Le championnat Kazakh, même sur des terrains calamiteux et dans des conditions pas toujours des plus simples, nous a livré encore une fois quelques promesses. Sur les 5 que nous citons, au moins 3 d’entre eux devraient finir en séleciton nationale d’ici peu de temps.

RETOUR SUR LES ESPOIRS 2017

Enfin un espoir qui confirme, et de quelle façon ! Baktiyar Zaynutdinov a réalisé une saison éclatante à Astana (35 matchs, 6 buts, 3 passes). Le gamin de Taraz avait pourtant un grand pas à sauter puisqu’il passait d’une équipe reléguée au champion qui joue la Coupe d’Europe. A l’image de son but contre Rennes qui a fait chavirer tout un stade (on y était !), il n’a eu aucun complexe. Trimbalé à plusieurs postes, il s’en est remarquablement bien sorti. Il a aussi marqué avec la sélection dans laquelle il est presque devenu un cadre (9 sélections, 3 buts). Hélas pour nous (mais tant mieux pour lui), il quitte déjà Astana. Il a signé pour Rostov il y a quelques jours.

Zaynutdinov a réussi tout ce que n’a pas réussi son collègue Yuri Pertsukh arrivé du petit club d’Akzhayik (6 bouts de matchs, 1 but). Pertsukh est d’ailleurs parti en prêt à Atyrau en juin où il a pu retrouver le goût du football (10 matchs, 1 but) avec de bons résultats à la clé. Il est sûrement encore trop tendre pour Astana.

Maksim Fedin a parfaitement négocié son passage d’Okzhetpes à Tobol. Il a été le plus gros danger offensif d’une équipe ambitieuse. En Coupe d’Europe, il a même marqué 2 buts ! L’ancien du Spartak Subotica en a profité pour faire ses débuts en équipe nationale (3 matchs). A noter qu’il a souvent joué avant-centre, bien qu’il soit un ailier de formation. Il doit encore progresser dans l’efficacité mais il est bien l’un des meilleurs espoirs kazakhs de sa génération.

Les Espoirs 2019

Ramazan Karimov (Astana| 05.07.1999)

Plusieurs jeunes joueurs du centre de formation d’Astana ont attiré l’attention lors du peu de matchs qu’ils ont eu à disputer cette année. On va citer le buteur Karimov, qui a marqué en championnat contre Karaganda (ce qui lui fait un but marqué de plus que Kabananga en 2018…) alors que l’équipe espoir était alignée ce jour là pour faire reposer les titulaires. On a pu poser quelques questions à cet espoir d’Astana qui compte 26 buts marqués pour la réserve en 2018.

Comment tu t’es mis à aimer le football ?

Le football est venu à moi dès l’enfance. Chaque jour du matin au soir, je jouais avec mes frères et mes cousins. Nos parents avaient du mal à nous faire rentrer à la maison ! Même pendant l’hiver, on enlevait toute la neige du terrain de foot pour jouer avec les copains. Le football, c’est toute ma vie. J’ai toujours su que ma vie serait liée à ça.

Tu es arrivé comment au FC Astana ?

J’avais un camarade de classe qui était à l’école de football d’Astana et il m’a invité parce qu’il savait que j’adorais le football. Du coup j’ai passé les tests requis et ils m’ont accepté. C’est comme ça que je suis arrivé au FC Astana.

Ton but, c’est d’aller dans un club où tu pourras jouer régulièrement ou de persévérer à Astana ?

Je n’ai pas encore de plan, je veux gagner ma place dans l’équipe première d’Astana, le club de mon enfance, et on verra ce qu’il se passe. Dans le futur, j’aimerais bien m’essayer en Europe mais pour le moment, je suis concentré sur Astana.

Gevorg Najaryan (Shakhter Karaganda| 06.01.1998)

Bien que né et Yerevan de parents arméniens, Najaryan est aussi Kazakh. Son parcours est déjà bien plus rempli que les autres joueurs de son âge. À partir de 7 ans, il a commencé à jouer au football dans les équipes de jeunes du Shakhter Karaganda. Il débute pour l’équipe première en 2015, à seulement… 15 ans ! Deux ans plus tard, il signe son premier contrat professionnel signé avec le Shakhter. Le club mineur devenant trop petit pour lui, il signe un contrat de 2 ans avec Astana à l’âge de 18 ans alors qu’il est capitaine dans les équipes nationales de jeunes. Entre temps, il est à un pas de s’engager avec le CSKA Moscou. Le deal ne se fait pas, pour des raisons que le joueur refuse toujours d’évoquer à l’heure d’aujourd’hui.

Finalement, Najaryan joue peu avec Astana et revient à Karaganda où il peut jouer régulièrement à son poste, milieu de terrain. Il fait particulièrement admirer sa conduite de balle, sa technique et sa qualité de passe. On le voit surnager pendant certains matchs, se demandant ce qu’il fait ici. C’est par lui que tout passe : il est capable d’accélérer le jeu, de trouver les passes justes qui déstabilisent les défenses adverses et parfois, il se met même à faire des différences seul balle au pied.

Au niveau de la sélection, Najaryan devrait choisir le Kazakhstan (après avoir été sélectionné en U17, U18, U19 et désormais U21), même si rien est acté. En tout cas, pendant les qualifications pour la Coupe du Monde, où Kazakhstan et Arménie étaient dans le même groupe, la famille était divisée en deux camps : « Nous nous sommes disputés avec mon père ! il voulait que l’Arménie gagne, et moi le Kazakhstan. Bon, dans tous les cas, la famille Najaryan est gagnante… »

Nuraly Alip (Kairat Almaty | 22.12.1999)

C’est en mars, lors du match amical entre le Kazakhstan et la Bulgarie, que l’on a pu découvrir ce jeune défenseur du Kairat âgé de 18 ans. Le coach de la sélection, Stanimir Stoilov, en fait un pari sur le futur : « Il y a de jeunes joueurs à faire progresser. Par exemple, Nuraly Alip du Kairat. Il est un peu paresseux, mais si on reste derrière lui, qu’on le bouge, il peut devenir le prochain Yuri Logvinenko », a déclaré Stoilov.. Il faut dire que ce qu’il a réalisé pour sa première saison chez les pros est remarquable.

Nuraly est né à Aktau, bien loin d’Almaty. Il commence le football en 2008 dans le club local (Kaspiy Aktau) : « Nous étions assis dans une classe à l’école et des gens sont venus nous voir pour recruter des enfants nés en 1998/1999 dans la section football. Je suis allé à la première séance d’entraînement et j’ai vraiment aimé. » En 2015, le destin de Nuraly change. Un tournoi national entre des joueurs nés 1999 est organisé et Aktau bat alors le Kairat 2-0. Une semaine plus tard, le gamin est convié au centre d’entraînement du club d’Almaty. Les tests sont passés avec succès, la belle histoire peut commencer !

Nuraly Alip, qui joue au poste de défenseur central, joue les 4 premiers matchs de la saison. Il se montre à son avantage et reçoit le fameux appel de la sélection. Mis sur le banc avec l’arrivée du nouveau sélectionneur, il finit finalement l’année avec 5 titularisations sur les 5 derniers matchs. On l’a vu solide au duel et propre dans ses relances. Et vu le nouveau projet du Kairat axé sur les jeunes, c’est certain que l’on reverra Alip en 2019. Probablement à son avantage.

Aleksandr Sokolenko (Kairat Almaty | 23.11.1996)

Sokolenko est né à Petropalovsk, et a logiquement fait ses gammes pour le club du coin, Kyzyl-Zhar. Repéré par le Kairat, il est parti à l’été 2017. La suite est allée vite puisqu’il joue déjà quelques matchs en équipe première en 2017. Cette saison, Sokolenko a joué 15 matches de KPL, 5 autres en Coupe du Kazakhstan et 2 en Europa League. Il a marqué deux buts, dont l’un qui a permis à son club de remporter un succès, lors de la finale de la Coupe contre Atyrau.

Malgré sa faible expérience, il a fait le boulot en latéral droit. Défensivement, il n’a pas souvent été pris à défaut alors qu’offensivement, il fait jouer sa qualité technique intéressante pour apporter du danger via des passes précises, des centres, des permutations avec ses coéquipiers. Il sera amené à être un des leaders de l’équipe en 2019.

Rinat Dzhumatov (Atyrau | 13.10.1997)

Un pur produit de la formation d’Atyrau puisqu’il y a fait toutes ses classes jusqu’à y éclore en équipe première. Il faut bien dire que le club donne une chance aux jeunes, contrairement à la majorité des clubs kazakhs. Mais les entraîneurs se sont succédé avec des philosophies différentes cette année, ce qui n’est jamais simple pour progresser.

Cela n’a pourtant pas troublé Dzhumatov qui est apparu assez à l’aise avec le ballon, quitte à en faire trop parfois. Milieu défensif, il aime se projeter et participer au jeu. Il apparaît encore désordonné mais son potentiel est visible, athlétiquement et techniquement. Reste à canaliser le tout, épurer son jeu et gagner en efficacité. En tout cas, on voit sa progression rapide, lui qui était encore en deuxième division avec la réserve d’Atyrau l’an dernier. Il fait aussi partie de l’équipe espoir du Kazakhstan.

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