La saison moldave s’est achevée sur un match nul des Tricolorii contre la Géorgie, après une saison palpitante qui aura vu le Sheriff garder sa couronne et devenir le dernier champion printanier. Retour sur des mois fous, fous, fous comme seule la Moldavie, le Pays des miracles, peut en offrir.

Dernière saison dans le format automne-printemps

La saison prochaine est une saison de transition vers le format printemps-automne : il y a un premier championnat composé de deux tours seulement, qui débute le 1er juillet et se termine en hiver, afin de désigner le champion 2017, puis le championnat traditionnel reprendra ses droits au printemps pour se dérouler jusqu’en automne. À vrai dire, il y a peu d’inconvénients à ce changement, à commencer par l’obligation pour tous les clubs de jouer sur gazon naturel, on en a donc terminé avec les terrains synthétiques de certains clubs (même si ça pose pas mal de problèmes pour certains d’entre eux, cf. ci-dessous).

Aussi, c’est une bonne nouvelle pour les fans. A priori, fini les matchs en milieu de journée pour profiter des seules heures d’éclaircie en automne ou en hiver (l’éclairage des stades reste une dépense, que beaucoup de clubs rechignent à effectuer), ce qui reste malencontreux lorsqu’on en dispute en pleine semaine. Ici, avec des matchs décalés en fin de journée ou en soirée, sous le doux soleil de Moldavie, cela devrait ramener du monde au stade. La question de la compétitivité en coupes européennes ne concerne malheureusement pas les matchs du printemps pour les clubs moldaves, mais bien ceux de l’été – dès lors, les clubs devraient être bien en jambes en juillet lorsqu’ils entameront leurs parcours européens. Au niveau de l’équipe nationale, enfin, seuls les potentiels matchs du mois de mars pourraient être embêtants pour la condition physique des Tricolorii évoluant au pays.

Nous avons donc eu droit à la dernière saison où le champion est désigné en mai. Et il a fallu attendre la fin du mois pour qu’il pointe le bout de son nez, au terme d’un suspense une nouvelle fois incroyable. Il y a deux ans, trois clubs avaient terminé premiers du championnat, au profit de Milsami qui remportait là le premier titre de champion de son histoire, en battant notamment le Dacia dans le dernier match de la saison, qui se classait du même coup à la seconde place. L’an passé, le Sheriff et le Dacia étaient à égalité avant de s’affronter lors de la dernière journée : un match nul les avait obligés à jouer un « Match d’Or » (Meci de aur), remporté par le Sheriff dans les toutes dernières minutes de la rencontre.

Cette année-ci, au terme d’une lutte acharnée entre quatre équipes qui se tenaient en un point avant l’ultime journée, rebelote, Sheriff et Dacia ont une nouvelle fois participé à ce fameux « Match d’Or », où le Sheriff est sorti vainqueur à l’issue de la séance des tirs au but. C’est le quinzième titre pour le Sheriff, qui avait également remporté la Coupe quelques jours plus tôt face au Zaria (5-0). Retour sur une saison folle et les quelques enseignements du football moldave cuvée 2016-2017. A déguster avec un petit verre de vin de casă, du vin maison.

Sheriff champion ! | © FMF.md

Une course à quatre, un seul vainqueur – le récit

Le Sheriff a ses trophées, mais que ce fut compliqué. La faute à des contre-performances fâcheuses à certains moments-clés de la saison, mais aussi à trois autres larrons qui auraient tout autant mérité le titre de champion, tant ils ont chacun démontré de belles choses durant certaines périodes de la saison. Au final, le Sheriff n’a pas flanché dans les deux seuls matchs qui comptaient pour le palmarès : une finale de Coupe rondement maîtrisée face au Zaria, avec un 5-0 bien sec, et un match d’or où ses stars n’ont pas craqué lors des tirs au but – contrairement au Dacia qui a lamentablement loupé ses trois tirs.

Sheriff, Dacia, Milsami, Zaria : ces quatre équipes nous ont offert une bête de saison. C’est d’abord le Zaria qui frappe un grand coup, en s’imposant au Sheriff lors de la journée inaugurale et en occupant la tête en début de saison. Le club de Tiraspol est alors coaché par le Français Bruno Irles, qui enchaînera les victoires jusqu’à une deuxième défaite fatale, au Dacia cette fois (3-0), ce qui lui coûte sa place. Il est remplacé par Roberto Bordin qui fait des bons débuts et profitera de la trêve pour huiler la machine, à l’aide de quelques astucieux renforts. Juste avant celle-ci, Milsami s’impose contre le Sheriff dans une série de 14 matchs sans défaite qui les hisse logiquement en tête du championnat à Noël. Avec un effectif équilibré et une réussite retrouvée, on pense alors que le Milsami pourrait s’envoler vers le deuxième titre de son histoire.

Petru Racu vous salue | © facebook.com/milsami.md/

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Que dalle. En plus de retards de salaire récurrents, une trêve de deux mois, c’est long, et les aléas climatiques du mois de février peuvent empêcher l’utilisation d’un gazon naturel. C’est ainsi que sur le synthétique de Vadul-lui Voda, le Milsami perd « à domicile » face au Zaria à la reprise, qui revient du même coup dans la course au titre. Les rêves du Milsami semblent ensuite s’envoler suite à la déculottée subie dans le Manège de Tiraspol : victoire 5-0 du Sheriff, qui prend les commandes du championnat, et confirme la journée suivante en s’imposant 0-2 à Balti, face au Zaria. Qui peut bloquer la route au Sheriff ?

© FMF.md

Le Dacia, bien évidemment. Les Loups jaunes comptaient 11 points de retard sur le leader à la trêve. Mais avec le talentueux Frunze à leur tête depuis la trêve, ils sont revenus du diable Vauvert : avec deux victoires coup sur coup contre le Zaria et au Sheriff, les voilà de nouveau en course pour le titre ! Le Sheriff a alors toujours son sort entre les mains, mais perd de manière incompréhensible 1-2 contre l’Academia. Nous sommes le 14 avril, et le Zaria prend alors la tête ! Pour la perdre directement après un nul malencontreux au Speranta Nisporeni, au profit du Sheriff. Qui va de nouveau flancher au Dinamo-Auto (0-0), permettant alors au Milsami cette fois-ci de se retrouver en tête ! La joie n’est que de courte durée puisque le Milsami avait un match en plus que ses concurrents : ils sont rejoints par le Zaria, et dépassés par le Dacia et le Sheriff d’un petit point, à l’aube de la 33e et dernière journée.

Une dernière journée elle aussi complètement folle. Le Milsami recevait son voisin de podium, le Zaria, qu’il élimine rapidement de la course au titre en gagnant le match 2-0. Dans le même temps, le Sheriff fait le job chez la lanterne rouge d’Ungheni : victoire 0-6. Quant au Dacia, il se fait peur en Gagaouzie, en visite au Saxan. Ils mènent rapidement 0-2, mais se font rejoindre à 2-2 ; à ce moment-là, le Sheriff est champion ! Mais Isa sauve les siens et leur permet d’affronter le champion en titre dans le « Match d’Or », disputé dans la capitale Chisinau le 30 mai.

Dans un match tendu, le Sheriff dégaine le premier via Vitalie Damascan, qui place sa tête (détournée) sur corner. Le Dacia réagira de manière sublime via son capitaine, Posmac, auteur d’une frappe sublime des 35 mètres. Les prolongations ne donnent rien si ce n’est des accrochages ici ou là, jusqu’à une séance de tirs au but désastreuse pour le Dacia. Tour à tour, Sarmov, Isa et Palavandishvili craquent sous la pression et face à Juric, tandis que les joueurs du Sheriff transforment leurs tirs. Le Sheriff remporte donc son 15e titre de champion aux tirs au but, sans doute l’un des plus disputés de leur jeune histoire !

La déception était tellement immense côté Dacia que toute l’équipe a laissé le seul Mamah soulever la Coupe d’argent | © FMF.md

Ces quatre clubs qui nous ont offert une saison passionnante auront tous droit à la Coupe d’Europe l’an prochain, et méritent autant de louanges les uns que les autres. Le Sheriff entamera la Ligue des Champions au second tour qualificatif, sans doute avec le statut de tête de série, tandis que Milsami, Zaria et Dacia entreront dès le premier tour qualificatif de la Ligue Europa.

A noter que la finale de la Coupe a opposé le Sheriff au tenant du titre, le Zaria Balti, auteur d’une saison en crescendo par rapport à la précédente. Les deux équipes faisaient jeu égal jusqu’à la mi-temps, avant que les joueurs du nord craquent en encaissant quatre buts en dix minutes ! Damascan et Bayala, auteurs d’un doublé, ont été les grands artisans de cette victoire – nous vous en reparlerons dans les cinq espoirs de la saison.

Badibanga en duel avec Suvorov, en finale de Coupe. | © FMF.md

Zimbru, encore raté

Après un joli début de saison et une équipe composée de légionnaires et de quelques jeunes pousses, le Zimbru craque dès le mois de septembre, avec une défaite 3-0 au Sheriff et un coach Flavius Stoican pris en flagrant délit d’état d’ivresse, savamment relayé par la presse, et qui quittera le club quelques jours après cette mauvaise affaire. S’en suit un départ massif d’une bonne partie des légionnaires, qui étaient pourtant habitués au terrain en début de saison : Amâncio, Jalo, Erick, Vremea, Edivândio, Diego Lima, Emerson, Talles Cunha, Alex Bruno, Helio, auxquels on peut rajouter les départs à la trêve de Dan Spataru (Dinamo Bucarest) et surtout de Ion Jardan et Vitalie Damascan au Sheriff. Les recrues se limitent à Ovye Monday (ex-Milsami) et Nicolae Milinceanu (ex-Speranta) et au maintien des précieux Hugo Neto, Jean Theodoro et Hugo Moreira dans l’effectif. Le reste, ce sont des minots, intégrés à l’équipe première en début de saison ou venus du Zimbru-2 voire du Zimbru U19.

Stefan Stoica revient au club à la trêve et le trouve dans une position de 5e place, trop loin des quatre locomotives qui se disputent le titre, et trop loin également des quelques équipes qui jouent le maintien. Il n’y avait donc plus que la Coupe à jouer, mais le Zimbru a chuté à la 119e minute en demi-finale, à Balti, contre le Zaria. La pilule avait du mal à passer, surtout le jour du 70e anniversaire du club. « Oui, c’est vraiment dommage, nous n’avons pas réussi à offrir une fête comme il se doit aujourd’hui. 70 ans, un club puissant, un grand club, nous avons essayé de toutes nos forces d’être en finale, cependant il semble que nous avons encore beaucoup de travail et en même temps, même si nos joueurs ont laissé une très bonne impression, cela ne veut pas dire qu’ils se sont élevés à un niveau suffisant. Il faut comprendre qu’ils sont jeunes et qu’ils ne peuvent pas jouer dans un championnat où participent de si fortes équipes à tous les points de vue. On va se renforcer et nous allons être complètement transfigurés cet été. »

Au coup de sifflet final du dernier match de la saison, un triste match nul (1-1) au Dinamo-Auto, Stefan Stoica était en tout cas clair en interview d’après-match : il y aura un énorme renouvellement d’effectif au Zimbru cet été. « Assurément, nous allons nous séparer de beaucoup de joueurs. Je crois qu’un Zimbru, tel qu’il s’est montré aujourd’hui, ne peut pas espérer le podium. Nous allons faire beaucoup de restructurations, nous voulons amener de meilleurs joueurs, car tant que tu travailles dans le sport, dans le football, si les sportifs ne sont pas prêts à aller à la guerre, c’est très compliqué. Il est clair que ce sont des joueurs très jeunes, mais Zimbru n’a pas tant de temps pour faire des expérimentations, Zimbru doit être parmi les trois premiers, et pour cela nous allons faire quelques modifications (…) Sur les 25-26 joueurs qui se sont entraînés au club jusqu’à maintenant, environ quinze vont rester, dix d’entre devrons partir, et nous voulons amener au moins cinq joueurs de qualité à leur place, parce que, je vous l’ai dit, le Zimbru est le Zimbru et nous ne pouvons pas attendre trop longtemps. »

© facebook.com/fczimbru/

En fin de compte, Stoica applaudit également les seuls qui sont restés aux côtés du Zimbru cette année, à savoir les supporters. « Oui, en effet, ils nous ont soutenu, je dirais qu’ils ont été les meilleurs cette année, et nous à notre tour nous sommes arrivés en hiver, quand l’équipe n’avait plus de joueurs, il n’y avait que des jeunes de l’académie, petit à petit nous avons réussi à réunir quelques étrangers, mais beaucoup n’ont pas répondu aux demandes du Zimbru. Entre temps, nous nous sommes réorientés et j’espère qu’en juillet, quand commencera le championnat, on offrira une équipe plus agressive, plus forte, dont pourront être fiers et nous, et les supporters – seuls eux ont été spéciaux cette année. » On suivra l’été du Zimbru attentivement.

Ça passe pour Speranta, Petrocub et Academia

Les deux promus de l’an passé avaient déjà épaté la galerie avec quelques victoires bien senties et un maintien rapidement assuré. Ils ont confirmé cette année en naviguant toujours assez loin de la zone rouge et en s’offrant le scalp tantôt du Zaria pour Speranta, tantôt de Milsami pour Petrocub.

A l’issue de la saison, le talentueux coach du Speranta, Cristian Efros (25 ans) entamera sa troisième saison au sein de l’élite avec l’ambition de lutter pour les places européennes. « Nous avons des besoins en attaque, en défense, on se réunira à ce propos, et je crois qu’on peut lutter pour une meilleure place que la septième. (…) Vient la question de qui doit partir, qui va venir, si nous avons besoin de recrues c’est normal qu’il faille des départs. On réfléchira, qui mérite de partir et qui ne le mérite pas, ça on verra » annonçait-il lors du dernier match de la saison.

Pas besoin de main, pas besoin de lunettes, Efros voit tout avant tout le monde. | © facebook.com/fcsperanta/

Egalement, mention spéciale au Petrocub qui a donné du fil à retorde au Sheriff, en demi-finale de la Coupe, puisqu’ils se sont fait éliminés aux tirs au but seulement, après avoir tenu tête durant 120 minutes face au cador du championnat. Enfin, l’Academia a surtout profité de l’excellent boulot de Viorel Frunze, qui les avait placé 7e à la trêve avec un joli total de 18 points en 17 matchs. La suite fut moins glorieuse avec seulement deux victoires, mais une de prestige à Tiraspol face au Sheriff. Assez pour terminer la saison avec 27 points au compteur, bien loin de la zone rouge.

Dinamo-Auto et le Saxan de justesse, Ungheni descend

Le Dinamo-Auto a joué avec le feu, mais s’en sort finalement bien grâce à de bonnes performances face à ses concurrents directs au maintien. Pourtant auréolé d’une belle saison l’an passé, les choses se sont compliquées cette année avec le départ de plusieurs joueurs, mais le Dinamo a toutefois réussi à se maintenir avec six points de plus au compteur que la lanterne. On notera la bonne demi-saison du Français Cheick Alan Diarra, qui lui a permis de rejoindre le Dacia au mercato d’hiver et qui termine troisième meilleur buteur de la ligue avec un total de neuf réalisations !

Derrière le Dinamo, le Saxan a confirmé son mal-être. Malgré une pléthore d’Ivoiriens et un champion de Lettonie aux manettes (Ivan Tabanov avait gagné le championnat avec Dauvgapils en 2012), la smântana n’a pas pris. Le Saxan finit avant-dernier, en laissant en mémoire un but superbe marqué à Tiraspol lors de la fessée reçue face au Sheriff (7-1), signé Romeo Sumschin. Une 10e place qui leur permet toutefois de continuer l’aventure en Divizia Nationala, étant donné qu’une seule équipe est rétrogradée cette année afin d’avoir un nombre pair de participants la saison prochaine.


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Enfin, on vous avait conté la belle histoire du CF Ungheni, qui avait remporté un match capital avant la trêve, mais dont le futur restait incertain après que leur président a décidé de libérer l’ensemble de l’équipe première. Finalement, l’équipe a eu droit à un renouvellement d’effectif qui s’est avéré infructueux. Avec 7 points remportés sur les 13 derniers matchs, Ungheni termine bon dernier en gardant son titre de pire défense du championnat, puisque 79 buts en 30 matchs, c’est un fameux total.

Le classement final

Match d’or

Sheriff 1-1 Dacia (3-0 T.A.B.) 30 mai 2017 – Zimbru Arena (Chisinau)

Goals : V.Damașcan, 37 – 1-0, Posmac, 73 – 1-1.
Tirs au but : Sarmov – 0-0, Ricardinho – 1-0, Isa – 1-0, Teixeira – 2-0, Palavandishvili – 2-0, Oancea – 3-0.

 

Champion + vainqueur de la Coupe de Moldavie : Sheriff Tiraspol – entrée au 2e tour qualificatif de la Ligue des Champions

Qualifiés européens : Dacia Chisinau, Milsami Orhei, Zaria Balti – entrée au 1er tour qualificatif de la Ligue Europa.

Meilleur buteur : 1. Ricardinho (Sheriff) – 15 buts.  2. Brezovec (Sheriff) – 12 buts. 3. Platica (Speranta) et Diarra (Dacia) – 9 buts.

Relégué : CF Ungheni

Promus : Sfântul Gheorghe (Suruceni), FC Spicul (Chiscareni)

But de l’année

La pureté du geste, le contexte, l’enjeu, le brassard de capitaine, on ne s’en lassera jamais, mais ce but de Veaceslav Posmac, nommé meilleur défenseur du pays deux années de suite, aurait mérité une meilleure issue pour son équipe dans le Match d’Or.

Le XI type de la Divizia Nationala

Bienvenue au Spicul et au Sfîntul Gheorghe

Les deux clubs ont reçu leur licence et pourront donc évoluer en Divizia Nationala. Contrairement à l’an passé pour le Spicul, qui avait gagné son droit de monter en Divizia Nationala sur le terrain avant de se voir refuser sa licence. Cela avait mis en furie la direction du club, qui menaçait de faire repartir le club de zéro. Finalement, le Spicul a su raison garder et tenter sa chance pour une nouvelle promotion cette année. Pari réussi. Derrière le Sheriff-2, largement champion de la Ligue, le Spicul s’est assuré une place au soleil en compagnie du Sfîntul Gheorghe, au grand dam du Victoria Bardar qui a gardé des chances de monter jusqu’à la toute dernière journée.

Le Sfîntul Gheorghe, parlons-en, lui qui remonte en Divizia Nationala après l’avoir quittée en 2012. Le club est basé à Suruceni, à quelques kilomètres de la capitale Chisinau et a l’ambition de rester au plus haut échelon le plus longtemps possible, voire d’y réaliser de belles choses. Doté d’une bonne académie, ils avaient fait la une des journaux en recrutant en cours de saison l’excellent duo d’entraîneurs Arbanas-Boret, qui officiait alors à Ungheni. De plus, le club a déjà pu convaincre certains joueurs habitués aux joutes de l’élite à rejoindre leur projet, puisque le très bon Nicolae Turcan vient du Speranta, Ion Burlacu du Zaria, Slivca de l’Academia ou Dulghier du Milsami (en prêt) ont rejoint les rangs en Divizia A. Les expérimentés et ex-internationaux Artur Patras, Sergiu Istrati et Iulie Erhan sont d’ailleurs bien partis pour signer au club puisqu’ils s’y entraînent depuis la reprise. Vadim Boret, l’entraîneur principal, indique qu’il est trop tôt pour parler des Coupes européennes, mais que « c’est ce à quoi nous aspirons – tout dépendra de la situation financière et des renforts« .

Enfin, soulignons la descente de l’Intersport-Aroma et du FC Prut au niveau inférieur et le titre de meilleur buteur attribué à Artiom Zabun, auteur de 21 buts en une demi-saison sous le Victoria et qui a gardé sa position malgré être parti au FC Krumkachy à la trêve hivernale ! Le FC-Cahul 2005 et le Granicerul de Glodeni.

Le Top 45 buts en Divizia A

Le très populaire site Divizia-a.md a demandé à ses internautes de voter pour le plus beau but de l’année en Divizia A. Pour cela, ils ont offert une sélection de 45 réalisations qui valent toutes le coup d’œil, entre exploits personnels, lobs astucieux, frappes de mule, erreurs du gardien, le tout dans des stades atypiques et sur des terrains qui le sont tout autant. Ça ne prend que cinq petites minutes pour voir du football vrai, profitez-en.

Notre choix se porte sur la fusée de Rodrigo Bostan, similaire à celle de Posmac, à 4’33’’ sur la vidéo.

Qui dit transition, dit pas de maison

Comme nous vous l’expliquions précédemment, la saison 2017 sera une saison de transition, disputée de juillet à novembre, avant de passer au calendrier printemps-automne à partir de 2018. La principale pomme de discorde de cette saison qui arrive provient de l’obligation, pour l’ensemble des clubs de l’élite, de jouer sur gazon naturel, ce qui pose évidemment quelques problèmes pour ceux qui n’ont pas un terrain aux normes.

A commencer par le Speranta, qui disposait depuis peu d’une enceinte flambant neuve à Nisporeni, où pas mal d’équipes se sont d’ailleurs cassé les dents. Le club, qui est le premier à reprendre le chemin de l’entraînement ce jeudi 1er juin, a trouvé un accord avec le Petrocub-Hîncesti pour recevoir les adversaires sur leur pelouse. Soit un déplacement de 42 kilomètres pour jouer ses matchs à domicile… Gageons que le club va à l’avenir pouvoir accueillir tout le monde à Nisporeni, soit en aménageant le nouveau stade, soit en rénovant leur ancienne arène, le stade municipal, pittoresque s’il en est.

Le stadionul Orasenesc de Nisporeni, qui pourrait être rénové. © europlan-online.de

Le même problème se pose aussi pour le Saxan, qui a quant à lui trouvé un arrangement avec le Zimbru pour y disputer ses matchs à domicile. De Ceadir-Lunga jusqu’à Chisinau, c’est 100 kilomètres ! Le Spicul recevra à Orhei, à 60 kilomètres de Chiscareni, sur le terrain du Milsami, leur stade n’étant pas en règle. Enfin, le Dinamo-Auto doit encore trouver un terrain conforme aux normes.

Au total, la Divizia Nationala dit au revoir à huit terrains synthétiques que les clubs ne pourront plus utiliser pour les matchs de l’élite. Les terrains annexes du Zimbru, du Sheriff, du Zaria, le terrain de Buiucani utilisé tantôt par le Dacia, tantôt par l’Academia, sont également concernés par cette nouvelle règle.

Tricolorii : ça se rapproche…

On s’était quitté en décembre sur un match nul encourageant de la Moldavie en Géorgie. Depuis lors, la Moldavie a joué six matchs pour un bilan d’une victoire, de trois nuls et de deux. Un bon bilan en soi, mais pas vraiment quand on observe les adversaires et le déroulement des matchs.

En janvier, le Qatar avait décidé d’accueillir la Moldavie dans un match à huis clos, au grand dam des nombreux Moldaves présents à Doha, qui n’était même pas télévisé. Avec un groupe réduit, la Moldavie a ramené le nul au prix d’une magnifique égalisation d’Andrei Cojocari, alors en forme olympique avec Milsami.

S’en est suivi une victoire logique à Saint-Marin en amical, 0-2, avec des buts de Posmac et Gatcan, afin de préparer au mieux le déplacement à Vienne. Malheureusement, les Autrichiens parviendront à prendre le dessus dans les quinze dernières minutes, pour un score final de 2-0 qui anéantit les chances de qualification de la Moldavie pour le Mondial. Signe que la Fédération arrive à accrocher de beaux amicaux, un déplacement en Turquie était au programme trois jours après ce match officiel. Trop forte, la Turquie a marché 3-1 sur des Moldaves courageux, mais très rapidement cuits, qui ont malgré tout réduit l’écart par un nouveau but plein de panache de Radu Gînsari dans les arrêts de jeu.

https://www.youtube.com/watch?v=FAOE79HNuUU

Vient alors le mois de juin, décisif en vue de la lutte pour ne pas finir dernier du groupe G avec la réception de la Géorgie, mais un déplacement en Israël précédait cette rencontre. Dans un match terne, mais globalement maîtrisé, le même Gînsari avait donné un avantage mérité aux Moldaves, qui ont résisté… jusqu’à la 93e minute et ce pénalty imaginaire accordé à Israël. 1-1 score final, très rageant étant donné que les Tricolorii courent derrière chaque point au ranking FIFA. Et cet affrontement contre la Géorgie aura le même effet : après avoir mené 2-0, les Moldaves sont complètement passés à travers la seconde mi-temps et se sont fait rejoindre 2-2.

Bref, des résultats meilleurs (mais difficile de faire pire) tout autant que frustrants. Si certains n’hésitent pas à réclamer la tête de Dobrovolski, soulignons toutefois les progrès entrepris par les Tricolorii, qui n’ont plus Ilie Cebanu en dernier rempart, qui arrivent à marquer (Gînsari en est à trois buts sur ses trois derniers matchs) alors qu’il s’agissait d’un rêve ces dernières années, et qui se rapprochent petit à petit d’une victoire en match officiel. Oh qu’elle fera du bien… Tous yeux rivés vers l’Euro 2020 de toute façon.

Point « Stranieri » – Les Tricolorii à l’étranger

Petit état des lieux des saisons des Tricolorii évoluant dans les championnats étrangers. Gatcan a été le plus en vue en participant à l’épopée européenne du FC Rostov avec le brassard de capitaine attaché au bras. Il a encore une fois été déterminant dans les bons résultats de son club, que ce soit en Europe ou en RPL. On ne le verra malheureusement pas en Europe, Rostov ayant loupé la qualification d’un rien.

En Turquie, Alexandre Epureanu est un pilier du projet de l’Istanbul Başakşehir, club cher au pouvoir du président et qui a décroché ses meilleurs résultats cette saison : une place de dauphin derrière le Besiktas, mais devant les autres clubs stambouliotes, ainsi qu’une finale de Coupe de Turquie perdue face à Konyaspor. Le capitaine de l’équipe nationale aura donc l’occasion de disputer la Ligue des Champions à son tour cet été !

En Sardaigne, Artur Ionita a encore subi une saison faite de malchance et d’une grosse blessure. Transféré à Cagliari au sein d’un effectif de qualité, Ionita était aligné dès le début de saison jusqu’à ce que son mollet le lâche en septembre dernier. Une longue convalescence lui fera goûter à nouveau le gazon au mois de février, le temps de planter trois buts et retrouver sa place de titulaire. On attend une saison pleine de sa part, mais le championnat italien lui convient à merveille.

Ailleurs, signalons que l’ancien gardien numéro 1 moldave, Ilie Cebanu, longtemps blessé, n’a que peu participé à la saison horrible du Mordovia Saransk, relégué en PFL. Le Sibir de Cebotaru se sauve de justesse en FNL tandis qu’Igor Armas, outre une grosse blessure en octobre qui l’a éloigné des terrains de longs mois, n’a pas vécu une saison de tout repos au Kuban, mais la clot avec le titre de meilleur joueur du club selon les supporters. Catalin Carp a lui retrouvé du temps de jeu à Ufa, après avoir quitté le Viitorul en cours de saison. Toujours en Roumanie, c’est peu dire que Dan Spataru n’a pas réussi à convaincre au Dinamo Bucarest. Transféré à la fin de la phase classique, il n’a joué que quelques bouts de matchs avant de ne plus apparaître du tout. Enfin, le nouveau gardien numéro 1 en sélection, Stanislav Namasco, s’est sauvé de justesse en Superleague grecque avec Levadiakos.

Les premiers échos des transferts

Avec une saison qui démarre le 1er juillet, les vacances ont été très courtes pour l’ensemble des clubs de l’élite, avec d’intenses efforts pour former un effectif compétitif d’ici là. Tout va bouger très rapidement, et quelques nouvelles sont déjà sorties sur la table.

La valse des entraîneurs d’abord : Adrian Sosnovschi paie la mauvaise gestion de l’après-trêve du Milsami et est remplacé par Veaceslav Rusnac, passé par le Sheriff et le Zimbru auparavant. Le Petrocub a peut-être réalisé le joli coup de cet été en enrôlant Lilian Popescu comme entraîneur. Le faiseur de miracles du Veris et du FC Tiraspol n’a pas réussi à s’imposer au Sheriff, il revient dans le game dans un club stable qui pourrait jouer de bien mauvais tours cette saison. Enfin, le Sheriff a prolongé le contrat de Roberto Bordin.

Du côté des joueurs, le Speranta a réussi à attirer Rebenja (Sheriff) en prêt tandis que Savic et Ricardinho ont rejoint l’Étoile rouge de Belgrade. Benjamin Balima quitte le Sheriff après douze saisons passées du côté de Tiraspol – plus de 270 matchs, 10 titres de champion, 53 goals, c’est peu dire qu’il aura marqué l’histoire du club. Côté Dacia, Posmac est sur le départ après cinq ans de bons et loyaux services. A Milsami, Rusnac a eu son mot à dire dans la restructuration de l’effectif et une foule de joueurs quittent le club ou ont terminé leur prêt, à commencer par le capitaine Petru Racu (annoncé au Sheriff où il s’entraîne actuellement), ou encore Dedov, Belous, Banovic, Boiciuc, pour ne citer qu’eux. David Andronic quitte le Speranta pour l’Atlantas Klaipeda, en Lituanie. Au Zaria, Igor Bugaiov quitte le club pour signer avec Irtysh, il retrouve donc le Kazakhstan où il a passé quelques années au Tobol.

Rendez-vous dès fin juin pour le 1er tour de la Ligue Europa, et dès le 1er juillet pour la reprise !

Thomas Ghislain


Image à la une : © zariabalti

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