Les éliminatoires de l’Euro 2016 vont aborder un tournant décisif en ce début de printemps avec la cinquième journée. Tour d’horizon de la situation des équipes d’Europe de l’est sur la route de la France.
Les chocs
Espagne – Ukraine (groupe C, 27 mars, 20h45, à Séville)
Dans un groupe dominé par l’étonnante Slovaquie, l’Espagne et l’Ukraine sont à égalité de points en ayant tous deux remporté trois matchs pour une défaite (face aux Slovaques, donc). Le vainqueur de cette rencontre devrait prendre une option, a minima, sur la deuxième place synonyme de qualification directe. Le défi s’annonce immense pour l’Ukraine sur la pelouse du double champion d’Europe en titre mais depuis le fiasco du Mondial brésilien l’Espagne n’est plus vraiment l’Espagne. Le sélectionneur Vicente del Bosque n’a t-il pas d’ailleurs affirmé craindre les Ukrainiens au vu des performances du Dynamo Kiev et du Dnipro Dnipropetrovsk en Europa League ?
Sur un plan historique, la dernière rencontre entre les deux équipes remonte au 14 juin 2006 à l’occasion de la Coupe du Monde organisée en Allemagne. À Leipzig, l’Ukraine s’était (très) lourdement inclinée (0-4). Les deux équipes s’étaient également retrouvées quelques années plus tôt lors des éliminatoires de l’Euro 2004 (2-2 en Ukraine et victoire espagnole 2-1 en Espagne)
Bulgarie – Italie (groupe H, 28 mars, 20h45, à Sofia)
C’est déjà le match de la dernière chance pour la Bulgarie. Les Bulgares ont réalisé un départ plus que poussif dans ces éliminatoires avec seulement quatre points pris en quatre matchs et une dernière rencontre éliminatoire en forme d’humiliation avec un match nul concédé à domicile face à Malte (1-1). La Bulgarie compte cinq points de retard sur la Norvège, troisième et barragiste, et six sur le duo de leaders Croatie – Italie. L’Italie, c’est justement le prochain adversaire de la Bulgarie qui n’aura d’autre choix que de l’emporter face au vice-champion d’Europe en titre pour continuer à croire en une qualification pour l’Euro 2016. Une mission difficile mais pas impossible, l’Italie ayant l’habitude de ne pas rentrer de Sofia avec les trois points.
Lors des éliminatoires des deux dernières Coupes du Monde, l’Italie a à chaque fois été tenue en échec en Bulgarie (0-0 en octobre 2008 et 2-2 en septembre 2012). Reste à transformer ces matchs nuls en victoires… face à une équipe qui n’a plus perdu en éliminatoires (Euro et Coupe du Monde confondus) depuis 44 matchs.
Irlande – Pologne (groupe D, 29 mars, 20h45, à Dublin)
L’Allemagne aurait du dominer le groupe D mais au bout de quatre journées c’est bien la Pologne qui fait la course en tête. Robert Lewandowski et ses coéquipiers ont réalisé un début de parcours presque idéal avec trois victoires pour un nul en quatre matchs parmi lesquels un succès historique face à l’Allemagne en octobre dernier (2-0) ; succès historique car il était le premier de la Pologne face à son voisin et car il mettait fin à une série d’invincibilité de sept ans en éliminatoires des champions du monde en titre. En cas de succès en Irlande, la Pologne prendrait une belle option sur la qualification. En cas de défaite, le suspense du groupe serait totalement relancé, surtout si l’on considère que l’Allemagne et l’Écosse devraient l’emporter : les quatre premiers compteraient alors le même nombre de points.
Les deux équipes se sont déjà rencontrées à deux reprises lors des éliminatoires de l’Euro 92 pour deux matchs nuls (0-0 à Dublin et 3-3 à Poznan). Aucune des deux équipes ne s’était qualifiée pour la phase finale.
Ils doivent continuer sur leur lancée
Slovaquie – Luxembourg (groupe C, 27 mars, 20h45, à Žilina)
Moribonde lors des éliminatoires du Mondial 2014, la Slovaquie a surpris son monde dans ceux de l’Euro 2016 en remportant ses quatre premiers matchs, l’emportant notamment en Ukraine (1-0) et surtout face à l’Espagne (2-1). Face au modeste Luxembourg, la sélection slovaque devrait pouvoir continuer sur sa lancée et terminer la première partie des éliminatoires sur un sans-faute.
Slovénie – Saint-Marin (groupe E, 27 mars, 20h45, à Ljubljana)
Assez loin derrière l’Angleterre, la Slovénie occupe la deuxième place du groupe E à égalité avec la Suisse et la Lituanie mais elle devance ces deux équipes par le jeu de la différence particulière. La réception de Saint-Marin combinée au match difficile qui attend les Lituaniens en Angleterre devrait permettre à la Slovénie de conforter sa position.
Liechtenstein – Autriche (groupe G, 27 mars, 20h45, à Vaduz)
L’Autriche réalise pour l’instant le parcours qu’il faut dans son groupe : elle n’a perdu des points que face à la Suède (1-1) et l’a notamment emporté face au Monténégro (1-0) et à la Russie (1-0). Confortablement installée en tête du groupe G, la sélection autrichienne ne devrait pas voir son modeste voisin le Liechtenstein lui poser de problème. Elle devrait continuer à faire la course en tête.
République tchèque – Lettonie (groupe A, 28 mars, 18h00, à Prague)
Comme leurs voisins slovaques, les Tchèques totalisent quatre victoires en quatre matchs, battant notamment les Pays-Bas et l’Islande (à chaque fois sur le score de 2-1). La réception de la Lettonie, avant-dernière du groupe sans la moindre victoire, ne devrait pas poser de problème à la Reprezentace qui verrait d’un peu plus près la France à l’issue de cette cinquième journée.
Croatie – Norvège (groupe H, 28 mars, 18h00, à Zagreb)
Quatre matchs : trois victoires pour un nul obtenu après un match d’excellente facture en Italie, dix buts marqués contre un seul encaissé : le parcours de la Croatie dans les éliminatoires de l’Euro 2016 est pour l’instant remarquable. Les Croates n’ont néanmoins pour l’instant qu’un point d’avance sur la Norvège qui occupe pour l’instant la place de barragiste. La Croatie, en recevant les Scandinaves, aura l’occasion de se mettre en position favorable en vie de la qualification directe.
Roumanie – Îles Féroé (groupe F, 29 mars, 18h00, à Ploiesti)
Avec dix points, la Roumanie domine un groupe F qui s’annonçait homogène avec la présence de la Grèce, de la Hongrie, de la Finlande et de l’Irlande du Nord. Les Roumains l’ont notamment emporté en Grèce (1-0) et ont été les premiers dans ce groupe à faire plier les Britanniques (2-0). Face à la modeste équipe des Îles Féroé, qui reste néanmoins sur un exploit majeur en Grèce, la Roumanie devrait l’emporter et donc conforter sa place de leader.
Ils doivent l’emporter mais n’ont plus beaucoup de chances d’y croire
Macédoine – Biélorussie (groupe C, 27 mars, 20h45, à Skopje)
La Slovaquie, l’Espagne et l’Ukraine ont déjà creusé l’écart avec les autres équipes du groupe C. Respectivement quatrième et cinquième, la Macédoine et la Biélorussie ont sans doute déjà dit adieu à la France. Une victoire de l’une ou l’autre des deux équipes pourrait au mieux redonner des espoirs de barrages, au pire servir de lot de consolation.
Angleterre – Lituanie (groupe E, 27 mars, 20h45, à Londres)
La Lituanie est mathématiquement encore en course pour les barrages puisqu’elle est à égalité de points avec la Slovénie et la Suisse. Néanmoins, elle n’a battu que Saint-Marin et l’Estonie et a perdu face à ses adversaires directes. Sur le terrain d’une équipe d’Angleterre qui a remporté ses quatre premiers matchs, la Lituanie devrait voir ses espoirs s’envoler.
Suisse – Estonie (groupe E, 27 mars, 20h45, à Lucerne)
L’Estonie avait bien commencé avec une victoire face à la Slovénie (1-0) qui lui donnait le sentiment qu’elle pouvait rééditer l’exploit des éliminatoires de l’Euro 2012. Mais la suite du parcours à été plus laborieuse : des défaites en Lituanie (0-1) et face à l’Angleterre (0-1) et surtout un humiliant match nul à Saint-Marin (0-0) qui a mis fin à une série de 61 défaites de rang pour l’équipe de la petite république. En Suisse, l’Estonie aura bien du mal à s’imposer et donc à conserver ses chances de qualification.
Moldavie – Suède (groupe G, 27 mars, 20h45, à Chisinau)
Malgré un point pris en Russie en octobre (1-1), la Moldavie occupe la dernière place du groupe G et a même été battue à domicile par le Liechtenstein (0-1). Difficile dans ces conditions d’imaginer une bonne performance moldave face à la Suède. Difficile d’imaginer autre chose qu’une défaite synonyme de fin des espoirs de qualification.
Ils doivent l’emporter pour se relancer
Monténégro – Russie (groupe G, 27 mars, 20h45, à Podgorica)
Les deux sélections ont réalisé une entame d’éliminatoires indigne de leur niveau supposé avec pour chacune d’entre elles un résultat gênant. Le Monténégro a été tenu en échec au Liechtenstein (0-0) tandis que la Russie n’a pas été capable de battre la Moldavie (1-1). Après quatre journées, les deux équipes ne comptent que cinq points et sont déjà assez loin du leader autrichien. Malheur au vaincu dans ce duel de prétendants à une qualification directe. Il se pourrait que des hooligans serbes se joignent aux russes. Espérons que les relents nationalistes ne viennent pas gâcher la soirée…
Andorre – Bosnie-Herzégovine (groupe B, 28 mars, 20h45, à Andorre-la-Vieille)
Premier sélectionneur de l’histoire de la Bosnie-Herzégovine à avoir qualifié la sélection pour une phase finale, Safet Sušić ne méritait sans doute pas une telle sortie. Le 16 novembre dernier, sans le moindre attaquant de métier sur la pelouse, la sélection bosnienne était étrillée en Israël (0-3), une défaite de trop au vu des premiers matchs de qualification chaotiques : une défaite à Chypre (1-2) puis deux matchs nuls au Pays de Galles (0-0) et face à la Belgique (1-1). La Bosnie-Herzégovine est avant-dernière de son groupe mais elle devrait renouer avec la victoire pour la première de Mécha Baždarević face à Andorre.
Hongrie – Grèce (groupe F, 29 mars, 20h45, à Budapest)
Humiliée. La Grèce, championne d’Europe 2004, se souviendra longtemps de sa défaite à domicile face aux Îles Féroé (0-1) lors de la quatrième journée des éliminatoires de l’Euro 2016, défaite qui suivait une entame d’éliminatoires difficile et qui a coûté son poste à Claudio Ranieri. Les Hellènes sont derniers du groupe F et ne comptent qu’un point en trois matchs. Ils doivent absolument l’emporter pour rester en course face à une équipe de Hongrie qui occupe pour l’instant la place de barragiste, à trois points du leader roumain.
Albanie – Arménie (groupe I, 29 mars, 18h00, à Elbasan)
Une victoire au Portugal, un nul face au Danemark : l’Albanie avait idéalement démarré ses éliminatoires avant les incidents du match en Serbie et la défaite sur tapis vert qui s’en est suivie. Actuellement troisième, l’Albanie pourrait profiter du fait que le Danemark ne joue pas pour prendre l’une des deux premières places en cas de victoire face à l’Arménie ; Arménie qui n’a pris quant à elle qu’un point en trois matchs et qui doit absolument l’emporter.
Portugal – Serbie (groupe I, 29 mars, 20h45, à Lisbonne)
Nouvel année, nouveau sélectionneur pour la Serbie qui a promu Radovan Ćurčić l’ex-sélectionneur des espoirs après l’échec Dick Advocaat. La première sélection a réservé bon nombre de surprise. Au revoir les joueurs évoluant au pays (un seul, le gardien du Partizan Lukac), bonjour aux expatriés. On retrouve ainsi Obradovic, pas appelé depuis 2012 ou Skuletic qui pourrait fêter sa première sélection. Plusieurs surprises comme le fait de ne pas retrouver Rajkovic; de son côté Neven Subotic ne veut toujours pas revenir en équipe nationale. D’un point de vue comptable, il faudra ramener au moins 1 point du Portugal pour continuer d’espérer. Sur le papier l’équipe peut le faire, il faut que la mayonnaise de Ćurčić prenne.
Karim Hameg
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