L’Euro 2020 se prépare déjà et l’UEFA va désigner ce vendredi les 13 villes qui recevront des matchs de la compétition. Parmi les 19 candidatures, six concernent des pays Footballski. On a lu les rapports d’évaluation de l’UEFA pour prendre la température avant la décision finale.

Bucarest par Tristan Trasca

La Roumanie compte bien faire partie de l’Euro 2020 grâce à la National Arena de Bucarest. Au pays, ce n’est pas un seul match qu’on espère accueillir mais bien plusieurs du premier tour puis de la phase finale. Construite en 2011, la National Arena de Bucarest peut accueillir jusqu’à 55 000 spectateurs et fut l’écrin de la finale de l’Europa League en 2012.

Concernant le stade, l’UEFA loue les capacités d’accueil du stade, la bonne logistique, la sécurité, les bonnes conditions pour les équipes et les VIP, ne critiquant que l’absence de pièces pour les sponsors de l’UEFA. L’expérience positive de la finale d’Europa League de 2012 est d’ailleurs rappelée.

La ville de Bucarest sort aussi grandie de l’analyse avec des capacités importantes en termes de transport et d’hébergement, si ce n’est pour l’accueil des supporters où le nombre de chambres pour les petits budgets apparait un peu léger pour l’UEFA.

La candidature de Bucarest est analysée de manière très positive par l’UEFA et il serait très surprenant que la Roumanie n’accueille pas des matchs de l’Euro 2020.

national arena bucarest

État d’avancement du projet : 95%.

Points forts : expérience de 2012, très bonnes conditions du stade, capacité d’accueil de la ville

Points faibles : que des détails

Probabilité d’être retenu pour l’Euro 2020 : 95%

 

Budapest par Nicolas Johnson

Désireuse d’insuffler un vent de renouveau à son football, morose depuis plusieurs décennies, la Hongrie compte bien profiter de l’Euro 2020 pour redorer son blason. Le stade national, construit dans les années 50, devient vétuste et un nouveau projet de 341 millions d’euros devrait aboutir au neo-Ferenc Puskás Stadion en 2018 (68 000 spectateurs).

Idéalement placée au centre de l’Europe centrale, peu chère et facile d’accès par avion ou par la route, la capitale hongroise est sur le papier un candidat sérieux. L’UEFA apprécie ses qualités logistiques : bon réseau de transports en commun, proximité avec l’aéroport et nombre impressionnant d’hôtels aux alentours.

Rien n’étant encore construit, les chefs de projets ont dû fournir des documents en béton à l’institution européenne : le stade a l’air de bénéficier d’un bon niveau de confiance vis-à-vis de la modernité, l’accueil et sécurité des spectateurs, les tribunes VIP et les espaces des sponsors (qu’on sait importants pour l’UEFA).

Reste que la Hongrie est un petit joueur sur la scène du football européen : sa dernière participation à l’Euro date de de 1972 (quatrième place tout de même) et ses clubs ne brillent guère en Coupes d’Europe. A voir donc lequel des aspects sportif ou logistique va primer pour l’UEFA.

ferenc puskas stadion

État d’avancement du projet : 15%. La construction n’est pas commencée, mais les bases sont solides.

Points forts : situation géographique, capacité d’accueil de la ville

Points faibles : acteur mineur du football européen

Probabilité d’être retenu pour l’Euro 2020 : 30%

 

Minsk par Quentin Guéguen

Le problème du football biélorusse est et a toujours été celui des installations. L’accueil de l’Euro 2020 pourrait être une occasion inespérée d’apporter un élan supplémentaire à un pays qui progresse d’année en année sur la scène européenne. Une candidature qui va dans ce sens puisque celle-ci a pour but de moderniser le football biélorusse et de motiver tous les acteurs du pays afin d’augmenter les standards en termes d’infrastructures et d’organisation.

Contrairement à ce qui avait été originellement envisagé, ce n’est pas l’actuel Dinamo Stadium de Minsk, actuellement rénové, qui accueillera – peut-être – les matchs de l’Euro 2020 mais un tout nouveau stade construit dans le sud de la ville, près de l’actuel Traktor. Estimé à un coût de 125M€ pour une capacité de 35.000 places, la construction du stade devrait débuter en 2016 au plus tard pour une livraison en 2019.

L’un des gros problèmes de cette candidature se situe dans l’absence de détails donnés par la fédération biélorusse de football. Le projet de construction est tout récent et la société chargée de construire le stade n’a présenté ses plans qu’au début de l’année 2014. Beaucoup de points ne sont pas complets ou mentionnés. Souvent, le stade ne fait que répondre aux critères sans aller plus loin. De plus, des infrastructures supplémentaires visant à accueillir les supporters doivent également être érigées.

Le statut de « dernière dictature d’Europe » ne devrait pas être un gros problème. L’UEFA et la morale, ça ne fait pas un.

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État d’avancement du projet : 5%. Nous ne sommes qu’à la genèse du projet et il n’est même pas sûr que le stade soit construit si la Biélorusise n’accueille pas l’Euro 2020.

Points forts : les clubs biélorusses sont présents en Europe, opportunité d’un nouvel élan, peu de concurrence géographique.

Points faibles : dossier incomplet, petit stade, pas d’expérience d’organisation de compétitions footballistiques, installations hôtelières insuffisantes.

Probabilité d’être retenu pour l’Euro 2020 : 15%

 

Saint-Petersbourg par Adrien Laëthier

La Russe a su moderniser son système de billets et sa réglementation en rapport avec le sport grâce à l’organisation de nombreux évènements sportifs récemment (JO, universiades, divers championnats du monde, Grand-Prix de F1) et se prépare à recevoir la Coupe du Monde de football. C’est pour cette compétition que le nouveau stade du Zénit doit être livré. Cela aura été un tremplin pour la plupart des grandes équipes russes qui voyaient leurs projets de stades au point mort depuis trop longtemps. Mais Saint-Pétersbourg ne compte pas s’arrêter là et veut profiter de sa position géographique proche de l’Europe et de sa possibilité d’accueillir sous certaines conditions les étrangers sans visa pour obtenir des matchs de l’Euro nouvelle formule.

De plus, le Zénit est un acteur récurrent de la Champions League, et le sponsor du stade et du club est le plus gros pourvoyeur d’argent de l’UEFA pour cette même C1. Des atouts non-négligeables, mais la capitale impériale pourrait se heurter à la situation politique actuelle. En effet, si l’on imagine mal la FIFA et l’UEFA inquiéter la Russie pour l’organisation de la Coupe du Monde 2018, on pourrait imaginer qu’ils puissent se garder de leur attribuer un évènement supplémentaire pour ne pas se faire remarquer.

spb stadium

État d’avancement du projet : 60%. La construction n’est pas terminée mais le stade sera livré largement à temps pour 2018, on parle de 2016.

Points forts : capacité d’accueil de la ville, histoire culturelle de la ville, sponsor fort de l’UEFA, club émergeant en Europe.

Points faibles : proximité avec l’organisation de la coupe du monde, situation géopolitique, démarches administratives pour se rendre en Russie

Probabilité d’être retenu pour l’Euro 2020 : 70%

 

Skopje par Tristan Trasca

L’Arena National Filip II de Macédoine était le candidat logique pour représenter la Macédoine. L’accueil de matchs dans ce stade de 32 000 places terminé en 2011 serait l’occasion pour la Macédoine de donner un nouvel essor à son football et une nouvelle visibilité à la ville de Skopje qui cherche à se développer touristiquement.

Malheureusement, le rapport d’évaluation de l’UEFA est très négatif pour le stade Filip II. Stade qui ne remplit pas les minima requis en termes de places couvertes, manque de toilettes, pas d’emplacement pour les personnes handicapées, des vestiaires répondant tout juste aux critères UEFA, telles sont les critiques de l’UEFA sur le dossier macédonien. La liste continue avec des emplacements VIP trop restreints, de même que pour les médias.

La ville de Skopje en prend aussi pour son grade. L’UEFA remet en cause la capacité d’absorption de l’aéroport « Alexandre le Grand », tout en critiquant l’absence de réseau ferroviaire à grande vitesse. De plus, les capacités hôtelières de la ville de Skopje ne sont pas assez importantes selon l’UEFA que ce soit pour le public, les équipes ou les VIP.

Vous l’aurez compris, c’est très mal engagé pour la Macédoine et le choix de Skopje serait vraiment une main tendue envers un pays et une région qui en ont besoin.

arena filip II

État d’avancement du projet : 85%. Le stade est déjà construit mais il faudrait construire des parkings, des hôtels et revoir les conditions de voyage et d’hébergement dans la ville.

Points forts : un projet qui aiderait le football local et la ville de Skopje

Points faibles : la candidature ne répond pas aux demandes de l’UEFA sur de très nombreux points

Probabilité d’être retenu pour l’Euro 2020 : 10%

 

Sofia par JG Burlet

La meilleure chance bulgare de décrocher la réception de matchs de l’Euro 2020 restait le Stade national Vassil Levski, enceinte de 43230 places hébergeant déjà les matchs de l’équipe nationale, homologuée par l’UEFA pour accueillir des matchs de Ligue Europa et fer de lance de la candidature infructueuse de Sofia pour accueillir les Jeux Olympiques d’hiver cette année.

Malheureusement pour elle, la Bulgarie a décidé de se passer de cet atout, en présentant un pré-projet de stade dont les seuls critères positifs aux yeux de l’UEFA sont… le nombre de places assises et les dimensions du terrain. L’appel d’offre pour la construction de ce stade ne serait lancé qu’une fois la candidature retenue, ce qui parait mission quasi-impossible en l’état.

Peu ou pas d’informations concluantes ont été fournies sur des sujets pourtant basiques tels que l’alimentation électrique, l’éclairage, le système de télécommunications, le dispositif médiatique, la sécurité des spectateurs ou encore les zones VIP. Pire encore, le hiatus publicitaire sur le tabac et l’alcool ainsi que le soutien logistique partiel de la ville risquent d’être éliminatoires.

Au fond, la candidature de Sofia ne repose que sur sa capacité existante à accueillir joueurs, officiels et spectateurs lors de la compétition puisque les infrastructures d’hébergement et de transport existent et fonctionnent bien aujourd’hui. Reste que le métro ne sera vraisemblablement prêt qu’en 2020 et que la ligne ferroviaire à grande vitesse pourrait voir le jour… trop tard.

État d’avancement du projet : 10%. Le stade n’existe pas encore qu’il présente déjà de sérieuses lacunes

Points forts : expérience de précédentes candidatures, infrastructures existantes, coûts jugés « raisonnables »

Points faibles : la candidature ne répond pas aux demandes de l’UEFA sur de trop nombreux points

Probabilité d’être retenu pour l’Euro 2020 : 5%

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