À quelques mois de la Coupe du Monde, nous avons décidé de nous replonger dans l’histoire du football soviétique des différentes (quatorze, hors Russie) Républiques socialistes soviétiques d’Union Soviétique, avec quatorze semaines spéciales, toutes reprenant le même format. Cette semaine, nous parlons de la Moldavie. Épisode 44 : on évoque le Zimbru Chişinău, seule équipe à avoir représenté, sous divers noms, la république moldave dans la première ligue soviétique.

En 2010, la Moldavie célébrait le 100e anniversaire du premier match de football sur son territoire. Une équipe de lycéens de Chișinău, rencontrait leurs homologues d’Odessa, le 22 août 1910. Le score ? 0-22 pour les Odessites. Entre cette première rencontre et la naissance officielle du Zimbru Chișinău, en 1947, beaucoup d’eau, de plomb et de sang ont coulé sous les ponts de la rivière Bîc.

Après la Première guerre mondiale, la Bessarabie profite de la désintégration de l’Empire russe pour proclamer établir un Conseil National, mieux connu sous le nom de Sfatul Țării et qui regroupait l’ensemble de l’élite politique, économique et culturelle de la région. Ce Conseil proclame la création d’une République fédérative démocratique moldave en décembre 1917. Après quelques affrontements avec les forces bolchéviques en janvier 1918, l’armée roumaine intervient et permet au Conseil de déclarer l’indépendance de la République démocratique moldave le 24 janvier. Deux mois plus tard, le 28 mars, l’acte d’union avec la Roumanie est voté. La frontière du Prut entre les parties orientales et occidentales moldaves disparaît et la Grande Roumanie prend forme.

Avec la réunion de la Transylvanie, de la Bucovine et du Banat, la Divizia A, le championnat roumain amateur, peut reprendre de plus belle en 1919, où trois équipes de Bucarest et une de Ploiești se disputent un mini-championnat, gagné par le Venus Bucarest. En 1921, des clubs de Timisoara, Arad, Oradea, Cluj-Napoca et Cernăuți participent, pour un titre final du Chinezul. C’est en 1924 qu’un club bessarabe y prend part pour la première fois, avec le Fulgerul Chişinău, qui atteint les demi-finales en 1926, mais c’est bien le Mihai Viteazul Chişinău qui domine la période interbellique avec notamment deux demi-finales du championnat roumain en 1928 et 1930, grâce à sa « triplette Vâlcov », Nicolae, Petre et Vladimir, trois frères qui vont bientôt enjailler le Venus Bucarest. La suite est un peu moins réjouissante : Petre meurt au front, Vladimir décède de la tuberculose mais Nicolae devient par la suite entraîneur, notamment de l’équipe nationale roumaine.

Mais le football bessarabe ne resplendit pas autant que celui des autres régions roumaines, notamment à cause de son isolement, dû en grande partie à son modique réseau ferroviaire qui n’encourage pas les longs déplacements et les contacts externes. La proximité avec l’Union soviétique ne permet pas non plus d’établir des rencontres à l’extérieur.

Le Burevestnik avant un match contre le Torpedo. | © Andron Prodan / andron-prodan.blogspot.ro

Le Stade républicain acclame le Burevestnik

La Seconde Guerre mondiale ravage ensuite la région, passant coup sur coup dans le camp soviétique, roumain puis de nouveau soviétique en 1944, avec son lot de déportations, son holocauste et la famine qui suit au sortir du conflit. Le football reprend une forme similaire à celui d’avant-guerre, avec un championnat régional de moindre valeur et la participation dans les ligues inférieures, et parfois supérieures, du championnat soviétique.

Sans conteste, le plus grand club moldave de la période soviétique est le Zimbru Chișinău. Le 16 mai 1947, il naît sous le nom de Dinamo Chișinău pour prendre ensuite le nom de Burevestnik Chișinău en 1950, sous lequel l’équipe joue régulièrement au deuxième échelon soviétique. Au total, sous différents noms (Dinamo, Burevestnik, Avântul, Nistru, Zimbru), l’équipe parvient à jouer 11 saisons au sein de l’élite.

Au début des années 1950, Leonid Brejnev est le Premier Secrétaire du Comité Central du Parti Communiste moldave. Féru de football, c’est sous sa direction que le Stade Républicain voit le jour en 1952 pour devenir, jusqu’à sa démolition en 2007, le principal stade de football et de sport de la République. En outre, des joueurs soviétiques de qualité (Mukhortov, Danilov, Mirgorodski) sont invités à évoluer sous les couleurs du Burevestnik.

En 1956, celui-ci joue pour la première fois en Première Division et accroche même le meilleur classement de son histoire, sixième, en tant que promu. Cette saison-là, le Burevestnik terrasse le Lokomotiv, le CDSA (ancien nom du CSKA), le Torpedo (victoire 1-4 à Moscou face aux Netto et Ivanov) ou le Dinamo Tbilissi. En contrepartie, le Spartak l’assomme 9-2, tandis que le Dinamo Moscou lui colle un cinglant 6-0. La saison suivante est moins glorieuse avec une neuvième place finale, mais le Burevestnik y établit un record, celui de revenir à égalité après avoir été mené 0-4. C’est le 11 septembre 1957 au Spartak Moscou.

Le Burevestnik est renommé Moldova en 1958 et voit en ses rangs l’éclosion de sa légende éternelle, Vladimir Țincler. Il est le seul joueur moldave à avoir un jour intégré le top 33 des meilleurs joueurs du championnat. Le Moldova Chișinău parvient à se maintenir encore dans l’élite jusqu’en 1964 où il est relégué au second échelon.


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Cette période de haut niveau au sein de la Première Ligue permet aussi au Moldova Chișinău d’effectuer des rencontres amicales un peu partout comme au Brésil (Bahia, Flamengo), en Belgique (Antwerp, Standard de Liège), en Allemagne (Eintracht Frankfurt, Borussia Dortmund) ou en Grèce (Olympiakos). Notons toutefois que, vu la portée de ces amicaux contre des équipes ouest-européennes, le Moldova est renforcé pour l’occasion par des joueurs venus de toute l’URSS.

Contre les Brésiliens du Bahia, au Stade Républican. | © Andron Prodan / andron-prodan.blogspot.ro

 

Après avoir été renommé Avântul pendant deux saisons infructueuses, puis un court passage en Première Ligue en 1974, en tant que Nistru Chișinău, il faut attendre les années 1980 pour revoir une génération dorée dans la capitale de la RSSM. Autour des Ion Caras, Nicolae Cebotari et d’Alexandru Mațiura, Pavel Cebanu donne le ton au milieu du terrain, tandis qu’un jeune Igor Dobrovolski va y faire ses premiers pas quelques mois plus tard. Le Nistru Chișinău revient en Première Ligue en 1983, mais est aussitôt rétrogradé avec un bilan désastreux de 10 points en 34 matchs.

« Si l’on prend en considération l’évolution médiocre de cette saison [1974, ndlr], ainsi que les performances modestes de la période 1975-1981, alors nous pouvons affirmer avec certitude que le développement du football dans la république manquait d’une stratégie claire, tandis que les autorités soviétiques n’avaient pas d’intérêt réel à changer de quelque manière le système précaire du football dans la république », estime l’historien Octavian Tîcu. « La fluctuation des joueurs était extrêmement grande et il n’existait aucune stabilité basée sur les joueurs locaux, comme ça l’était par exemple en Ukraine, en Géorgie, en Arménie ou en Lituanie », dont les équipes-fanions n’avaient que peu de joueurs d’autres républiques et beaucoup de « nationaux », autant au niveau de la direction que de la composition de l’équipe. »

Un château de cartes aux fondations précaires

Fort de son statut de porte-étendard de la République, et malgré la naissance du Tiligul à Tiraspol et du Zaria à Bălți, les deux autres clubs moldaves à avoir intégré les divisions soviétiques, l’indépendance de la Moldavie en 1991 entraîne un ultime changement de nom et une domination sans partage sur le championnat local, jusqu’à l’émergence du Sheriff au début des années 2000.

L’historien Octavian Țâcu a son idée sur les succès relatifs du Zimbru Chișinău, comparé à d’autres clubs porte-étendards dans certaines républiques soviétiques, ainsi que sur l’absence d’un développement d’une culture footballistique locale dont l’effet se fait encore ressentir aujourd’hui. « On peut conclure que les officiels communistes de la RSSM n’étaient pas intéressés de stimuler l’apparition dans la République d’une école propre de football, similaire par exemple à celles d’Ukraine, de Géorgie, d’Arménie ou de Lituanie. L’accès du football moldave au niveau soviétique était assez réduit, la République n’ayant pendant longtemps qu’un seul club au niveau de l’Union, tandis que la cooptation de joueurs locaux dans le club était relativement limitée. En conséquence, ceux-ci n’avaient pas la possibilité de progresser et devaient partir dans d’autres républiques.

Le football moldave manquait de ressources propres, étant réduit au souhait des autorités du Parti et de l’Etat d’avoir, ou non, une équipe compétitive dans la République, ce qui a stimulé pour une courte durée les efforts et les ressources localement, mais en négligeant les principes de développement systémique du football. L’existence de beaucoup de joueurs de valeurs dans les autres républiques de l’URSS rendait inintéressant la nécessité de développer le football autochtone, ainsi la participation de joueurs moldaves au Nistru Chișinău était faible. Il existait un club-symbole de la République (comme dans d’autres républiques), mais le reste du football avait un caractère de masse, périphérique, ce qui en grande partie a rendu compliqué la revendication d’un environnement propice aux performances dans la période post-soviétique. »

Une popularité relative

Avec cette histoire, ces succès, ces légendes et ce statut avant d’aborder le football de l’indépendance, le Zimbru a pu jouer sur son statut de club le plus populaire du pays, en plus d’être le mieux structuré, pour rafler tous les championnat de 1992 à 2000, à l’exception du titre gagné par le Constructorul Chișinău en 1997. A quoi peut s’ajouter deux coupes et deux finales de Coupe durant la même décennie.

Ce n’est donc pas un hasard que le succès de foule a suivi, même si le niveau relativement faible du championnat et l’accès aux mastodontes des ligues européennes a poussé de plus en plus de Moldaves à se tourner vers les gros clubs du continent, voire de Roumanie, pour délaisser le football local.

Le Zimbru est le premier club moldave à bénéficier d’un groupe d’ultras, avec la création des Oastea Fiara à l’été 1996, quand un groupe de jeunes a décidé de s’unir sous le nom d’alors des « Destroyer’96 ». Le style était plutôt britannique avant de devenir réellement ultra dans les années 2000. Encore aujourd’hui, les Oastea Fiara supportent le Zimbru, mais ont décidé la saison dernière de boycotter les matchs à domicile, d’une part car le dépeuplement continu du pays fait que la majorité des jeunes membres sont à l’étranger, d’autre part ils protestent contre une répression policière trop accentuée à leur goût. Entre-temps, en 2004, une scission est survenue avec la création des Ultras boys, tandis qu’en 2008 le nom d’Oastea Fiara (« L’armée animale », plus ou moins) est choisi. En 2012, les Oastea Fiara décident de changer de secteur du fait de conflits internes, mais pour la nouvelle saison qui se profile, les Oastea Fiara semblent s’être réconciliés avec les Ultras Boys et devraient garnir, ensemble, le secteur n° 8 du Stade Zimbru.

Un stade assez récent, construit en prévision de la destruction du Stade Républicain, où le Zimbru période soviétique a égrené ses nombreuses rencontres de haut niveau. Construit en 1952, c’est là que les plus grands exploits du Burevestnik, du Moldova, du Nistru se sont écrits. En 1956, lors d’un match contre l’Energia Steagul Rosu de la ville de Stalin (Brasov), le journal brasovéen Drum Nou estime à 20.000 le nombre de spectateurs présents au Stade Républicain pour ce match amical entre l’équipe roumaine et le Burevestnik. Un match remporté 3-2 par les hôtes, il s’agissait de la première visite en RSSM d’une équipe roumaine après la Seconde Guerre mondiale. Pour la petite histoire, le Burevestnik ira l’emporter 0-2 à Stalin pour la revanche, quelques mois plus tard ().

« Je me souviens avec nostalgie du temps où tu ne pouvais pas te garer à côté du Stade Républicain. A l’époque, si tu donnais ton ticket à quelqu’un, tu devenais son meilleur ami » se souvient Alexandru Spiridon, quand il compare le football moldave de l’époque à celui actuel. La capacité du stade est alors de 21.580 places et c’est peu dire que les matchs internationaux, notamment ceux de 1957, ont rempli le stade à ras bord, avec les réceptions du Dinamo Moscou, des Roumains du Steagul Rosu ou encore des Brésiliens de Bahia.

© Dorin Galben / Timpul.md

1983, les derniers souvenirs

En 2008, le Komsomolskaya Pravda a interrogé quelques-uns des acteurs de la dernière saison du Zimbru (alors appelé Nistru Chișinău) en Première ligue soviétique, qui avait eu lieu 25 années auparavant, en 1983 :

« Tous les supporters moldaves, sans exception, se souviennent de l’année 1983. L’équipe « Nistru » de la capitale jouait pour la dernière fois de son histoire dans la Première Ligue soviétique. Le Spartak Moscou, les Dinamo de Kiev, Tbilissi, Minsk et Moscou, l’Ararat Erevan, le Zalgiris Vilnius, le Neftchi Bakou, le Pakhtator Tashkent, le Zenit Leningar, le Shakthar Donetsk, le Dnipro, le Torpedo Koutaissi… Cherenkov, Dasaev, Gavrilov, Gazzaev, Yakubik, Larionov, Shengelia, Gabelia, Oganessian, Blokhine, Zavarov, Bal, Jakubauskas, Zigmantovich, Protasov, Litovchenko… Quelles équipes ! Quels noms ! Et parmi tous ceux-ci, ne fût-ce que pour une saison, il y avait l’équipe du « Nistru » Chișinău. C’était une vraie fête pour les amateurs de football moldaves, les statistiques le confirment : l’affluence moyenne du Stade Républicain en 1983 était environ 18.000 spectateurs (pour une capacité de 21.500). Komsomolskaya Pravda a décidé de se rappeler au bon souvenir d’il y a 25 ans« , écrit ainsi Leonid Ryabkov.

Viktor Kurochkin, gardien de but : « C’était une belle époque… Nous avons essayé de nous montrer, de faire nos preuves, en Première Ligue, mais ça n’a pas vraiment marché. Je pense que nous n’étions pas prêts à jouer en Première Ligue soviétique, même si nous avons fait jeu égal avec Kiev ou Moscou. Nous avons perdu 6-2 au Shakhtar, bien que la presse m’a encensé après le match. C’était dramatique, pourtant nous avions une bonne équipe. On a fait une fête pour les supporters, mais ils étaient sincèrement inquiets qu’on perde tout le temps. Et il valait mieux ne pas aller en ville, on nous reconnaissait directement et on nous demandait des autographes. Une fois ils m’ont approché : « Vikushor, allons nous asseoir et parler. » C’est pourquoi nous fermions souvent le terrain d’entraînement, loin de brouhahas inutiles. Les représentants de l’Ararat Erevan ou du Dinamo Tbilissi nous ont aussi approchés pour qu’on donne le match. Je n’en sais rien, je n’ai jamais participé à ça personnellement. En réalité, je me rappelle de cette période comme la meilleure de ma vie, il y a tant de sentiments qui restent. Passez mes salutations à Pasha Cebanu, à Zorya Tegliatsov, et à Vanya Caras, et à Colé Cebotaru, à tous, tous, tous ! Je veux venir en Moldavie ! »

Pavel Cebanu, milieu de terrain : « Cette saison-là, nous avions eu beaucoup de blessés après la trêve en Première Ligue, y compris moi-même, mais on n’avait pas de réserve. C’est pourquoi nous avons quitté la Première Ligue après une seule saison. Nous avons joué contre de bonnes équipes, on s’en souvient. Les stades étaient archi plein, mais nous n’étions pas surpris, en Première Ligue tous les stades le sont. Les footballeurs ne pouvaient pas s’asseoir dans leur restaurant préféré de Chișinău, parce que les supporters regardaient leurs borscht. Et maintenant ? Il semble que si Andriy Shevchenko du Milan AC passe à Chișinău, personne n’y fera attention.  Ce temps-là ne reviendra plus, malheureusement. Le championnat soviétique, à mon avis, était l’un des trois championnats les plus forts. Les joueurs de football soviétiques n’enduraient pas seulement le football de haut niveau, il y avait aussi des vols de longue distance. Je pense que les meilleurs joueurs étrangers n’auraient pas duré aussi longtemps. Et nous nous levions pour aller jouer. Mais aujourd’hui, après une heure de jeu, le footballeur a déjà des crampes et n’en peut plus d’en subir. »

Anatoliy Rybak, défenseur : « Nous ne pensions même pas à aller dans la « tour ». Notre entraîneur, Leonid Chervchenko, avait l’intention de faire ça en deux ou trois saisons, quand nous aurions eu une équipe prête pour le combat. Mais nous étions chanceux, regarde, à quelques journées de la fin du championnat, nous avions toutes nos chances pour atteindre une bonne place. Nous étions tous d’accord avec les gars pour faire le maximum. Et ça s’est passé. Après une saison pleine de succès, nous avions reçu une prime d’environ 2000 roubles. Et pour la Première Ligue, il nous aurait fallu compléter le noyau avec des jeunes joueurs. L’âge moyen de l’équipe était élevé. On était immédiatement cramés. A la fin de la saison 1983, le stade était à moitié rempli, seulement. Ils avaient compris qu’on n’avait plus rien à gagner. Des représentants d’autres équipes venaient pour nous suggérer de laisser filer des matchs. Mais de telles questions étaient réglées au niveau des secrétariats de districts et des comités de partis. Et parmi nous, nous avions parfois de mauvais moments où l’on se suspectait l’un l’autre de laisser filer les matchs. Mais cela n’avait pas de sens pour nous, le Nistru pouvait être battu sans aucun problème à l’époque. Cela dit, je suis sûr que si l’équipe de 1983 jouait aujourd’hui dans le championnat moldave, elle serait championne sans aucun problème. Elle arriverait première à coup sûr !« 

Sergey Savchenko, attaquant : « Oui, nous avions un groupe âgé. Je me souviens qu’on a joué contre des équipes qui possédaient de fantastiques maîtres à jouer. Les stades pleins, des milliers de spectateurs, ça on ne peut pas l’oublier. Ce n’est pas comme aujourd’hui, quand une vingtaine de spectateurs sont assis en tribune. Nous étions jeunes, Pavel Cebanu nous a aidés, tout comme Zorya Teglyatsov… Je me souviens qu’à Kiev, nous avons perdu 3-0 contre le Dynamo. Après le match, tout le monde s’est disputé dans l’équipe à cause de la défaite. Comme si nous pouvions réellement gagner à Kiev. Il y avait Blokhine, Buryak, Zavarov, Bal, Yakovenko, Demyanenko, l’équipe nationale soviétique toute entière. C’est pour ça qu’on s’en souvient… »

Nicolae Cebotaru, gardien de but : « Le niveau de maîtrise en Première Ligue était bien plus élevé qu’au second échelon. Tout était réalisé bien plus vite. C’était une honte de perdre, surtout avec des gros scores. Mais notre banc n’était pas très fourni, c’est pourquoi nous n’avons pas fait long feu en Première Ligue. Les supporters étaient mécontents, mais essayaient de nous encourager quand même, jusqu’au dernier instant ils croyaient que l’équipe pouvait réussir à se maintenir. Et nous, nous aimions simplement le football, nous jouions pour l’équipe, pas pour l’argent. Pas comme la génération de joueurs actuelle… »

En 1983, le Nistru Chișinău a terminé dernier avec 10 points (3 victoires, 4 matchs nuls, 27 défaites), et un goal average assez glaçant de 19-73. Le premier non-relégable, le Dinamo Tbilissi, a terminé la saison avec 27 points. Il s’agissait donc de la dernière édition de la Première Ligue soviétique avec une équipe moldave. Il aurait pu en être autrement, en 1992, si l’URSS n’avait pas chuté, puisque le Tiligul Tiraspol faisait partie des deux promus à l’issue de la saison 1991. Mais ça, c’est une autre histoire…

N.B. : Nous remercions le Komsomolskaya Prava de Chisinau de nous avoir permis de traduire partiellement leur article publié en 2008 : « Le Nistru de 1983 serait sans problème champion de Moldavie aujourd’hui ».

Thomas Ghislain


Image à la une : © http://stephenhesketh.blogspot.ro

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