Saison 2016/2017 : Un an de football en Russie – Episode 2

La saison 2016-2017 de RPL tire son rideau rouge. Une saison une nouvelle fois riche en suspens que ce soit pour l’Europe ou la relégation. Tour d’horizon des différentes équipes, en passant par les tops/flops de l’année.

3ème – FK Zenit Saint Pétersbourg – 61 points

La saison

Désormais dirigé par Mircea Lucescu, le Zenit Saint-Pétersbourg avait pour ambition de récupérer son titre de champion perdu la saison dernière, ou du moins d’accéder à la Ligue des Champions. Le club de Gazprom en avait terminé avec les grosses dépenses. Symboles de cette ère désormais révolue, Hulk était parti en direction de la Chine tandis qu’Axel Witsel était sur le départ, manquant d’un rien d’être transféré à la Juventus à la fin du mercato estival. Le Belge quittera finalement la Russie début 2017 pour, lui aussi, rejoindre le championnat chinois. Du côté des arrivées, les principales recrues étaient offensives avec le milieu de terrain international brésilien Giuliano (Grêmio) et l’ailier slovaque Róbert Mak (PAOK).

La saison démarrait timidement avec trois nuls (dont deux 0-0) lors des quatre premiers matchs. La large victoire (3-0) obtenue fin août face à l’Amkar Perm marquera le début de la meilleure période de la saison pour le Zenit, qui deviendra dès lors une machine à gagner et à marquer. Le club de Saint-Pétersbourg talonne alors de près le Spartak Moscou qu’il battra (4-2) au stade Petrovsky le 2 octobre, dans une rencontre marquée par les polémiques arbitrales. Le Zenit Saint-Pétersbourg devra attendre la 13ème journée et une défaite (1-2) à Grozny pour connaître son premier revers de la saison. Il laissera alors le Spartak Moscou seul en tête du classement et ne reverra plus la première place de la saison…

Fin 2016 – début 2017, une série de trois matchs sans victoire va même faire perdre sa deuxième place au Zenit Saint-Pétersbourg au bénéfice du CSKA Moscou, et ce malgré un recrutement conséquent lors du mercato. L’objectif n’était alors plus d’aller chercher le titre de champion, mais de sauver ce qui pouvait encore l’être, à savoir la deuxième place et la Ligue des Champions. Une mission très difficile face à un champion en titre qui a terminé très fort la saison. Le Zenit reprendra bien la deuxième position en fin de saison… pour une semaine, avant de concéder une défaite à domicile fatale face au Terek Grozny, encore (0-1).

Au final, l’exercice passé se solde par un nouvel échec sur le plan sportif. Pour la deuxième saison de suite, le Zenit termine à la troisième place et devra donc faire sans la Ligue des Champions. Contrairement à la saison dernière, il n’a même pas pu se rattraper en coupe, puisqu’il s’est fait éliminer dès les huitièmes de finale par l’Anzhi Makhachkala (0-4).

Les tops

Arrivé au mercato d’été en provenance du Grêmio pour 7 millions d’euros, Giuliano se sera parfaitement intégré à son nouveau club. L’ancien joueur du Dnipro, qui a connu Mircea Lucescu lors de ses années ukrainiennes, a rapidement pris ses marques au milieu de terrain, et a été le moteur de l’excellente première partie de saison du Zenit. Celui qui a repris le numéro 7 de son compatriote Hulk a marqué 17 buts toutes compétitions confondues cette saison et terminé notamment meilleur buteur de la Ligue Europa (8 buts). Ses performances lui ont permis de retrouver une Seleção déjà qualifiée pour la prochaine Coupe du monde. Nul doute que Giuliano voudra faire partie de l’aventure qui se déroulera dans son pays d’adoption.

À noter aussi : le retour gagnant de Danny. Le capitaine portugais du Zenit a réussi à retrouver un niveau décent après sa nouvelle rupture des ligaments croisés, et a terminé sa saison sur un chef d’œuvre inscrit face au Lokomotiv Moscou. Mais après neuf ans, le club a annoncé son départ, lui qui est l’un des symboles de ce Zenit moderne.

Les flops

Peu sécurisant, Yuri Lodygin a multiplié les approximations dans son but. Le gardien russo-grec a perdu sa place en sélection ainsi que la confiance de Mircea Lucescu. Lors du mercato hivernal, le Zenit a d’ailleurs recruté Andrei Lunyov, le gardien d’Ufa. Ce dernier a poussé Lodygin sur le banc et a fini par donner satisfaction au point de figurer dans la pré-sélection russe pour la Coupe des Confédérations, compétition pour laquelle il a dû déclarer forfait à cause d’une blessure.

Aleksandr Kokorin se sera lui aussi montré décevant avec seulement cinq buts marqués en championnat, peu aidé il est vrai par une position d’ailier qui ne lui sied que moyennement. L’enfant terrible du football russe devra se réveiller la saison prochaine s’il ne veut pas manquer le Mondial dans son pays. Pour rappel, l’ancien sélectionneur italien de la Russie Fabio Capello avait prédit que la Coupe du monde 2018 serait la sienne…

Le coach

Mircea Lucescu a quitté le Zenit après une saison seulement. L’ancien entraîneur du Shakhtar Donetsk, qui a passé dix ans sur le banc du club ukrainien, paye la non-qualification du club de Saint-Pétersbourg pour la Ligue des Champions, ainsi que le parcours plutôt moyen du Zenit en Ligue Europa. Il sera remplacé la saison prochaine par Roberto Mancini, un adepte du carnet de chèques.

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Les supporters

Plutôt fidèles, ces derniers auront été baladés de stade en stade cette saison : plus de dix ans après le début de sa construction, le stade Krestovsky a enfin ouvert ses portes non sans mal, et sans être réellement terminé. Toujours présent en nombre lors des déplacements au quatre coins du pays, les supporters du Zenit ont rendu un bel hommage au stade Petrovsky lors de la grande dernière « officielle » contre l’Anzhi. Un match qui ne sera pas le dernier dans l’enceinte, vu que l’ultime match à domicile de la saison contre Krasnodar y fut disputé …

L’Europe

Qualifié directement pour les poules de la Ligue Europa grâce à sa victoire en coupe de Russie la saison dernière, le Zenit avait démarré sa campagne européenne pied au plancher avec cinq victoires lors de ses cinq premiers matchs de poule. La rencontre la plus marquante aura été incontestablement le déplacement sur le terrain du Maccabi Tel Aviv lors de la première journée : mené 3-0 à un quart d’heure du terme, le club russe trouvera les ressources nécessaires pour s’imposer 4-3 dans les arrêts de jeu. Le Zenit Saint-Pétersbourg a terminé en tête d’un groupe à sa portée (Maccabi Tel Aviv, AZ Alkmaar, Dundalk), ne concédant qu’une défaite sans conséquence aux Pays-Bas lors de la dernière journée. L’aventure se terminera cependant précocement, dès les seizièmes de finale, avec une élimination rageante face à Anderlecht.

Dominés et logiquement battu (0-2) en Belgique, le Zenit parviendra à renverser la vapeur au match retour et réussira même à se retrouver virtuellement qualifié l’espace de quelques minutes, jusqu’à un but cruel d’Isaac Kiese Thelin dans le temps additionnel. Éliminé dès les seizièmes de finale de la Ligue Europa, le Zenit Saint-Pétersbourg a réalisé sa pire campagne européenne depuis la saison 2009/2010.

L’avenir

Le flou règne encore un peu. Seules certitudes : Roberto Mancini sera l’entraîneur la saison prochaine en lieu et place de Mircea Lucescu, tandis que le défenseur international belge Nicolas Lombaerts a quitté le Zenit après dix ans de bons et loyaux services. Le Zenit voudra conquérir le titre de champion et réaliser un bon parcours en Ligue Europa. Il est à noter que cette fois une troisième place en championnat pourrait suffire puisque la Russie est désormais sixième à l’indice UEFA.

Karim Hameg

4ème – FK Krasnodar – 49 points

La saison

En quelques mots : assez décevant mais sauvé de justesse. Même si le bilan comptable est semblable à celui de la saison dernière (quatrième au tableau, 49 points contre 56, 1/8ème de finale de C3 contre 1/16ème, 1/4 de finale de Coupe contre 1/2), il est insuffisant pour occulter les trop nombreuses insatisfactions laissées par une saison qui restera comme celle des doutes et non pas celle de la confirmation des années précédentes réussies.

La saison avait pourtant idéalement débuté. On se souviendra surtout de la rencontre largement remportée contre le Terek Grozny. Mais le tournant est survenu juste avant le troisième match de RPL, avec la blessure de Mamaev à l’entraînement (il restera loin des terrains pendant près de 30 matchs et plus de 8 mois), début d’une véritable spirale négative. Krasnodar a fait son premier faux-pas contre le Krylia Sovetov, les blessures se sont enchaînées, le Spartak Moscou a pris la tête pour ne plus la lâcher, les faux-pas se sont multipliés, l’entraîneur Kononov a démissionné, Smolov et d’autres Byki se sont blessés et le FKK a vite abandonné l’idée d’une C1.

Symbole parfait, le FKK, imprenable à domicile cet été, a réussi à perdre d’énormes avantages acquis dans son stade contre Orenbourg (2-0 après 12 minutes, 2-3 après 30 minutes) et Ekaterinbourg (3-0 après 32 minutes, 3-3 après 65 minutes, penalty de la victoire raté et défaite aux TAB) ce qui est insensé et inexplicable. Les chiffres négatifs se comptent par dizaines, comme l’absence de victoire à l’extérieur avant la 19ème journée, le ratio de six victoires sur dix-huit au printemps, ou encore, une unique victoire à domicile en RPL dans la deuxième moitié de la saison, des tonnes de points perdus contre des relégables, et bien d’autres.

Le printemps, les retours de blessures et les éliminations successives en Coupe et en Europe auraient pu signer la fin des difficultés, mais ce ne fut même pas le cas. Krasnodar a failli hypothéquer sa quatrième place européenne dans les dernières journées. Ce n’est qu’à Orenbourg, vainqueur de Rostov à la toute dernière journée, que le FKK doit sa qualification européenne. L’image qu’il reste de cette saison est donc celle d’une stagnation désagréable et d’une indétermination importante pour la saison suivante.

https://www.instagram.com/p/BUzShUFlYlo/?taken-by=fckrasnodar

Les tops

Aucun doute pour le premier top de la saison : Fyodor Smolov, évidemment ! Meilleur buteur du championnat la saison dernière avec ses 20 buts, il a réitéré cette saison avec 18 buts en 22 matchs !  On peut se demander quel aurait été le chiffre si le FKK avait pu garder la dynamique du printemps 2016. Si en l’absence de Pavel Mamaev (avec qui il a formé le duo le plus dévastateur du pays pendant la saison dernière), son nombre de buts par match a baissé par rapport à la fin de l’an dernier, cela reste une performance remarquable dans une équipe qui a manqué de stabilité. Et c’est sans compter ses deux longues blessures en automne et au tout début du printemps (il a, en outre, démontré qu’il n’avait pas besoin de Mamaev pour marquer) ! Son seul bémol est un match raté en quart de finale de la Coupe contre l’Ural (deux penaties ratés), mais il a porté l’espoir de toute une équipe. Le FKK, est-il devenu trop dépendant de Smolov ? On peut se le demander. Il serait pisté par plusieurs clubs étrangers, notamment des clubs allemands comme Dortmund. L’occasion pour un Russe de se mettre en lumière en dehors de la Russie ?

Autre grand top de la saison, la valeur sûre suédoise : le digne capitaine Andreas Granqvist. Ses performances en Russie justifient qu’il soit devenu nouveau capitaine de la Suède. Bien que la nouvelle charnière ne se soit pas toujours montrée aussi rigide qu’avec Ragnar Sigurdsson, parti en Angleterre après son Euro étincelant, le Suédois a été irréprochable et très solide. Il est l’unique remonte-moyenne de l’horrible prestation des Byki face au Celta Vigo (match retour) et son printemps demeurera l’un des meilleurs qu’il n’ait jamais fait. On peut également mentionner la bonne intégration de Viktor Claesson, son compatriote en attaque arrivé pendant la trêve.

Les flops

Il est difficile de citer des flops dans une saison où les blessures ont tout miné. À la liste que nous avions établit en décembre , se sont principalement ajoutés Smolov une deuxième fois pendant un mois, Mamaev qui ne s’est rétablit qu’en mars avant de se re-blesser trois semaines de fin-avril à début-mai, Naldo et Kritsyuk, restés blessés pratiquement pendant tout le printemps, ainsi que plusieurs blessés d’environ deux semaines comme Ramires, la jeune recrue, Podberyozkin, Petrov ou Kaleshin. Avant toute prestation individuelle, ce sont ces blessures à répétition que l’on retient comme le flop de la saison du FKK. Il ne fait aucun doute que cela n’a pas aidé le club à être efficace en attaque. On a des regrets pour le fait que cela a empêché le duo Smolov-Mamaev de réellement confirmer tout ce qu’ils ont montré l’an dernier (on parle surtout du deuxième).

La surprise

Smolov ne peut être considéré comme une surprise cette année. Pour la saison 2016-2017, le FKK a deux surprises, une en automne, une au printemps :

Kouassi Éboué : à son arrivé en 2014 alors qu’il n’avait que seize ans, il n’a pas été remarqué, mais a rejoint le complexe académique de Krasnodar et a joué pour le FK Krasnodar-3. Il est intégré à l’effectif en décembre 2015, placé sur le banc pour la première fois lors d’une demi-finale de Coupe face au CSKA en 2016 et titularisé pour la première fois lors d’un match sans enjeu contre l’Amkar Perm à la dernière journée. Joueur remplaçant en début de saison suivante, il est aligné contre l’équipe maltaise de Birkirkara contre qui il marqué son premier but au match retour. Finalement, les blessures en série lui permettent de devenir titulaire, ce qu’il a assuré avec brio, particulièrement en C3, avant d’être repéré par le Celtic et de s’en aller en Écosse pendant l’hiver. À seulement dix-huit ans, ce sont des progrès et une fulgurance remarquables qui forcent le respect !

Cristian Ramirez : avec Viktor Claesson, il a été l’une des principales recrues du FKK pendant l’hiver. Arrivé de Hongrie où il jouait pour Ferencváros après avoir joué la Coupe du Monde des moins de 17 ans en 2011 et connu des essais avec Dortmund et Tottenham, à Krasnodar, ses premières prestations ont aussitôt fait effet de convaincre. Impressionnant offensivement, son apport offensif d’arrière-droit a été un vent de fraîcheur pour l’équipe. Il devra surtout confirmer.

https://www.instagram.com/p/BUtdMjKlLMC/?taken-by=fckrasnodar

Le coach

Après un début de saison canon, Oleg Kononov, la valeur sûre qui a mené Krasnodar à des succès en nombre, a démissionné dès la baisse des résultats de l’équipe qui a fait suite à la blessure de Mamaev et ses suiveurs en août. Il a évoqué la fatigue liée à une surcharge de travail pour justifier son départ.

 Son remplaçant, Igor Shalimov, a été nommé entraîneur pour assurer l’intérim avant de prendre pleinement en charge les Byki à partir d’octobre, suite à plusieurs bons résultats contre Salzbourg, Rostov, le CSKA et Nice. À la fin de la saison, il n’a pas donné l’impression d’être la bonne personne pour remplacer Kononov. Rarement impérial, Shalimov avait déjà été modérément critiqué pour les régressions du niveau de jeu pendant l’automne. Alors que certains avaient tenté d’imputer cela aux blessures, même après la défaite affreuse contre le Celta de Vigo, deux faux-pas importants contre Orenbourg et Ekaterinbourg ont attiré tous les regards sur lui. Il a assuré vouloir continuer l’aventure et les dirigeants n’ont pas montré de signe hostile à son égard, mais Shalimov concentre actuellement beaucoup de doutes sur ses capacités d’entraîneur.

Les supporters

Le nouveau stade du FKK a ouvert début octobre et les Byki y ont migré le 20 octobre à l’occasion de la réception de Schalke 04 en C3. En excluant le cas particulier du quart de finale de la Coupe de Russie, Krasnodar a joué vingt-trois matchs à domicile cette saison. Huit d’entre eux ont été joué dans le Kuban Stadion, quinze dans le nouveau Krasnodar Stadion.

Dans le Kuban Stadion, l’enceinte a accueilli 69 129 spectateurs sur les huit matchs et 39 548 sur les cinq matchs de championnat uniquement. Cela fait une moyenne de respectivement 8 641 et 7 910 personnes au stade par match. Cela donne un pourcentage de remplissage proche de 25 %, ce qui est assez faible mais tout de même supérieur à la moyenne russe. Il faut dire qu’entre les intempéries à répétition (paroxysme atteint à la réception de Rostov), le terrain a souvent été un champ de patates. Les Français n’ont pas manqué de le faire remarquer lors du voyage de l’OGC Nice, dernier club européen à avoir été accueilli dans ce stade avant l’ouverture du nouveau.

Mais là où il est beaucoup plus intéressant de regarder les chiffres, c’est pour le Krasnodar Stadion. La nouvelle enceinte, d’une capacité de 34 000 places et dotée d’un écran 360° qui a éveillé la curiosité de plus d’un observateur, a terminé troisième dans le classement des meilleurs stades de l’année 2016 désigné par les jurys de Stadium Database, et deuxième dans celui des votants simples. L’ouverture d’un nouveau stade entraîne souvent un énorme engouement du public. On peut dire que ça a été le cas avec les Byki. En dix matchs de championnat, plus de 220 000 spectateurs ont été réunis avec une moyenne de 22 300 personnes par match. Si l’on compte l’ensemble des quinze rencontres, on passe à 357 482 spectateurs avec une audience moyenne de 23 832 personnes par match.

C’est une réussite absolue qu’il va falloir maintenir. Et c’est précisément ce qui s’annonce difficile. S’il est vrai que plus de personnes ont été dans les tribunes du FKK lors de la réception de l’Anji (27 658) que dans celles du CSKA lors du derby contre le Spartak (27 352), les Byki devront impérativement redresser les résultats dans un stade qui ne leur a pas tant réussi que ça jusqu’ici. En effet, pour six victoires (dont une après prolongations), Krasnodar totalise six nuls et trois défaites. Il en va pareillement pour les matchs internationaux pour lesquels la Russie a perdu ses deux rencontres contre le Costa Rica et la Côte d’Ivoire.

L’Europe

Bilan correct en Europe avec une campagne réussie et historique malgré des regrets et certains matchs franchement ratés.

Au début de saison, qui était dans la continuité de la dynamique du début, Krasnodar s’est facilement qualifié pour la phase de groupe (là où le Spartak Moscou a chuté encore une fois comme les clubs moscovites ne cessent pas de le faire depuis quelques années). Il a d’abord aisément stoppé les rêves historiques des Maltais du FC Birkirkara (3-0 ; 3-1) puis fait de même avec les Albanais du Partizani Tirana malgré un match retour très décevant à un moment où le FKK avait commencé sa chute en championnat (4-0 ; 0-0).

Le FKK a hérité d’un groupe difficile avec Schalke 04, le Red Bull Salzbourg et l’OGC Nice. Il a remporté sobrement son premier match en Autriche pour la première de Shalimov (1-0) avant d’écraser le leader de la Ligue 1 avec une équipe qui a beaucoup rappelé celle de la très belle saison 2014-2015 (5-2). Bien parti et en tête de son groupe à ce moment-là, Krasnodar a dégringolé pour finalement franchir le premier tour de justesse. Après deux défaites (0-1 ; 0-2) sans démériter contre Schalke (dont le match d’ouverture de la nouvelle enceinte), les Byki ont déjoué à domicile contre Salzbourg et failli concéder une défaite très compromettante. Heureusement, un but tardif et chanceux de Smolov a permis de qualifier officiellement le FKK (1-1). Il a perdu son dernier match sans enjeu contre Nice avec une équipe réduite à dix (1-2).

En seizième de finale, l’épreuve où le FKK avait calé l’an dernier, les Byki ont été tirés contre Fenerbahçe, l’équipe qui avait éliminé le Lokomotiv Moscou au même stade un an auparavant et devancé Manchester United, le futur vainqueur de l’épreuve. Ils se sont imposés au match aller par un but rapide du nouveau Claesson (1-0), puis ont ouvert rapidement le score par Smolov en Turquie avant d’encaisser un but sans conséquence pour une qualification historique le jour du neuvième anniversaire du club (1-1).

En huitième de finale, Krasnodar est tombé sur le Celta Vigo, une équipe entrée à ce stade de façon controversée après une simulation de dernière minute de Guidetti contre le Shakhtar Donetsk. Smolov blessé contre le Spartak Moscou, les Byki ont perdu sur le fil le match en Galice mais le but de Claesson donnait un bon espoir (1-2). Le lendemain de l’officialisation de la sixième place russe au coefficient UEFA, ils terminaient leur campagne européenne sur leur pire prestation en tant que poids lourd de Russie et s’inclinaient à domicile contre une équipe qui n’a pas semblé si redoutable que ça mais qui a été sérieuse (0-2).

L’avenir

Malgré l’ouverture du nouveau stade et le parcours historique en Europe, le FKK n’aura su cacher les sérieuses difficultés auxquelles il a été confronté cette année. Quasiment jamais fiable après la blessure de Mamaev en août, Krasnodar s’est déconstruit dans le jeu et a failli rater son minimum syndical. Contrairement aux deux dernières années où les saisons s’étaient terminées pleines de garanties, on partira très prudent sur l’année prochaine. Pourront-ils profiter de la troisième place nouvellement qualificative pour l’Europe l’an prochain (qu’ils ont contribué à arracher) ? La réponse est que l’on n’en sait rien du tout.

Philippe Ray


Image à la une : © Mikhail Kireev/Sputnik via AFP Photos

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