Ville emblématique du renouveau de la Pologne, Varsovie est surtout célèbre pour sa Place du marché, son Palais de la Culture et de la Science et ses soulèvements brutalement réprimés. Mais connaissez-vous ses quartiers, ses mythes et ses petites histoires se cachant dans la grande ? A travers différents clubs plus ou moins connus de la capitale polonaise, nous allons vous faire découvrir ce Varsovie bien différent des bus à impériale qui, en deux heures, vous promettent de tout voir, de tout savoir, de tout connaître.
Aujourd’hui, place au troisième épisode de notre série, consacré à un jeune club animé d’une envie de renouveau, d’un football à taille humaine et où chacun peut exprimer son opinion. Un football vecteur social dans le vieux quartier de Stara Praga, entre bière artisanale, entrée libre et pyros. L’AKS Zły vous ouvre grand ses portes.
Retrouvez les deux premiers épisode de notre série :
#1 A la découverte de Varsovie, Capitale & Football – Hutnik Warwszawa
#2 A la découverte de Varsovie, Capitale & Football – Polonia Warszawa
Un club pas si mauvais
Le football varsovien est visible en Europe essentiellement grâce au Legia Warszawa, et ceci moins par ses derniers résultats sur la scène européenne que par la ferveur de ses supporters. Le Polonia Warszawa végète lui dans les ligues amateures et peine à retrouver son rang dans le monde professionnel après des sommets au début des années 2000, puis la descente aux enfers suite à des problèmes financiers. Des turpitudes bien loin des préoccupations quotidiennes de l’AKS Zly.
En B-Klasa, équivalent de la 8e division polonaise, un jeune club de Stara Praga, quartier populaire de Varsovie en plein essor, fait parler de lui, se réclamant comme le seul club démocratique de Pologne. En septembre dernier, nous assistions à la démonstration à domicile de l’équipe féminine en Liga 4 (10-0 face au LKS Ostrówek), suivie de la défaite de l’équipe masculine (1-0) face au KS Marymont. L’accueil à la « Don Pedro Arena », surnom officiel du stade du club, se fait dans une ambiance très tranquille, le prix de l’entrée est libre, et quelques membres accueillent les nouveaux et leur expliquent brièvement le projet du club. Pendant le match, le groupe de supporters, composé ce jour-là d’une centaine de personnes, entonne des chants surprenants pour quiconque a fréquenté un peu les tribunes polonaises. Le message est clair, ici pas d’insultes, que cela soit envers les adversaires ou envers les arbitres, mais des encouragements et une certaine apologie du fair-play.
Le nom du club, fait référence au titre d’un roman de Leopold Tyrmand du milieu des années 50, « Zły » est le surnom du héros du roman, il défend les plus faibles face aux divers criminels et délinquants du Varsovie de l’époque de l’après-guerre
Les slogans « Sans président mais avec nous », « C’est un club démocratique » résonnent avec insistance tout au long du match, sans oublier les remerciements à l’équipe adverse à la fin du match, malgré la cruelle défaite du jour. Nous en avons profité pour en savoir plus avec l’un des co-présidents (démocratie oblige) de l’AKS Zły, Krzysztof Górniak.
Footballski: Pouvez-vous expliquer l’origine du nom du club (littéralement, « zły » veut dire « méchant, mauvais » en polonais), qui n’est pas évidente à saisir pour quiconque n’est pas originaire de Varsovie ?
K.G: Nous avons effectivement un peu hésité au moment de choisir le nom du club, ce nom faisait l’unanimité mais nous craignions que cela puisse effrayer les parents au moment d’inscrire leurs enfants au club quand nous ouvrirons des sections de jeunes. « Zły », le nom du club, fait référence au titre d’un roman de Leopold Tyrmand du milieu des années 50, « Zły » est le surnom du héros du roman, il défend les plus faibles face aux divers criminels et délinquants du Varsovie de l’époque de l’après-guerre.
C’est notre Batman local en quelque sorte, même s’il n’a pas autant de pouvoirs ! Ce nom fait sens dans l’histoire de la littérature liée à Varsovie, c’est une référence commune à plusieurs générations d’habitants de cette ville, donc nous avons misé sur le fait que l’interprétation de notre nom ne serait pas erronée. Le nom de notre club peut aussi avoir une autre résonance, dans le contexte d’un football polonais qui se porte globalement bien aux yeux de la majorité, grâce à Lewandowski et à la sélection qui obtient de bons résultats, notre nom, qui peut se traduire par « mauvais », indique que nous voulons faire du football autrement, et nous pensons évidemment que notre modèle est le bon.
Le fait de vous revendiquer comme un club démocratique est-il une référence à la Democracia Corinthiana que Socrates avait participé à mettre en place aux Corinthians au début des années 80, pendant la dictature militaire au Brésil ?
Non, je ne crois pas que cela soit comparable, notre démarche démocratique est uniquement liée à la façon de diriger un club de football. Comme tu le sais, les clubs de football du monde entier sont divisés en deux catégories, les clubs démocratiques, et les clubs qui sont détenus par des entreprises et un propriétaire. Par exemple, Barcelone, le Real Madrid, et presque tous les clubs des championnats allemands et suédois sont dirigés démocratiquement, le président est élu, et le club appartient à ses supporters.
En revanche, en France, en Angleterre, en Italie et en Pologne, les clubs appartiennent à de riches hommes d’affaires et les rivalités se forment entre businessmen et moins entre supporters. Actuellement il me semble qu’en Europe, un mouvement commun mettant en avant l’idée qu’un vrai club doit appartenir à ses membres supporters se développe à l’encontre du modèle des riches propriétaires. Les supporters veulent que l’équipe dirigeante de leur club soit élue par les membres du club.
Comment ce modèle s’applique concrètement à l’AKS Zły ?
Nous sommes encore un club jeune, assez limité en nombre de membres, et grâce à cela nous sommes en mesure de prendre des décisions par un système que l’on pourrait qualifier de démocratie directe, c’est-à-dire que nous pouvons tous nous réunir lors des assemblées générales, l’équipe dirigeante invite régulièrement tous les membres pour prendre les décisions courantes, c’est un système basique que l’on peut appliquer, où chacun exerce une réelle influence. Avec les autres membres du club, nous plaisantons d’ailleurs régulièrement dans les médias en affirmant que nous sommes tous présidents du club. « Tout le monde est président ! » c’est aussi l’un des chants les plus repris par nos supporters pendant les matchs. C’est ainsi que nous fonctionnons, dans les plus grands clubs gérés démocratiquement, les membres élisent le président également, mais à Barcelone par exemple, les candidats à la présidence doivent disposer de garanties de sponsoring ou d’apport de capital qui doivent représenter 15% du budget annuel du club. N’importe quel membre ne peut donc pas se présenter à la présidence s’il ne dispose pas de solides garanties financières.
Même si ce que nous faisons peut paraître révolutionnaire en Pologne, notre but est seulement d’apporter une vision positiviste au football en Pologne
Comment devient-on membre de l’AKS Zły ?
Il faut remplir une déclaration d’adhésion puis signer un document qui détaille le fonctionnement en association du club, et enfin régler la cotisation, et vous êtes en mesure de prendre part aux décisions, bien sûr chaque membre ne dispose que d’une seule voix.
Qui est à l’origine du club et quand celui-ci est-il né ?
Ce projet est né durant l’été, il y a deux ans, dans le bar où nous nous trouvons actuellement (le Off Side), nous sommes un groupe d’amis supportant différents clubs, le Legia bien sûr, le Polonia également, et nous avions tous le même constat : nous sommes tous des fous de football, mais les stades où nous allions nous lassaient, voire même nous répugnaient. Nous ne nous sentions plus à notre place dans les stades car trop de choses que nous n’aimons pas s’y déroulaient. Dans le même temps, nous avons eu vent par la presse étrangère d’un mouvement européen de supporters qui voulaient reprendre la main sur les clubs, comme le F.C United à Manchester, l’AFC Wimbledon dont le président a déménagé le club je-ne-sais-où donc les supporters ont créé leur propre club. Il existe de nombreux exemples, et nous nous sommes dit : pourquoi ne pas créer le premier club démocratique en Pologne ?
J’imagine que vous avez vérifié que cela n’existe pas en Pologne ?
Il est difficile de répondre car il existe des clubs organisés en association avec des élections qui désignent le président tous les ans, de façon plus ou moins démocratique. Mais cela reste des clubs où une dizaine de personnes gèrent le club, ces clubs demeurent assez hermétiques, et considèrent que moins ils sont nombreux, plus le fonctionnement sera facile. Ces clubs ne font pas la démarche d’attirer de nouveaux membres. Nous sommes différents car ouverts, n’importe quelle personne qui souhaite devenir membre de l’AKS Zły peut le devenir très simplement, et c’est cette ouverture qui fait la singularité de notre club:
Dans un climat politique tendu en Pologne, est-ce que l’AKS Zły a des objectifs politiques ?
Même si ce que nous faisons peut paraître révolutionnaire en Pologne, notre but est seulement d’apporter une vision positiviste au football en Pologne.
Il est évident que la majorité des tribunes en Pologne sont occupées par des gens de droite, dont des nationalistes très durs parfois.
Il est presque impossible que des étrangers aillent dans les kops, même s’ils peuvent aller en VIP ou en tribune familiale sans aucun problème. Globalement, on peut dire que l’ambiance dans les stades est assurée par de jeunes hommes blancs nés en Pologne. Notre association souhaite justement que tout le monde puisse faire partie du club, en cela nous pouvons dire que notre club poursuit un objectif politique. Après, nous n’affichons pas de slogans du type « AKS contre le racisme » ou autres, nous n’avons pas de slogans politiques, notre seule philosophie est l’ouverture à chacun, notre stade n’est pas une arène d’expression politique.
Quel message souhaitez-vous délivrer à la Pologne du foot ?
Premièrement, nous voulons inciter les clubs à s’ouvrir, particulièrement les plus petits clubs, qui doivent comprendre que leur développement est freiné par ce manque d’ouverture. Nous voulons prouver que notre modèle de développement est bon, et inciter les clubs à se réformer pour suivre notre voie. Deuxièmement, par notre ouverture, nous voulons montrer que le regroupement par la nationalité n’est pas une bonne chose pour les tribunes en général. Par ces temps de globalisation, d’importants afflux de personnes immigrées, notamment d’ukrainiens et de biélorusses pour ce qui concerne la Pologne, nous voulons montrer que le stade est un formidable lieu et outil d’intégration. Je crois que tout le monde s’accorde à penser que parmi les problèmes liés à l’immigration, le plus important est le manque d’intégration des populations immigrées. Et il s’avère que le stade est un super lieu pour cela, il permet de se rencontrer, d’échanger et de guider les nouveaux arrivants en Pologne.
Comment vous faites-vous connaître des nouveaux arrivants en Pologne ?
Il y a un super projet à Varsovie qui s’appelle « Etnoliga », c’est un championnat de sixte qui réunit des personnes du monde entier, et nous collaborons avec l’organisation qui gère ce projet. Nous avons pu recruter quelques joueurs par le biais de ces tournois. Par exemple, dans notre équipe nous avons deux joueurs originaires du Vietnam, un joueur allemand, ou encore une italienne dans notre équipe féminine. Notre meilleur joueur la saison dernière venait d’Israël. Cette « Etnoliga » permet aux personnes immigrées de savoir qu’elles sont les bienvenues à l’AKS Zły, que cela soit sur le terrain ou dans les tribunes, et nous permet d’attirer de nouveaux joueurs et supporters. Globalement, le problème de nous faire connaître auprès des populations arrivantes en Pologne est délicat, car nous n’avons pas d’accès direct à ces personnes, c’est pourquoi un projet comme « Etnoliga » est un formidable support pour notre club. Nous avons également collé des affiches dans le centre des travailleurs immigrés afin de nous faire connaître par le plus grand nombre.
Quel est ton rôle au sein du club ? Avez-vous chacun un rôle précis ?
Je m’occupe surtout de ce qui touche aux relations presse, au marketing et à la communication. Je gère avec d’autres le site internet (http://aks-zly.pl/), la page Facebook et je réponds volontiers aux demandes d’interviews. Il m’arrive évidemment aussi d’aider à l’organisation des matchs, les jours de match, quasiment tous les membres du club sont présents pour aider au bon déroulement des rencontres. Il m’arrive même d’enfiler le costume de la sécurité ! Globalement, nous sommes tous impliqués autant que nos agendas personnels nous le permettent.
Votre club est très actif en dehors du football, pouvez-vous nous détailler les actions extra-sportives du club ?
Comme tout club, il nous faut assurer une certaine pérennité financière, nous avons donc une boutique en ligne. Au début, nous avons organisé beaucoup de concerts, dans des lieux alternatifs comme le bar où nous nous trouvons, ou encore à « Chmury » (bar de nuit situé au cœur de Stara Praga). Nous avons également une bière en vente, grâce à un producteur de bières qui accepte d’apposer notre logo sur ses bouteilles en échange de notre démarchage actif auprès des bars pour qu’elle soit distribuée. Sur chaque bière vendue, environ un zloty revient au club.
Est-ce que la localisation du club, dans un quartier populaire de Varsovie, est significative par rapport au message que vous souhaitez délivrer ?
Une grande partie des membres fondateurs du club est originaire de ce quartier. Varsovie est une ville séparée par la Vistule, avec donc une rive gauche et une rive droite. Les plus grands clubs de la capitale, dont le Legia et le Polonia, sont situés sur la rive gauche, tandis que la rive droite est assez pauvre en clubs de football. C’est un des arguments qui nous a incité à établir notre club dans ce quartier. Praga, le quartier que nous occupons, jouit d’une mauvaise réputation, c’est un quartier parfois considéré comme dangereux, et nous avons pensé que c’était un lieu idéal pour notre club, car c’est aussi le quartier démographiquement le plus jeune de Varsovie, et notre vocation est d’attirer la jeunesse. Il existe quelques clubs implantés dans ce quartier, qui évoluent tous dans des divisions très basses. Notre souhait est donc de devenir le club référence à Praga d’ici quelques années.
Le fait de ne pas pouvoir communiquer oralement sur le terrain nous a permis de développer des automatismes encore plus forts entre les joueuses et les résultats montrent que c’est une réussite totale.
Lors de la création du club, une section féminine a été immédiatement ouverte, attirer des femmes fait-il partie des objectifs principaux du club ?
Quand nous avons créé ce club, nous souhaitions qu’une équipe féminine soit immédiatement opérationnelle, et ce toujours dans notre souhait d’un football différent et ouvert à tous. D’ailleurs ce qui est superbe, c’est que notre équipe féminine est composée presque pour moitié de filles sourdes ou malentendantes, qui ont été vice-championnes du monde dans la catégorie avec la Pologne. Les résultats de l’équipe féminine sont vraiment excellents, c’est une grande fierté pour nous d’avoir cette équipe qui mélange des valides avec des personnes handicapées, une équipe très soudée et performante.
D’ailleurs la défense du football féminin fut l’un de nos actes les plus politiques, car le président de la fédération polonaise de football, Zbigniew Boniek, avait dit sur Twitter qu’il ne voulait pas parler de foot avec les femmes il y a quelques mois. Nous avions alors fait une banderole « Boniek to beton, pilka jest kobieta » (littéralement « Boniek c’est du béton, le foot est féminin », pour signifier la froideur masculine de Boniek comparée à la rondeur d’un ballon de football, qui est aussi un nom féminin en polonais) qui avait été pas mal reprise dans les médias. Pour nous, le football féminin a autant sa place que le football masculin, et nous dirigeons nos équipes féminines de la même manière que les équipes masculines. Les médias polonais ne s’intéressent absolument pas au football féminin, nous avons eu plusieurs interviews où nous avons dû nous battre pour que le journaliste accepte de parler aussi des équipes féminines.
Je pense notamment à notre quotidien sportif national, le Przeglad Sportowy (équivalent de L’Equipe) qui avait écrit sur nous sans évoquer la section féminine. Au-delà du fait que nous accordons autant d’importance à la section féminine qu’à la section masculine, il faut signaler que les filles ont de meilleurs résultats. Nos deux équipes ont terminé le dernier championnat à la troisième place, mais cette année, les filles sont leaders tandis que les garçons sont en milieu de tableau.
Vous nous avez confié que la moitié de l’équipe féminine est composée de filles sourdes ou malentendantes, comment sont-elles arrivées à l’AKS Zły?
Ce sont des filles qui jouaient beaucoup de tournois de sixtes, nous leur avons proposé d’intégrer notre équipe de foot à 11. Le fait qu’elles connaissaient certaines de nos joueuses via ces tournois de sixte a grandement facilité leur intégration. Ensuite, le fait est qu’aujourd’hui, elles sont la locomotive de notre équipe, leur niveau de jeu élevé leur a permis une intégration rapide, et les problèmes de communication qu’il pouvait y avoir dû à leur handicap sont aujourd’hui du passé. En effet, toutes les filles valides de l’équipe ont pris des cours de langage des signes ce qui facilite la communication. Le fait de ne pas pouvoir communiquer oralement sur le terrain nous a permis de développer des automatismes encore plus forts entre les joueuses et les résultats montrent que c’est une réussite totale.
Les équipes masculines et féminines ont-elles le même coach ?
Non, Antonio, l’entraîneur des garçons est arrivé d’Israël en Pologne il y a huit ans pour son travail, il travaille en Pologne et dispose du diplôme d’entraîneur UEFA A, donc il pourrait même entraîner à un niveau bien supérieur, mais il a été séduit par le projet du club. Les filles sont coachées par Danka, qui a joué pour une équipe de deuxième division féminine en Pologne. Quand nous avons recruté les filles de l’équipe des sourds et malentendants, nous leur avons demandé si elles connaissaient quelqu’un qui pourrait les coacher. Danka était leur entraîneur de sixte, et venait d’obtenir ses diplômes d’entraîneur. Elle a tout de suite été emballée par le projet et nous a donc rejoint. Lors de l’entretien, elle nous avait d’ailleurs assuré que les filles monteraient avant les hommes, et elle n’est pas loin d’avoir raison aujourd’hui !
A quelle fréquence s’entrainent les équipes du club ?
Les équipes s’entraînent deux fois par semaine et jouent le weekend, et nous fournissons aux joueurs et aux joueuses des programmes individualisés à effectuer chez soi.
Quels sont les objectifs sportifs du club ?
Evidemment, nous voulons jouer le plus haut possible, mais nous sommes réalistes, ça ne viendra pas facilement, on ne s’imagine pas dans dix ans en Ekstraklasa (première division polonaise) ! En dehors de la réussite sportive de nos équipes, nous avons un objectif sur les trois prochaines années, qui est d’ouvrir notre club aux plus jeunes en mettant en place une école de foot. Cela nous permettra d’assurer la stabilité du club pour l’avenir, en formant des joueurs pour l’équipe première et en ayant des équipes dans toutes les catégories d’âge, des enfants aux seniors. Nous sommes donc ambitieux pour nos équipes, mais nous voulons bâtir un club complet, qui peut s’appuyer sur sa formation. En parallèle, il nous faut encore travailler sur la structure financière du club, nous cherchons donc des sponsors en accord avec nos valeurs, afin de définir un modèle de développement sain et en adéquation avec la prise de décision démocratique. Nous sommes actuellement une centaine de membres au sein du club, il faut donc étendre cette base, ce qui constitue aussi un axe de développement.
Postface & Conclusion
Comme vous avez pu le constater l’AKS Zły est un club qui dénote dans le paysage footballstique polonais et qui tente de se faire une place entre les monstres sacrés dans la galaxie du football varsovien. Son ouverture, son envie de renouveau, sa mise en place d’une structure totalement démocratique attire les journalistes polonais, les messages d’encouragements et les critiques. Au milieu de ce vieux quartier de Stara Praga en plein renouveau, le club semble pour beaucoup comme un OFNI (Objet Footballistique Non Identifié). Ces idées progressistes et sociales en font parfois (malgré lui) l’étendard d’un « alter football » qui pour beaucoup en Pologne pourrait être qualifié de football pour « bobo de gauche ». Car il est difficile de faire bouger les lignes d’un football polonais tenu par des présidents à la poigne de fer et à l’argent s’envolant souvent loin des terrains et une PZPN omniprésente, onmipotente. A son image l’AKS Zły, se meut comme le quartier qu’il représente dans une nouvelle mouvance d’un football autrement, d’un football feminin et masculin, d’un football redevenu vecteur social, et un enfin un football rendu fièrement à ses supporters.
Interview realisée par Miłosz Leclère pour Footballski.fr
NB: La première phase des championnats amateurs s’est terminée en novembre, l’équipe masculine demeure en milieu de tableau, à la septième place sur quinze équipes mais distancée pour la montée. L’équipe féminine lutte quant à elle pour la montée, et se classe deuxième du championnat à cinq points de la première place.
très bonne interview, intéressant !