Dernier opus de cette trilogie des matchs à domicile du Zenit pour cette campagne européenne 2015/2016. La perspective de voir le Zenit se qualifier en tant que premier de son groupe après un résultat positif face à l’équipe espagnole de Valence me rendait tout particulièrement excité à l’idée de me rendre au Petrovsky en ce mardi soir de fin novembre.
Sur un plan sportif, cette rencontre entre le Zenit et Valence offrait une chance à l’équipe russe de continuer son sans faute sur la scène européenne cette saison. Forte de quatre succès en autant de rencontres, l’équipe d’André Villas-Boas visait clairement le 5/5 pour s’assurer (normalement) un huitième de finale abordable et viser ce que seul le Spartak en Russie avait réussi en 1995-96 : gagner ces six matchs de poule. Très réalistes en contre-attaque notamment et forts du succès face à Oural samedi dernier (3-0), les joueur de St-Pétersbourg n’avaient pas prévu de changer leur tactique à l’heure d’affronter Valence, deuxième du groupe avec 6pts, soit deux de plus que La Gantoise et cinq que l’Olympique Lyonnais. L’équipe de Nuno Esperito Santo, qui pressentait en conférence de presse que les conditions climatiques auraient un impact sur le déroulement du match, restait quant à elle sur un match nul décevant face à Las Palmas (1-1) le week-end passé. L’équipe valencienne, un peu décevante depuis le début de saison, entamait une série de matchs clés pour la suite de sa saison, tant au niveau européen que dans le championnat espagnol, d’où une envie de bien faire et de s’assurer définitivement une place parmi les seize meilleures équipes européennes. Côté historique, la dernière fois que Valence avait joué une équipe russe, il s’était imposé face au Kuban Krasnodar avec deux buts signés Paco Alcacer et Sofiane Feghouli.
Presque vide à quinze minutes du coup d’envoi pour cause de coup d’envoi anticipé (20h) et de fouilles encore plus poussées qu’à l’habitude, le Petrovsky avait mis son habit des grands soirs pour ce qui s’annonçait comme la finale pour la première place de ce groupe H. Encouragés dès la première minute du match par un « сине-бело-голубые hey » (« les blancs et bleus hey », en français) particulièrement impressionnant dans les tribunes, les joueurs du Zenit prenaient directement le contrôle du match avec un Criscito sur la lancée de sa très bonne performance face à Ural le week-end passé. Sur un bon débordement côté gauche, son centre contré était sauvé sur la ligne par Gaya (13e). Mais encore et comme souvent, c’est sur un contre que le Zenit va faire la différence : lancé en profondeur, Hulk ne pouvait trouver Shatov dans l’axe, mais avec un peu de chance le ballon retombait dans les pieds de Dzyuba qui lançait l’ailier russe à la limite du hors-jeu. Très habile à la finition, Shatov ne ratait pas cette opportunité et piquait son ballon du droit pour ajuster Jaume. Mon compagnon de tribune, Anton, qui, soyons honnêtes, avait dû s’enfiler une dizaine de shots de vodka vu son état, était projeté au sol et célébrait le but en embrassant un siège ! Encore une fois menaçant, Dzyuba trouvait Danny qui ne cadrait pas sa frappe (24e). Valence était complètement dominé et ses atouts offensifs, dont Feghouli et Alcacer, se montraient particulièrement timides. L’ambiance dans le stade était celle des grands soirs avec le « Secteur 33 » très bruyant. Bien remisé par Danny, Witsel ratait l’immanquable mais l’arbitre signalait un hors-jeu au grand dam d’Anton.
La deuxième mi-temps commençait avec la même dynamique : un Zenit dominateur, qui contrôle au milieu, et Valence trop faible offensivement pour espérer égaliser. Sur un coup franc qu’il avait lui-même gagné, Hulk trouvait Garay dont la tête passait de peu à côté (58e). Et alors que Valence avait de plus en plus de mal à développer son jeu, Rafa Mir croyait remettre les équipes à égalité, mais l’arbitre signalait un hors-jeu après que Garay ait fait le pas nécessaire pour mettre le Valencian en position illicite. Parti en contre, Danny trouvait Shatov qui lui remisait dans la profondeur ; le Portugais fixait Jaume et donnait une offrance à Dzyuba qui poussait le ballon dans le filet adverse. 2-0 à la suite d’une action collective de toute beauté (74e). A noter l’opportunisme de Dzyuba sur cette action : souvent décrié pour le nombre d’occasions qu’il rate, l’attaquant russe se montre tout de même très prolifique depuis quelques semaines, tout cela pour le plus grand bonheur des « Болельщики » (« supporters », en français) du Zenit. Avec ce deuxième but et plus qu’une quinzaine de minutes à jouer, la victoire et donc la première place du groupe semblait acquise à l’équipe de Villas-Boas. Ruben Vezo, expulsé après avoir découpé Shatov qui partait seul au but, la mission était encore plus compromise pour les Espagnols.
Malgré une occasion de Witsel gâchée, le score ne bougeait pas (2-0). Le Petrovsky pouvait exploser ! Cette qualification du Zenit avec cette première place assurée est une remarquable performance à souligner. Les gens se congratulaient dans la tribune et tout le monde n’avait qu’un mot aux lèvres « февраль » (« février », en français). Et oui, la petite chanson de la Ligue des Champons retentira encore au moins une fois dans le Petrovsky, fin février, pour le match retour des huitièmes de finale. De mon côté, après des vacances à la maison et un voyage en Sibérie de plusieurs semaines, je serai de nouveau là pour vous faire vivre ce grand moment, en espérant voir un ogre européen se dresser face aux hommes de Villas-Boas pour, pourquoi pas, un (nouvel) exploit.
Robin Bjalon