À moins d’un an de la Coupe du Monde, nous avons décidé de nous replonger dans l’histoire du football soviétique des différentes (quatorze, hors Russie) Républiques socialistes soviétiques d’Union Soviétique avec quatorze semaines spéciales, toutes reprenant le même format. Nous attaquons la dernière ligne droite avec les pays d’Asie Centrale et l’Ouzbékistan avec une introduction (statistiques et faits).

Cet article sera suivi d’un événement important (la tragédie de Dniprodzerzhinsk et la perte de l’effectif du Pakhtakor Tachkent), d’un club ayant (plus ou moins) marqué l’histoire (Dinamo Samarcande), d’un homme (Barador Abduraimov) et enfin d’un point sur vingt-sept années de football après l’indépendance.

Le programme de la semaine


#51 – Introduction
#52 – La tragédie de Dniprodzerzhinsk
#53 – Le Dinamo Samarcande, symbole d’une ville passée dans l’ombre

#54 – Barador Abduraimov, un lutteur sur le rectangle vert
#55 – Le football en Ouzbékistan depuis l’indépendance


Un peu d’histoire

La République Socialiste Soviétique d’Ouzbékistan a été créée quelques années après le début de l’existence de l’Union Soviétique suite au redécoupage des territoires d’Asie Centrale décidé par Staline, alors commissaire aux nationalités de Lénine. Créée  en 1924, elle est ensuite délestée du Tadjikistan, qui accède au même statut, avant de se voir rattacher le Karakalpakstan avant-guerre.

Comme partout en Asie Centrale, la collectivisation des terres ainsi que l’abandon forcé du mode de vie traditionnel est très mal vécu en Ouzbékistan. C’est ensuite, après-guerre que les bouleversements continuent avec le déplacement de nombreuses usines venues de l’ouest de la Russie accompagnée de mouvements de population avec l’arrivée de Slaves sur le territoire. Tashkent, nouvelle capitale remplaçant la place de la traditionnelle Samarkand, devient une ville industrielle et le centre névralgique de l’Asie Centrale soviétique.  L’économie ouzbèke est alors industrielle – principalement chimique et électrique – et minière. A cela vient s’ajouter la production de gaz et une agriculture issue de la collectivisation des cultures et des élevages traditionnels.

L’Ouzbékistan finit par prendre son indépendance le 31 août 1991, suite à un référendum du mois de mars précédent, et en réaction, comme dans bien d’autres républiques soviétiques, au coup d’état manqué d’août 1991 à Moscou. Son indépendance est reconnue par l’Union Soviétique quatre mois plus tard.

L’Ouzbékistan dans le championnat soviétique


Lire aussi : Où sont aujourd’hui les équipes ayant joué en Ligue Supérieure d’URSS ?


Une seule équipe ouzbèke a évolué au plus haut-niveau soviétique, il s’agit bien entendu du Pakhtakor Tashkent que vous allez apprendre à mieux connaître durant toute cette semaine. L’accession s’est faite en 1960, et les débuts sont convaincants avec une sixième place dès 1962. Malheureusement, les Ouzbeks connaissent le phénomène d’ascenseur pendant quelques années avant de finalement retrouver l’élite et de réaliser la meilleure performance historique pour un club asiatique : une finale de coupe d’URSS, perdue 1-0 contre le Torpedo Moscou en 1968. Finalement de retour en 1972, le Pakhtakor ne parvient pas à renouveler sa performance de 1962 malgré des générations de joueurs prometteurs. En 1979, et nous y reviendrons, un coup d’arrêt brutal est porté au football ouzbek avec la disparition tragique de dix-sept joueurs de l’effectif dans la collision de l’avion du club au-dessus de Dniprodzerzhinsk. Symboliquement le club égale sa meilleure performance, la sixième place, quelques années plus tard en mémoire de ses joueurs disparus, mais finit finalement par quitter l’élite, en 1984, en ayant passé vingt-deux saisons au plus haut niveau, soit presque autant que le Kairat, le recordman régional.

Statistiques en Ligue Supérieure :

Clubs ayant participé provenant d’Ouzbékistan2%
Saisons jouées par les clubs ouzbeks3%
Points glanés par les clubs ouzbeks847 (1%)
Victoires par matchs joués29%
Buts marqués et Goal-average805 (1%) / -230
Titres0
Podiums0

La RSS d’Ouzbékistan en Coupe d’Europe

Le Pakhtakor Tashkent, seul représentant ouzbek au plus haut niveau, n’est jamais parvenu à se qualifier pour une coupe d’Europe tout au long de son histoire et s’est rabattu sur les compétitions asiatiques.

Les Ouzbeks en équipe nationale d’URSS

Sur les quatre joueurs venus d’Ouzbékistan à avoir porté le maillot rouge national, aucun d’entre-eux n’était Ouzbek ethnique. Les pionniers sont Russes avec Gennadiy Krasnitskiy (trois sélections pour un but) et Yuriy Pshenichnikov (dix-neuf sélections, record pour un « Ouzbek »). Les deux derniers, Vladimir Fyodorov (dix-huit capes) et le Coréen, Mikhaïl An, deux fois international en 1978, eux, meurent tragiquement dans le crash de l’avion du Pakhtakor, en Ukraine, en 1979.

Adrien 


Image à la une : © Footballski

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