Tout supporter de club a ces souvenirs de matchs qui resteront figés à jamais. Ceux qu’il ne fallait louper pour rien au monde. Les supporters du jeune club de Ludogorets, créé en 2001, ont sans doute vécu le plus beau de leur histoire jeudi soir en Europa League.

Cette campagne européenne est simplement la seconde pour Ludogorets. Quand on prend en compte que la saison européenne 2012/2013 s’est résumée à un affrontement perdu avec le Dinamo Zagreb, on peut considérer que la saison 2013/2014 est le réel baptême européen du club de Razgrad. Jusqu’ici cela s’est bien passé en Europa League puisque la première phase a été parfaitement gérée avec 16 points pris, dont 4 victoires contre le PSV Eindhoven et le Dinamo Zagreb puis une victoire et un nul contre le Chernomorets Odessa.

Pour ces 16è de finale, Ludogorets faisait face à une équipe italienne la Lazio. Au match aller, le Slovène Bezjak avait permis au club bulgare de l’emporter 0-1, alors que Stoyanov avait arrêté un penalty dans ce même match. Du coup, on pensait que les Bulgares allaient affronter ce match à domicile relativement sereinement. Mais cela n’a pas du tout été le cas !

Une première heure de jeu terrible

Et pour cause, après 20 secondes de jeu, la Lazio avait fait son retard ! Alors que Ludogorets a le coup d’envoi, les Bulgares arrivent à perdre le ballon. Keita se retrouve sur l’aile gauche puis prend le Finlandais Mantyla de vitesse avant de battre Stoyanov de près. 0-1. Les Bulgares sont très crispés et les mauvais contrôles et mauvaises passes se multiplient notamment dans la ligne défensive. On ne voit pas du tout le Ludogorets sûr de sa force. Le milieu de terrain des Bulgares est inexistant alors que les Laziale attendent dans leur moitié de terrain pour profiter de la vitesse de Keita et Perea devant. Cependant les Romains croquent quelques occasions, notamment à cause du délicieux mais gourmand Candreva alors que les Bulgares se créent des opportunités par Bezjak et le très technique Misidjan sur son aile gauche.

La mi-temps arrive sur ce score de 0-1, pas si mauvais pour les Bulgares compte tenu de leur prestation. Malheureusement la deuxième partie du match commence aussi mal que la première pour les locaux. Keita récupère un ballon au milieu de terrain et lance le contre. Les Romains se retrouvent à trois contre deux à 25m du but. Keita fixe et sert Perea qui trompe Stoyanov d’un plat du pied – efficacité. A 0-2, soyons honnête, plus personne ne pense que Ludogorets peut revenir.

La dernière demi-heure de rêve

Mais c’était sans compter sur la force de caractère des Bulgares et la faiblesse défensive des Romains avec un trio Konko – Biava – Ciani particulièrement en difficulté. A la 67è, Fabio Espinho donne un bon ballon dans la surface à Bezjak qui frappe en première intention. Biava, en retard, tacle et dévie le ballon en lucarne. Marchetti n’y peut rien. 1-2. Les supporters reprennent espoir. Le but du 2-2 arrivera 10 minutes plus tard sur une énorme erreur de Marchetti. Zlatinski envoie une demi-volée de 20m que Marchetti arrête, mais avec son corps dans le but. Le ballon semble bien rentrer. 2-2. Folie.

Ludogorets ne sait plus vraiment quoi faire entre défendre et essayer de tuer le match. Klose les aide à choisir en inscrivant un troisième but de renard pour la Lazio. Une nouvelle fois, la défense de Ludogorets est complètement à la rue sur un long ballon. Il reste neuf minutes de jeu et on sent que le coup est rude pour tout le stade. Stoicho Stoev décide alors de sortir un défenseur pour faire rentrer un attaquant Juninho Quixada. A la 87è, Moti envoie un long ballon. Biava se fait bouger au duel, Ciani est arrêté. Konko couvre mal le ballon et Marchetti ne sort pas assez fermement. Quixada réussit à toucher le ballon entre Marchetti et Konko ! 3-3. Incroyable.

Le début de la légende européenne de Ludogorets

Si Ludogorets s’est qualifié hier soir, il le doit autant à sa persistance qu’à la faiblesse défensive des Romains. Le match a été très mal débuté par les locaux, qui n’ont pas du tout su répondre à la vitesse des attaquants italiens. Tactiquement, le choix de Reja d’aspirer Ludogorets pour mieux les contrer aurait dû être gagnant sans les boulettes de Marchetti, dont on comprend mieux pourquoi il a laissé sa place de titulaire à l’Albanais Berisha depuis quelques semaines.

Malgré tout Ludogorets est pour la première fois de son existence en huitièmes après un match épique et plein de retournements. Si Stoev aurait sans doute préféré une victoire plus maitrisée, ce genre de performances est toujours bonne pour créer la légende d’un club et ancrer Ludogorets dans le cœur de tous les Bulgares. Il faut sans doute rappeler que les dernières performances européennes de clubs bulgares datent de la saison 2005/2006 où le Litex Lovech s’était fait sortir en 16è de coupe UEFA par Strasbourg (buts de Le Pen et Diané…) et le Levski Sofia en quarts d’UEFA par Schalke04 après avoir éliminé l’Udinese et taper l’OM en phase de groupes.

Aujourd’hui, Ludogorets est à deux matchs du Levski 2006. Ces matchs se joueront contre Valencia, actuel 7è de la Liga. Comme d’habitude les Bulgares compteront sur leur trio offensif Marcelinho – Misidjan – Bezjak, deuxième meilleur buteur d’Europa League cette saison derrière Soriano de Salzburg. Malgré tout, il faudra réellement trouver des solutions pour solidifier la ligne défensive et l’impact des deux milieux récupérateurs, particulièrement légers hier soir.

Tristan Trasca


Photo à la une : © UEFA

2 Comments

  1. Pingback: Retour sur les matchs de Coupe chez nous | footballski

  2. Pingback: Ludogorets, l’enthousiasme bulgare | Footballski

Leave A Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.