Dernier soir de coupe d’Europe pour les Français et les Russes avec une rencontre sans intérêt pour des locaux déjà éliminés, mais cruciale pour le Rubin. En cas de victoire en terre française et de défaite de Sion contre Liverpool, le Rubin pouvait passer comme des escrocs. Malgré une équipe type d’entrée et l’ouverture du score, les joueurs du Tartastan se sont fait bouger par des jeunes qui avaient les crocs dans l’enceinte bouillante du Matmut Atlantique.

Il en fallait du courage pour venir au stade dans cette froide soirée de décembre. Des bouchons sur la Rocade, une équipe bis du côté bordelais et une ambiance assez surréaliste. Malgré le peu d’intérêt de cette rencontre entre les Girondins et le Rubin, on a pris notre pied à plusieurs moments.

Lassé de voir des titulaires médiocres depuis le mois d’octobre, la jeune garde bordelaise a montré de belles choses face à un Rubin solide en première période. Avec plus de 55% de possession à la pause, les Russes avaient la main mise sur la rencontre et pouvaient entrevoir la qualification. Kanunnikov ouvrait le score à la demi-heure de jeu d’un ciseau acrobatique, à la suite d’un centre du capitaine Kuzmin. Plutôt efficaces dans leur tenue verte fluo découpée en losanges, les joueurs de Kazan faisaient face à un maillot bleu marine avec des nuances de rose. Le choc épileptique des couleurs a bien eu lieu au Matmut Atlantique.

L'espace ouvert du Matmut Atlantique pour se restaurer à la pause.
L’espace ouvert du Matmut Atlantique pour se restaurer à la pause et oublier André Poko. | © Adrien Mathieu / Footballski

Des supporters bordelais très inspirés

Tout le monde s’y met dans cette rencontre aux allures de match amical. À la pause, le speaker réalise un petit quizz avec des supporters. L’une des question déclenchera l’hilarité : « Quel international français a joué pour le Rubin Kazan ? » Dans les réponses, on retrouve Yann M’Vila, Thierry Dusautoir, Marvin Martin et Cyril Rool …

La folie va alors s’enclencher en seconde mi-temps. L’égalisation de Gaetan Laborde suite à un corner de Vada va réveiller le virage sud qui se lâche : « On est en finale, on est en finale, on est, on est, on est en finale !!! ». Le second but de Diego Rolan dans la foulée, après un sprint de 60 mètres, va mettre un peu plus les Russes au fond du seau. La défense centrale Kambolov-Kverkvelia démontre bien que la technique ne peut se substituer à la vitesse en cas de duel en un/un face à des ailiers aussi vifs.

Diego Rolan vient de marquer le second but bordelais.
Diego Rolan vient de marquer le second but bordelais après un rush de 60 mètres. | © Adrien Mathieu / Footballski

Un Rubin Kazan d’une infinie tristesse

Dans les tribunes ça continue à s’enthousiasmer, on tente d’atteindre le terrain avec des avions en papier, on chante « allez les jeunes, allez les jeunes ! ». Malheureusement pour le Rubin, les supporters n’ont pas pu faire le déplacement. Les 4220 kilomètres en ont refroidi plus d’un, tout comme les titularisations de Poundjé et Poko.

Le Kop visiteur désespérément vide.
Le Kop visiteur désespérément vide côté Kazan |© Adrien Mathieu / Footballski

Le Rubin parvient tout de même à revenir au score grâce au nouvel entrant, Ustinov. Le jeune ailier parvient à tromper Prior grâce à un lob involontaire. Ustinov voulait centrer mais en glissant il a donné une trajectoire particulière au ballon, qui termine au fond des filets. Sans presque vraiment le vouloir, le Rubin a profité du manque d’expérience des poupons girondins pour égaliser à 2-2 et terminer sa campagne européenne.

Les deux équipes à la trappe

La véritable ombre au tableau se nomme Carlos Eduardo. Le Brésilien, acheté 14 millions d’euros en 2010 par le Rubin, a été fantomatique au cours de cette rencontre. Mangé dans les duels par Abdou Traoré et par Cédric Yambéré, son avenir semble de plus en plus sombre du côté de la République du Tatarstan.

Une fin sans éclat pour les deux équipes qui ont montré leurs limites dans cette Europa League. Si Liverpool paraissait bien au-dessus grâce à son effectif, Sion n’avait rien d’un ogre dans cette poule B. Pour Bordeaux comme pour Kazan, l’aventure européenne 2015/2016 a un goût bien amer au final.

Adrien Mathieu


Image à la une : © Adrien Mathieu / Footballski

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