3690 kilomètres, plus long fleuve d’Europe tout comme le seul pays qu’elle traverse, la Volga (Волга) est démesurée. S’étendant des collines de Valdaï entre Moscou et Saint-Pétersbourg jusqu’à la mer Caspienne, la Mère Volga comme l’appelle les Russes est, depuis la seconde guerre mondiale, le berceau industriel du plus grand pays du monde. Traversant des villes existant depuis le début de l’existence humaine, la Volga et ses 1 350 000 km carrés de superficie voient sur ses berges défiler l’histoire de nombreux grands hommes mais également de grands clubs du football russe. Entre football et guide du routard, Footballski vous emmène, après vous avoir fait découvrir le Dniepr en Ukraine, sur les bords de la Volga.

Rybinsk

Au confluent de la Volga se trouve Rybinsk, petite ville – à l’échelle de la Russie – de 200 000 habitants. Fondée sous le nom de Rybnaïa Sloboda au Moyen-Age, la ville était réputée pour des pêches fructueuses et fournissait la capitale moscovite en esturgeons. Riche d’un commerce en plein développement, la ville connaît son âge d’or au XVIIIe siècle et est rapidement surnommée la « capitale des péniches« . Connaissant un certain recul pendant l’époque soviétique, la ville renaît petit à petit principalement grâce à l’industrie et notamment l’implantation de l’usine des Superjet 100 développés par Sukhoi. Réputée pour sa cathédrale, la ville de Rybinsk mérite le coup d’œil, surtout pour les amateurs de ski de fond ; la ville héberge en effet annuellement une course de la coupe du Monde. Car au niveau footballistique, Rybinsk est assez dépourvu.

Le seul club de la ville, le Rybinets, ne participe plus au championnat national dû à un manque de financement depuis 2009. Jouant quelques années en D3 Russe (l’équivalent de notre CFA), le club n’a jamais percé et évolue désormais dans des compétitions locales.

Yaroslavl

La deuxième étape de notre périple nous emmène à Yaroslavl, capitale de l’Oblast portant le même nom. Un véritable bijou architectural avec pas moins de treize édifices religieux dans cette ville de plus de 600 000 habitants. Fondée en 1010, c’est une des plus anciennes cités russes et elle jouit d’une proportion importante de marchands et d’artisans, ce qui fait de Yaroslavl l’une des villes les plus attractives de Russie. Siège d’une grande résurrection sous l’impulsion de l’armée blanche pour chasser les bolcheviks du pouvoir en juillet 1918, la ville fut siège de nombreuses attaques au cours de son histoire et fut même rasée en 1238 par les Mongols de Batou. Ville également très culturelle, Yaroslavl dispose du plus ancien théâtre russe, le théâtre de Volkov, bâti en 1750, et d’un immense musée d’art, riche de plus de 65 000 pièces.

Le Shinnik, stade du Shinnik Yaroslavl / © Zac Allan
Le Shinnik, stade du Shinnik Yaroslavl. | © Zac Allan

La ville abrite le club du Shinnik Yaroslavl. Fondé en 1957, celui-ci évolue actuellement en FNL et joue assez régulièrement le haut de tableau. Son meilleur résultat reste une quatrième place en Premier League en 1997, division dans laquelle le Shinnik a évolué dix saisons. Avec seulement deux titres de champion de FNL en 2001 et 2007, le palmarès du club est assez pauvre. Évoluant en FNL depuis 7 ans, ce n’est surement pas cette saison que le club remontera puisque le club est onzième et en proie à certaines difficultés financières. Pour les amateurs de football semi-professionnel, la ville voit évoluer l’Avangard Yaroslavl, club de D3 Russe et qui n’a jamais connu mieux.

Kostroma

Direction désormais Kostroma, ville située à 300 kilomètres au nord de Moscou. Fondé par le prince Iouri Dolgorouki au XIIe siècle pour sa position stratégique défensive, elle fut un véritable rempart pour les assaillants venant de l’est mais fut également détruite, comme Yaroslavl, en 1238 par les Mongols de Batou. Refuge des Grands Ducs lors des assauts des nations voisines au cours du XVe siècle, elle fut également un lieu privilégié par la dynastie des Tsars Romanov, notamment pour le dernier empereur de Russie Nicolas II. Connue pour son Eglise de la Résurrection et son monastère d’Ipatiev, Kostroma fait également partie de l’Anneau d’Or de Russie et possède des terres très fertiles.

Le monastère d'Ipatiev. / Anton Zelenov
Le monastère d’Ipatiev. | © Anton Zelenov

A Kostroma, on n’est pas trop football, le meilleur club de la ville. Le Spartak Kostroma évolue en D2 russe depuis une dizaine d’années. Seul fait d’arme du club ? Une seconde place en 2012 qui aurait pu permettre au club de monter en FNL, mais les finances insuffisantes du Spartak font que celui-ci navigue toujours en D2. L’autre club de la ville, le Dinamo Kostroma, évolue en D3.

Nizhny-Novgorod

Nizhny-Novgorod est une ville mélangeant modernité, bâtiments soviétiques et anciennes églises baroques. Célèbre pour sa grande foire annuelle et également pour avoir accueilli le pouvoir soviétique après la révolution Russe d’octobre 1917, elle fut également fondée pour sa place stratégique le long du fleuve. Épargnée par les attaques mongoles, elle fut entièrement détruite par les troupes tatares au début du XVe siècle. Escale de l’écrivain français Alexandre Dumas lors de son voyage en Russie, « Nizhny » est une ville très surveillée par les autorités russes – une manifestation « anti-Poutine » devait y avoir lieu en 2007 mais celle-ci fut interdite.

La diversité selon Nizhniy-Novgorod. / travelallrussia.com
La diversité selon Nizhniy-Novgorod. | © travelallrussia.com

Fondé en 1963, le Volga Nizhny-Novgorod est le club le plus populaire dans la ville. Avec comme meilleur résultat une douzième place en Premier League en 2013, une demi-finale de coupe en 2012 et un titre de champion de D2 en 2008, le club ne dispose pas d’un très grand palmarès. Souffrant de nombreux problèmes financiers, le club est en difficulté et va désormais devoir se battre pour éviter la relégation en D2. Triste avenir pour un club qui évoluera (s’il existe encore) dans une enceinte qui accueillera le Mondial 2018. Notons que le Volga avait fusionné il y a quelques années avec le FK Nizhny-Novgorod alors qu’une nouvelle équipe a rejoint la D2, le Volga-Olimpiets.

Kazan

A l’embouchure de la Kazanka se trouve la ville de Kazan. Centre religieux musulman de Russie, cette ville n’est pas inconnue pour nos amis bordelais et aura le privilège, avec Nizhny-Novgorod, d’accueillir plusieurs matchs du Mondial 2018. Ville fondée au début du XIe siècle, elle fut la capitale des Tatars et est la seule ville proche de la Volga à ne jamais être détruite. Ville universitaire reconnue (Kazan a accueilli les Universiades d’Été en 2013), elle fut notamment le lieu d’étude de Lénine et de Tolstoï. Rare ville russe à avoir une proportion quasi égale de chrétiens orthodoxes et de musulmans, cette diversité fait la richesse de Kazan et lui vaut la qualité d’être une des villes les plus dynamiques de Russie.

La Mosquée Qolsharif de Kazan. / © Albertine Gros
La Mosquée Qolsharif de Kazan. / © Albertine Gros

Grande ville culturelle, Kazan est également une ville de football avec le Rubin qui a remporté la Premier League en 2008 et 2009.


Lire aussi : Rubin Kazan 2015, qu’est devenue la fierté du Tatarstan ?


Ulyanovsk

Le Stadion Trud, stade du Volga Ulyanovsk. / misanec.ru
Le Stadion Trud, stade du Volga Ulyanovsk. | © misanec.ru

Prenons désormais la direction d’Ulyanovsk, ville qui a vue naître le fondateur de l’URSS : Vladimir Ilitch Ulianov dit Lénine. Fondée sous le nom de Simbirsk (rebaptisée Ulyanovsk en l’honneur de Lénine), la ville est assez récente puisqu’elle voit son origine en 1648 pour protéger l’Etat russe des incursions nomades. Ulyanovsk est un port fluvial et un nœud ferroviaire mais n’a que très peu d’intérêt architectural. En effet, la majorité des édifices culturels furent détruits par les bolcheviks. Si vous vous perdez àUlyanovsk, vous pourrez tout de même visiter un grand musée d’art et l’usine où a été construit l’Antonov An-124, le second plus gros avion de série au monde.

Plus connu pour ses avions et statues de l’époque soviétique, Ulyanovsk dispose quand même d’un club, le Volga, qui évolue en D2 Ural-Volga. Avec un titre de champion de D2 en 2007, le club a évolué une seule saison en FNL. Vivant dans l’ombre de son voisin, le Rubin, le Volga se bat désormais pour revenir en FNL.

Rendez-vous dans quelques jours pour la suite de notre périple.

Antoine Jarrige


Image à la une : © arena2018.ru

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