Coupe du Monde 2018 – Serbie : Présentation de la Serbie

Elle est là : la Coupe du Monde 2018. La vôtre … et la nôtre. Pour fêter cette compétition, chez nous, dans nos contrées russes, notre rédaction a décidé de faire les choses comme il faut en vous offrant différentes séries d’articles. Il est temps de passer à l’heure russe ! 

Absent de toute compétition internationale depuis 2010, la Serbie a célébré cette qualification pour la Coupe du monde chez le grand frère russe en grande pompe. Dans l’euphorie, Slavo Muslin, l’homme qui a qualifié cette équipe avec un 3-4-3 des familles, a été remercié et cette sélection de Serbie aborde cette Coupe du Monde sous la houlette d’un nouvel entraîneur, Mladen Krstajić. Sans attentes véritablement établies, les Orlovi ont la capacité et le talent individuel nécessaire pour surprendre et ainsi espérer sortir de la phase de poules.

La sélection

Gardiens :

Marko Dmitrović (Eibar), Predrag Rajković (Maccabi Tel-Aviv), Vladimir Stojković (Partizan).

Défenseurs :

Branislav Ivanović (Zenit St. Petersburg), Aleksandar Kolarov (AS Roma), Nikola Milenković (Fiorentina),  Milan Rodić (Crvena Zvezda), Antonio Rukavina (Villarreal), Uros Spajić (Krasnodar), Dusko Tosić (Guangzhou), Milos Veljković (Werder Brême).

Milieux :

Marko Grujić (Liverpool), Filip Kostić (Hambourg SV), Adem Ljajić (Torino), Nemanja Matić (Manchester United), Sergej Milinković-Savić (Lazio), Luka Milivojević (Crystal Palace), Nemanja Radonjić (Crvena Zvezda), Dusan Tadić (Southampton), Andrija Zivković (Benfica Lisbonne).

Attaquants :

Luka Jović (Benfica), Aleksandar Mitrović (Newcastle), Aleksandar Prijović (PAOK).

L’équipe type

Il se pourrait cependant que l’équipe évolue dans une configuration plus défensive avec Milinkovic-Savić à la place de Ljajić et Milivojević alors aux côtés de Matić.

Les points forts

Une attaque efficace

Bien qu’elle n’ait pas de grands noms en attaque, cette dernière n’en est pas moins efficace. Lors des éliminatoires, l’équipe s’est montrée très réaliste, marquant 20 buts en 10 matchs. Le fer-de-lance de l’attaque est Aleksandar Mitrović, l’ancien d’ Anderlecht sort d’un prêt fructueux en Championship, à Fulham, où il a marqué 12 fois en 17 matchs. Le solide attaquant serbe a également marqué à six reprises lors des éliminatoires, étant soulagé en fin de parcours par Prijović qui a obtenu ses papiers lors des qualifications. Si Mitrović ne perce pas la défense avec son manque de mobilité et sa technique moyenne, alors Krstajić devrait s’en remettre au troisième attaquant, le jeune champion du monde U20 Luka Jović, évoluant sous forme de prêt à Francfort. Ce dernier offre un profil très différent des deux joueurs physiques. Petit, il est rapide, mobile et technique. Doté d’une finition exemplaire, il a marqué à six reprises depuis le début de l’année avec son club en championnat ; et ce bien qu’il ait démarré titulaire que six fois. Il s’est notamment illustré dans un rôle de super sub qui pourrait bien être le sien lors de cette Coupe du Monde. Enfin, les autres joueurs qui composent le potentiel offensif de l’équipe ne sont pas en reste. Tadić a terminé les éliminatoires avec quatre buts, et Kostić deux. On notera également que le danger peut venir des latéraux qui sont offensifs, que ce soit sur une tête d’ Ivanović (ou une reprise de volée comme lors du dernier amical face à la Bolivie) ou sur un coup franc/frappe sèche de Kolarov.

Un physique de déménageurs

La sélection serbe est l’équipe la plus grande de cette Coupe du Monde avec un moyenne de 186,70 cm contre 182,40 cm en moyenne pour l’ensemble des autres sélections. C’est six centimètres de plus que le Brésil ainsi que le Costa Rica et près de quatre sur la Suisse. Une différence non négligeable quand il s’agit de mettre une tête sur un corner ou un coup-franc, surtout avec des joueurs capables de délivrer des centres millimétrés comme Kolarov ou des ouvertures très précises comme Milinkovic-Savić. A côté de la taille, il convient d’évoquer le poids des joueurs. Alors que la moyenne du mondial est à 77,1 kg, l’équipe serbe est à 80,52 kg, soit quasiment deux kilos de moins que le Danemark, une équipe physiquement identique à elle. La Serbie est ainsi armée physiquement, athlétiquement, mais dispose également de joueurs plus mobiles et toniques. Enfin, un milieu en double pivot -avec deux 6- Milinković-Savić et Matić permet de s’assurer de disposer de deux tours de contrôle devant la défense, respectivement 192 cm et 194 cm.

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Les points faibles

Une défense âgée

La défense de la Serbie a encaissé 10 buts en 10 matchs d’éliminatoires. Pour apporter de la stabilité, Muslin était passé dans un système avec trois centraux. Changement de sélectionneur, exit cette stratégie, bonjour le 4-2-3-1 où Ivanović (34 ans) devrait être à droite, Milenković et Tosić au centre (respectivement 20 et 33 ans) et enfin Kolarov à gauche (32 ans). La Serbie va donc évoluer avec une défense qui a près de 30 ans de moyenne d’âge, autant dire qu’il est agréable de disposer du jeune Nikola Milenković pour apporter vitesse et fraîcheur au sein d’une défense un peu rouillée. À côté de ces titulaires, on peut également citer Rukavina, un joueur d’expérience du haut de ses 34 ans. Nastasić insuffisamment remis d’une blessure a été laissé à la maison.

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Un mental douteux

Le principal danger pour la Serbie est son propre mental. Cette compétence inquiète d’ailleurs son sélectionneur qui a mis l’accent dessus lors de la conférence de presse d’avant match face au Costa-Rica. Lorsque tout va bien, l’équipe peut dérouler. Si au contraire tout ne se passe pas comme prévu, l’équipe peut être frustrée et s’impatienter. On voit alors souvent un jeu collectif se délier et une équipe se reposer sur des exploits individuels de certains de ses joueurs. On a vu par le passé cette équipe se décomposer et louper des matchs à cause de cet équilibre mental fragile.

L’homme à suivre

Reparlons de Sergej Milinković- Savić, lui qui a été au centre du licenciement controversé  de Muslin. Le Sergent est la grande surprise du championnat italien de la saison passée et affole les plus grands clubs européens. Le joueur de 23 ans peut évoluer à un poste de numéro 10, où il joue en pivot en soutien de l’attaquant, ou à un poste de milieu récupérateur au sein d’un milieu dit en double 6. Ses mouvements avec et sans le ballon sont l’une de ses nombreuses forces. Un joueur à qui il est difficile de prendre le ballon et qui est capable d’offrir de belles transversales pour casser les lignes ou de frapper de loin avec une frappe de mule. Reste cependant à voir s’il sera titulaire, et, si oui, sa position sur le terrain : en relayeur ou plus haut ?

La prévision

La Serbie a l’avantage du calendrier. L’équipe commence avec l’équipe supposée la plus faible du groupe, le Costa Rica, pour se mettre en jambe. Le second match sera très particulier face à la Suisse et risque bien de déterminer l’issue finale du groupe. Enfin, la Serbie terminera sa phase de poules face au Brésil. Ce match est particulièrement attendu en Serbie où l’on s’attend à une grande fête. Si jamais le Brésil est déjà qualifié, on peut imaginer une équipe prime sur le terrain pour les Sud-Américains … et qui sait ce qui pourrait alors se passer.

Il n’y a pas d’objectif de la fédération, mais l’équipe a les moyens de se qualifier pour des huitièmes synonymes d’un possible match face à l’Allemagne. La Serbie pouvant alors être une bonne surprise de la Coupe du Monde avec un groupe alliant expérience, fougue et talent. Sortir du groupe serait une première depuis 1998, autant dire que la balle est aujourd’hui dans le camp des aigles. Ou plutôt de cygne noir avec cette Serbie… À eux de marquer les esprits.

Lazar van Parijs


Image à la une : © AFP PHOTO / Jure Makovec

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