Les pays d’Europe de l’Est ont produit certains des meilleurs joueurs de l’histoire. Et les plus grands championnats européens ont eu la chance de voir évoluer plusieurs d’entre eux. Après l’Italie et notre article réalisé en partenariat avec Seria A Mon Amour nous poursuivons notre tour des championnats en vous proposant le meilleur XI des footballeurs passés par l’Allemagne et la Bundesliga.

Le XI Footballski / Bundesliga

Entraîneur : Ernst Happel (Hambourg SV)

L’homme aux records, l’homme qui a donné son nom au stade national autrichien, l’homme qui aurait mené n’importe quelle équipe vers le titre, le meilleur entraîneur autrichien de l’histoire tout simplement.

Ernst Happel c’est d’abord une carrière flamboyante au Rapid Vienne, avec lequel il remporte 6 fois le championnat d’Autriche. C’est ensuite une carrière d’entraîneur dingue, qui le verra gagner pratiquement partout où il passera (il sera le premier à remporter 4 championnats européens différents), sauf à la tête de la sélection hollandaise qui s’inclinera en finale de la coupe du monde 1978.

Ernst Happel c’est ensuite 6 années à Hambourg couronnées par deux titres de champion (les derniers remportés par le club de la mer du Nord) et surtout 3 finales européennes : d’abord une C1 perdue face à Nottingham Forest en 1980, une C2 perdue également face à Göteborg en 1982, et l’apothéose avec une victoire en C1 en 1983 face à la Juve de Platini.

Gábor Király (Hertha Berlin)

« C’est essentiellement une question de confort. » Voilà comment, en 2016, Gábor Király a expliqué à l’UEFA pourquoi il portait toujours un jogging sur le terrain. Cette tenue inhabituelle, le gardien hongrois l’a étrennée de longues années durant. Avec la sélection nationale bien sûr. En Angleterre aussi, lors de ses passages à Crystal Palace, Burnley ou, de manière plus fugace, à Fulham. Mais c’est surtout en Allemagne que le natif de Szombathely s’est fait un nom. En 1997, il n’a eu besoin que d’un match pour reléguer Christian Fiedler sur le banc du Hertha Berlin. Et débuter avec brio son parcours en Bundesliga.

En l’espace de sept saisons, le portier magyar a disputé près de 200 matchs sous le maillot berlinois, dont dix lors de l’édition 1999-2000 de la Ligue des Champions. Après son intermède anglais, il est réapparu sur les pelouses allemandes en 2009, cette fois avec Munich 1860. Portier atypique, agile sur la ligne et intrépide dans ses sorties, Király a laissé une trace qui ne s’arrêtait pas à son seul pantalon gris clair. D’ailleurs, personne ne l’avait oublié lorsqu’il a annoncé, en mai 2019, raccrocher les gants pour de bon. A 43 ans.

Hasan Salihamidzic (Bayern Munich)

Brazzo a débuté le football en Bosnie à Mostar mais a suivi toute sa famille en Allemagne à cause de la guerre. Il rejoint alors le club d’Hambourg SV, couvé par Ahmed Halilhodžić – le cousin de Vahid – venant du même village de Jablanica et également immigré en Allemagne. Il y gravit tranquillement les échelons pour débuter en pro avec le club hambourgeois en 1995, avant de rejoindre le Bayern en 1998.

La suite ? Plus de 10 saisons passées en Bavière, une Ligue des Champions, 6 trophées de champion et plusieurs coupes nationales. Le milieu/défenseur droit au style explosif dispute plus de 350 matchs avec le Bayern et inscrit plus d’une quarantaine de buts, tout en étant également un cadre de la sélection bosnienne pendant une dizaine d’années. Rien d’illogique alors à le voir désormais au poste de directeur sportif du Rekordmeister depuis 2017.

Robert Kovac (Bayern Munich)

Nés à Berlin (Ouest) d’une famille bosno-croate originaire de Livno, à la frontière entre Bosnie et Croatie, les frangins Kovac représentent bien ce que l’immigration yougoslave a pu apporter au football allemand, les deux frangins ayant par ailleurs été partenaires à Leverkusen et au Bayern.

Nuremberg, Leverkusen, Bayern, Dortmund…Robert aura fait un joli petit tour des grands clubs allemands, accrochant deux championnats et deux coupes avec le géant bavarois. Avant de finir sa carrière, et c’est assez rare pour le souligner, au Dinamo Zagreb. Un pays, la Croatie, qu’il aura représenté pendant également une dizaine d’années au plus haut niveau, en participant à deux coupes du monde et deux championnats d’Europe.

Levan Kobiashvili (Schalke 04)

Issu de la génération des frères Arveladze, Giorgi Kinkladze ou Temuri Ketsbaia, Levan Kobiashvili n’a même pas 20 ans quand il débarque en Allemagne du côté du SC Fribourg. Déjà auréolé de 3 titres de champion de Géorgie avec le Dinamo Tbilissi, le polyvalent défenseur s’installe très rapidement en défense mais aussi au milieu de terrain. Il inscrira durant sa carrière Fribourg de nombreux buts décisifs pour son club, qui se révélera une petite colonie géorgienne dans les années 2000, avec notamment ses compères Alexander Iashvili et Levan Tskitishvili.

Après 5 années passées à Fribourg, Kobiashvili rejoint Schalke, y glanant une coupe d’Allemagne et participant à plusieurs campagnes européennes, notamment une demi-finale de coupe de l’UEFA. Il terminera enfin sa carrière à Berlin en 2014, après 5 saisons sous les couleurs du Hertha. Premier joueur géorgien à atteindre les 100 sélections en équipe nationale, Kobiashvili est aujourd’hui et depuis 2015 le président de la Fédération Géorgienne de Football.

David Alaba (Bayern Munich)

28 ans. David Alaba n’a finalement que 28 ans. Fou quand on se dit que cela fait désormais une bonne dizaine d’année que le latéral gauche autrichien, né à Vienne d’un père nigérian et d’une mère philippine, joue au plus haut niveau du football européen, indéboulonnable et indiscutable dans l’une des meilleures équipes d’Europe. Alaba a tout gagné avec le FC Bayern Munich, dont neuf Bundesliga depuis une semaine. Cela en fait donc l’un des trois joueurs avec le plus de titres de champion d’Allemagne avec Thomas Müller et Franck Ribéry, avec lequel il formait le meilleur côté gauche de la dernière décennie.

Ce qui impressionne davantage que son palmarès chez David Alaba, c’est sa constance à ce niveau de compétition. Depuis 10 ans, l’Autrichien a rarement connu des périodes de moins bien, confirmant son statut de top 3 mondial à son poste saison après saison. Rapide, technique, endurant, agressif, l’arsenal d’Alaba est complet et le fait qu’il ait évolué en numéro 10 un peu plus tôt dans sa carrière est sûrement un avantage considérable dans la totalité de son jeu. C’est d’ailleurs à ce poste qu’il joue en équipe nationale, avec plus ou moins de réussite jusque-là. Désormais, sous Hansi Flick, c’est en défense centrale que David Alaba fait le bonheur de son club. Son poste du futur, peut-être, car 10 ans d’aller-retour sur son côté gauche dès ses 18 ans ont dû épuiser son corps. Pas de panique, en défense centrale, Alaba impressionne toujours.

Niko Kovac (Bayern Munich)

Le grand frère de la fratrie Kovac était jusqu’à il y a peu le manager du Bayern Munich, une histoire d’amour qui se terminera finalement dans les larmes, tout comme son passage en tant que joueur. L’aîné était également l’esthète de la fratrie et si son palmarès en tant que joueur semble plus faible, nul doute qu’il a laissé une trace dans tous les clubs où il est passé (Hertha, Leverkusen, Hambourg, Bayern).

Capitaine de la sélection croate, qu’il aura représenté pendant plus d’une dizaine d’années, il se sera fait un nom, dès la fin de sa carrière de joueur, comme manager, d’abord au Red Bull Salzabourg puis à l’Eintracht Francfort avant donc le Bayern Munich.

Jakub Blaszczykowski (Borussia Dortmund)

Certains qui le connaissent ou prennent peur l’appellent tout simplement Kuba. Joueur robuste mais élégant, homme de parole et d’honneur, joueur souvent blessé dans sa chaire et son orgueil. Révélé au Wisla Krakow, il part pour le BvB en 2007 où il formera par la suite une trio magique avec ses compères Lewandowski et Piszczek. Une période auréolée de deux titres de champion, d’une Coupe d’Allemagne et de deux Super Coupe pour le club de la Ruhr. Blaszczykowski régale, virevoltant sur son côté droit comme une danseuse du Grand Théâtre de Varsovie. Il est de ces joueurs racés, aimés pour leur abnégation, leur amour et leur talent. De ces centres millimétrés à ses courses effrénées sur son côté droit, il est une pièce importante du puzzle des Noir et Jaune de Klopp. Et ses presque 200 matchs sous le maillot du BvB montrent l’importance de celui-ci dans l’histoire du club.

Sa saison 2013/2014 est le dernier chef-d’œuvre inachevé. Passeur, buteur, au sommet de son art en club il ne parvient pas malgré tout cela à emmener Dortmund au titre de champion et à remporter la Ligue des Champions face au Real. Une désillusion qui le fera traverser les Alpes avant de revenir du côté de Wolfsburg pour une dernière pige en Allemagne. Kuba est aimé comme on aime les gens bons et généreux, il est de ces joueurs qui donnent tout et sont aimés où ils passent. Un capitaine courage de la Pologne (ostracisé parfois pour sa pseudo-rivalité avec Lewy) malgré les périodes de vaches maigres mais qui amènera sa nation jusqu’aux quarts de finale de l’EURO 2016. Un homme rachetant une partie de son club de cœur, le Wisla Krakow pour y devenir joueur bénévole et le sauver de la faillite. Jakub Blaszczyowski est un très beau joueur, une très belle personne, une vraie légende ici et là-bas, un pont footballistique indestructible entre Allemagne et Pologne.

Pál Dárdai (Hertha Berlin)

Sans vouloir faire injure à Gábor Király, le premier Hongrois auquel on pense lorsqu’il est question du Hertha Berlin ne peut être que Pal Dardai. Parce qu’il y a connu à la fois des périodes glorieuses (participation à la C1 en 2000, victoire en DFL-Ligapokal en 2001 et 2002) et d’autres bien plus délicates (relégation en 2010). Parce qu’il est le joueur le plus capé de l’histoire de la Vieille Dame, où il a passé la quasi-totalité de sa carrière (366 apparitions entre 1997 et 2011). Parce qu’il y a ensuite occupé le poste d’entraîneur, avec un certain succès.

Mais c’est aussi et surtout en raison de ses qualités de joueur que Dárdai a été retenu par notre rédaction. Infatigable ratisseur, l’international hongrois s’est rapidement rendu indispensable aux yeux de Jürgen Röber comme il a su séduire un peu plus tard Lucien Favre, qui en a fait une sentinelle inamovible de son 4-4-2. Un rôle qu’il était somme toute logique de lui confier à nouveau dans ce XI type concocté par Footballski.

Zvjezdan Misimovic (VfL Wolfsburg)

Membre de ce 11 footballski en Bundesliga et international bosnien, Zvjezdan Misimovic est né dans une famille gastarbeiter à Munich. C’est donc tout naturellement dans le grand club de la ville qu’il a fait ses premières classes avant de goûter au grand bain en 2003. En parallèle, ce fils de Serbes de Bosnie évoluait sous les couleurs de la Yougoslavie dans les équipes de jeunes. Sa carrière explose en rejoignant Wolfsburg en juin 2008.

Avec son confrère de sélection Dzeko et Grafite, ils forment « le triangle magique ». Zvjezdan Misimovic, un 10 à l’ancienne, un peu trapus, un peu lent mais avec une vision du jeu couplée à une technique hors paire ont fait de lui un passeur hors du commun. Il termine d’ailleurs l’année 2009 avec 20 passes décisives, livrant sur un plateau le premier titre de Bundesliga de l’histoire de Wolfsburg. La suite, un enchainement de clubs à l’étranger: Galatasaray, Dynamo Moscou, Beijing Renhe. Ses performances lui ont valu le titre de footballeur bosnien de l’année en 2007 et 2013.

Robert Lewandowski (Bayern Munich)

Qui d’autre que Robert Lewandowski pouvait mener avec brio l’attaque de ce XI type concocté par nos soins ? Personne. L’attaquant polonais de 31 ans, à l’armoire remplie de trophée, lancé par Jurgen Klopp du côté du Signal Iduna Park de Dortmund, planté dans la Ruhr et bonifié comme une bière de garde à Munich s’est fait une place de choix dans l’histoire du football outre-Rhin. Avec huit titres de champion, trois coupes d’Allemagne et un total impressionnant de plus de 235 buts marqués depuis son arrivée sur la terre de Goethe lors de l’été 2010, il est devenu une machine à buts se hissant parmi la caste sacrée des meilleurs « 9 » du monde. Ses statistiques donnent le tournis, l’ivresse des hauteurs. En Allemagne, en marquant plus de trente buts et ce lors de trois saisons de Bundesliga distinctes, seule la légende Gerd Müller et ses cinq saisons le toise encore au sommet. En Pologne, devant l’immense Wlodimierz Lubanski, il est devenu le meilleur buteur de la sélection avec 61 buts au compteur.

Son quadruplé face au Real Madrid en Ligue des Champions en Avril 2013 avec le BvB ou son incroyable quintuplé en neuf minutes face à Wolfsburg (et la tête de Guardiola) sont rentrés comme des instantanés et des moments de grâce de notre football. Lewandowski est un attaquant élégant, travailleur, une machine à la tête pleine ne laissant rien au hasard. Et à 31 ans, nous n’avons peut-être encore rien vu car il l’affirme « Mes meilleures années sont devant moi ». De quoi aller chercher cette Ligue des Champions qui le fuit depuis des années ? Un Ballon d’Or trusté ces dernières saisons par les géants portugais et argentin ? Mener en capitaine la Pologne plus loin que lors du 1/4 de l’EURO 2016 ? Impossible n’est pas Lewandowski.

Krasimir Balakov (VfB Stuttgart)

Il y a Hristo Stoichkov. Puis Krasimir Balakov. C’est dire l’impact qu’a eu le Bulgare sur son football local. Milieu offensif génial, Krasimir Balakov n’a connu que trois clubs dans sa carrière. Dans tous, il a laissé un très bon souvenir, que ce soit à l’Etar Veliko Ternovo en Bulgarie, le Sporting Clube au Portugal mais surtout le VfB Stuttgart. Là, il a formé « Das Magische Dreieck« , le triangle magique. Il en était la pointe basse, en soutien de ses deux attaquants, Fredi Bobic et Giovane Elber. Malgré l’absence de titre majeur malgré une Coupe d’Allemagne (1997) et deux Intertoto (2000, 2002), le numéro 10 gaucher a été élu meilleur joueur de l’histoire du VfB. 236 matchs en 8 ans pour un peu plus de 50 buts dont des merveilles de coup-francs : Balakov a laissé une empreinte indélébile dans le Baden-Württenberg.

Comme Stoichkov, Balakov fait partie de la génération dorée de Bulgarie, celle-là même qui élimine la France, au Parc des Princes, sur un doublé de Kostadinov. En 1994, il fait partie de la superbe performance bulgare lors de la Coupe du Monde aux Etats-Unis. Malgré son tir au but manqué face au Mexique en huitièmes, la Bulgarie se qualifie et bat ensuite l’Allemagne avant de tomber, en demi-finale, face à l’Italie de Roberto Baggio. Balakov et les Bulgares finiront quatrièmes de la compétition, une performance historique. Il entamera sa reconversion sur le banc de son club du VfB, en tant qu’adjoint de Felix Magath, qui avait relancé sa fin de carrière à partir de 2001. Depuis, son expérience sur les bancs de touche sont faits de haut et de bas, à l’image de sa période comme sélectionneur nationale, terminée après cinq matchs et un scandale raciste lors du match contre l’Angleterre l’année dernière. Il est désormais entraîneur du CSKA Sofia.

La rédaction Footballski

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