Et de 5 ! Ce mercredi, la Divizia  Naţională a connu le 5e champion différent de son histoire suite à la victoire du FC Milsami face au FC Dacia (2-1) qui, conjuguée au succès du Sheriff face au Dinamo-Auto, permet au club d’Orhei d’entrer dans le palmarès très sélect (8 titres pour le Zimbru, 13 pour Sheriff , 1 pour Constructorul, 1 pour Dacia) de la première division moldave.

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Hai Milsami ! Champion de Moldavie 2014-2015. Crédits : page FB FC Milsami.

Une saison pleine de rebondissements

Le club du businessman Ilan Shor est donc l’une des seules équipes en Europe à gagner un championnat en finissant à égalité de points avec ses deux poursuivants ! Un podium à 55 points, les miettes pour le reste. Début mai, pourtant, plus personne ou presque ne croyait au titre pour le Milsami. Après une plantureuse victoire au Sheriff (2-3) qui ponctuait une série de 7 victoires consécutives et les installait confortablement sur le toit de la Divizia Naţională, les Vulturii s’étaient effondrés à domicile face au FC Tiraspol de l’excellent Popescu, avant de chuter à Ceadîr-Lunga face au Saxan. Un 0 sur 6 qui les plaçaient à 3 points du leader, FC Dacia, avec un moral dans les chaussettes. Mais quatre victoires plus tard, les voilà champions !

C’est un peu ça le Milsami cette saison : un excellent parcours, quelques ratés indignes mais du très bons face aux ténors (18 sur 27 face à ses trois poursuivants) ce qui lui a permis de remporter ce mini-classement (12 points contre 11 pour le Dacia et 3 pour Sheriff). La « finale » qui s’est jouée mercredi en est la confirmation : après un début de match compliqué qui a vu le Dacia toucher la transversale et Mîţu sauver un ballon chaud devant sa ligne de but, les hôtes ont progressivement pris le match en main et ont commencé à pilonner la défense adverse. Jusqu’à ce subtil mouvement en triangle ponctué par Andronic qui donne l’avantage juste avant la mi-temps. Le Dacia ne saura réagir après la pause, Milsami semblant avoir totalement contrôle sur le match. La délivrance viendra des pieds de Bud, qui sur un long dégagement à la n’importe nawak et le vol plané manqué de Cociuc, touche son premier ballon lorsqu’il envoie un centre de la gauche que Mamah dégage désespérément dans ses propres filets. A 2-0 et quelques minutes du coup de sifflet final, la messe semblait dite, d’autant plus que le Dacia ne mettait plus un pied devant l’autre. Cependant, six minutes d’arrêts de jeu et la réduction du score de Leuca au cours de celles-ci ont fait trembler une dernière fois la cité d’Orhei. Mais l’équipe était ce mercredi trop forte et a montré qu’elle méritait amplement son premier titre de champion. Retrouvez le résumé du match ci-dessous :

C’est quoi le FC Milsami Orhei, au fait ?

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La statue de Vasile Lupu (sans la statue) sur le Boulevard Vasile Lupu.

Après Chişinău et Tiraspol (et Speia ?), Orhei s’invite donc sur la carte footballistique moldave. Cette petite ville du centre n’a rien de particulier à offrir si ce n’est son Boulevard Vasile Lupu (dit Basile Le Loup) où l’on peut flâner de terrasses en terrasses durant les chaleurs estivales ainsi que la statue dudit Lupu, un boyard devenu prince de Moldavie au 17e siècle. Un passage au domaine viticole de Château Vartely qui se trouve à côté, ainsi qu’au complexe historico-naturel d’Orheiul Vechi restent cependant essentiel pour s’imprégner du charme bucolique du centre de la Moldavie, entre reliefs cabossés et plaines colorées que l’on peut admirer depuis la M2 toute récemment rénovée qui va de la capitale jusqu’à Soroca. Le stade n’a rien de spécial, c’est une arène multisports qui ne comporte qu’une seule tribune. Il est implanté en centre ville au milieu de blocs d’habitations. Il n’a pu contenir toute la ferveur de ce mercredi puisqu’une entrée libre a obligé des centaines de personnes à s’amasser autour des grilles qui entourent le terrain, sur les toits ou à la télévision – pour ce match, Euro TV a enregistré sa meilleure audience de l’année avec 30.000 téléspectateurs (le stade comptait 3.000 spectateurs).

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Le Complexul Sportiv Raional d’Orhei.

Le FC Milsami a été fondé en 2005 et a pris 4 années pour monter en Diviza Naţională. Dès leur seconde saison au sein de l’élite, en 2010-2011, leur « golgheter » Boghiu (deux fois meilleur buteur du championnat, 55 buts en 83 matchs avec Milsami, maintenant au FC Tiraspol) aide grandement à accrocher la 3e place, synonyme de première participation à la Coupe d’Europe, où ils sont éliminés dès le 1er tour face au Dinamo Tbilissi. L’année suivante, le club finit 4e et gagne la Coupe de Moldavie, ce qui lui vaut l’entrée au second tour qualificatif de la C3 – défaite 5-4 sur l’ensemble des deux matchs face au FC Aktobe (KAZ). Enfin, à l’été 2013, les Vulturii éliminent Dudelange et le Shakhtyor Soligorsk avant de s’incliner au 3e tour de qualification de la C3 face à Saint-Etienne (3-0, 0-3) qui reste leur dernier adversaire européen. Milsami goûtera donc pour la première fois à l’ambiance Ligue des Champions en juillet !

La victoire de Milsami, c’est aussi celle de la continuité. Comme l’a subtilement rappelé Moldfootball, il s’agit du seul club avec l’Academia à ne pas avoir changé de coach en cours de saison. Iurie Osipenco, arrivé en juin dernier, aura donc le loisir et la confiance de sa direction pour mener à bien l’opération Ligue des Champions d’ici quelques semaines déjà. « Oui nous avons eu de la chance, mais c’est comme ça que se gagne un titre, avec de la chance, [Dacia] a touché la barre et ça aurait tout aussi bien pu être un but en première mi-temps, mais je crois que jusqu’à la fin, on a gagné tout ce qu’on mérite. (…) Dans les confrontations directes avec le Dacia et le Sheriff, nous n’avons connu qu’une seule défaite (…) et c’est là qu’on remarque la valeur de l’équipe. J’ai également perdu connaissance à un moment, je me sentais mal, je ne savais pas que c’était 2-1, je croyais que c’était 2-0 jusqu’à la fin » a déclaré Osipenco lors de la conférence de presse qui a suivi le titre, avant d’aller fêté le titre avec ses gars et du bon şampanie jusqu’au petit matin – le tabloïd ProTV a publié quelques images de la fête dans un karaoké du coin ainsi que de la danse improvisée de Rhaili dans le vestiaire (en français s’il vous plaît!).

 Les hommes de la saison

Inutile de rappeler qu’un titre accroché avec le même nombre de points que ses deux poursuivants signifie que chaque joueur, chaque minute et chaque effort a compté dans la saison et c’est d’ailleurs avec un sacré soulagement que les « MIL-SA-MI » ont pu résonner dans l’enceinte d’Orhei au coup de sifflet final. Néanmoins, tirons l’épingle sur trois joueurs :

Petru Racu - Milsami - FC Tiraspol
La rage de vaincre, par Petru Racu. Crédits : FB FC Milsami Orhei

Petru Racu : transfuge du défunt FC Veris au mercato hivernal, le roc moldave a fait parler son expérience et sa fougue. Si d’aucuns étaient mécontents de son match contre la Suède en mars dernier, il a grandement fait le taf avec Milsami et a marqué deux pions importants sur la rive gauche du Nistru en avril (au Dinamo-Auto puis au Sheriff).

Andrei Cojocari : Toujours présent à la construction, l’international moldave organise le jeu en compagnie d’Andronic et de ses autres comparses et son superbe but contre le Sheriff vaut cher en fin de course.

Romeo Surdu : Après une période de moins bien au printemps, il est revenu en forme quand il le fallait, dans la dernière ligne droite, pour planter un fantastique doublé face au Zimbru (vidéo) et donner un assist magnifique à Andronic mercredi. Capitaine de l’équipe, le Roumain et sa technique supérieure à la moyenne reste le dépositaire du jeu offensif des Vulturii et mérite bien son titre de champion, terminant meilleur buteur du club avec 12 réalisations.

Thomas Ghislain

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