Si l’Ekstraklasa reprend ce vendredi après une longue période d’hibernation, tout du moins d’hibernation relative, faite de stages à Chypre, en Espagne, en Turquie ou aux USA, c’est pour comme dans un vieux caroussel un peu rouillé nous faire repartir encore pour un tour de manège fantastique. Manège qui avec nos yeux d’enfants étincellait nos dimanches de ballades familiales et qui devenus adultes n’est plus qu’un mix de nostalgie et de temps surrannés. L’Ekstraklasa est un championnat aux fulgurances éphémères qui comme depuis quelques saisons sera disputé jusqu’à la fin, un championnat attachant où le spectacle est parfois bien plus présent en tribunes ou dans ses coulisses que sur le terrain. Un championnat qui devrait être l’un des plus grands de l’Europe Centrale mais qui peine à se faire une place, un championnat attachant à l’imperfection sensible. Mais bien sûr, c’est un plaisir de se retrouver encore un peu amoché de la veille, une Heineken tiède à la main, devant un Sandecja Nowy Sacz – Bruk-Bet Termalica un dimanche pluvieux sur son vieux sofa. Sacerdoce footballistique. On entre en Ekstraklasa comme on entre en religion, avec la foi intacte qu’il y a un autre football après celui-ci. Une foi qui peut parfois souvent se révéler être un chemin de croix durant l’été.

L’Europe, lucarne des maux polonais

Les premières semaines de cette saison 2017/18, sous le cagnard de juillet et d’août ont certainement été les pires du football polonais depuis longtemps, très longtemps. Les campagnes européennes foireuses des quatre clubs en lice et un début de championnat poussif nous ont fait extrêmement peur, bien plus que d’habitude. La saison dernière, malgré la faillite des trois quart des clubs polonais en Coupe d’Europe, l’espoir avait été porté par un Legia plus que généreux sur la phase retour de la Ligue des Champions avec notamment une belle victoire face au Sporting Portugal et un match nul face au Real Madrid.

Cette saison le néant l’a emporté sur la lumière, le coefficient UEFA du championnat polonais s’éteignant derrière ceux de la Bulgarie ou de la Macédoine, triste réalité. Si on se doutait que l’Arka Gdynia allait avoir de la peine (et ce fut le cas avec son élimination au troisième tour en Europa League face au FC Mydtjylland), nous comptions un peu sur le Jagiellonia Bialystok et beaucoup sur le Lech Poznan et le Legia Warszawa. Bien vu. Le Jagiellonia s’est vautré royalement au second tour face à Qabala après avoir battu les géorgiens du Dinamo Batumi, rien de vraiment glorieux. Le Lech Poznan est allé un tour plus loin mais c’est face aux Hollandais d’Utrecht que les hommes de Bjelica vont s’effacer fin juillet – debut août, avec les honneurs certes mais sans panache.

Mais alors que dire de la « locomotive » du football polonais? Après un été plutot agité: le feuilleton Vadis Odjidja-Ofoe et les arrivées de Pasquato, Hildeberto et consorts, nous attendions du double champion de Pologne un peu de tenue sur la scène européenne. Montrer biceps sortis et torse bombé qu’avec un budget conséquent (l’équivalent de celui de Guingamp) et de nouveaux objectifs élevés, portés par le seul nouveau maître à bord, Darius Mioduski, le club de la capitale polonaise avait de quoi rivaliser avec de grosses écuries. Le moins qu’on puisse dire est que la foirade a été prodigieuse.

Tout commence par un secondtour de qualification de Ligue des Champions, comme un warm-up estival plutôt facile, face au IFK Mariehamn remporté tranquillement sur la confrontation aller-retour. Puis c’est l’hiver footballistique qui en plein été va faucher Magiera et ses protégés. En troisième tour de qualification, les Legionisci affrontent le FC Astana de Kabananga et Mayewski. Fin de l’histoire drôle, fin de la rigolade, les Polonais se font détruire au Kazakhstan sur le synthétique d’Astana. Un 3-1 qui signe déjà l’arrêt de la campagne de Ligue des Champions du Legia qui ne pourra pas inverser la tendance à domicile une semaine plus tard. C’est donc en Hussard sans ailes que le Legia descendant de cheval doit oublier dès août un objectif de sa saison. L’humiliation va être totale, lorsque reversés en play-off d’Europa League face aux vaillants, mais tout de même à leur portée, champion de Moldavie, le champion polonais va se faire éliminer et sortir par le petite porte sur la règle des buts à l’extérieur (1-1 ; 0-0).  A la mi-août la Commedia Dell’arte européenne des clubs polonais est finie. Tout le monde rentre paisiblement à la maison la tête basse pour se consacrer dorénavant et seulement à la coupe nationale et au championnat.

Un enchantement tout relatif

Après ces éliminations par des clubs Danois, Hollandais, Azeris, Kazakhs et Moldaves c’est donc une belle demie-saison sans Coupe d’Europe qui s’est annoncée alors que nous bronzions encore sur les plages bondées du sud de l’Europe. Cet échec est avant tout un échec du football de club polonais, car si le foot polonais se gargarise en général de l’embellie amenée par l’équipe nationale et ses exploits, que dire des clubs polonais ? Que dire de ce championnat qui dérive comme le Radeau de la Méduse sur les flots du football européen. Les motifs d’inquiétude sont bien plus importants que ceux d’espoirs même si quelques lueurs scintillantes, sur lesquels nous reviendrons, tentent d’illuminer un ciel assombri.

Premièrement, depuis juillet, les stades semblent vides et c’est une réalité que la ligue cache à travers des chiffres d’ensemble, boostés par les affluences incroyables du Gornik Zabrze cette saison. Que dire des moins de 500 spectateurs pour un match de Nowy Sacz à Nieciecza ? Cela est-il digne d’un match de première division dans un pays de plus de quarante millions d’habitants ? Les affluences au Legia, Lech, et particulièrement Lechia sont en chute libre, le Wisla lui remonte un peu la pente. Les ultras et la ligue (voire la fédération avec à la tête son président Boniek) sont rentrés dans un concours du « qui a la plus grosse » permanent. On ne parle plus d’animation des tribunes par quelques fumigènes avec un tifo chaque week-end, mais plutôt d’un feu d’artifice digne du 14 juillet chaque weekend. Ce à quoi la ligue répond par des huis clos, des interdictions de déplacements pendant que les impotents présidents de clubs regardent cette situation ubuesque. Le dialogue est rompu, situation qui rappelle bien celle d’autre championnats.

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Certains présidents de clubs en Pologne sont bien plus intéréssés par les retombées financières et le possible pourcentage pouvant se retrouver dans leur poche après un juteux transfert d’un de leur joueur en Italie ou Bulgarie. Par exemple, que dire du président de Nowy Sacz faisant venir Freddy Adu comme un nouvel animal dans son Zoo ? Que dire des transferts douteux en lien avec le président du Cracovia ?


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Que dire de la décision du président du Zaglebie Lubin de se séparer de Piotr Stokowiec avant la trêve? Que dire des trous béants dans les finances provoqués par le président du Lechia Gdansk ? Comment expliquer que sur seize clubs seulement trois aient leurs finances à l’équilibre? Le football polonais est loin d’être un pays de cocagne, il est devenu un milieu de l’absurde où la moitié des entraîneurs a déjà changé après six mois, où les ultras règnent en maîtres dans leurs tribunes, où le spectacle sur le terrain est le plus souvent absent, où les présidents sont sots, où la ligue et la fédération ce font la guerre. Mais comme après un repas de Noël un peu trop arrosé on attend de déballer les cadeaux avec un plaisir et une jouissance toute enfantine.

Le « Club des 4 »

Legia 38pts | Lech 36pts | Gornik 36pts | Jagiellonia 36pts

Alors oui, tout n’est pas rose mais comme dit auparavant il y a quelques motifs d’espoirs. Cette année malgré le fait que les points ne soient plus divisés par deux à la fin de la saison régulière (dans dix journées) et la séparation en deux groupes de huit équipes nous devrions avoir tout de même une bataille pour le titre se jouant encore entre quatre équipes : deux valeurs sûres, une demi-surprise et une énorme surprise. Ces quatre se tiennent après vingt et une journées en seulement deux petits points.

Malgré un début de saison totalement ratée le Legia Warszawa maintenant entrainé par le Croate Romeo Jozak se retrouve, bon an mal an, leader du championnat un peu par défaut. Car si Jacek Magiera a été remercié, le jeu des champions ne s’est pas pour autant amélioré, mais au forceps l’ogre du championnat est allé chercher des victoires importantes alors que ses adversaires tombaient. Il est difficile de sortir une équipe type ou un joueur absolument indispensable au Legia lors de ses six premiers mois. Il est d’ailleurs aussi difficile de sortir une performance avec un grand « P ». C’est un leader moribond sur le terrain et en tribune que nous avons vu jusqu’à présent. Le jeune et talentueux Szymanski cantonné au banc, les nouvelles recrues Sadiku, Hildeberto, Moneta déjà reparties cet hiver, c’est un petit Legia qui encore une fois a fait son mercato estival en janvier et qui repartira à l’expérience avec le sang neuf d’un Eduardo, d’un Remy ou d’un Vesovic pour conquérir un nouveau titre. Malgré les hauts et les bas, le Legia reste tout de même le principal favori à sa propre succession.

Sport.plDerrière l’ogre un peu blessé, c’est une meute emmenée par le Lech Poznan qui veut la peau du champion en titre. Juste avant la trêve l’équipe d’un autre Croate, Nenad Bjelica, a bien failli revenir au niveau du Legia mais un petit coup de moins bien a laissé les Kolejorz échoués dans la nuque des Varsoviens. La saison n’avait pas bien commencé pour les coéquipiers du virevoltant et élégant Darko Jevtic. Une équipe alternant le très bien comme le très mauvais, décontenançant ballet pour une équipe menée la saison dernière d’une main de fer et de maître par le Croate. Avec une défense très solide et une attaque plutôt maladroite emmenée par l’alternatif Gytkjaer ou le frivole et impétueux Nicki Bille Nielsen (qui ira dorénavant montrer son postérieur à Chypre). Si durant ce mercato le Lech Poznan a enfin trouvé un attaquant efficace en la personne de Koljic et que le jeune Jozwiak vient apporter enfin son talent sur le terrain alors Poznan sera le plus grand adversaire du Legia pour le titre. De plus le transfert avorté de Robert Gumny en Allemagne, permet au Lech de garder à la maison l’un des plus gros prospect polonais, un talent qui lui sera utile pour la conquête du titre.

Derrière les Kolejorz, à égalité de points c’est le Gornik Zabrze qui pointe le bout de son nez. Comment ne pas avoir été enchanté par le promu lors de ces six premiers mois ? Un stade comble, une équipe fantastique, un atmosphère de joie et d’allégresse portant la Pologne du foot hors de la morosité des mois d’août à octobre. C’est un Gornik retrouvé, en haut de l’affiche qui toise ceux qui le croyait mort il y a deux saisons. Comme le Phoenix les grandes équipes renaissent de leurs cendres paraît-il. Marcin Brosz à la baguette, dans un jeu efficace fait de contres supersoniques, de temps de possession famélique et d’enchaînements rapides les mineurs de Zabrze ont longtemps mené la danse lors de cette première partie de saison. Avec une colonne vertébrale Loska, Wieteska, Kurzawa, Kadzior, Angulo c’est la jeunesse polonaise alliée à l’expérience du matador espagnol, et ses 18 buts en 21 matchs, qui mène le club vers les sommets. Un vent de fraîcheur formidable, une ode au foot polonais dans ce qu’il devrait être: simple, passionné et simplement lui-même. L’effectif peu riche n’a pas permis au coach de beaucoup faire tourner, les organismes sont arrivés très fatigués à la trêve, laissant quelques points en route. Le mercato hivernal, jeune et polonais pourrait peut-être amener ce petit rien de profondeur de banc qui aiderait le Gornik a faire la nique aux gros clubs polonais. Mais pour çaa il faudra les battre et ne pas perdre de points contre des équipes à sa portée.

Le dernier larron qui tentera de se carapater avec le trophée de champion est le Jagiellonia Bialystok. Bien remis du départ de Probierz, le Jaga est tapi dans l’ombre et attend son heure. Sur ce début de saison comme la majorité des clubs polonais, ils ont alterné le bon et le moins bon. En tout début de saison c’est sur les épaules d’un Irlandais ou plutôt sur la queue de cheval de celui-ci que l’équipe s’est reposé. Sheridan marque des buts importants offrant la victoire au Jaga par la plus petite des marges avant de finalement disparaître et de rester muet pendant une longue période. Le Jagiellonia se cherche alors un buteur. Swiderski va mieux mais est replacé en meneur de jeu. C’est finalement Novikovas et Cernych qui vont à eux deux faire remonter Bialystok vers les sommets. Mamrot met le chocolat dans le papier d’alu et Bialystok s’enjaille en haut du classement. Les deux Lituaniens, 8 buts et 12 passes décisives à eux deux, aidés d’un Frankowski plus enclin à donner du sien et un Pospisil entreprenant permettent au club de se maintenir au contact du trio infernal Legia, Lech, Gornik. Il faudra tout de même voir si le Jaga est affecté par les départs, principalement celui de Cernych, mais le club de l’est de la Pologne pourrait encore cette saison jouer les trouble fêtes dans la dernière ligne droite

Le « Champ des possibles »

Zaglebie 32pts | Arka 31pts | Korona 31pts | Wisla Krakow 31pts | Wisla Plock 30pts | Slask 27pts

Derrière ce quatuor de choix, de la cinquième à la dixième place, la roulette polonaise tourne a un rythme éffrené et six équipes peuvent encore espérer monter sur le podium en cas de bonne série, ou descendre dans la partie moins reluisante du tableau en cas de mauvaise série. Une sorte de bi-polarite footballistique polonaise qui fait le charme d’un championnat où les positions sont rarement gravées dans le marbre. Les clubs que l’on retrouve dans ce champs des possibles ekstraklasien ont chacun leurs défauts et leurs qualités propres mais ont pour dénominateur commun une irrégularité chronique. Prenons par exemple le Wisla Krakow. Revenu d’entre les morts malgré encore quelques problèmes financiers, le grand club de Krakow alterne le chaud et le froid. A une huitième place plutôt méritée, à sept points du leader comme l’Arka Gdynia et Korona Kielce, la petite troupe espano-yougoslavo-polonaise de Kiko Ramirez oscille entre l’admirable et le ridicule. Si le créatif, enthousiasmant et talentueux Carlitos se bat avec finesse et panache, sa défense prend l’eau trop souvent (1,3 buts/match), certainement trop pour espérer monter plus haut en cette première partie de saison.

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Car le Wisla a su garder son diamant espagnol cet hiver mais les arrivées pour l’instant maigres ne devraient pas pouvoir changer la donne. A moins que la nomination de Carillo comme nouveau coach ne provoque un électrochoc, que l’arrivée de Mitrovic et l’emergence de Wojtkowski (finalement) permette à cette équipe de se stabiliser et de gagner ses matchs imperdables. Car, en ce début de saison, il a été dommage de noter que cette équipe trop souvent coupée en deux a un talent qu’elle n’utilise qu’avec parcimonie. Ce qui a valu la tête de Kiko Ramirez, son influence semblant s’essouffler au pied du Wawel.

Il y a des similitudes certaines entre ce Wisla Krakow, que l’on dépeint, et le Korona Kielce, deux clubs faisant à quelques matchs  près le même parcours. A Kielce, c’est un Allemand au sang chaud, pourfendeur de la claquette-chaussette au petit déjeuner, qui a repris les rennes d’une équipe laissée en bonne état de marche par Bartoszek la saison dernière. Si la méthode Lettieri, faite de remontrances, de séances très physiques, de cris, de gesticulations et de règles strictes fait des remous non négligeable pendant l’été, elle va connaitre une véritable apogée mediatico-footballistique entre septembre et novembre avec une série impressionnante de sept victoires pour seulement une défaite en onze matchs. De bon résultats pour une équipe modulable dans un 4-4-2 losange ou un 4-2-3-1 avec le grand Kachavara en tour de contrôle. Une équipe qui possède de grosses stats à domicile, où elle est quasiment invaincue, mais qui peine à s’imposer en déplacement. Des joueurs comme Rymaniak, Zubrowski, Mozdzen ou Cebula ne vous disent peut être rien mais il vous faudra retenir le nom des deux premiers car si le Korona en est là c’est certainement un peu grâce aux méthodes de choc de Lettieri mais aussi a quelques jeunes joueurs de talent.

Le talent est peut être ce qui manque le plus du côté de l’Arka Gdynia. Sixième avec le même nombre de points que les deux clubs cités ci-dessus, le club de la baltique ne se remarque pas forcement par son jeu léché ou les exploits d’un joueur fin comme un Carlitos à Krakow. C’est avant tout la rigueur, le retour de Szwoch dans l’entre jeu et les performances incroyables dans les cages de Steinbors qui permettent à l’Arka d’être si bien placé. Sans leur gardien letton les Arkowcy auraient certainement une dizaine de points de moins et se battraient pour rester la tête hors de l’eau. Mais les spécialistes de la Coupe sont encore en vie et plutôt en bonne position pour se maintenir cette saison. Devant, Siemaszko, longtemps porté par une hype immense et plus grande que lui est rentré doucement dans le rang, laissant même quelques centimètres de pelouse à Kun ou Zarandia. Si l’Arka fini à cette place à la fin de la saison il s’agira avant tout d’une grosse performance pour l’un des plus petit budgets du championnat, toujours en lice pour un doublé en Coupe de Pologne.

Przemyslaw Swiderski

Qui dit coupe, dit découpé, et c’est comme un bûcheron que le président du Zaglebie Lubin a décidé de trancher dans le vif en se séparant de Piotr Stokowiec, homme providentiel à Lubin et meilleur coach polonais en activité, ayant emmené le club vers les sommets. Le Zaglebie est alors huitième, le voila maintenant à la trêve trois places plus haut sous les ordres de Mariusz Lewandowski, ancien international polonais, homonyme sans cheveux au petit accent ukrainien. Si l’ancien technicien était connu pour son style vestimentaire tiré à quatre épingles comme ses compositions tactiques ayant mené le club si longtemps et jusqu’en octobre sur le podium de l’Ekstraklasa, le nouveau est dans cette mode des nouveaux coachs du championnat : un peu brut de décoffrage, gueulard mais efficace. On aime le show-off de ce côté de l’Odra. Lewandowski aura du pain sur la planche après le départ des deux meilleurs éléments du club cet hiver : Jaroslaw Jach et Jakub Swierczok. Le Zaglebie va devoir faire face à ce manque surtout offensif dans ce qui était l’une des trois meilleures attaques de Pologne. Cinquièmes à seulement six points du Legia leader, tout est encore possible pour les cuivres de Lubin: le meilleur comme le pire. Alea jacta est.

Entre le meilleur et le pire il ne peut y avoir qu’un pas, entre les deux Wisla aussi. Du Wisla Krakow au Wisla Plock, une place et un point d’écart seulement. Du côté de Plock, la saison avait commencée sur les chapeaux de roue avec le licenciement du coach en place sur la demande de la « star » de l’équipe, ancien joueur de Toulouse, le milieu polonais à la petite barbichette de d’Artagnan, j’ai nommé Dominik Furman. Malgré cet épisode peu reluisant, et grâce a une équipe équilibrée faisant part belle à la jeunesse polonaise et à l’expérience étrangère, Plock se retrouve dans une confortable neuvième position. Reca, Michalak, Szymanski épaulés par Stilic, Varela, Kante, c’est le nouveau coach Brzeczek qui a su créer une équipe là où en juillet tout semblait être en lambeaux. Le seul point négatif serait peut être les performances pour le moins inégales du gardien Kielpin pouvant parfois faire perdre des points importants à son équipe dans ce ventre mou et mouvant.

Polska Press

Le dernier club de ce « champs des possibles » est un peu décroché à la dixième place avec trois points de retard sur le neuvième. C’est un club dont beaucoup d’observateurs attendaient monts et merveilles. Que ne fut pas notre déception en voyant les résultats et une mayonnaise ayant du mal à prendre après un mercato XXL fait par le Slask Wroclaw. Il est vrai que Kosecki, Piech, Robak, Chrapek ça sent plus la fin des années 2000 que le début des années 2020 mais c’est surtout sur le papier une ligne offensive qui avait une gueule, une belle gueule. D’ailleurs la paire Piech-Robak a marqué la bagatelle de 17 buts en cette première moitié de saisns, un chiffre qui ferait du Slask une équipe de haut de tableau si seulement la défense répondait présente. Car avec une moyenne à plus de 1,5 buts encaissés par match et aucune victoire à l’extérieur il semble qu’Urban ait encore du chleb sur la planche. Lui qui par défaut garde son poste de coach principal jusqu’à présent, car il coûterait trop cher à licencier. Malgré ce faux départ, l’équipe de Basse-Silesie qui retrouve petit à petit des fans dans son grand stade trop vide devrait être l’une des valeurs sur de la seconde partie de saison. Les achats cet hiver de Mateusz Lewandowski et de Tim Rieder devraient apporter un peu plus de sûreté défensive, primordiale pour cadenasser à l’extérieur. Ce qui pourrait permettre à l’équipe fêtant ses 70 ans de faire un rapproché intéressant. Rien n’est impossible au pays magique du foot polonais.

Ceux qui vont se battre pour ne pas descendre

Lechia 24pts | Cracovia 22pts | Bruk-Bet Termalica 21pts | Nowy Sacz 21pts | Piast 20pts | Pogon 17pts

Ils sont beaucoup à se battre dans le bas et ne sont pas forcément ceux que l’on attendaient dans les tréfonds à la mi-saison. Que dire de voir le Lechia Gdansk ou même le Cracovia dans les clubs qui se battent pour l’instant pour éviter la relégation? Si le Lechia Gdansk devrait s’en sortir, les atermoiements de l’équipe dirigeante avec des choix d’entraîneurs ou de direction sportive plutôt hasardeux, couplés à un déficit record et inquiétant ont créé une atmosphère de perpétuelle crise sur la Baltique. Nowak remercié (enfin pas vraiment car recasé dans un placard doré de Directeur sportif puis reviré du placard après deux mois), c’est son préparateur physique Owen qui a pris les rennes d’une équipe de sénateurs à la trentaine trébuchante plutôt en fin de course. Une équipe qui peut remercier Marco Paixao et ses buts importants sans lesquels les hommes barrés de vert et de blanc seraient encore plus bas dans le classement. Il faudrait un grand vent de renouveau à Gdansk pour voir le club remonter et inverser une tendance et une spirale négative qui devrait cette saison l’écarter des premières places. Cette saison est sans aucun doute déjà à oublier et l’avenir est à préparer, peut être avec l’arrivée d’un coach comme Stokowiec et des choix forts en laissant partir les Peszko, Krasic, Paixao (x2), Wawrzyniak, etc… sans cela le Lechia ne pourra se renouveler, et la saison prochaine s’annoncera encore plus délicate.

Derrière, le Cracovia est déjà dans cette phase de reconstruction après l’arrivée à l’intersaison de Probierz en provenance du Jagiellonia. Le nouveau coach du Cracovia a des idées bien arrêtées sur le football que doit proposer le deuxième club de Cracovie et ne fait pas dans la dentelle. Dès cet été il écarte beaucoup de joueurs et refuse de valider des transferts déjà actés avant son arrivée. Il va avoir bien du mal à trouver un équilibre en ce début de saison, dans une équipe bien plus à l’aise offensivement que défensivement. Le jeune espoir polonais Krzysztof Piatek s’occupe bien des filets adverse mais c’est une équipe naïve qui peine à se développer. L’objectif du président du Cracovia étant de construire sur la durée, cette saison ce n’est pas tant la place qui va importer mais le travail de sape effectué par Probierz pour avoir son groupe de guerrier et de joueurs prêts pour conquérir les premières places la saison prochaine qui compte. Pour l’instant le pari est loin d’être gagné car le jeune groupe du Cracovia n’a pas donné total satisfaction dans le jeu, tant au coach polonais qu’aux observateurs. La graine aura-t-elle le temps de germer ? L’erreur n’est pas et n’est plus permise.

Adam Warżawa /PAP

Derrièrecses deux clubs qui devraient se maintenir, la funèbre course se jouera à quatre. Quatre clubs encore très loin du compte. Le Pogon Szczecin est lâché et son début de saison a été cataclysmique, un accident industriel ponctué par deux changements de coach. Le club a enchaîné quatre terribles mois sans victoires mais s’est relevé sur les deux derniers matchs avant la trêve. Trop tard, déjà? Le Pogon est en danger mais avec un petit coup de mieux il devrait pouvoir se sortir de cette mauvaise passe car si le fond de jeu était absolument abyssal pendant quatre mois, une petite lumière semble maintenant montrer le chemin et la sortie de ce tunnel. Le Piast Gliwice, ancien et encore récent vice-champion, traîne lui aussi sa peine dans les limbes de l’Ekstraklasa. Malgré un mercato plutôt honnête ponctué par la signature  de la « star » Vassilijev, le Piast continue dans la lignée de sa saison 2016/17. Il faudra tout de même faire attention car à jouer avec le feu on peut parfois se brûler. Et le groupe dont dispose l’expérimenté Fornalik n’est pas le plus talentueux parmi les clubs se battant pour ne pas descendre. Il faut maintenant espérer que l’arrivée de Jodlowiec et Czerwinski en prêt du Legia aide un groupe en manque de leader, de fighting spirit et de confiance, et que Vassilijev retrouve au moins cinquante pour cent de ses capacités pour, de ses boucles de César, porter le club hors de danger.

Et pour finir, le Bruk-Bet Termalica et le Sandecja Nowy Sacz, frère siamois de résultats décevant et de jeu absolument indigne de la première division polonaise.  Le Sandecja, orphelin de stade qui doit jouer chez son très lointain voisin à Nieciecza n’enchante pas les foules, n’enchante pas les critiques, n’enchante pas le monde du football polonais. Nous avons récemment écrit un article sur les difficultés de Nowy Sacz (voir plus haut) et sur l’été particulièrement agité avec un président amateur de buzz et l’affaire Freddy Adu. Si l’extra sportif n’a pas aidé le promu, sur le terrain, à part quelques fulgurances de Kolev ou Trochim, rien d’autre n’est à signaler. Moskal aura bien du mal a faire de cette équipe de vieux briscards entassés comme des pièces d’un puzzle trop grand une équipe prête pour se battre contre la relégation.

Maintenant que dire du Bruk-Bet Termalica ? Certainement la même chose que tous les ans, c’est un exploit de voir ce petit club parti de rien se battre chaque année pour conserver sa place dans l’élite. Pour un village de 500 habitants, remplir un stade 3000 places est déjà un exploit alors être encore là après trois saisons, imaginez. Cette saison pourrait être cependant la dernière du petit club chez les grands à moins que le mercato hivernal, avec l’arrivées de recrues défensives, permette au Bruk-Bet d’enfin stabiliser sa ligne arrière qui est certainement la pire de tout le championnat. A Nieciecza, l’éléphant retient son souffle mais trompera t-il encore son monde bien longtemps ? La réponse des ce vendredi et bien entendu sur la #FootballskiTV

La prédiction de Pako Rabanski

En résumé les prédictions pour la fin de saison sont :

Vainqueur de la Coupe : Arka Gdynia (en toute subjectivité)

Champion : Legia Warszawa

Vice-champion : Lech Poznan

Troisième : Gornik Zabrze

Relégués : Sandecja Nowy Sacz et Bruk-Bet Termalica

Meilleur buteur : Igor Angulo

Meilleur passeur : Rafal Kurzawa

Meilleur coach : Marcin Brosz

Pire coach : Ceux du Lechia depuis le début de saison

 

Mathieu Pecquenard


Photo de couverture : WP SportoweFakty / Roksana Bibiela

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