La Hongrie affronte la Roumanie ce samedi 11 Septembre à Bucarest pour le compte de la 2ème journée des éliminatoires de l’Euro 2016. Les hommes de Pál Dárdai, tout juste nommé, ont beaucoup à se faire pardonner après leur lamentable défaite 2 buts à 1 face à l’Irlande du Nord en ouverture. Ce match paraît déjà décisif pour les hongrois : une victoire est presque déjà impérative s’ils veulent garder des chances d’atteindre le tableau final en France.
Le groupe F est sans doute le plus homogène de la compétition, et aussi l’un des plus faibles. La Finlande, l’Irlande du Nord, la Roumanie, la Hongrie, la Grèce et dans une moindre mesure les Iles Féroé vont toutes se battre pour arracher leurs tickets. La confrontation la plus intense sera ce samedi, le derby entre les deux soeurs ennemies d’Europe centrale : la Hongrie et la Roumanie.
« Neuf mois pour rien »
Les Roumains ont très bien débuté leur campagne en allant battre la Grèce chez elle, alors que la Hongrie, battue par l’Irlande du Nord, doit réagir. La défaite a été ressentie comme une véritable honte nationale ici à Budapest. Depuis, l’entraîneur Attila Pintér a été viré, et Pál Dárdai, légende du Herta Berlin, a été nommé a sa place. Il faut dire que Pintér n’avait pas vraiment convaincu les foules : en neuf mois à la tête de la sélection, il a essayé pas moins de soixante joueurs, quatre systèmes de jeu et s’est embrouillé avec deux des meilleurs éléments, Szalay (Hoffenheim) et Huszti (ex-Hanovre et Zenit, aujourd’hui en Chine). “C’est un véritable gâchis”, nous a confié Szabolcs, supporter de Ferencváros et de l’équipe de Hongrie, forcé de constater que l’équipe a tout simplement perdu 9 mois pour rien. “Oui, notre groupe est facile”, continue-t-il, “mais non, je ne pense pas que nous allons nous qualifier. La fédération fait n’importe quoi.” Pourtant, nous étions plutôt optimistes chez footballski, comme tout le pays, quant aux chances de qualification de la Hongrie après le tirage au sort. La réforme Platini, qui permet à 24 équipes de se qualifier, a été faite pour permettre aux « petits » pays comme la Hongrie d’être présent. Mais même avec cette décision providentielle, cela va être très compliqué pour les hongrois: voir notre précédent article.
En outre, le nouveau coach nommé par la fédération, Pál Dárdai, n’a pas d’expérience d’entraîneur si ce n’est avec l’équipe des jeunes du Hertha. Et il a tout bonnement refusé la proposition de la fédération de devenir entraîneur titulaire de l’équipe nationale, et ne sera là que pour trois petits matches, le temps que les dirigeants trouvent une solution adéquate. Il se sent bien à Berlin et ne souhaite pas déménager à Budapest …
Mais les hongrois vont se battre et feront tout pour regagner la sympathie des supporters. Les joueurs de la sélection ont d’ailleurs décidé de payer le billet des 1200 qui vont se déplacer pour le match à Bucarest. La note s’élèvera à 5800 euros pour les joueurs selon lequipe.fr. C’est déjà ça.
Une rivalité historique
Roumanie-Hongrie n’est jamais un match comme les autres. Les deux pays ont, outre leur proximité géoraphique (ils sont voisins, s’il est utile de le rappeler) une histoire commune qui a fait naître une grande rivalité entre les deux nations. Le point qui cristallise toutes les tensions depuis des centaines d’années : la Transylvanie.
En quelques mots: autrefois la Transylvanie était une région importante de l’immense empire d’Autriche-Hongrie, des travailleurs roumains s’y installèrent au fil des décennies jusqu’à être majoritaires. Après la chute de l’empire en 1918, la Hongrie a été contrainte de céder la Transylvanie à la Roumanie selon les terme du traité du Trianon signé en 1920. La Transylvanie a refait un bref passage sous le giron hongrois entre 1940 et 1944 pendant lequel 300 000 familles hongroises y ont migré. Aujourd’hui, elle appartient bien aux roumains, mais est peuplée par des hongrois qui réclament leur indépendance à corps et à cris. Cette situation complexe est un peu comparable à celle de l’Alsace-Lorraine pour la France et l’Allemagne.
La politique a nourri le conflit au fil des décennies et en font aujourd’hui un des derby les plus chaud d’Europe. Les hongrois attendent le match avec impatience même s’ils sont très peu à être optimistes quant à son issus. Aujourd’hui la Hongrie est la 54ème nation à la FIFA et les motifs d’espoir sont peu nombreux: on attend une embellie depuis 25 ans déjà … Vont-ils réussir à faire mentir les pronostiques ce samedi ?
Le groupe hongrois
Gardiens: Gábor Király (Fulham) – Dénes Dibusz (Ferencváros) – Balázs Megyeri (Olympiacos).
Défenseurs: Roland Juhász (Vice-captain) (Videoton) – Vilmos Vanczák (Sion) – József Varga (Debrecen) – Zsolt Korcsmár (Greuther Fürth) – Tamás Kádár (Diósgyor) – Krisztián Simon (Újpest) – Krisztián Tamás (Varese).
Milieux: Zoltán Gera (Ferencváros) – Balázs Dzsudzsák (Captain) (Dynamo Moscow) – Ákos Elek (Diósgyor) – Dániel Tozsér (Watford) – Ádám Gyurcsó (Videoton) – István Kovács (Videoton) – Zoltán Stieber (Hamburg) – Zsolt Kalmár (RBLeipzig) – Ádám Simon (Videoton).
Attaquants: Tamás Priskin (Gyor) – Ádám Szalai (Hoffenheim) – Nemanja Nikolic (Videoton) – Gergo Lovrencsics (Lech Poznan) – Roland Varga (Gyor).
Le groupe roumain
Gardiens: Ciprian Tatarusanu ( Fiorentina) – Costel Pantilimon ( Sunderland) – Silviu Lung Jr. ( Astra Giurgiu).
Défenseurs: Razvan Rat (PAOK) – Dorin Goian (Asteras Tripoli) – Vlad Chiriches ( Tottenham Hotspur) – Florin Gardos ( Southampton) – Srdjan Luchin ( Steaua Bucarest) – Iasmin Latovlevici ( Steaua Bucarest) – Dragos Grigore ( Toulouse) – Cosmin Moti ( Ludogorets).
Milieux: Gabriel Torje (Konyaspor) – Cristian Tanase ( Steaua Bucarest) – Mihai Pintilii (Saudi Arabia Al-Hilal) – Alexandru Maxim ( Stuttgart) – Alexandru Chipciu ( Steaua Bucarest) – Ovidiu Hoban (Israel Hapoel Be’er Sheva) – Lucian Sânmartean ( Steaua Bucarest) – Gabriel Enache ( Astra Giurgiu) – Andrei Prepelita ( Steaua Bucarest).
Attaquants: Ciprian Marica (Captain) ( Konyaspor) – Bogdan Stancu ( Gençlerbirligi) – Raul Rusescu ( Steaua Bucarest) – Claudiu Keserü ( Steaua Bucarest).
Romain & Nicolas