Arrivée en gare de Bruges sous le soleil
Arrivée en gare de Bruges sous le soleil

Arrivant tout-droit d’Anvers et ses diamantaires, il est un peu plus de midi à la gare de Bruges lorsque le train s’arrête. La ville est ensoleillée et calme, rien de semblable à un match de football. Seules les conversations en russe sur le chemin du centre viennent nous rappeler que ce jour est un peu différent, ici dans cette cité du nord de la Belgique.

Une fois installé, il est l’heure d’aller prendre la température. Dans un bar je vois quelques Ukrainiens, avec le maillot de la sélection et non du Dnipro ! Sans doute venus soutenir leurs compatriotes et afficher les couleurs nationales en ces temps troublés. D’autres visitent la ville, avec un guide, sans doute une Russe expatriée, comme bien souvent en Europe. Enfin, cigarettes au bec pour certains, guide touristique pour d’autres, l’encadrement du Dnipro tombe dans le cliché: une brasserie, quelques bières et un bon plat de moules.

Passage en revue des stéréotypes belges pour l'encadrement ukrainien
Passage en revue des stéréotypes belges pour l’encadrement ukrainien

Les supporters locaux ne sont eux évidemment pas bien visibles à une heure aussi éloignée du coup d’envoi, sans doute au travail ou en train de se préparer à la fête du soir. Les seuls que je repère viennent d’arriver dans mon auberge: un groupe de jeunes Flamands, maillot sur le dos mais vraisemblablement novices car ils ne savent pas mieux que moi comment se rendre au stade. Le stade, lui, paraît clairement vieillot pour une enceinte qui a accueilli une grande compétition internationale il y a seulement quinze ans.

C’est donc devant le Stade Jan Breydel que les écharpes des Blauw en Zwart (Noir et Bleus) fleurissent enfin. Les supporters se sont visiblement déplacés de toute la Belgique. J’en prends à témoin la quantité de langue française audible aux abords du stade. En arrivant un peu plus d’une heure et demie à l’avance, c’est-à-dire en même temps que les joueurs belges, je me rends compte que le public brugeois a plutôt tendance à venir au dernier moment au stade.  Même l’échauffement est mou, peu d’encouragements et pas de sifflets, j’imagine alors un match dans une atmosphère feutrée, type Camp Nou mais c’est loin d’être ce qu’il va se passer.

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Les premiers supporters du Dnipro s’installent dans le parcage

 

Pendant que les locaux finissent d’arriver, les ultras ukrainiens occupent leur parcage et placent leurs banderoles: rien que du classique, hormis une banderole de la ville de Lutsk (qui se situe très loin de Dnipropetrovsk, dans l’ouest du pays).

Au début du match l’ambiance monte enfin côté brugeois avec le kop qui s’est rempli, et même les latérales sont chauffées à blanc. Étant au premier rang je vais donc voir le match à l’ancienne: debout, collé à la balustrade à deux mètres du terrain. Côté météo, le soleil qui brillait depuis le début de la semaine sur la Flandre a laissé place à une bruine peu agréable. Pour ce qui est des compositions, il y a beaucoup d’absents du côté de Bruges, un peu moins chez les Ukrainiens et cela nous donne donc:

Bruges: Ryan, De Fauw, De Bock, Mechele, Simons, Silva, Vazquez, Refaelov, Vorme, Izquierdo et Oularé.
Dnipro: Boyko, Douglas, Dedetskiy, Leo Matos, Cheberyachko, Kankava, Luchkevich, Fedorchuk, Rotan, Kalinic et Konoplianka.

De nombreux absents côté belge à en juger par les numéros des remplaçants
De nombreux absents côté belge à en juger par les numéros des remplaçants

L’intro est longue. Le match le sera moins car, sans être un modèle ni tactique, ni esthétique aura tout de même vu pas mal d’occasions, cependant toujours mal concrétisées. Le premier à se mettre en évidence est Ruslan Rotan, qui, bien servi par Luchkevich, envoie sa frappe dans les tribunes dès la 10ème minute. Ensuite Boyko, après avoir fait une petite faute de main sans conséquence sur une tête en retrait anodine, va pouvoir sauver les siens en duel face à Izquierdo parti dans le dos de la défense. Il s’agit là de la plus grosse occasion du match. Avant la mi-temps Refaelov tente sa chance de loin pour les locaux alors que Kalinic va mal assurer sa tête. 0-0 à la pause. Mon plus grand regret durant cette première moitié de match est de ne pas avoir pu photographier une banderole sympathique montrant la supériorité de la bière sur la vodka selon les Flamands.

Enfin de l'ambiance chez les Blauen Zwarte
Enfin de l’ambiance chez les Blauen Zwarte

Dès la reprise, De Fauw hésite avant de frapper alors qu’il était passé et pouvait mettre en danger le gardien ukrainien. Dès lors, cela va être la période des cartons (Matos, Cherebryachko, Vormer, De Bock) et cela va permettre au public belge d’exprimer son irritation de plus en plus fréquemment. Le dernier quart d’heure va être encore plus fou que le reste du match, Bruges domine sans réellement se montrer dangereux alors qu’au contraire Konoplianka, tout d’abord par sa spéciale, et ensuite dans les arrêts de jeu, en duo avec Seleznyov, va obliger Matthew Ryan à sortir le grand jeu et éviter d’encaisser ce fameux but à l’extérieur. Le match s’achève sur un sentiment mitigé: un hourra football plaisant mais désorganisé et surtout sans le moindre but.

Bruges reste donc invaincu dans cette Ligue Europa et on aura vu deux défenses extrêmement friables. Notamment celles des Ukrainiens, sans que pour autant on finisse par en profiter d’un côté ou de l’autre. Côté offensif, c’est le Dnipro qui a semblé supérieur mais Ryan a bien fait son travail. L’arbitre, Monsieur Skomina, quitte lui le terrain sous les sifflets et les insultes alors que pour moi il a plutôt fait un bon match. La seule question restera de savoir s’il y avait un penalty en seconde mi-temps pour Bruges. Pour avoir eu l’occasion de discuter avec des supporters venus de Dnipropetrovsk, ensuite à l’auberge, ils ont plutôt confirmé ma version sur l’arbitrage. Tandis que sur le côté sportif, ils regrettaient que Konoplianka n’ait pas pu marquer en fin de match, les laissant à la merci d’un but belge à l’extérieur jeudi prochain.

Apparition du premier fumigène, entre les bruits de pétards et la bronca contre le quintet arbitral
Apparition du premier fumigène, entre les bruits de pétards et la bronca contre le quintet arbitral

On se quitte avec l’apparition du premier fumigène. Directement sur la pelouse. Et il est l’heure de faire les 5 kilomètres qui séparent le stade du centre historique de Bruges. Le match retour sera au stade Olympiskiy de Kiev jeudi prochain, et peut-être y serai-je ? En tout cas, Footballski vous racontera la suite des aventures des hommes de Miron Markevych.

Adrien Laëthier

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