Ah, la belle Plovdiv. La plus ancienne ville d’Europe encore peuplée, connue sous le nom de Philipopolis après la conquête de Philippe II de Macédoine, ou encore de Trimontium (« les trois collines ») sous l’Empire romain, voire de Filibe sous l’Empire ottoman. Un foisonnement d’héritages qui titille les cinq sens de quiconque a la chance de s’aventurer sur son territoire.

Vue sur Plovdiv depuis Nebet Tepe | © Ilia Markov / Flickr

Capitale européenne de la culture en 2019 – première ville bulgare à avoir ce privilège – Plovdiv a déjà été capitale par le passé, tout d’abord de la province romaine de Thrace, dans l’Antiquité, puis de la brève province de Roumélie orientale (1878) avant sa réunion avec la Bulgarie, en 1885. Carrefour commercial, ville de toutes les conquêtes, Plovdiv fut à maintes fois détruite, brûlée, bombardée, sans jamais renoncer à sa destinée. Les vestiges qui pullulent aux quatre coins de la ville témoignent d’une volonté de faire triompher, coûte que coûte, la civilisation sur la barbarie, la vie sur la mort. Pôle culturel et archéologique majeur des Balkans, Plovdiv reste pourtant quelque peu méconnue et cet éclairage européen permettra sans doute de ravir les voyageurs et curieux qui s’y rendront cette année.

Plovdiv, c’est aussi le théâtre de l’une des rivalités les plus féroces du football européen : le Botev contre le Lokomotiv. Les Jaune et Noir contre les Blanc et Noir. L’héritage national contre l’héritage socialiste. Le Collège contre le Club de Sport. Tous les six mois, le derby de Plovdiv permet de décider, au cours d’un match tendu rythmé par les cris et les écrits, les feux et les drapeaux des deux clans de supporters, qui peut s’arroger la suprématie sur la ville. Pour un temps.

Ayant vu naître Hristo Stoickhov un beau jour de 1966, Plovdiv ravit pour le première fois le championnat l’année suivante, grâce au Botev. Le destin a sa raison que la raison ignore. Avant de connaître la gloire sous le maillot du CSKA et de Barcelone, Stoichkov a sali ses premiers crampons sur le terrain du Maritsa Plovdiv et n’a donc pas revêtu le maillot du Botev ou du Lokomotiv.

Au sortir de la guerre, cependant, Plovdiv a donné naissance à un autre illustre footballeur bulgare, en la personne de Hristo Bonev. Toujours co-détenteur du record de nombre de buts marqués en équipe nationale, avec Dimitar Berbatov (48 buts), Bonev a illuminé les terrains de sa technique hors du commun, ayant participé à deux Coupes du Monde et porté de longues années durant le maillot du Lokomotiv. C’est Bonev toujours qui était à la tête de la joyeuse colonie bulgare des Stoickhov, Ivanov, Letchkov et consorts en 1994 aux Etats-Unis, où l’équipe nationale a décroché une improbable quatrième place.

De la profondeur des ruines antiques jusqu’aux sommets de ses collines, Footballski tentera, ces prochains jours, de vous immerger dans l’ambiance toute particulière de Plovdiv, et surtout de son football. Voici le programme :

Par Antoine Jarrige, Damien F., Pierre Vuillemot, Radu Caragiale, Raphaël Brosse et Vincent Tanguy


Image à la une : Andro Dyulgeryan Photo – Page Facebook Lokomotiv Plovdiv

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