Avec l’hiver est venu le temps de la trêve dans les pays baltes, où les championnats se jouent sur l’année civile. En Estonie, l’année 2015 s’est terminée sur le beau titre du Flora Tallinn. Un dixième titre qui fait du club de Tallinn le plus titré du pays devant le Levadia, son voisin double champion en titre et principal adversaire cette année encore. Un titre obtenu au bout d’une saison parmi les plus ouvertes en Premium Liiga, puisque pour la première fois, trois équipes ont été en course pour la victoire finale durant la quasi-intégralité de la saison. Retour sur cette année de Premium Liiga, un championnat divisé en trois parties.

Sans titre
Le classement de Premium Liiga 2015 © onenilup.com

Les clubs de Tallinn loin devant

Comme le montre le classement final du championnat, la Premium Liiga est divisée en trois parties : les clubs de la capitale, qui semblent intouchables, les clubs de milieu de tableau, pros ou semi-pros, avec des surprises et des déceptions, et le bas de tableau, où les clubs amateurs se battent pour le maintien.

En haut de tableau, Flora, Levadia et Nõmme Kalju ont longtemps lutté tous trois pour le titre. Si les jeunes du FC Flora ont réussi à faire la différence, c’est grâce à leur régularité. Surtout en fin d’année, avec une superbe série de douze victoires consécutives conclue par un succès 2-0 sur le terrain du Levadia, qui lui assure le titre.

Régulièrement en difficulté face à ses adversaires directs, le Flora a basé sa réussite sur la domination du reste des équipes en lice. Deuxième meilleure attaque de Premium Liiga derrière le Levadia, c’est surtout en s’appuyant sur une défense de fer que les jeunes de Norbert Hurt ont fait la différence, avec seulement 24 buts encaissés en 36 journées. Certainement le chapitre qui a fait la différence sur le Levadia.


Voir aussi : Flora Tallinn, le triomphe de la jeunesse


Détenu par l’entrepreneur ukrainien Viktor Levada, le Levadia avait pourtant fait un gros recrutement pour tenter de s’adjuger un troisième titre consécutif l’année de ses 25 ans. Pour remplacer sa star Igor Subbotin, parti au Mlada Boleslav, ou l’international Artjom Artjunin, le club a fait venir quelques joueurs des clubs voisins, comme Taavi Rähn (Flora) ou Maksim Lipin (Infonet) mais a surtout rapatrié des internationaux. C’est ainsi que l’attaquant Kaimar Saag revient au pays, accompagné du gardien Sergei Pareiko, rentré de Nizhny Novgorod pour une dernière saison avant de prendre sa retraite. Problème, ces arrivées sont extrêmement tardives, à l’image de Pareiko qui signe la veille de la fermeture du marché des transferts. Le début de saison du Levadia s’en trouve poussif. Après deux résultats nuls lors des deux premières journées, le Levadia ne met pas moins de 14 journées à revenir sur la tête du classement !

Mais c’est l’automne qui va anéantir toutes les chances du double champion en titre. Éliminé de Ligue des Champions par les Nord-Irlandais des Crusaders de Belfast fin juillet, une contre-performance, les joueurs de Marko Kristal peuvent pleinement se concentrer sur leur championnat, dont ils sont d’ailleurs en tête. Mais tout se dérègle en septembre. À partir de la 28e journée, le Levadia multiplie les mauvais résultats : quatre victoires sur les neuf derniers matchs, contre deux nuls et trois défaites. Trop peu pour suivre le rythme d’un Flora déchaîné. Dans le même temps, le Levadia et même éliminé de Coupe d’Estonie dès les 16e de finale ! Le festival offensif du vétéran Ingemar Teever – meilleur buteur du championnat avec 24 buts – et les retours de Subbotin et Artjunin n’y ont rien changé. Kristal n’a pas réussi à trouver l’alchimie parfaite pour son équipe, ce qui lui coûte sa place à la fin de cette saison à oublier.

Kristal
Marko Kristal © ETV

Le meilleur début de saison, c’est le troisième larron qui le réalise : Nõmme Kalju. Club basé à Nõmme, quartier parmi les plus verts de la capitale, le club banlieusard a pourtant tout changé à l’intersaison. Bousculé par un nouveau règlement limitant le nombre d’étrangers dans les équipes de Premium Liiga et d’Esiliiga (la deuxième division), le club a dû se débarrasser de plusieurs éléments. Exit donc les Brésiliens Prates et Nunes et l’attaquant italien Quintieri. Ils sont remplacés dans le onze de départ par des joueurs du cru, comme Vladimir Voskoboinikov (revenu de Chine), Artjom Dimitrijev (Infonet), Ats Purje (KuPS, en Finlande) mais surtout l’international aux 100 sélections Joel Lindpere, ancien du Red Bull de New-York, passé l’an dernier par le Banik Ostrava.

Avec ce savant mélange d’expérimentés internationaux, de jeunes pousses et d’étrangers – les Français Kimbaloula et Reginald Mbu Alidor (formés au LOSC) mais surtout le génial japonais Hidetish Wakui – le nouvel entraîneur Sergei Terehhov fait des miracles. Les Roosad Pantrid (les Panthères Roses) font un grand chelem lors de la première phase aller, avec neuf victoires en autant de matchs. Hélas, la suite est bien moins reluisante, avec quatre victoires contre cinq défaites lors des matchs retour ! A la mi-saison, Kalju occupe ainsi déjà la troisième place, derrière les deux clubs de Tallinn.

Mais c’est l’été qui sera fatal à cette équipe. Après une nouvelle bonne série de six victoires consécutives, les Rose et Noirs sont de nouveau en tête du classement, avant un passage délicat : trois matchs d’affilée contre les équipes de la capitale. Et ce mois d’août tourne au cauchemar. Deux matchs nuls contre le Levadia et l’Infonet, deux défaites face au Flora, et une seule victoire en huit rencontres sur les mois d’août et septembre ! Alors qu’il semblait filer vers un second titre, le club de Nõmme s’effondre, comme lors de son incroyable défaite 5-4 sur le terrain de Paide (à voir ci-dessous). La victoire en Coupe d’Estonie et la belle qualification au premier tour d’Europa League face au FK Aktobe ne sont pas suffisantes. Terehhov perd sa place sur le banc en fin de saison.

 Le ventre mou, entre surprise et déception

Infonet, Sillamäe Kalev, Trans Narva. Trois équipes. Un peu léger pour un ventre mou certes, mais dans ce championnat limité à dix équipes, ces trois-là n’ont rapidement plus eu grand-chose à jouer.

Quatrième du championnat, le FC Infonet aurait pu être inclus dans le chapitre précédent, étant lui-même un club de Tallinn. Mais les neuf points qui le séparent du Nõmme Kalju cachent en fait un véritable gouffre. Car jamais le club du Franco-Sénégalais Kassim Haidara n’a été en mesure d’inquiéter le trio de tête. Le club n’a même jamais fait mieux que la troisième place atteinte au soir de la septième journée. La faute à des défaites récurrentes face aux gros, Flora et Levadia. Au final, le club n’enregistre qu’une seule victoire face aux meilleurs (1-0 contre Kalju en première partie de saison) mais aussi des points perdus face à des concurrents directs, voire à des mal-classés. La faute notamment à une attaque orpheline de l’Ivoirien « Manucho » Kouadio, 30 buts l’an passé, parti rejoindre le soleil algérien durant l’intersaison.

La quatrième place semble donc parfaitement logique pour l’Infonet. Elle est même un très bon résultat pour cette jeune équipe, fondée voilà moins de 15 ans, qui disputait cette année sa troisième saison seulement dans l’élite. Chaque année, l’Infonet a progressé d’une place. Le podium semble donc un objectif possible la prochaine saison pour cette équipe à la progression constante. Avec son centre de formation parmi les meilleurs du pays et ses nouvelles infrastructures d’entraînement, le club portant le nom du géant local de l’internet et de la téléphonie mobile se prépare un avenir serein. Avec déjà un coup d’éclat en Coupe d’Estonie, avec un retentissant 36-0 lors de son entrée en lice.

terrain Infonet
Les nouvelles installastions du FC Infonet © Facebook/FC Infonet

Derrière l’attendu Infonet se trouve LA grosse déception de l’année. Vice-champion en titre, ce membre fondateur de la Meistriliiga – ancêtre de la Premium Liiga – entamait l’année avec d’énormes ambitions. Dans un championnat où tous les clubs ne sont pas pros, et où le salaire moyen des joueurs tourne autour de 800 €, le club de Sillamäe n’a pas hésité à payer ses nouvelles recrues près de 2 000 € par mois. Plus que ce que le Flora ne peut se permettre, avec 1500 € mensuels pour ses meilleurs éléments. Mais même avec de gros moyens, le club n’a pu retenir ses meilleurs joueurs, et notamment son serial buteur, le Russe Evgueni Kabaev, meilleur buteur du championnat en 2014 avec 36 buts en 35 matchs, parti tenter sa chance cette année… en Indonésie ! Toujours sur le plan offensif, le club a également eu un manque de flair en laissant partir Vjatseslav Zahovaiko, longtemps blessé l’an dernier suite à une rupture des ligaments croisés, mais qui a brillé cette saison avec Paide en marquant 17 buts.

Autant le dire, l’équipe en place avait peu d’espoirs de faire mieux, voire aussi bien que l’an dernier, mais sa saison a été bien en-deçà des attentes. Car les joueurs amenés à succéder aux partants n’ont jamais su prendre le relais. La palme revenant dans ce domaine au meneur de jeu italien Giorgio Di Vicino. Au terme du stage de présaison, le vétéran du Calcio se met en effet d’accord avec le club pour résilier son contrat, et quitte l’Estonie sans avoir disputé le moindre match de championnat ! Un départ expliqué par « des difficultés d’adaptation. » Quelques mois après son départ, l’Italien explique que ce sont surtout des difficultés logistiques qui l’ont poussé au départ. Le club n’aurait pas su lui trouver de chambre dans un hôtel suffisamment confortable. Et pour cause, il n’a plus d’argent ! Car au-delà du simple cas de ce joueur, le club est en grandes difficultés.

Malgré une qualification pour le premier tour qualificatif d’Europa League, dont il est éliminé par le Hajduk Split après un nul à domicile au match aller, le club de Sillamäe perd beaucoup d’argent. La faute notamment à la crise qui frappe le port de Sillamäe, sponsor principal du club, qui a coupé les vivres. Le club doit ainsi de l’argent à certains de ses joueurs. Ce qui devrait encore pousser plusieurs éléments à partir, dont le buteur Kvasov, auteur de 19 réalisations cette année. Le président du club Staodubchev a lui-même évoqué une grande restructuration. Adieu donc les gros salaires, et certainement les premiers tours européens dans le nord-est du pays.

Car derrière cette déception pointe une belle surprise : Trans Narva. Situé à l’est de Sillamäe dans la même région du Virumaa oriental, le club de la ville de Narva, à la frontière russe, est un cas particulier puisque, membre fondateur de Meistriliiga, il n’a jamais été relégué depuis. Sans jamais vraiment briller, notamment ces deux dernières années, où le club est passé des joutes européennes régulières à la lutte pour le maintien. Sans grand changement à l’orée de cette saison, difficile d’avoir de plus grandes ambitions.

Et pourtant, tout a été pour le mieux ! Malgré une série de sept matchs sans victoire en début de saison, jamais le Trans Narva n’a été inquiété pour son maintien. Confortablement installé dans le ventre mou de Premium Liiga, il s’est même permis le luxe de battre le Levadia Tallinn, le Nõmme Kalju et même le futur champion Flora… deux fois, et à l’extérieur !

La lutte pour le maintien

Comme dit plus haut, tous les clubs de Premium Liiga ne sont pas professionnels. Quatre d’entre eux sont en effet des clubs amateurs. Ils sont facilement reconnaissables au classement tant le gouffre est important entre ces quatre clubs qui ferment la marche et ceux qui les précèdent. Ici, point de salaire – à quelques exceptions près, comme Sander Post, défenseur international revenu aider son club de Viljandi avant la retraite, ou le gardien Martin Vunk à Pärnu. Pour leurs coéquipiers, seules des primes de victoire viennent agrémenter l’ordinaire, pour des montants pouvant atteindre 200€ par mois dans le meilleur des cas.

Si les moyens – et les performances – sont limités, ces clubs de fin de classement nous ont offert un suspense entier jusqu’à la dernière journée. Les quatre clubs passent ainsi la plus grande partie de la saison en formation serrée, ne se séparant que d’une poignée de points au maximum. Et à ce jeu, ce sont les Vagabonds de Paide (Paide Linnameeskond en version originale) qui s’en sont le mieux sortis. Leur début de saison est pourtant catastrophique. Les Rouge et Bleu doivent ainsi attendre la 13e journée pour enfin gagner un match ! La gestion de la seconde partie de saison est bien meilleure. Grâce notamment à quelques joueurs arrivés en prêt du Flora, Paide LM connaît une nouvelle série de neuf matchs sans victoire mais se sauve au prix d’une fin de saison incroyable : avant-derniers à la 31e journée, Zahovaiko et ses coéquipiers s’imposent lors des quatre dernières journées. Soit la moitié de leurs victoires dans l’année ! Des succès obtenus contre ses trois adversaires directs pour le maintien, puis une victoire de prestige face à un Flora démobilisé. La victoire 1-0 face aux Vagabonds de Pärnu vaut le détour !

Pärnu Linnameeskond justement. Voilà le miracle de cette année. Pour un petit point d’avance sur le Tammeka Tartu, le promu s’est maintenu. Pas une mince affaire avec seulement six victoires au compteur et une différence de buts de -49. Mais derrière, le Tammeka a été la pire défense du championnat avec 96 buts encaissés, soit 2,6 par match en moyenne. Calé à la dernière place durant la plupart de l’année, Pärnu a réussi à se maintenir alors que le club de Tartu a dû passer par les play-offs pour y parvenir. Plutôt facilement d’ailleurs, avec une victoire 4-1 à l’aller face au Kalev Tallinn, contre une défaite 0-1 au retour. De quoi aborder avec sérénité l’avenir et les grands travaux d’amélioration de ses structures

Il n’y a donc qu’un seul relégué au terme de cette année, Tulevik Viljandi. Le promu a pourtant connu un bon début de saison, dans le sillage de son buteur Joonas Tamm, qui faisait partie de nos espoirs 2015. Buteur à neuf reprises en quinze matchs, Tamm donne espoirs à son club formateur, qui réussi l’exploit de s’imposer face à un Nõmme Kalju alors leader. Las, son départ au Flora à la mi-saison va tout changer. Sans son buteur fétiche, le club de Viljandi va couler avec une seule victoire sur les vingt dernières journées ! Direction donc l’Eisiliiga, la deuxième division. Viljandi sera remplacé l’année prochaine par Rakvere Tarvas, qui aura la lourde tâche de survivre dans l’élite en étant l’unique promu.

L’équipe-type de Premium Liiga 2015

PL2015
L’équipe-type © @LevadiaFC

Mait Toom (Flora) – Artur Pikk (Levadia), Nikita Baranov (Flora), Enar Jääger (Flora), Gert Kams (Flora) – Siim Luts (Levadia), Rauno Sappinen (Flora), Martin Vunk (Pärnu LM), Joel Lindpere (Nõmme Kalju) – Ingemar Teever (Levadia), Ats Purje (Nõmme Kalju).

Le but de l’année en Premium Liiga

Comme chaque année, la Premium Liiga fait une sélection des plus beaux buts de l’année. Les fans votent ensuite pour leur préféré. Et c’est peu dire qu’ils ont bien choisi cette année, en élisant le sublime but de Raido Roman, joueur de la lanterne rouge Viljandi Tulevik. Un but que vous trouverez à la fin de la sélection de ces belles actions.

Et en 2016 ?

On ne change pas une équipe qui gagne. C’est pourquoi le Flora Tallinn doit être considéré comme le grand favori de la saison qui doit démarrer au mois de mars. Ses meilleurs éléments – Rauno Sappinen en tête – n’ont pas (encore ?) reçu de proposition de l’étranger et sont donc bien présents. Ce qui n’est pas forcément le cas pour ses principaux adversaires. Le Levadia a déjà perdu son gardien Pareiko, dont le départ à la retraite était prévu de longue date. Mais cela pourrait également être le cas pour le serial buteur Teever, qui n’a toujours pas donné sa décision. Artur Pikk et Siim Luts sont eux en fin de contrat, tout comme Artjom Artjunin, qui cherche à repartir à l’étranger après une expérience avortée au FC Brașov. Le Nõmme Kalju devrait lui aussi perdre des éléments importants, avec en tête le soyeux Joel Lindpere, qui pourrait prendre sa retraite.

Mais la principale interrogation pour le Levadia et Nõmme résident dans leur changement d’entraîneur. Après avoir raté la qualification pour les préliminaires de Ligue des Champions, le Levadia a vu son budget se réduire de manière assez conséquente. Le club cherche ainsi à vendre ses meilleurs jeunes (Pikk et Luts en tête), et a décidé de remplacer son entraîneur Marko Kristal par Sergei Ratnikov. Un choix curieux, la dernière expérience du coach, datant déjà de plus d’un an, étant une demi-saison difficile à Sillamäe, qui l’avait viré. Les banlieusards de Nõmme ont eux mis fin au contrat de Sergei Terehhov avant la fin de la saison, voyant que le titre n’était plus atteignable. Son remplaçant n’est autre que le Russe Sergei Frantsev (oui, ça fait beaucoup de Sergei), qui a succédé, avec des résultats mitigés, à Ratnikov à Sillamäe. Il sera donc intéressant de voir ce que feront ces deux clubs avec leurs nouveaux coachs. Resté très calme durant l’intersaison, l’Infonet peut ainsi espérer gagner encore une place au classement et atteindre le podium cette année.

Derrière, peu de chances de voir un club créer la surprise. Sillamäe Kalev réduit considérablement ses dépenses et devrait encore s’éloigner des clubs de tête. Trans Narva compte en profiter pour passer devant, tout comme Paide, qui continue de récupérer des joueurs du Flora, ainsi qu’un de ses dirigeants, pour réduire l’écart et moins lutter pour le maintien. En fin de classement, le promu Rakvere Tarvas aura la vie difficile pour le maintien, dont la lutte devrait l’opposer à Pärnu et Tammeka. De quoi donner envie de suivre encore la Premium Liiga en 2016 !

Pierre-Julien Pera


Image à la une : © Siim Solman / sport.delfi.ee

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