la situation en inscrivant trois buts en deuxième période, dont le dernier de Dos Santos dans les arrêts de jeu. Ce match reflète plutôt bien les résultats du club cette saison : capable de rivaliser avec les plus forts sur certaines séquences, mais aussi – et trop souvent – en difficulté pour faire le jeu face aux « petits » de la RPL.

L’avis du rédacteur

Club solidement ancré en RPL maintenant, l’Akhmat Grozny 2017-2018 reste trop friable en défense et trop peu décisif en attaque pour espérer se mêler à la lutte pour les places européennes. Avec seulement 22 buts inscrits en 19 journées de championnat, le total est faible. D’ailleurs, aucun attaquant n’est à plus de trois buts depuis août. A cela s’ajoute une défense souvent positionné à cinq, mais qui a déjà concédé 26 buts, le ratio n’est pas suffisamment bon pour être performant tous les week-ends. Malheureusement, l’équipe est trop dépendante de Zadaev et Mbengue en attaque. Au milieu, Mael et Shvets s’entendent bien, mais le bloc défensif souffre trop à chaque match pour gagner en régularité.

Perspectives

Septième, le résultat est plutôt bon pour l’Akhmat. Mais n’oublions pas que la RPL est particulièrement serrée cette saison. L’Amkar Perm et Tosno, les deux barragistes actuels, ne sont que cinq petits points derrière. La menace viendra donc d’en-dessous, plutôt que d’au-dessus, où les équipes moscovites, Krasnodar et le Zenit semble intouchables pour l’équipe tchétchène. Garder cette place au classement serait donc une belle performance pour les hommes de Galaktionov et un signe de réussite pour cette saison.

Le joueur-clé : Anton Shvets

Auteur de trois buts cette saison, le milieu de terrain russe d’origine ukrainienne impressionne au milieu. Son sens du placement le rend précieux dans le système utilisé par Galaktionov. Ses années en Espagne (il a été formé à la Réal Saragosse et est passé par la réserve de Villarreal) lui permettent aujourd’hui d’être un joueur doué balle aux pieds. Agé de 24 ans, Shvets bénéficie encore d’une belle marge de progression.

La stat : 8

Huit, comme le nombre de défaites des Tchétchènes après dix-neuf rencontres, le total est déjà lourd. A titre de comparaison, l’Akhmat a gagné sept rencontres depuis août et fait cinq matches nuls. Une inconstance dans les résultats qui pourrait coûter cher en fin de saison.

© vk.com/fcakhmat

Les temps forts

Sauvé de justesse la saison dernière, l’Arsenal Tula réalise un exercice 2017-2018 surprenant et ce, malgré sa participation à la spectaculaire débandade des clubs de RPL en Coupe. Bien qu’il n’ait pas très bien commencé la saison avec quatre défaites en cinq matchs, l’Arsenal a connu un impressionnant sursaut au début de l’automne en battant Krasnodar, le Zenit et le CSKA Moscou en l’espace de seulement un mois ! Ces résultats sont d’autant plus paradoxaux que les faux-pas sont survenus le plus souvent contre des petites équipes. Ainsi, le match séparant les victoires contre le Zenit et le CSKA est un match perdu contre la lanterne rouge de l’Anzhi Makhachkala avec trois buts encaissé au beau milieu des trois clean sheets face aux gros. Au final, une équipe forte contre les forts et faible contre les faibles. Les sept victoires permettent à Tula de compléter, à la surprise de tous, la première moitié du tableau russe. Toutefois, les difficultés rencontrées contre les autres petits empêchent l’Arsenal de viser plus haut.

L’avis du rédacteur

Que cette équipe peu charismatique brise les rêves du sympathique Ienissey Krasnoyark n’a pas été une expérience donnant l’envie de s’intéresser à cet obscur club qu’est l’Arsenal Tula. Pourtant, alors qu’il n’y avait rien à attendre d’une équipe qui s’était négativement affichée et et qui s’était sauvée d’extrême justesse la saison dernière, comment ne pas se prosterner devant l’exploit d’avoir fait tomber Krasnodar, le Zenit et le CSKA en l’espace de seulement quatre rencontres et semaines et de s’être incrusté dans le haut du tableau russe ? L’élimination précoce en Coupe est peut-être décevante, mais personne n’y prêtera attention, au contraire des Zenit, Lokomotiv, Krasnodar et CSKA. Il y a beaucoup de points positifs à retirer de cette première partie de saison.

Perspectives

Il est fréquent de voir en Russie une équipe ne réussir qu’une seule moitié de saison et rater l’autre. L’Arsenal Tula tentera de ne pas en faire partie. En théorie, cette équipe est à son niveau des mois de septembre et octobre et peut éventuellement tenter de récupérer une sixième place qui serait qualificative pour l’Europe, à condition que le Spartak Moscou remporte la Coupe de Russie. Surtout, l’Arsenal va devoir assurer ses arrières. En effet, malgré la bonne deuxième moitié 2017, le premier barragiste n’est qu’à quatre points derrière. Ainsi, la prudence sera de mise.

Le joueur-clé : Vladimir Gabulov

Le gardien de but expérimenté, ancien international de la Sbornaya, a bien défendu les cages de son équipe. Il est parvenu à empêcher Krasnodar, le Zenit et le CSKA de trouver les filets et a grandement participé à cette première moitié réussie. Gabulov a cependant quitté le club pour aller en Belgique au FC Bruges, à la surprise de tous, du haut de ses 34 ans.

La statistique : 20

L’Arsenal Tula a trouvé les filets à 20 reprises au cours de cette première partie de la saison 2017-2018. C’est supérieur au triple de la saison dernière au même stade (6 buts). C’est l’hégémonie d’anciens expérimentés russes et de joueurs étrangers qui ont permis cela. Le Monténégrin Luka Đorđević a inscrit sept buts.

 

© instagram.com/pfc_arsenal

L’équipe Footballski Russie


Image à la une : © fclmnews.ru

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