L’Euro 2016 est lancé. Ce samedi 12 décembre au Palais des Congrès de Paris, le tirage au sort de la phase finale du championnat d’Europe a été effectué. Les huit nations d’Europe de l’Est qualifiées pour le tournoi qui aura lieu cet été en France connaissent donc désormais leurs opposants et en savent donc plus sur leurs chances de bien figurer à l’Euro. Voici l’analyse du tirage, groupe par groupe.

Pour rappel, la répartition des équipes par chapeau :

  • chapeau 2 : Russie, Autriche, Croatie, Ukraine ;
  • chapeau 3 : République tchèque, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Hongrie ;
  • chapeau 4 : Albanie.

Groupe A | France, ROUMANIE, ALBANIE, Suisse

France – Roumanie (Saint-Denis | 10 juin, 21h00)
Albanie – Suisse (Lens | 11 juin, 15h00)
Roumanie – Suisse (Paris | 15 juin, 18h00)
France – Albanie (Marseille | 15 juin, 21h00)
RoumanieAlbanie (Lyon | 19 juin, 21h00)

En France, on se félicite déjà de ce tirage au sort très abordable. Il est vrai que les Bleus, devant leur public, semblent au-dessus du lot malgré les affaires extra-sportives qui empoisonnent la vie de cette équipe. Faut-il pour autant prendre les autres équipes du groupe à la légère et envisager, déjà, la suite de la compétition ?

L’équipe de France aurait tort de sous-estimer la Roumanie et l’Albanie. Face aux Roumains, qu’elle affrontera pour la sixième fois en huit ans, l’équipe de France n’a que rarement perdu, mais elle ne l’a emporté qu’une seule fois lors des cinq dernières confrontations (2-0 en octobre 2010, dans le cadre des éliminatoires de l’Euro 2012) pour quatre matchs nuls. Elle n’oubliera pas notamment ce match nul de triste mémoire (0-0) lors de l’Euro 2008.

Face à l’Albanie, les Bleus n’ont du reste remporté aucun de leurs deux derniers matchs qui avaient lieu dans le cadre des matchs amicaux imposés par l’UEFA, concédant même une défaite (0-1) lors du dernier match entre les deux équipes qui a eu lieu en juin dernier.

La Suisse jouera quant à elle un match très particulier face à l’Albanie. Beaucoup de joueurs évoluant sous les couleurs de la Nati sont d’origine albanaise ou kosovare et à l’inverse de nombreux joueurs albanais sont nés ou ont été formés en Suisse.

La Roumanie devrait rivaliser avec la Suisse pour l’une des places qualificatives derrière la France. Si la Roumanie pourra compter sur la solidité de sa défense, elle devra faire beaucoup mieux en attaque pour espérer aller loin. L’Albanie est quant à elle considérée comme l’équipe la plus faible du groupe mais elle voudra briller pour sa première phase finale. Son style de jeu est à même de faire déjouer les meilleures équipes. Méfiance, donc.

Groupe B | Angleterre, RUSSIE, Pays de Galles, SLOVAQUIE

Pays de Galles – Slovaquie (Bordeaux | 11 juin, 18h00)
Angleterre – Russie (Marseille | 11 juin, 21h00)
RussieSlovaquie (Lille | 15 juin, 15h00)
Slovaquie – Angleterre (Saint-Étienne | 20 juin, 21h00)
Russie – Pays de Galles (Toulouse | 20 juin, 21h00)

Deux équipes britanniques et deux équipes de l’Est dans ce groupe B où l’Angleterre partira favorite. Sur le papier, les Anglais semblent meilleurs et ils peuvent s’appuyer sur un sans-faute lors des éliminatoires de cet Euro 2016. Néanmoins, de bonnes performances en éliminatoires ne présagent en aucun cas d’un tournoi réussi, ce que les derniers résultats anglais en phase finale ont tendance à confirmer. Le Pays de Galles est quant à lui réputé pour être défensif, solide, et pour s’appuyer sur ses deux individualités que sont Gareth Bale et Aaron Ramsey. Battre cette équipe ne sera pas facile. La Russie et la Slovaquie peuvent envisager de franchir ce premier tour.

Les Russes ont de bons souvenirs face aux deux équipes britanniques. Ils l’ont emporté face à l’Angleterre lors des éliminatoires de l’Euro 2008 (2-1, à Moscou), précipitant l’incroyable échec anglais. Ils sont également un cauchemar pour le Pays de Galles, brisant en barrages le rêve de ce dernier de participer à l’Euro 2004.  Ces références sont anciennes mais au vu de ses performances depuis l’arrivée à sa tête de Leonid Slutsky elle peut avoir confiance et espérer les huitièmes de finale, au moins.

Quant à la Slovaquie, elle pourra s’appuyer pour sa première participation à l’Euro sur une campagne éliminatoire menée de main de maître avec notamment une jolie victoire face à l’Espagne. Les matchs face à la Russie et au Pays de Galles seront déterminants, celui face à l’Angleterre un peu moins même s’il permettra aux Slovaques de préparer les éliminatoires de la prochaine Coupe du monde ; éliminatoires durant lesquels elle retrouvera les Anglais.

Groupe C | Allemagne, UKRAINE, POLOGNE, Irlande du Nord

Pologne – Irlande du Nord (Nice | 12 juin, 18h00)
Allemagne – Ukraine (Lille | 12 juin, 21h00)
Ukraine – Irlande du Nord (Lyon | 16 juin, 18h00)
Allemagne – Pologne (Saint-Denis | 16 juin, 21h00)
UkrainePologne (Marseille | 21 juin, 18h00)

Les équipes de ce groupe se connaissent plutôt bien pour s’être affrontées à de nombreuses reprises récemment, à l’exception de l’Irlande du Nord.
L’Allemagne et la Pologne figuraient ainsi dans le même groupe de qualification pour l’Euro 2016 et à la surprenante victoire polonaise à Varsovie face aux champions du monde (2-0) a succédé une victoire allemande, à Francfort (3-1). L’Ukraine et la Pologne, co-organisateurs de l’Euro 2012, étaient de leurs côtés reversés dans le même groupe éliminatoire pour la Coupe du monde 2014. Les deux matchs s’étaient conclus par deux victoires ukrainiennes (3-1, 1-0).

Bien qu’en légère perte de vitesse, l’Allemagne part favorite du groupe. Elle reste le champion du monde en titre et elle sait ce qu’il faut faire pour briller en phase finale. L’Ukraine et la Pologne semblent davantage en mesure de lutter pour la deuxième place qui assurerait la qualification, la troisième place n’offrant pas de garantie sûre de participer aux huitièmes de finale. Pour cela, il ne faudra pas perdre de points face à l’Irlande du Nord, équipe la plus faible du groupe sur le papier mais qui a terminé en tête de son groupe qualificatif (bien que celui-ci ait été assez peu relevé).
La confrontation au sommet entre Ukrainiens et Polonais à Marseille pour le dernier match du groupe a de fortes chances d’être un match décisif, une sorte de finale pour la qualification.

Groupe D | Espagne, RÉPUBLIQUE TCHÈQUE, Turquie, CROATIE

Turquie – Croatie (Paris | 12 juin, 15h00)
Espagne – République Tchèque (Toulouse | 13 juin, 15h00)
République Tchèque – Croatie (Saint-Étienne | 17 juin, 18h00)
Croatie – Espagne (Bordeaux | 21 juin, 21h00)
République Tchèque – Turquie (Lens | 21 juin, 21h00)

Ce groupe rappelle forcément l’Euro 2008 et l’incroyable parcours de la Turquie. Les Turcs étaient sortis des poules au terme d’un match incroyable face à la République tchèque (victoire 3-2 après avoir été menés 2-0) avant d’éliminer la Croatie aux tirs au but en quarts de finale, l’ouverture du score croate et l’égalisation turque étant survenues en l’espace de quelques secondes à la toute fin des prolongations.

Plus récemment, la République tchèque et la Turquie étaient dans le même groupe qualificatif pour l’Euro 2016 : les Tchèques l’ont emporté en Turquie (4-2) avant de s’incliner à domicile (0-2) avec une équipe très remaniée, la qualification étant déjà assurée. La Croatie a quant à elle éliminé la Turquie lors des barrages de l’Euro 2012 (3-0, 0-0).

Double tenante du titre, l’Espagne se présente en favorite même si elle semble en perte de vitesse comme en témoigne sa Coupe du monde 2014 ratée.

Pour le reste, ce groupe semble assez homogène. La Croatie semble légèrement au-dessus au vu de la qualité de ses individualités. La République tchèque a terminé en tête de son groupe qualificatif et a l’expérience des phases finales de l’Euro (sixième qualification consécutive). Quant à la Turquie, elle est sur le papier la meilleure équipe du quatrième chapeau. Difficile d’établir un pronostic.

Groupe E | Belgique, Italie, Irlande, Suède

Ce groupe ne nous concerne pas.

Groupe F | Portugal, Islande, AUTRICHE, HONGRIE

AutricheHongrie (Bordeaux | 14 juin, 18h00)
Islande – Hongrie (Marseille | 18 juin, 18h00)
Portugal – Autriche (Paris | 18 juin, 21h00)
Hongrie – Portugal (Lyon | 22 juin, 18h00)
Islande – Autriche (Saint-Denis | 22 juin, 18h00)

Face au Portugal, tête de série la plus faible (sur le papier, encore une fois), l’Autriche aura une belle carte à jouer. Auteurs d’une campagne éliminatoire remarquable (9 victoires, 1 nul), les Autrichiens ont de bonnes chances de se qualifier et pourraient même aller chercher la première place du groupe. Le Portugal sera le principal rival de l’Autriche, la Hongrie et l’Islande semblant plus faibles. Attention tout de même car les Islandais sont sortis de leur groupe devant les Pays-Bas, battus deux fois par les insulaires.

La Hongrie semble davantage promise à la troisième place du groupe, elle qui ne s’est qualifiée que grâce aux barrages. Néanmoins, dans ce groupe homogène, elle peut espérer franchir le premier tour pour sa première phase finale depuis trente ans.

Karim Hameg


Image à la une : @ uefa.com

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