A moins d’un an de la Coupe du Monde, nous avons décidé de nous replonger dans l’histoire du football soviétique des différentes (quatorze, hors Russie) républiques socialistes soviétiques d’Union Soviétique avec quatorze semaines spéciales, toutes reprenant le même format. Nous poursuivons en ce début d’année avec la sixième: l’Estonie et une (très courte) introduction (statistiques et faits).

Cet article sera suivi d’un événement important (le rôle d’Aivar Pohlak dans le foot local), d’un club ayant marqué l’URSS (le Kalev Tallinn), d’un homme (Evald Mikson) et enfin d’un point sur vingt-six années de football après l’indépendance.

 

Le programme de la semaine


#26Introduction
#27 – Un événement : Retour sur Aivar Pohlak, l’homme à tout faire du football estonien
#28 – Un club : Le JK Tallinna Kalev, l’étincelle estonienne dans la grande URSS
#29 – Un Homme : Evald Mikson, l’international estonien accusé de crimes de guerre
#30 – Le football en Estonie depuis l’indépendance


Un peu d’histoire

La République Socialiste Soviétique d’Estonie a été créée suite à l’invasion par l’URSS (conformément aux accords du pacte germano-soviétique sur le partage de l’Europe). La date officielle de sa création est le 21 juin 1940, même si l’Union Soviétique en a perdu le contrôle pendant les quelques années d’occupation allemande. La RSS d’Estonie s’est établie sur le territoire de la République d’Estonie, indépendante durant une vingtaine d’années, à quelques exceptions près, la Russie s’étant appropriée quelques petites bandes de territoire autour de l’ex-frontière russo-estonienne. Territoires qui sont aujourd’hui toujours en Russie (dans l’oblast de Pskov).

Les débuts de la RSS sont marqués, comme pour les autres républiques baltes, par la répression tant que Staline est au pouvoir. Le parti communiste estonien, largement composé de Russes, nationalise tout ce qui existe et s’efforce d’effacer les traces de la période d’indépendance de l’Estonie, détruisant tous les monuments, mémoriaux et cimetières rattachés à cette période. Il est intéressant de noter que la répression ne s’arrête pas aux Estoniens mais vise également les Russes installés dans le pays.

Après la mort de Staline, l’Estonie connaît un assouplissement de son occupation, le pays revêtant pour le pouvoir moscovite un intérêt à la fois économique et stratégique tout à fait particulier. Les relations avec la Finlande sont peu-à-peu restaurées afin de permettre à l’URSS d’échanger avec des pays extérieurs au pacte de Varsovie en Europe. Les touristes finlandais peuvent même se rendre à Tallinn afin de faire entrer des devises fraîches dans l’URSS. Au début des années 80, la langue estonienne est de nouveau enseignée à l’école, alors que les instances dirigeantes de la RSS sont désormais constituées pour moitié d’Estoniens.

Avec sa condition de territoire occupé, l’Estonie est l’une des premières républiques a recouvrer sa souveraineté à la fin des années 80, avant de finalement prendre son indépendance pendant les troubles politiques de Moscou. Le 20 août 1991, soit quasiment deux ans après sa déclaration de souveraineté, l’Estonie redevient un pays indépendant. La RSS d’Estonie fut néanmoins celle qui a le plus longtemps vécu parmi les pays baltes.

L’Estonie dans le championnat soviétique


Lire aussi : Où sont aujourd’hui les équipes ayant joué en Ligue Supérieure d’URSS ?


Comme vous allez le découvrir dès mercredi, seule une équipe a joué dans la Ligue Supérieure Soviétique : le Kalev Tallinn, qui a passé les saisons 1960 et 1961 dans l’élite suite à une volonté d’élargissement de l’élite soviétique aux autres Républiques Socialistes Soviétiques. Le Kalev, qui n’a remporté que trois victoires (lors des play-down) lors de ces deux saisons a également évolué quelques saisons au deuxième niveau soviétique avant de disparaître des radars nationaux. Le Dünamo Tallinn a également évolué pendant les années 60 et 70 au deuxième échelon national. Le Dünamo a pourtant fini la quasi-intégralité de ses saisons dans les trois dernières places, mais a bénéficié d’une politique de protection du pouvoir central, désireux de préserver une certaine diversité dans cette division.

Enfin, le Dinamo Kopli (du nom d’une proche banlieue de Tallinn) a participé à deux saisons à ce même niveau avant de disparaître. D’autres clubs ont fait l’histoire du football estonien soviétique en remportant le championnat local. On peut citer parmi eux le Balti, le Tempo, le Norma, le Dvigatel, le Zvezda et le TVMK, tous de Tallinn mais aussi le Kreenholm Narva et le Kalakombinaat Pärnu, seules équipes des grandes villes de province à avoir remporté le championnat estonien soviétique.

Statistiques en Ligue Supérieure :

Clubs ayant participé provenant d’Estonie2%
Saisons jouées par les clubs estoniens0,2%
Points glanés par les clubs estoniens23 (0,03%)
Victoires par matchs joués5%
Buts marqués et Goal-average46 (0,07%) / -100
Titres0
Podiums0

La RSS d’Estonie en Coupe d’Europe

Les deux petites saisons disputées par le Kalev Tallinn dans l’élite soviétique n’a bien sûr pas permis aux Estoniens de découvrir les grandes soirées européennes.

Les Estoniens en équipe nationale d’URSS

Malheureusement pour notre introduction et son intérêt, il n’y a jamais eu de joueur de nationalité estonienne sous le maillot rouge soviétique. 0% donc dans tous les compartiments.

Adrien 


Image à la une : © Footballski

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