« Je viens de Linz, qui est un peu la ville alternative en Autriche. On se rapproche un peu de l’idée de Marseille à ce niveau-là, l’idée d’être contre la capitale. C’est ce que l’on retrouve un peu à Linz, l’idée d’être la seconde ville du pays, face à Vienne, en étant alternatif. » Dès que l’on discute avec Markus, plus connu sous le pseudonyme d’Average, les ponts entre sa ville natale et Marseille se font rapidement. Il faut dire que si le bonhomme est connu pour faire partie de l’équipe du TTR Allstars et pour ses performances scéniques, Average est aussi un supporter de l’Olympique de Marseille. Un club avec lequel il entretient un lien fort depuis des années. Entretien avec le plus marseillais de tous les Autrichiens, entre une collaboration avec Soprano, de nombreuses virées de stades et une amitié avec certains membres des Fanatics.

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Peux-tu nous parler de Linz et de ta carrière, en quelques mots ?

Je viens de Linz, qui est un peu la ville alternative en Autriche. On se rapproche un peu de l’idée de Marseille à ce niveau-là, l’idée d’être contre la capitale. C’est ce que l’on retrouve un peu à Linz, l’idée d’être la seconde ville du pays, face à Vienne, en étant alternatif.

Ici, à Linz, c’est un peu le vivier de tous les rappeurs autrichiens. Je fais du rap depuis douze ans environ et c’est ici que j’ai rencontré les gars de Texta, qui est le premier groupe de rap autrichien et est toujours actif. C’est un peu la légende locale. J’ai collaboré avec eux, j’ai sorti mes premiers morceaux en 2007, j’ai sorti un EP en 2009, et tout s’est enchaîné. J’ai continué ma route en étant soutenu par FM4, la seule radio du pays à soutenir la musique alternative. De là, j’ai pas mal tourné, de scène en scène, essentiellement en Autriche, Allemagne et en Suisse. On va dire que je suis plus ou moins connu chez les amateurs de rap dans ces pays, mais le succès commercial reste tout relatif.

Tu te situes plutôt dans du rap conscient ?

Ouais, plutôt. Mais je ne me concentre pas que sur cette vague qui ne se calque que sur le old-school. J’aime aussi ce qui se fait aujourd’hui, même la trap par exemple. Je suis par contre très inspiré par le rap français, forcément. Par le rap marseillais, dans un premier temps, avec IAM, la Fonky Family, Soprano, les Psy 4, etc. Puis, maintenant, je m’intéresse au rap français dans sa globalité, sans préférence géographique. J’écoute pas mal de choses et des noms connus comme Nekfeu, que j’aime beaucoup et que je trouve très fort, puis toute son équipe, Deen Burbigo, 1995, l’Entourage, etc.

La plupart des personnes de mon entourage s’intéressent au rap old-school. Par exemple avec le TTR Allstars, la plupart des mecs ont un intérêt pour ce genre de rap. Ce qui te limite un peu dans la création. Personnellement, je ne me laisse pas enfermer dans un style particulier, ce qui est le plus intéressant, c’est le texte. Après, la forme, elle, reste modulable et vectrice de créativité. Mais le texte, ça reste la chose la plus importante, même avec des instrus de la nouvelle vague. C’est malheureusement ce que l’on perd aujourd’hui où le texte passe trop souvent au second plan.

Est-ce que la scène autrichienne cherche également à se différencier de la scène allemande ? Je pense notamment d’un point de vue linguistique, en utilisant les différents dialectes autrichiens.

Il y a quelques années de cela, les dialectes autrichiens n’étaient pas présents sur la scène nationale. Si tu reviens huit ans en arrière, 90% des rappeurs autrichiens rappaient en allemand. Maintenant, la plupart des rappeurs autrichiens rappent dans un dialecte. Cela rend la chose de plus en plus intéressante pour les Autrichiens qui se retrouvent dans ce choix. Après, tu as toujours ceux qui rappent en allemand dans le texte. C’est mon cas. La première fois que j’ai rappé en dialecte, c’était pour TTR Allstars. Après, tu as aussi des rappeurs autrichiens qui ont du succès en Allemagne alors qu’ils rappent dans un dialecte local. Mais c’est une minorité, ça se compte sur les doigts d’une main.

En Allemagne, il existe quelques rappeurs qui sont connus pour avoir un lien très fort avec leur club de football. Ils sont souvent présents au stade, revendiquent une appartenance et sont même parfois actifs dans le milieu ultra. Tu peux ainsi avoir des rappeurs comme M.I.K.I, à Dortmund, qui sort des titres ANTI-RB afin de protester contre les clubs Red Bull. Est-ce que cette contestation par la musique est également présente en Autriche ?

Alors, je ne me souviens plus du nom du groupe, mais tu as par exemple un groupe de rappeurs qui est connu seulement pour faire des chansons sur le Rapid. Mais je ne sais pas s’ils ont des chansons contre Red Bull.

Par contre j’ai une histoire très drôle, je ne sais même pas si ça existe ailleurs. J’ai un pote à moi, DemoLux, qui est connu en Autriche pour faire du rap conscient aussi. Il vient de Salzbourg et pendant quelques saisons, il s’est retrouvé à rapper des résumés de matchs du Red Bull Salzbourg. Normalement, il ne fait pas vraiment de trucs commerciaux, mais là, il a dû avoir une phase spéciale dans sa vie (rires). Il ne le fait plus maintenant, mais il l’a fait pendant un temps.

Comment t’es venu cet intérêt pour la France, Marseille et l’Olympique de Marseille ? 

C’est ma sœur. Elle avait une écharpe de l’OM, je ne sais même pas pourquoi d’ailleurs. Elle m’a donné cette écharpe et, à ce moment-là, je disais à tout le monde que j’étais supporter du club. Quelques années plus tard, en 2006 ou 2007, je me suis retrouvé à Marseille et c’était finalement parfait pour moi. J’étais un jeune garçon intéressé par deux choses : le football et le rap. Dans cette ville, tu avais de super groupes, ce club et ce stade. J’ai découvert l’ambiance du Vélodrome et puis voilà, c’est devenu mon amour.

Entre 2007 et 2012, j’étais souvent à Marseille pour aller voir des matchs de l’OM. Tu rencontres des gens, tu te fais des amis, des liens se tissent… Au début, c’était pour les matchs de l’OM, mais finalement, c’est devenu de plus en plus large, et je viens aussi pour la ville elle-même dorénavant. Au niveau de la langue, j’ai commencé à étudier la langue à l’école puis à l’université, à Vienne.

© Philipp Kottlorz

Est-ce que tu as également appris le français par le rap, justement ? En essayant d’étudier certains textes par exemple. 

Comme je le dis souvent : le football m’a appris la géographie, et la musique, les langues et les mots. C’est beaucoup plus simple d’apprendre une langue si tu as un centre d’intérêt particulier qui te permet de la pratiquer. Chez moi, c’était la musique et les textes de mes premiers rappeurs préférés. J’avais la motivation de comprendre ce que pouvait dire Akhenaton dans ses textes, par exemple.

Il y a également cette idée de multiculturalité assez ancrée dans l’imagerie de la ville. C’est également ce qui t’a touché ? Finalement, je ne sais pas si l’on peut voir cela en Autriche. Tu as bien évidemment le Rapid, qui est le club du peuple, mais est-ce vraiment comparable ? 

Oui, ça, c’est le troisième point, à côté du rap et du football. Ce cosmopolitisme, ce multiculturalisme, ce sont des choses qui m’ont touché et m’ont influencé dans ma vie. J’aime cela, cette ouverture vers l’autre. Ce n’est pas ce que l’on peut vraiment retrouver à Vienne.

J’habite la capitale dorénavant, et tu as toujours ce racisme présent dans la ville. Évidemment que tu as aussi cela en France, et à Marseille aussi. Mais j’ai l’impression que, quand tu vas au Vélodrome, ta nationalité n’a pas d’importance. On ne fait pas attention à ta nationalité. On s’intéresse à l’homme plus qu’à ses papiers.

Ce repli sur soi que tu décris, c’est quelque chose que tu vois dans la société autrichienne plus généralement ?

Dans les stades, tu le vois beaucoup. Tu prends l’Austria, la plupart des groupes ultras sont connus pour ne pas être les plus ouverts. Et ce racisme est également présent chez certains supporters du Rapid, j’imagine. Tout ça, tu le vois dans la société autrichienne avec les dernières élections. Aujourd’hui, quand tu entends certaines personnes, que tu lis une certaine presse, tu as souvent une vision et des propos négatifs sur les asylands. Maintenant, tout cela est légitimé par les élections et c’est quelque chose de très actuel. Je sais que la France est divisée sur certaines de ces questions, mais en Autriche, le choix a été fait d’être contre. Contre ce multiculturalisme. Contre cette ouverture.

Malgré tout, tu as tout de même des clubs autrichiens avec les valeurs que tu sembles trouver dans les tribunes marseillaises ? 

Ce sont des clubs plus ou moins populaires. À Linz, où je suis né, tu as deux clubs : LASK Linz et le Blau-Weiß Linz. Ce dernier est connu pour avoir des supporters antifascistes, mais il n’est pas très important dans la renommée. Tu n’as que 800 personnes, grosso modo, à domicile.

Pourtant, Linz reste une terre de football en Autriche avec des clubs traditionnels si chers aux Autrichiens et aux Allemands. Par exemple, le FC Linz a connu l’Europe fut un temps…

En fait, le FC Linz n’existe plus vraiment. C’est le Blau-Weiß qui est devenu la réincarnation du club si l’on veut.

© Philipp Kottlorz

Et cette importance de la tradition dans le football en Autriche et en Allemagne, comment l’expliques-tu ?

J’aime beaucoup la tradition dans le football. L’Histoire est importante pour nous, tu t’imprègnes des victoires et des défaites, des histoires et anecdotes véhiculées de décennie en décennie chez les supporters. Mais j’ai du mal à voir tout en blanc et tout en noir concernant les clubs Red Bull et le RB Salzbourg…

Je ne peux pas la ressentir à 100%, cette idée de tradition. Regarde, en Allemagne tu as le Bayern qui a cent fois plus d’argent que le RB Salzbourg. Tu ne peux pas venir avec tes grands sabots quand ton surnom est le FC Hollywood et que tu es blindé d’argent. Pour le football autrichien, le RB Salzbourg est aussi enrichissant. Il a amené de la concurrence pour le Rapid, l’Austria et Sturm Graz. Ils font du très bon travail chez les jeunes joueurs et vont améliorer le niveau du football national. Après, je n’aime pas le club, ses supporters qui n’en sont pas… Enfin, c’est des familles quoi… Tu n’as aucun ultra, aucun mouvement, c’est vide. Le vrai club de Salzbourg a été tué pour ce projet, c’est le plus dommage. Je ne supporte pas du tout le Red Bull Salzbourg, mais je ne peux pas forcément aller dans le sens d’un club comme le Bayern.

Est-ce qu’actuellement, en Autriche, tu sens un climat différent lié aux performances européennes du RB Salzbourg ?

Ouais, tu regardes les audiences à la télévision, il y a un bond. Tout le monde ici voit qu’il y a cette chance de gagner un titre en Europe. Bon, forcément, pour moi, ce n’est pas le cas, je suis 100% marseillais (rires). Mais même chez les supporters d’autres clubs autrichiens, tu peux parfois entendre qu’un titre européen du RB Salzbourg serait bon pour tout le pays.

Étant donné que tu es 100% Marseillais, il serait temps que l’on parle aussi de ta collaboration avec Soprano ! 

En 2010, j’étais en contact avec un manager allemand qui a travaillé pour faire des connexions franco-allemandes, comme entre Chakuza, un rappeur de Linz, avec Tunisiano. Beaucoup de rappeurs français ont collaboré avec des rappeurs allemands et autrichiens dans cette compil’. Et ce manager a fait une tournée allemande pour Soprano, pour faire connaître l’album « La Colombe et le Corbeau« , mais quelques jours avant le début de la tournée, le traducteur n’était plus disponible. Du coup, ce producteur m’a demandé si je voulais le remplacer. Je n’avais pas encore débuté mes études à l’université, je n’étais pas très sûr de moi vis-à-vis de mon niveau de français, mais je me suis dit que c’était une chance unique.

Je me suis retrouvé avec Soprano et son entourage durant cette tournée. Puis, on est passé à Linz, on s’est arrêté au studio de Texta, et là, en 20 ou 25 minutes, Soprano a lâché un couplet de folie. Je suis resté avec lui une bonne semaine, et on en a finalement profité pour faire cette collaboration entre Soprano, Texta et moi.

C’était un sacré coup de destin quand même. Comment a-t-il réagi quand tu lui as dit que tu étais supporter de l’OM ? 

Je lui ai montré mon morceau sur YouTube dans le Tour Bus. J’avais 20 ans, c’était dingue. C’était un morceau sur l’OM et il était comme un fou (rires). Pendant les sound check, je devais le chanter et il était comme un dingue, à gueuler « OM! OM! OM! » C’était vraiment cool. Je l’ai revu deux ou trois fois après, il m’a dit qu’il avait montré ce morceau à son équipe, à Akhenaton, et tout ça. Pour moi, là, en 2010, je me suis dit « C’est bon, je peux arrêter, j’ai fait tout ce que je voulais. J’ai réalisé des rêves. » (rires). C’était vraiment un rêve pour moi de bosser avec lui. C’était une grande chance.

Ce football est d’ailleurs présent dans d’autres de tes morceaux. Que ce soit dans « Tu es schon » avec ton survet’ de l’OM ou dans « Wenns ein Mädchen wird » où tu chantes la gloire du jeu vidéo FIFA.

J’ai toujours bien aimé mettre des références ou des clins d’oeil à tout ça, ouais. J’aime beaucoup. C’est aussi inspiré par le rap français, je pense. À l’époque, c’est assez différent de l’époque. Moi, quand j’ai fait ma chanson sur l’OM avec mon maillot du club, j’étais le premier, je pense. Je voulais montrer ma connexion, ma passion pour ce club. Maintenant, tu as dans tous les clips des maillots de football et beaucoup de rappeurs allemands sont influencés par ce que l’on voit dans les clips français.

Tu as fait naître des vocations en Autriche ?

Attends, mieux! Jusqu’à 2013 environ, tu pouvais voir des maillots de l’OM à tous mes concerts. C’était complètement dingue et fascinant. Les mecs venaient me voir, me disaient qu’ils étaient normalement supporter du Rapid, ou du Dortmund, que sais-je, mais qu’à travers ce que je pouvais faire et dire, j’ai réveillé une fascination pour le club marseillais. Certains voulaient même venir avec moi dans la ville, voir un match. Ce son sur Marseille, c’était quelque chose de nouveau dans le rap autrichien. C’est assez connu en Autriche maintenant.

Du coup, si l’Olympique de Marseille arrive se qualifier en éliminant les deux clubs RB, le club va subitement être sympathique pour de nombreux Allemands et Autrichiens. 

Je crois que oui (rires). Des gens me filent déjà des messages pour savoir si je vais au stade, s’ils peuvent venir avec moi… Y a déjà eu quelques réactions en Allemagne après la victoire face à Leipzig. Après, c’est aussi parce que c’est l’OM je pense. Si cela avait été le Dynamo Kiev, je ne suis pas sûr que ça aurait eu le même effet. Les gens vont apprécier le moment ! Sam, un membre des TTR Allstars, déteste vraiment Leipzig et les clubs Red Bull. Il me répète tout le temps que, « maintenant, faut tuer des bulles ! »

J’imagine que tu as vu le match retour face à Leipzig ? 

C’était compliqué. J’étais à la radio pour faire des morceaux live et une interview. Du coup j’ai dû mettre un streaming sur un coin de table pour pouvoir faire tout à la fois et suivre le match de l’OM … bon je ne n’ai pas réussi à rester calme. C’était la folie.

Est-ce le plus beau match que tu as pu voir de l’Olympique de Marseille ?

Oui! Après, j’étais au stade face au Borussia Dortmund, quand on gagne trois buts à deux, avec un dernier but de Valbuena. Celui-là, c’était dingue. C’est le plus beau match que j’ai vu au stade … bon, un an après, on s’est pris une taule là-bas.

Tu as des liens avec des groupes de supporters ou des groupes ultras marseillais ?

Je suis étroitement lié avec les Fanatics. Je voyage beaucoup pour le club, j’essaye de le suivre le plus souvent possible. Maintenant, c’est plus difficile depuis que je suis père, mais avant cela, j’allais à chaque match, dès que possible. J’ai été à Londres, aux Pays-Bas, en Italie… presque dans tous les déplacements européens.

Tu n’as jamais donné un concert au local des Fanatics ?

Ça a été en discussion, mais ça ne s’est jamais réalisé. J’espère que ça pourra se faire un jour… on verra bien.

© Philipp Kottlorz

Un joueur t’a particulièrement marqué depuis que tu suis l’OM ?

Tous les Marseillais qui lisent cette interview vont me détester, mais… j’ai adoré Ben Arfa. En talent pur, il est pour moi l’un des meilleurs joueurs du monde. Je l’ai vu du stade, c’était dingue… Après il y a beaucoup de joueurs qui m’ont marqué ces dernières années, mais Ben Arfa, son niveau technique, c’était quelque chose. Après, j’aime bien l’histoire de Dimitri Payet aussi. Mais sinon, je ne m’attache pas non plus à tous ces joueurs, t’es souvent amené à être déçu par un joueur.

Quelle est la place du football dans ton collectif TTR Allstars ?

C’est très souvent un sujet de conversation. 50% des mecs qui sont chez TTR aiment le football et on est tous des sympathisants du Blau-Weiß Linz. Le club de notre ville. Après tu as Sam qui supporte aussi le Borussia Dortmund, mais sinon on s’intéresse presque tous au football. Par contre c’est important pour nous d’avoir un lien avec ce côté antiraciste dans les tribunes de football…

… c’est aussi quelque chose d’important dans vos textes et dans ce que vous voulez véhiculer ?

Ouais. C’est important quand tu fais du rap, d’avoir cette ouverture d’esprit, même si tu as aussi des rappeurs néonazis aujourd’hui … Même si bon, ça, c’est incompréhensible de faire du rap nazi … En tout cas, pour nous, il est clair que c’est important de garder cette multiculturalité, cette ouverture d’esprit et de se positionner contre le racisme.

Plus généralement, en Allemagne essentiellement, la plupart des clubs populaires, ouvriers, ont eu une grosse connexion entre football et musique. Souvent, et encore aujourd’hui, ce sont plutôt des groupes de punk, de rock ou de Oi!. En Autriche, tu as par exemple Wiens NO.1 avec l’Austria ; dans la Ruhr, tu as Dörpms, Curb Stomp ou encore Die Lokalmatadore, et de même à Dresde avec Dolly D. Est-ce que tu as pu, toi aussi, constater ce changement progressif dans les liens entre musique et football avec une présence accrue du rap ?

Oui, il y a de plus en plus de personnes qui sont à la fois des supporters et des rappeurs. La plupart du temps, ils vont en profiter pour chanter sur leur club ou pour le monde ultra. Par exemple, tu as un rappeur vraiment bon, Monobrother, qui a écrit un titre pour le virage. Dans le titre de mon morceau OM, tu as également la première partie « Auswärtssieg« , qui est un titre pour le Blau-Weiß Linz. Le rap aujourd’hui est devenu le genre de musique le plus important dans le monde, je pense. C’est ce qui marque les plus jeunes, du coup ça se retrouve dans les virages et les tribunes, ce sont eux qui amènent cette culture dans le monde du football allemand et autrichien.

Est-ce que tu vas aller à Salzbourg pour voir le match ?

Ça va être difficile pour moi étant donné qu’il n’y a pas de supporters marseillais autorisés. Je suis en train de voir avec DemoLux afin d’avoir des places, étant donné qu’il est encore en lien avec le club après ses résumés rappés (rires). Après, je ne me sens pas d’aller dans un stade comme ça, avec aucun chant pour l’OM, où il n’y aura que des familles. Je pense y aller, mais rien n’est sûr. C’est dommage que le déplacement ne soit pas autorisé. Pour moi, le soutien et la force des supporters sont des éléments importants et significatifs dans une telle rencontre. Au fond, Salzbourg n’est pas une ville de football. Même si tu as l’Austria, ça reste une ville où le football n’a pas une grande importance et est relégué au second plan par d’autres sports, notamment le ski et le saut à ski.

Est-ce que tu penses que Salzbourg est supérieur à Leipzig ?

Leipzig a quand même de beaux noms, comme Keita et Werner. Je ne sais pas vraiment si Salzbourg est meilleur, ils ont des qualités et sont forts tactiquement. Ça aurait été intéressant de voir une double confrontation entre les clubs Red Bull, afin de pouvoir jauger le niveau de ces deux équipes.

Penses-tu que l’OM va réussir à se qualifier ?

Je ne suis pas sûr que l’on va se qualifier. On l’a vu dans la phase de groupes. j’étais au match à Salzbourg et ils sont assez intéressants. Pour le club et les jeunes joueurs de Salzbourg, c’est peut-être l’une des seules chances pour eux de remporter un titre international, donc ça va jouer. C’est une motivation supplémentaire. Ils sont dangereux, mais on a aussi des armes. On sera en finale, en fait. Ouais.

Pierre Vuillemot 

Vous pouvez retrouver le nouvel album de TTR Allstrars sur sa page Bandcamp.
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Image à la Une : © Philipp Kottlorz

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