Il y a une semaine se terminait l’Euro U21 en Italie. Comme lors de l’édition 2017, on a pris le temps de digérer cette magnifique édition 2019 pour en détacher l’équipe-type de nos pays. Ce XI a un accent très roumano-polonais puisque ce sont les deux équipes Footballski qui ont impressionné alors que l’Autriche a tenu son rang. A côté de ça, la Croatie et la Serbie ont été ridicules.
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Gardien. Ionut RADU, Roumanie – Genoa (ITA), 1997
Cet Euro U21 n’aura pas vraiment été une ode aux gardiens de but, les 3,2 buts par match encaissés par ceux-ci en témoignant. A ce petit jeu-là, les gardiens Footballski ne s’en sortent pas trop mal, notamment Kamil Grabara et surtout Ionut Radu. Le gardien roumain a été le très solide dernier rempart et l’un des artisans majeurs de l’équipe surprise de la compétition. On pense notamment au match face à l’Angleterre où il est parvenu à maintenir son équipe dans la rencontre pendant une bonne heure avant que la machine offensive ne se mette en route. Il n’aura rien pu faire face à l’Allemagne mais Radu aura été le meilleur gardien de la compétition : excellent sur sa ligne, très bon dans les airs et au pied. Dans ses buts, Radu dégage quelque chose. D’autant que le brassard de capitaine qu’il portait prouve aussi des qualités de leadership dans le vestiaire. Rien de mieux pour un gardien. Il n’y a pas à s’inquiéter pour l’avenir du poste de gardien de la sélection roumaine.
Défenseur droit. Cristian MANEA, Roumanie – CFR Cluj (ROU) / Apollon Limassol (CHY), 1997
Le latéral droit, prêté par l’Apollon Limassol au CFR Cluj ces deux dernières années, est un grand espoir du football roumain depuis de nombreuses années. C’est généralement l’étiquette que l’on vous colle lorsque vous démarrez à 16 ans et 10 mois en équipe nationale. Toujours englué au cœur d’un dossier d’un transfert épineux mêlant Pini Zahavi, Gheorghe Hagi et l’Apollon Limassol pour qui il n’a toujours pas joué un match, Manea s’est refait la cerise à Cluj et cela s’est vu sur le côté droit de la défense roumaine lors de ce championnat d’Europe. Il devrait enfin sortir de cet imbroglio chypriote cet été.
Très actif offensivement, Manea a enchaîné les allers-retours, mettant notamment Marcus Thuram dans sa poche contre la France. Il reste l’un des latéraux les plus techniques en Europe de l’Est, avec une capacité à tirer les coups de pied arrêtés qui se reflète dans sa qualité de centres. Manea a aussi montré qu’il n’était pas un gentil, montrant les crampons assez régulièrement dans la compétition. Sans aucun doute le joueur qui incarnait le mieux l’état d’esprit roumain sur cet Euro.
Défenseur central. Ionut NEDELCEARU, Roumanie – FK Ufa (RUS), 1996
Nedelcearu n’est pas le plus connu de tous les talents roumains mais son nom a certainement pris du galon grâce à ce championnat d’Europe. Lui aussi est déjà international A et cela s’est vu dans la façon dont il a dominé ses vis-à-vis malgré quelques difficultés face au puissant mais agile Jean-Philippe Mateta. Nedelcearu a été le patron de la défense centrale roumaine, enchaînant les interceptions bien sentis et les excellentes lectures du jeu. Sa taille (1.90 m) pourrait faire croire à un joueur qui se base principalement sur ses qualités physiques mais ce n’est pas ce qu’il a montré durant le tournoi. Le joueur d’Ufa a connu une saison compliquée avec son club mais il enchaîne les matchs et cela reste le plus important à son âge.
Défenseur central. Krystian BIELIK, Pologne – Arsenal (ANG), 1998
L’Euro U21 apparaissait comme un véritable test pour Krystian Bielik, parti très jeune du Legia à Arsenal mais qui enchaine les prêts dans les divisions inférieures anglaises. Malgré cela, il est pourtant un des leaders de la sélection espoir polonaise et il l’a démontré durant la compétition avec brio, passant ainsi cette évaluation qui pourrait lui offrir une chance à un niveau supérieur à partir de cet été. Bielik a tout simplement été le meilleur Polonais sur ce tournoi, s’improvisant même buteur à deux reprises et climatiseur face à l’Italie, un match où il avait été placé au milieu de terrain pour les besoins systémiques. Face à Belgique, Bielik a dominé son sujet comme Milan Skriniar avait pu le faire lors de ses trois matchs de l’Euro U21 2017 – malgré le but de Leya Iseka qui une faute commune à Wieteska et lui. Intelligent, élégant, puissant et surtout très adroit balle au pied pour son poste, Bielik est le panier garni. Il ne demande qu’à obtenir une chance pour le montrer dans son club.
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— Pilka & Nozna 🇵🇱 (@OwskiMateusz) June 16, 2019
Défenseur gauche. Kamil PESTKA, Pologne – Cracovia (POL), 1998
La belle surprise de la sélection polonaise. Le poste d’arrière gauche était pointé du doigt comme étant l’un des points faibles sur lequel les adversaires de la Pologne pouvaient appuyer. Il n’en a rien été ! Bien aidé par son ailier Szymanski, omniprésent défensivement, Pestka a réalisé un Euro très solide sans être brillant. Le joueur du Cracovia est resté sobre et ne s’est pas dispersé, ce que certains joueurs peuvent faire pour se montrer un peu plus qu’il ne le devrait. C’est une mention très bien pour Pestka.
Milieu défensif. Tudor BALUTA, Roumanie – Brighton (ANG), 1999
Si les supporters de Brighton ont regardé les matchs de la Roumanie durant cet Euro, ils seront très heureux des performances de leur futur joueur, Tudor Baluta. A moins qu’il ne quitte Brighton avant même d’avoir joué pour eux, comme le suggère Gheorghe Popescu, le nouveau président du FC Viitorul. Transféré cet hiver mais prêté jusqu’à la fin de la saison dans son club formateur, Baluta a tout simplement continué sur la lancée de sa saison monumentale en Roumanie.
A côté de Cicaldau, un milieu beaucoup plus offensif mais replacé plus bas sur cette compétition, Baluta a réalisé un boulot monstrueux au milieu de terrain. C’est un fantastique talent : grand (1.91 m) mais très vif, capable de boucher les petits espaces, de faire les quatre-cinq pas pour être le premier sur les ballons devant des attaquants attentistes, extrêmement intelligent… son évolution sera à suivre de très près. Tout ça en étant l’un des plus jeunes joueurs de la compétition. A l’image des joueurs formés au Viitorul, Baluta joue avec beaucoup de personnalité sur le terrain. Le potentiel est tout simplement immense.
Milieu relayeur. Szymon ZURKOWSKI, Pologne – Fiorentina (ITA), 1997
Comme du côté de Brighton, les tifosi de la Fiorentina ont dû être très heureux des performances de Szymon Zurkowski durant ce tournoi. Le milieu polonais a assumé son statut de leader du milieu de terrain avec ses deux saisons d’Ekstraklasa sous le capot. On l’a notamment vu très à son aise face à la Belgique, ouvrant le score et présent dans tous les bons coups mais aussi face à l’Italie où il fut le meilleur joueur de son équipe, apportant du calme et de la lucidité dans les quelques bonnes sorties de balles polonaises. On a senti chez Zurkowski de l’expérience et déjà une très bonne capacité à réagir sous la pression, que ce soit dans un environnement hostile – face à l’Italie en Italie – ou bien face à une équipe exerçant un pressing intense. De quoi être optimisme quant à son avenir avec la Fiorentina.
Ailier droit. Sascha HORVATH, Autriche – Dynamo Dresden (ALL), 1996
Sascha Horvath est certainement l’une des plus grandes énigmes du football actuellement. Comment est-ce que ce joueur, excellent dans toutes les catégories de jeunes dans lesquelles il porte l’Autriche à chaque compétition internationale depuis les Euro U17, peut ne pas réussir en club malgré ses nombreux transferts ? Formé à l’Austria, il a été vendu au Sturm Graz avec qui il n’a pas impressionné. Le Dynamo Dresde a tenté sa chance mais là non plus, le petit ailier autrichien a peiné. Il a finalement été prêté au Wacker Innsbrück en deuxième partie de saison où il a pu enchaîner les matchs et arriver en Italie finalement frais et en pleine forme.
C’est peut-être ça, la clé. Horvath ne joue pas beaucoup en club et arrive plus frais que ses adversaires en sélection nationale, l’été. Toujours est-il que lors de cet Euro, il a été le meilleur joueur offensif autrichien, notamment lors du premier match face à la Serbie avec son magnifique coup franc direct. Orpheline de Hannes Wolf, gravement blessé, et avec un Xaver Schlager bien décevant, l’Autriche a pu compter sur son ailier droit pour accélérer le jeu, créer les décalages, ouvrir les espaces. Horvath s’est régalé et a régalé avec un entraîneur qui lui fait confiance. A 22 ans, Sascha Horvath en a désormais terminé avec les sélections de jeunes. Le plus dur commence pour l’ailier de poche.
Milieu offensif. Ianis HAGI, Roumanie – FC Viitorul (ROU), 1998
On l’avait présenté avant la compétition, Ianis Hagi n’a pas déçu. On l’annonçait comme le leader technique de sa sélection, Ianis Hagi l’a montré. Bref, le fiston a répondu à toutes les attentes qui étaient placées en lui, voire plus. Buteur face à la Croatie et à dans ce match fou face à l’Angleterre, le meneur de jeu roumain a été omniscient, toujours dans les bons coups, toujours dans le bon tempo. Dès le premier match, Hagi a enchaîné coup franc pied gauche puis coup franc pied droit, histoire de montrer qui était le patron.
Pour les nombreux supporters roumains ayant fait le déplacement, il y avait comme un air de retour vers le futur. Ianis Hagi marche bien dans les pas de son père. Il n’en fallait pas plus pour attirer encore plus de noms sur la liste des clubs intéressés. Genk a raflé la mise. Il suffisait pourtant de le voir évoluer au Viitorul pour se rendre compte que ce joueur n’est définitivement pas comme les autres.
Ailier gauche. Sebastian SZYMANSKI, Pologne – Dinamo Moscou (RUS), 1999
La pépite du football polonais était attendue comme le leader technique de son équipe mais Szymanski a plutôt impressionné dans d’autres domaines, eux plus surprenants. Des qualités mises en valeur face à l’Italie, notamment, où son entraîneur avait préparé une stratégie très défensive. Le Dinamo Moscou, qui l’a engagé pour 5M€ juste avant le début de cet Euro, a sûrement très heureux de le voir se donner totalement pour le collectif, jouant même très souvent deuxième arrière gauche et enchaînant les allers-retours lors des quelques possibilités de contre de la Pologne.
Il n’avait pas nécessairement fantastique face à la Belgique mais avait fait un match très solide, buteur. Ses dépenses d’énergie face à l’Italie ont impressionné. Szymanski n’a pas progressé comme attendu durant ces deux dernières saisons dans un environnement toxique au Legia mais cet Euro a montré Sebastian Szymanski n’était pas considéré comme un grand espoir pour rien.
Attaquant. George PUSCAS, Roumanie – Inter Milan (ITA), 1996
Cette position aurait dû être occupée par Luka Jovic mais le nouvel attaquant du Real Madrid n’avait apparemment aucune envie de participer à cette compétition. Alors, c’est George Puscas qui prend sa place, Dawid Kownacki n’ayant été bon que sur un match. Le Roumain a marqué quatre buts durant la compétition dont trois sur penaltys et une superbe tête contre l’Allemagne. En revanche, dans le jeu, l’attaquant de l’Inter Milan, prêté à Palerme la saison passée, n’a pas été très utile, très aidé par des milieux offensifs de très grande qualité.
Puscas a pesé sur les défenses et a été l’un des seuls Roumains à pouvoir rivaliser physiquement avec ses adversaires mais techniquement, il a manqué de justesse dans les transmissions et dans ses prises de balles. On regrettera sa tendance à se jeter au sol trop facilement également. Il y a sans aucun doute des flashes qui peuvent laisser entrevoir une potentiel évolution dans le futur mais actuellement, Puscas est encore trop brouillon et inconstant. Comme lors de l’Euro 2017, l’attaquant de l’équipe type est un peu là par défaut.