Temps de lecture 26 minutesSaison 2015-2016 : Un an de football en Russie (Partie 1/2)

Après cette saison haletante et un final en apothéose conclue par un podcast que vous pouvez retrouver sur youtube, nous revenons tous ensemble sur ce qu’il s’est passé durant toute la saison, et ce, club par club. Voici la première partie de tableau :

Champion : CSKA Moscou – 65 points

Le dernier match :

Le CSKA avait son destin entre les pieds pour le dernier match de cette saison 2015-2016 de Russian Premier League, un déplacement à Kazan et un sixème titre de champion de Russie à la clef, c’est chose faite grâce à une victoire pleine de maîtrise 1-0 face au Rubin Kazan avec un but d’Alan Dzagoev à la 16ème minute. Le milieu de terrain moscovite achève là une montée en puissance au cours des derniers mois en inscrivant le but du titre.

La saison :

Le CSKA Moscou termine la saison avec un bilan de vingt victoires, cinq nuls et cinq défaites. On retiendra de cette saison, le départ tonitruant du club de l’armée rouge, invaincu pendant les 14 premiers matchs de la saison. Une période creuse avant la trêve et les bonnes performances de Rostov dans le rétroviseur ont contraint le CSKA à se battre jusqu’au bout pour arracher ce 6ème titre, l’expérience et la maîtrise des joueurs moscovites auront fait la différence, habitués au sprint final victorieux contrairement à la modeste équipe de Rostov-sur-le-Don qui a tout de même réalisé une performance incroyable. A retenir, deux matchs assez spectaculaires contre le Mordovia Saransk, deux confrontations qui ont accouché de 18 buts ! Un match lors de la 9ème journée s’étant terminé par le score de 6 à 4 en faveur du CSKA Moscou et un match de la 23ème journée qui a vu une victoire moscovite impressionnante de 7 buts à 1. On retiendra aussi la finale de la coupe de Russie perdue 4-1 face au Zenit Saint-Petersbourg, le CSKA Moscou avait là l’occasion d’ajouter une 8ème coupe de Russie à son palmarès.

Les tops :

Plusieurs noms sont à retenir cette saison, tout d’abord le MVP de l’équipe, l’attaquant nigérian Ahmed Musa qui termine la saison en championnat avec un bilan de 13 buts et 5 passes décisives, atout offensif N°1 de son équipe qui devrait être très courtisé cet été. On peut aussi retenir les noms d’Igor Akinfeev, encore une fois grand artisan du succès moscovite cette saison, souvent isolé à cause d’une défense trop laxiste, le capitaine du club de l’armée a confirmé un peu plus (pour ceux qui en doutaient encore) son statut de légende, annihilant matchs après matchs les records de Lev Yachine et Rinat Dasaev en nombre de clean sheets.

Autre élément-clé, le milieu de terrain Pontus Wernbloom, incontournable dans le XI de départ de Leonid Slutsky quand il n’est pas suspendu (15 cartons jaunes). Le Suédois a eu un rôle important sur le moral de l’équipe, et déterminant dans ses interventions défensives pour sauver une défense souvent à l’agonie. Leader naturel, Wernbloom s’impose aujourd’hui comme un des, si ce n’est le meilleur milieu défensif du championnat. Enfin, les mentions honorables pour Alan Dzagoev auteur d’une fin de saison incroyable pour permettre a son équipe d’aller accrocher un 6ème titre de champion et le retour gagnant de l’attaquant ivoirien Seydou Doumbia en début de saison qui a notamment permis au CSKA de se qualifier pour la phase de groupe de Ligue des Champions en éliminant le Sporting Portugal en phase de barrages.

Les flops :

Les flops sont peu nombreux cette saison, mais s’il faut en désigner, on peut mettre en avant les prestations de Roman Eremenko et Bibras Natkho qu’on a souvent senti en dessous de ce dont ils sont capables, en se basant notamment sur la saison précédente, assez fantastique pour les deux hommes. Enfin, comme toujours, le secteur défensif complètement perméable du CSKA Moscou qui lui coûte une nouvelle campagne européenne et qui cause à bon nombre de supporters des frayeurs incroyables. Il serait peut-être temps de rafraîchir ce secteur et cela pourrait commencer par le départ en retraite de certains cadres, comme Sergey Ignashevich.

La surprise : Aleksandr Golovin

La petite pépite du CSKA Moscou a fait beaucoup plus que s’illustrer cette saison. Issu du centre de formation de l’armée, Golovin s’est fait une place dans la rotation de Leonid Slutsky, grâce a sa technique, sa vision du jeu mais surtout son entente sur le terrain avec les cadres de l’équipe. Golovin symbolise la jeunesse prometteuse de Russie, on pourra d’ailleurs le retrouver cet été sur les pelouses françaises avec la sélection pour disputer l’Euro 2016. Un joueur à suivre de près.

Le coach : Leonid Slutsky

Entraîneur du CSKA Moscou depuis 2009, Leonid Slutsky a remporté cette saison son troisième titre de champion de Russie depuis son arrivée dans la capitale. Des qualités de managers reconnues à l’intérieur mais aussi a l’extérieur des frontières du pays et c’est sans doute pour cette raison qu’il est devenu, conjointement à sa fonction, sélectionneur de Russie après le licenciement de Fabio Capello. Surfant sur une dynamique positive avec son club, Slutsky a aussi réussi a qualifié la Russie pour l’Euro 2016, reste à savoir s’il sera capable de garder ce rythme où s’il devra ensuite faire un choix quand les choses deviendront plus compliquées sur le plan national ou international.

Les supporters :

Très peu de débordements par rapport à la saison dernière, les supporters du CSKA Moscou tentent de se refaire une image, la campagne #CSKAFansAgainstRacism a semble-t-il eu un impact assez important notamment sur les jeunes supporters. Il faut continuer dans cette direction.

L’Europe :

Qualifiés pour la phase de groupe de Ligue des champions et dans le chapeau 1 pour la première fois de son histoire, les joueurs du CSKA tenteront de faire mieux que les saisons précédentes qui se sont révélées catastrophiques compte tenu du statut du club. Si la marche semble encore trop haute en Ligue des Champions pour espérer sortir du groupe, il faudra néanmoins renforcer l’équipe et commencer à viser plus haut, au niveau de l’Europa League par exemple, dans laquelle le CSKA Moscou a le potentiel pour devenir un candidat régulier aux quarts de finale de cette compétition.

L’avenir :

Le nouveau stade du CSKA est quasiment prêt, les joueurs devraient pouvoir y évoluer dès le début de la saison prochaine, et avec celui-ci les dirigeants moscovites espèrent amasser assez de revenus pour renforcer l’équipe sans s’exposer aux sanctions du fair-play financier. Du moins c’est ce qui était prévu en 2007 lors de l’ouverture du chantier et dans les plans à long terme effectués par Evgeny Giner, le président du club.

© Epsilon/Getty Images
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Deuxième : FK Rostov – 63 points

Le dernier match :

Rostov a fini sur une belle victoire 2-0 sur la pelouse du Terek avec une nouvelle belle performance de son capitaine Gatcan mais malheureusement pour eux, cela n’a pas suffi pour le titre.

La saison :

L’Angleterre a eu Leicester, la Russie a failli avoir Rostov. Quel régal de voir un vent de fraîcheur au sommet même de cette RPL ! Malgré le couronnement du CSKA, Rostov est venu titiller les cadors du championnat russe tout au long de cette saison. Beaucoup pensaient voir l’équipe du sud de la Russie s’effondrer en cette deuxième partie de saison, mais il n’en fut rien. Même mieux, l’équipe de Gatcan a été intraitable à domicile, soutenue par un public toujours présent, en mettant une claque notamment au Zenit (3-0) pour l’écarter définitivement de la course à la Ligue des Champions, compétition que le club russe découvrira l’été prochain avec pour ambition de passer les trous préliminaires.

Les tops :

Gatcan, élu joueur de l’année par les supporters, aura été la pierre angulaire du milieu de terrain et de l’animation offensive, basée sur des contres rapides. En défense, Novoseltsev aura été intraitable et à un niveau impressionnant tout au long de la saison, et ne pas le voir dans la liste de Slutsky pour l’Euro est pour beaucoup incompréhensible.

Les flops :

Assez peu de flops, mais on notera tout de même que les Sudistes ont eu les qualités de leurs défauts : ils ont été incapables de faire le jeu contre les petites équipes et ce sont deux défaites en fin de saison contre Anzhi puis contre le Mordovia qui leur ont coûté le titre alors qu’ils étaient en tête.

La surprise : Serdar Azmoun

Il y a bien sûr beaucoup de surprises dans cet effectif, mais on retiendra l’Iranien Serdar Azmoun qui a enfin explosé en cette fin de saison. Auteur de quasiment tous les buts de son équipe en mai, il a permis aux Rostoviens de décrocher la C1. On ne sait pas encore s’il restera vu que sa clause libératoire est estimée aux alentours de 7 M€ (il appartient toujours au Rubin). Il se murmure qu’il pourrait également suivre Berdyev en cas de départ de celui-ci.

Le coach : Kurban Berdyev

Sur le banc, Berdyev aura fait une saison remarquable en tirant le maximum d’un groupe, certes moins talentueux sur le papier que celui du CSKA ou du Zenit, mais très solidaire. D’ailleurs, il attend de savoir ce que compte faire sa direction pour indiquer s’il reste ou non. Le cas échéant, il aurait déjà reçu une très belle proposition de la part du Spartak Moscou.

Les supporters :

Le public de Rostov-na-Donu aura été fidèle, ce qui confirme une nouvelle fois que le sud reste une terre de football en Russie. Bien sûr les résultats exceptionnels des Jaunes auront bien aidé, et le club finit avec la cinquième meilleure affluence du championnat.

L’avenir :

L’avenir est quand même assez flou car on ne sait pas si le coach va rester, et on ne sait d’ailleurs pas plus qui va rester. Ainsi, la plupart des joueurs prêtés comme Mogilivets ou Azmoun pourraient s’en aller si un effort financier n’est pas fait. Le grand défi sera donc de conserver l’ossature de l’effectif de cette saison ainsi que de bien digérer la découverte de la C1 qui passera pas le troisième tour préliminaire dès l’été.

© Epsilon/Getty Images
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Troisième : Zenit Saint-Pétersbourg – 59 points

Le dernier match :

Le Zenit ne jouait plus rien et savait déjà qu’il serait privé de Ligue des Champions pour l’an prochain. Néanmoins, le match à Khimki avait un gros enjeu et grâce à une victoire 3-0, les Péterbourgeois ont envoyé le Dinamo Moscou en FNL. Ce qui est un gros retentissement dans le monde du football russe. Notons que Kokorin, arrivé durant l’hiver du Dinamo, a marqué au cours de cette rencontre.

La saison :

Ultime saison pour André Villas-Boas à la tête du Zenit, et ultimes regrets ? Alors qu’on sentait l’équipe de Saint-Pétersbourg particulièrement bien armée pour lutter sur la scène nationale et internationale, le bilan final en ce mois de mai est contrasté, malgré une belle et ultime victoire 3-0 face au Dinamo. Certes, les joueurs ont ramené la coupe nationale dans leur escarcelle, mais le club ne disputera que la Ligue Europa l’an prochain. Devancé par un surprenant Rostov et un très solide CSKA, le Zenit devra sans doute voir un ou deux gros joueurs quitter le club cet été vers de nouveaux horizons.

Les tops :

Côté terrain, à noter la belle intégration des Russes Zhirkov et Kokorin, qui ont amené de la fraîcheur à l’effectif depuis février, et l’éclosion du jeune Yusupov, intéressant de par son activité au milieu de terrain. Danny et Criscito (pourtant mis sur le banc à l’automne à cause de la nouvelle limitation de légionnaires) ont été très bons comme à leur habitude. Hulk et Shatov (surtout en début de saison) ont été étincelants sur les côtés et ont su très bien servir Artyom Dzyuba dont le recrutement consistait une interrogation assez importante en début de saison.

Les flops :

Le principal flop du Zenit cette saison reste l’Europe ainsi que son automne. Ce qui est très paradoxal, car les mois d’automne qui ont vu le club sombrer en championnat, furent les plus fastes de la campagne européenne où ils ont largement dominé leur groupe.

La surprise : Artyom Dzyuba

Même s’il n’a pas encore convaincu tout le monde, l’ancien « Miaso » a réussi sa saison car ils n’étaient pas beaucoup à croire en sa réussite, l’été dernier. Accueilli sous les sifflets pour son premier match en juillet contre le Dinamo (nous y étions), il a su concrétiser les occasions que lui offraient sur un plateau ses compères d’attaque. Terriblement efficace sur la scène européenne, Dzyuba a réussi sa saison et va maintenant devoir confirmer avec un nouveau coach.

Le coach : André Villas-Boas

AVB a été, pour sa dernière saison, comme toujours dans la polémique. Il a mis quasiment toutes les défaites de son club sur le dos de la nouvelle réglementation, ce qui a continué à ne lui attirer que de l’antipathie en Russie. Mêmes les détracteurs de cette règle ne supportaient plus ses gémissements. Après avoir annoncé son départ assez tôt, il a abordé la fin de saison de manière plus détendue et a fini en faisant plus dans le lyrique et la nostalgie.

Les supporters :

Dans le stade vieillissant de Petrovsky (le nouveau se faisant toujours attendre), les supporters ont toujours répondu présent et le stade a assez régulièrement affiché complet. L’ambiance fut bonne, sans débordements. Gageons que le Zenit pourra continuer à compter sur son public.

L’Europe :

En Ligue des Champions, le club aura effectué une première campagne remarquable avec cinq victoires, dans un groupe certes pas forcément des plus relevés. Mais quand même : le Zenit avait affiché à l’automne un niveau de jeu très intéressant, emmené par un Hulk étincelant, qui pouvait laisser présager une belle suite de campagne à partir de février. Il n’en fut rien avec une élimination assez piteuse contre un Benfica du même niveau, mais un brin plus expérimenté.

L’avenir :

La blessure longue durée de Danny laisse à penser que le club va devoir recruter cet été, malgré les bonnes prestations de Witsel en fin de saison à ce poste pour compenser. Avec le départ d’AVB, une nouvelle ère s’ouvre pour le club de la capitale du Nord de la Russie: l’ère Lucescu, un entraîneur qui a démontré toutes ses qualités au Shaktar Donetsk et sa capacité à travailler avec de nombreux étrangers. Une prochaine saison excitante donc qui s’annonce, durant laquelle le Zenit voudra reconquérir le titre national, et faire meilleure figuration sur la scène européenne aussi.

© JORGE GUERRERO/AFP/Getty Images
© JORGE GUERRERO/AFP/Getty Images

Quatrième : FK Krasnodar – 56 points

Le dernier match :

Battu par le CSKA Moscou la semaine dernière, le FKK n’avait plus rien à jouer dans cette dernière journée. En ayant mis quelques cadres au repos, notamment Smolov, Krasnodar a fait le strict nécessaire en s’imposant sur le même score qu’à l’aller contre l’Amkar Perm qui avait déjà assuré son maintien. Le but a été inscrit par l’inévitable Mamaev.

La saison :

Avec 56 points et une 4ème place, le bilan comptable du FK Krasnodar est un peu plus faible que celui de la saison dernière (60 points et une 3ème place) mais le bilan moral reste largement positif puisque l’on a vu un FKK en progrès après un début de saison compliqué. La campagne 2015-2016 des Byki se distingue en quatre phases claires :

  • Un début de saison très poussif (les 12 premières journées) matérialisé par de la suffisance, du manque d’engagement offensif et un manque total de confiance. Malgré quelques sursauts inattendus contre le Zenit ou le Dinamo, la mauvaise série Ural-Terek-Ufa-Anji de septembre/octobre est le parfait symbole de ce début loupé.
  • Le regain de forme grâce aux Sud-Américains, lancé par une victoire séduisante contre le Rubin Kazan puis par des succès de prestige contre le CSKA Moscou, le FK Rostov, l’inoubliable derby de Krasnodar et deux victoires européennes contre le PAOK Salonique et le Borussia Dortmund.
  • Le reboot d’après-trêve. Une élimination surprenante en Europe contre le Sparta Prague et il s’ensuit une nouvelle série difficile marquée par la méforme d’Ari et un jeu timoré sur le terrain.
  • L’embellie de la fin de saison. Une belle série de 5 victoires consécutives sur des scores écrasants et la montée en puissance des Russes de l’équipe. On regrettera cependant un manque de réalisme régulier qui a en partie coûté des points en déplacement contre le Rubin Kazan et le CSKA Moscou.

C’est donc sur une belle image que le FKK a terminé sa saison, sur celle où il a su s’adapter au format limitant les étrangers, malgré la présence en nombre de ces derniers. Cette équipe des Byki se rapproche d’autant plus du souhait de son propriétaire Sergei Galitski qui a déclaré vouloir faire de Krasnodar une équipe offensive, plaisante à regarder jouer, privilégiant la formation de jeunes Russes et le recyclage des expérimentés.

Les tops :

Les deux gros tops de la saison dans cette équipe de Krasnodar sont sans conteste Smolov et Mamaev. Les statistiques sont très claires pour le premier et très représentatives (on en reparlera à la section sur la surprise). Elles le sont également pour le deuxième.

Avec 13 passes, Mamaev est le second meilleur passeur derrière Hulk et donc le meilleur passeur russe de la saison. S’il y a bien un joueur que l’on se doit de retenir sur la première partie de saison, c’est bien lui. En effet, dans un début de saison très compliqué, Mamaev a su inspirer l’équipe avant que celle-ci ne reparte de l’avant. Plutôt buteur en début de saison, il s’est progressivement converti en passeur décisif et s’est illustré par ses nombreux services lumineux qui ont permis à Smolov de marquer ses buts.

Parmi les autres tops, on peut citer l’arrivée en prêt durant l’hiver en provenance du Sporting Braga du gardien Stanislav Kritsyuk qui, malgré une erreur contre le Rubin Kazan, a su se placer en titulaire incontestable de l’équipe et a brillé en effectuant un nombre de parades extraordinaire, la palme d’or revenant au double-arrêt qu’il a du effectuer contre le Mordovia Saransk. Il s’est imposé comme digne successeur d’un Dikan vieillissant et défaillant contre Prague qui vient de prendre sa retraite après le dernier match de la saison.

D’autres nouveaux joueurs se sont parfaitement intégrés. Arrivé pendant l’été 2015, Kaboré s’est battu comme un beau diable pour proposer des solutions bien que certains lui reprocheront d’encaisser trop de cartons (trois rouges pendant la saison contre le Sparta Prague et le CSKA Moscou en demi-finale et à l’avant-dernière journée). Podberyozkin, arrivé pendant la trêve hivernale, a aussi pleinement satisfait les attentes. Sa blessure en avril aurait pu couper sa dynamique, mais le joueur s’impose comme un des plus grands espoirs du football russe.

Petrov, Granqvist (le capitaine), Sigurdsson, Laborde, Wanderson, Pereyra et Akhmedov ont été à la hauteur des attentes (bien que pas toujours réguliers pour certains) et, dans les moments où il s’est retrouvé en difficulté, le FKK a pu compter sur un exploit d’individuel de l’un d’eux.

Les flops

Le premier à arriver en tête est évidemment Ari. Grande star de l’équipe l’an dernier, le Brésilien s’est effacé. Seul point clair, le regain de forme de la fin de l’automne (d’abord buteur à l’égalisation contre l’Anji, il est l’auteur du doublé contre le Rubin qui a relancé Krasnodar). Il s’en est suivi un gros trou en 2016 avec comme point d’orgue son entrée catastrophique contre le Terek Grozny où il a perdu le ballon à la quasi-totalité de ses réceptions. Dans une moindre mesure, Joaozinho a baissé de régime suite à sa blessure, lui dont on qualifiait la perte (pour cause de suspension) de titanesque durant l’automne européen de 2014 malgré quelques sursauts. Le Norvégien Stefan Strandberg ne s’est pas imposé et a perdu sa place de titulaire en seconde moitié de saison et n’a joué que 15 matchs au total (Europe et Coupe). Torbinski s’est montré quant à lui très loin de son niveau de l’Euro 2008 et le FKK a échoué à le relancer. Multipliant les erreurs, il est l’une des causes de nombreux faux-pas et on a bien du mal à comprendre comment Leonid Sloutski a pu lui accorder sa confiance pour remplacer Dzagoev à l’Euro 2016 (au détriment d’un Podberyozkin qui convenait bien mieux au poste et qui s’était montré bien plus convaincant).

La surprise : Fyodor Smolov

Nombreux ont été les observateurs qui partaient avec un apriori négatif ou un gros scepticisme sur Fyodor Smolov lorsqu’il rejoignait le FKK à l’été 2015 et les doutes se renforçaient après un mauvais début de saison, Smolov s’étant montré transparent à de nombreuses reprises. Mais quelques matchs convaincants (Lokomotiv Moscou, Borussia Dortmund, CSKA Moscou) et on pouvait percevoir les progrès du joueur jusqu’à une fin prodigieuse lancée par deux victoires importantes contre le Dinamo Moscou et l’Ural Iekaterinbourg (Smolov inscrit un quadruplé à cette occasion). À partir de ce moment, Smolov ne s’est plus arrêté et a enchaîné les buts. Il termine avec un bilan impressionnant de 20 buts marqués (aucun sur penalty) et termine meilleur buteur du championnat russe ! En une saison, l’image de Smolov a radicalement changé aux yeux des Russes qui y voient désormais un grand espoir pour la sélection nationale.

Le coach : Igor Kononov

Il y a eu des moments difficiles et on pouvait craindre qu’il se fasse licencier par Galitski, mais il ne s’est jamais découragé et Sergei a continué de lui accorder sa confiance. Au final, il avait raison. Oleg Kononov a beaucoup tenté, a su entretenir une atmosphère agréable dans l’équipe et a finalement, aussi bien en automne qu’au printemps, fini par trouver la bonne formule. Après l’excellente saison dernière, Kononov confirme qu’il est l’un des entraîneurs de référence du moment en Russie.

Les supporters

Malgré de grands espaces vides à de nombreuses reprises dans les tribunes, les supporters étaient bien là et bien plus nombreux que chez le voisin du Kuban. Le stade n’a pas eu de grosses difficultés à se remplir lors des grosses affiches avec une mention spéciale pour le match contre le CSKA ainsi que celui contre le Borussia plein à craquer. Les spectateurs se sont montrés plus nombreux que la (faible) moyenne en Russie, autre signe encourageant pour le club.

L’Europe

Bilan mitigé pour Krasnodar en Europe. La phase préliminaire a été assurée sans trop de difficultés, mais laisse le regret de ne pas avoir vu d’équipe tellement motivée comme on l’avait vu en 2014. Après avoir largement remporté le match aller, Krasnodar s’est contenté de gérer le match retour ce qui n’est pas du tout le style auquel il nous avait habitués.

La phase de groupe en revanche a été fantastique à suivre. Contre le Borussia Dortmund, Krasnodar ne partait pas favori pour la première place et, même pour la seconde place, sa supériorité sur le PAOK Salonique était discutable. Au final, le FKK nous aura régalé, déjà au match aller contre Dortmund cruellement perdu sur la fin. Les deux matchs suivants contre Gabala et Salonique ont été moins beaux mais les trois suivants ont été fantastiques avec une victoire mémorable à domicile contre le Borussia Dortmund.

Sans doute pénalisé par la trêve hivernale (qu’il avait très bien su passer la saison dernière), le FKK s’est écroulé à la surprise générale en seizièmes de finale contre le Sparta Prague. Auteur d’un non-match à l’aller à Prague, il a encaissé une leçon de réalisme au retour. Une véritable gifle pour le club qui avait devancé Dortmund en poules mais cette élimination laisse la porte ouverte à une progression de saisons en saisons.

L’avenir

La bonne fin de saison du FKK, plusieurs bons résultats en championnat comme en matchs européens, l’ouverture imminente du stade et le projet en développement de Galitski font que l’avenir s’annonce tout simplement radieux. Krasnodar aura-t-il le niveau pour disputer le titre la saison prochaine ? Il ne partira en tout cas pas favori mais ce club ne peut inspirer à l’heure actuelle aucun pessimisme.

© KIRILL KUDRYAVTSEV/AFP/Getty Images
© KIRILL KUDRYAVTSEV/AFP/Getty Images

Cinquième : Spartak Moscou – 50 points

Le dernier match :

L’envie l’a emporté sur ce match. Dmitri Alenitchev qui a peut-être vécu sa dernière rencontre avec le Spartak l’a déclaré en conférence d’après match. Les hommes de Sergey Tomarov ont été chercher cette victoire qui leur offre le maintien en RPL. Dingue, quand on sait qu’ils ont passé la majeure partie de la saison relégable… Un but de Paurevic de la tête dès la première minute a mis Ufa dans le droit chemin. Melgarejo lui a répondu à la 9e minute. Le Paraguayen signe son 2e but sous les couleurs du Spartak. Cinq minutes plus tard, Igbun double la mise sur pénalty. Face à une défense regroupée (système en 6-3-1 !) le Spartak a eu du mal à trouver la faille mais s’offre quelques occasions. Paurevic mettra un terme aux débats à la 68e encore sur coup de pied arrêté. Le Spartak n’ira pas chercher la victoire qui aurait pu sauver… le Dinamo Moscou. Un comble ! Spartak finit donc cinquième de RPL et retrouve à nouveau l’Europe. Enfin !

La saison :

Une saison qui démarre comme trop souvent avec un nouvel entraineur, Dmitri Alenitchev. Joueur emblématique des années 90/2000, il a pour objectif une place en Coupe d’Europe minimum. Durant le mercato estival, le Spartak conserve Quincy Promes, fait appel aux services de l’attaquant cap-verdien Ze Luis en provenance du Sporting Braga, du bulgare Ivelin Popov du Kuban Krasnodar et compte sur le retour de Roman Shirokov, en prêt du FK Krasnodar. La saison démarre comme toujours plutôt bien. Les victoires sont là mais on se pose des questions sur le jeu d’Alenitchev. Offensif lors des matchs de préparation, la philosophie semble plus s’accentuer sur la retenue en championnat. Le match perdu contre le CSKA à domicile (1-2) montre les limites du Spartak. Limites que l’on retrouvera durant la saison, les Rouges et Blancs étant incapables de gagner les matchs de haut de tableau (exception contre Rostov à domicile, le Lokomotiv et Krasnodar). Le Spartak connaît un trou en octobre-novembre, durant lequel certains joueurs sont montrés du doigt. Le club finira tout de même l’année 2015 à la 4e place.

Le mercato hivernal voit des départs importants (Movsysian, Ozbiliz, Shirokov) et une seule arrivée (Melgarejo de Kuban). La deuxième partie de saison peut se résumer en une statistique : trois défaites sur quatre sont face au top 3 de RPL (CSKA, Rostov, Zenit). La lourde défaite contre le Zenit (5-2) oblige Alenitchev à faire des changements dans l’effectif. Couplé à la chute du Lokomotiv, le Spartak enchaine quatre victoires consécutives permettant ainsi de retrouver l’Europe en accrochant la 5e place. Inespéré.

Les tops :

Comme tous les ans, Promes est le plus de cette équipe. Deuxième meilleur buteur du championnat avec 18 buts, soit deux de moins que Fedor Smolov, c’est la plaque tournante du Spartak, à tel point qu’il est difficilement imaginable de voir le Spartak sans lui. Accélérateur du jeu, dribbleur, passeur, buteur, tireur de coup franc, bref il fait tout. Essentiel. Le deuxième plus concerne les quelques jeunes utilisés en fin de saison par Alenitchev avec lesquels le Spartak peut entrevoir un avenir intéressant (Kutepov, Bryzgalov, Ananidze, Putsko, Zuev, …). A voir.

Les flops :

La défense bien sûr. Certains joueurs tels que Parshevlyuk ou Granat ont clairement raté leur saison. C’est le principal chantier selon moi du club pour la saison prochaine. D’autres n’ont pas eu le rendement espéré comme Ivelin Popov trop inconstant ou Melgarejo inexistant jusqu’à l’avant-dernière journée. Le flop c’est aussi l’élimination précoce du Spartak en 1/8 de finale de Coupe de Russie contre Kuban avec un but de… Melgarejo. Il s’agissait pourtant là d’un objectif de début de saison, la déception était donc présente.

La surprise : Ilya Kutepov

Ilya Kutepov pourrait être la surprise de cette année. Malgré une première partie de saison moyenne, Dmitri Alenitchev lui a fait confiance en fin de saison. Il est le grand artisan de la victoire du Spartak contre le Lokomotiv (1-2). Les dirigeants ont d’ailleurs renouvelé son contrat et on peut s’attendre à le voir titulaire en charnière centrale l’année prochaine. Du sang jeune, c’est ce qui peut aider le Spartak.

Le coach : Dmitri Alenitchev

Les années se suivent et se ressemblent. Un début de saison avec un nouvel entraineur, une saison en demi-teinte et la volonté des dirigeants de changer à nouveau. Dmitri Alenitchev a déçu les supporters qui s’attendaient à revoir ce jeu « à la Spartak » qui a fait leur bonheur par le passé. Mais ça c’était avant… Alenitchev a tenté différents systèmes (4-2-3-1, 5-3-2…) avec différents joueurs mais n’a pas réellement trouvé la solution. Son avenir est plus qu’incertain, Berdyev ayant reçu une grosse offre. La stabilité n’est pas dans le vocabulaire du Spartak.

Les supporters :

Que dire… Le Spartak a sur ce sujet littéralement écrasé la concurrence. Les chiffres sont sans appels. vingt-et-un matchs dans lesquels évoluait le Spartak sur trente journées de RPL ont fait un record d’affluence. A domicile comme à l’extérieur, les supporters sont présents. Les cinq matchs ayant connu le plus grand nombre de spectateurs étaient des matchs du Spartak dont quatre à domicile. Et le pire c’est que l’Otkrytie Arena n’était remplie en moyenne qu’à 60% de sa capacité sur l’ensemble de la saison. Des supporters présents, actifs avec des fumigènes, des tifos… Des choses qui au final coutent très chers au club. Le Spartak a toutes les semaines été rattrapé par la commission de discipline infligeant des amendes… La direction laisse faire.

L’avenir :

La première étape sera le 31 mai et la reconduction ou non d’Alenitchev au poste d’entraineur. Les dirigeants annoncent un mercato actif avec un budget augmenté. La cinquième place offre une aventure en Ligue Europa. Reste à se qualifier pour atteindre les poules, le minimum évidemment. Quant à la saison prochaine, seuls les Dieux du foot savent de quoi elle sera faite…

© Epsilon/Getty Images
© Epsilon/Getty Images

Sixième: Lokomotiv Moscou – 50 points

Le dernier match :

Après une série de quatre matchs sans victoire qui lui a coûté l’Europe, le Lokomotiv s’est ressaisi contre le Mordovia Saransk, piètre dernier du championnat. Plus que les trois buts passés à une défense en carton, on retiendra l’entente prometteuse entre les jeunes Barinov et Zhemaletdinov. Ce dernier, auteur d’un doublé, pourrait apporter le grain de folie qui manque trop souvent au secteur offensif du Lokomotiv.

La saison :

Une saison pour rien ou une saison pour l’avenir ? Difficile à dire, tant les signaux envoyés par l’équipe ont été contradictoires pendant ces neuf mois. On préférera se souvenir de la bonne première partie de championnat et du parcours réussi en Ligue Europa ; on essaiera d’oublier le printemps en demi-teinte et le gadin final qui a permis au Spartak de décrocher la 5e place qualificative pour l’Europe. Le Loko termine donc à une frustrante 6e place, un résultat insuffisant qui s’explique avant tout par le manque de stabilité qui règne autour du club (voir « Les flops »).

Les tops :

Avant toute chose, il faut rendre hommage à Alexandre Samedov, qui a fait la meilleure saison de sa carrière. Quatorze buts et seize passes décisives, pas mal pour un ailier droit. Hormis Tarasov, les autres cadres ont fait bonne figure : Ćorluka, Ďurica, Shishkin, Denisov et Guilherme ont formé une des défenses les plus robustes de Première Ligue.

Les flops :

Comme chaque année, le « flop » a un nom : la direction du club. Les transferts, en particulier, sont gérés de manière calamiteuse. Le prêt de Ndinga est une déception, le troisième gardien Kochenkov n’a servi à rien si ce n’est faire le nombre avec les jeunes, et le mercato hivernal a complètement plombé la saison du club. Pensez donc, on vend le meilleur buteur du club, Niasse, pour un joli paquet d’euros à Everton, et ensuite on s’étonne que l’efficacité de l’attaque en souffre. Les arrivées d’Ignatyev et de Henty fin janvier n’ont pas changé grand-chose, puisque ces deux joueurs sont avant tout des ailiers, un poste qui était déjà bien pourvu.

La surprise : Oumar Niasse

Quand il est arrivé en provenance de Turquie à l’été 2014, Oumar Niasse n’était que la doublure de l’autre attaquant sénégalais du club, Dame N’Doye. Ce dernier parti pour Hull City au mercato 2015, Niasse a mis les bouchées doubles pour s’imposer en équipe première aux dépens de la recrue hivernale Petar Škuletić. Des efforts qui ont été couronnés par une première partie de saison 2015/2016 en boulet de canon, avec douze buts et dix passes décisives en 21 matchs joués. Un niveau auquel personne ne l’attendait, et qui a convaincu Everton de l’acheter 18 millions d’euros dès janvier 2016. Depuis, l’ancien chouchou de Tcherkizovo n’a pas joué un match complet sous ses nouvelles couleurs. On lui souhaite quand même de finir par s’imposer comme il l’a fait au Loko.

Le coach : Igor Cherevchenko

Le trio Cherevchenko-Pashinin-Hovhannisyan, chargé du sportif, a fait de son mieux avec un effectif pour le moins limité en attaque, mais leurs choix tactiques ont parfois été un peu trop frileux. Espérons que la direction du club leur donne l’occasion de faire mieux la saison prochaine ; un peu de stabilité ne ferait pas de mal aux cheminots.

Les supporters :

Ce n’est pas nouveau, mais le Lokomotiv a de plus en plus de mal à rassembler ne serait-ce que 10 000 supporters dans son stade de Tcherkizovo. Une désaffection qui s’explique par l’exaspération des fans vis-à-vis de la politique schizophrénique de la direction et du jeu bien tristounet pratiqué par les cheminots. Malgré des prix attractifs, le Loko souffre également de la concurrence des autres loisirs dans une capitale qui n’en manque pas, ainsi que du calendrier parfois délirant concocté par la Ligue.

L’Europe :

Le voilà, le rayon de soleil dans cette morne saison. La phase de poule en Ligue Europa a été rondement menée, avec une victoire de prestige contre le Sporting à Lisbonne et deux nuls obtenus au caractère contre Beşiktaş. Deux succès faciles plus tard face à Korçë, les champions d’Albanie, et le Loko s’est retrouvé en 16e de finale contre Fenerbahçe. Hélas, les rêves européens du Loko ont été douché dès le match aller par Souza, qui a inscrit les deux seuls buts du match. Au retour à Cherkizovo, les Rouge et Vert n’ont pas pu faire mieux qu’un match nul, ce qui a signé la fin de l’aventure.

L’avenir :

Côté plus, les espoirs du Lokomotiv ont remporté le championnat de Russie des réserves, avec des joueurs prometteurs comme Artyom Galadzhan, Denis Anisimov et Georgy Makhatadze. En outre, les jeunes intégrés à l’équipe première, comme Miranchuk, Barinov et Zhemaletdinov, ont montré de belles choses sur la fin de saison. Si le staff veut bien leur faire confiance, ces joueurs pourraient bien être l’avenir du Loko.

Côté moins, la relégation du Dinamo en FNL après des années de gestion ubuesque et la lente agonie du Torpedo en PFL doivent rappeler aux dirigeants du Lokomotiv que le monopole des clubs moscovites dans l’élite est bel et bien révolu. Si le club des chemins de fer ne parvient pas à capter l’affection du public et à faire preuve d’une plus grande stabilité, le conseil d’administration de RJD (la SNCF russe) pourrait bien être tenté de couper les crédits, dans un contexte de crise où chaque rouble compte pour les entreprises d’État.

© Epsilon/Getty Images
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Septième: Terek Grozny – 44 points

Le dernier match :

En s’inclinant 2-0 sur sa pelouse lors de la dernière journée, le Terek Grozny a permis a Rostov d’entretenir l’espoir d’un titre de champion de Russie, une défaite anecdotique pour un club qui termine une saison éprouvante avec une honorable septième place.

La saison :

Le Terek Grozny termine la saison avec un bilan honorable de 11 victoires, 11 nuls et 8 défaites. Compte tenu de son statut et de son budget, le club est à sa place dans les huit premiers du tableau final. On retiendra cette saison les victoires contre le Lokomotiv et le Spartak Moscou (2-1) et contre le Zenit Saint-Petersbourg (4-1), une équipe assez irrégulière dans ses résultats, capable d’accrocher les grosses écuries à son tableau de chasse mais aussi capable de grosses contre-performances comme en témoigne les défaites contre l’Amkar ou Ufa. La fin de saison fût compliquée pour le Terek avec un bilan de six défaites et deux victoires en huit matchs, des résultats qui privent ainsi le Terek de course à l’Europe alors que le club semblait encore bien placé il y a quelques mois de cela.

Les tops :

Maciej Rybus, avec un bilan de neuf buts et une passe décisive, a été le joueur offensif le plus efficace du Terek cette saison. Courtisé l’hiver dernier, il devrait quitter la capitale tchétchène cet été pour l’Angleterre.

Les flops :

Kanu et Aissati étaient deux joueurs faisant partie des plus expérimentés du groupe mais ils n’ont pas semblé à leur place du côté de Grozny. Si le club a été relativement tranquille lors du mercato hivernal, il faudra se débarrasser des quelques éléments indésirables afin de recruter et pouvoir continuer sur la bonne dynamique et viser plus haut la saison prochaine.

La surprise : Magomed Mitrishev

Pas vraiment de surprise au Terek cette saison, mais l’on peut souligner les quelques bonnes prestations de Magomed Mitrishev, 23 ans, auteur de 4 buts en 22 apparitions qui se place comme un des bons jeunes du championnat.

Le coach : Rashid Kakhimov

Rashid Rakhimov avait déjà fait ses preuves en tant que coach du Terek en évitant au club une relégation et lors de ses nombreux face-à-face remportés face à l’élite du championnat (le Zenit et le Spartak notamment, souvent en difficulté face au club tchétchène). Rakhimov a exploiter au mieux un groupe limité pour permettre au Terek de s’incruster dans le top 8, la véritable place du club.

Les supporters :

Un vrai stade de foot et de vrai supporters, c’est aussi pour cela que la finale de la coupe de Russie s’est jouée dans l’enceinte du Terek Grozny il y a quelques années. Une pelouse impeccable, au passage, qui rendrait jaloux pas mal de club de Premier League. Au niveau des incidents, la saison a été relativement calme pour les supporters mais aussi du côté du sulfureux président tchétchène Ramzan Kadyrov, par habitude très sanguin.

L’avenir :

Très calme lors des deux derniers mercato, on attend que le Terek injecte du sang frais dans un groupe qui semble presque en fin de cycle, trop à l’aise dans le ventre mou du championnat. Afin de devenir plus qu’un membre permanent du top 8, le Terek va devoir se renforcer pour que ses gros coups contre les top clubs du championnat soient convertis en quelque chose de positif à la fin de la saison (qualification en coupe d’Europe, victoire en coupe de Russie, par exemple).

© Epsilon/Getty Images
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Huitième: Ural Ekaterinburg – 39 points

Le dernier match :

La dernière rencontre à domicile contre le Kuban Krasnodar était un match sans grand enjeu pour des oranges déjà sauvés depuis plusieurs journées. Mis sous pression par les supporters déçus par les résultats actuels, Ural a su réagir et se mettre au diapason. Dominateur tout le match, le club d’Ekaterinbourg l’a emporté 2-0 grâce à l’inévitable Spartak Gogniev et Sapeta.

La saison :

Le club est l’une des belles surprises de la saison. Destiné à se battre pour le maintien, Ural a fait mieux que ça en se battant pour l’Europe jusqu’à la trêve et, par la même occasion, posant de nombreux problèmes aux grosses cylindrés. Les joueurs n’ont pas hésité à faire trembler les plus grands avec notamment une victoire de prestige sur la pelouse du Spartak Moscou.

Porté par un Erokhin en grande forme, les ultras et supporters du club commençaient à rêver d’Europe à la fin de la saison. Malheureusement, la seconde partie de saison fut totalement différente avec notamment le départ d’Erokhin à Rostov et de Podberezkin à Krasnodar, deux joueurs majeurs du milieu de terrain. Et cela s’est ressenti assez rapidement! Avec seulement trois petites victoires depuis la reprise, Ural a malgré tout assuré son maintien assez rapidement permettant au coach de lancer de jeunes joueurs en équipe première. La défaite 6-0 contre Krasnodar et certaines contre-performances à domicile, notamment contre le Rubin et le Spartak, resteront malgré tout en travers de la gorge de certains supporters. Après avoir posé pas mal de soucis à pas mal d’équipes en début de saison, il faudra désormais confirmer l’année prochaine.

Les tops :

La « prostituée » du football russe Spartak Gogniev a montré à tout le monde qu’il avait des qualités indéniables. Auteur d’un quadruplé contre l’Anzhi, le buteur d’Ural finit la saison avec 8 buts. Un score très honorable du côté d’Ekaterinbourg. Sapeta et Acevedo ont fait le boulot au milieu de terrain et ont compensé du mieux possible le départ d’Erokhin qui avait été excellent au cycle aller.

Les flops :

Viktor Goncharenko. Nommé entraîneur début saison, le technicien biélorusse était une belle pioche pour l’Ural. Malheureusement, l’ancien coach du Kuban n’est resté qu’un mois avant de partir au CSKA Moscou. Il fut remplacé par Skripchenko. Le latéral ukrainien Denis Kulakov a également été une déception. Lui qui devait apporter sa qualité de centre et de percée offensive n’a pas vraiment pesé sur le jeu …

La surprise : Nikolay Zabolotny

Fraîchement débarqué du Fakel, le jeune Korobov n’a pas mit beaucoup de temps pour s’intégrer dans le onze de départ. Très technique et bon passeur, Korobov devra confirmer tout le potentiel qu’on attend de lui du côté d’Ekaterinbourg. Le retour en grâce de Zabolotny est également une belle surprise. Le portier qui avait failli causer à lui seul la relégation du club est revenu en grâce après un cycle aller passé dans l’équipe réserve. Décisif sur de nombreux matchs, il a évité à Ural de subir de plus grosses défaites.

Le coach : Vadim Skripchenko

Remplaçant Goncharenko en début de saison, Skripchenko a su reprendre les choses en main et a dirigé son équipe d’une main de maître. Ayant la confiance de son président, Georgi Ivanov, présent à chaque rencontre sur le banc, l’entraîneur biélorusse a su très bien utiliser l’effectif à sa disposition en lançant et relançant de nombreux joueurs. On peut néanmoins regretter le fait qu’il n’ait pas assez utilisé le milieu offensif zambien Chisamba Lungu.

Les supporters :

On a discuté avec Dyadya Mavr, Capo des Steel Monsters de l’Ural Ekaterinbourg

L’avenir :

On imagine qu’avec cette bonne saison, de nombreux cadres devraient partir vers d’autres horizons durant le mercato estival. Fontanello et Acevedo, en fin de contrat, ne sont pas sûrs de prolonger, Sapeta souhaite rejoindre un club de plus grande envergure. Il faudra se tourner vers les jeunes, mais également sur le vivier de la Superliga Serbe où Ural a déjà fait quelques emplettes récemment.

 

La rédaction Russie de Footballski sous la direction d’Adrien Laëthier (Robin Bjalon, Soviet Xav, Adrien Morvan, Philippe Ray, Antoine Jarrige, Karim Hameg, Vincent Tanguy et Adrien Laëthier).


Image à la une: © Epsilon/Getty Images

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