Ce 29 mai 2020, l’un des meilleurs joueurs russes des années 2000 souffle sa 39e bougie, une occasion pour revenir sur quatre de ses matchs les plus marquants : un avec chaque club dans lesquels il a brillé, et un avec la sélection nationale.
Voir la vie en bleu
Comment ne pas commencer par le club qui a révélé le jeune ailier au plus grand public ? Avec plus de 300 matchs pour la meilleure équipe de sa ville natale après un premier passage, Andreï Arshavin a livré de nombreuses prestations de haut niveau mais l’une d’entre elles possède une saveur particulière.
En effet, gagner un match aller en quart de finale d’Europa League, en ayant une grande influence dans le résultat avec un but et une passe décisive fait partie des meilleures performances d’Andreï.
Après des huitièmes remportés dans la douleur face à l’Olympique de Marseille, le Zenit St-Pétersbourg doit confronter au club allemand du Bayer Leverkusen. A la vingtième minute, le numéro 10 du Zenit récupère un ballon perdu côté droit, accélère et conclut d’une frappe sous la barre transversale avant de partir célébrer en faisant allusion à la naissance de sa fille qui a eu lieu le matin même.
Treize minutes plus tard arrive l’égalisation de Stefan Kießling mais l’équipe des Bleu et blanc ne se décourage pas. Arshavin déborde cette fois côté gauche, fixe le gardien et délivre une passe à ras terre pour Pogrebnyak qui conclut d’un plat du pied dans une cage vide. L’équipe à domicile reprend donc l’avantage et plusieurs joueurs de l’effectif, dont le passeur décisif, célèbrent à leur tour la naissance du deuxième enfant d’Arshavin, signe de remerciement pour son importance durant cette rencontre.
Par la suite, Anyukov marque le troisième but à la 61e minute d’une frappe de loin et Denisov vient enfoncer le clou seulement trois minutes plus tard.
Score final 4-1, le Zenit se retrouve avec un pied en demi-finale d’Europa League. L’équipe perd le match retour 1-0 mais se qualifie tout de même, remporte sa double confrontation face au Bayern Munich et obtient la victoire en finale face aux Glasgow Rangers avec une nouvelle passe décisive d’Andreï Arshavin.
Reçu 4 sur 4
Le 31 janvier 2009, dans les derniers instants du mercato hivernal, le Russe signe pour un peu moins de 17 millions d’euros un contrat avec Arsenal.
Si son passage dans le club londonien suscite de nombreux débats, certains le qualifiant comme un bon transfert, d’autres comme un flop, une chose est certaine : ses six premiers mois sont vraiment bons.
Un match en particulier symbolise ces débuts réussis en Angleterre : un 4-4 absolument mythique à Anfield, où notre homme s’offre rien de moins qu’un quadruplé.
Ainsi le 21 Avril, Les Gunners affrontent les Reds dans un match avec un réel enjeu. Les joueurs de Liverpool doivent en effet impérativement s’imposer pour rester dans la course au titre. Malheureusement pour eux, le numéro 23 des Canonniers en a décidé autrement.
Ce match connaît de nombreux rebondissements et permet également de revoir certains joueurs dans une forme étincelante comme Torres, Benayoun, Nasri, Walcott, Fabregas, Fabianski, etc. Le tout couronné d’un formidable duel entre Rafael Benitez et Arsène Wenger.
Après cette rencontre, Andreï Arshavin ne réussit pas à dormir et c’est tout à fait compréhensible : quatre buts à Anfield n’arrivent pas tout les jours. Certainement le meilleur match du joueur russe dans sa carrière.
Loin de l’apogée, proche du but
Après son aventure en Angleterre, le natif de Saint-Pétersbourg retourne dans son club de cœur, fait un passage éclair au Kuban Krasnodar et signe le 18 mars 2016 au Kaïrat Almaty.
Si ses meilleures années sont derrière lui, Arshavin montre un excellent bilan durant son passage au Kazakhstan avec 28 buts et 34 passes décisives en 97 matchs.
Le numéro 28 des Ourojaï a, selon ses dires, aimé jouer de nombreux matchs au sein de cette équipe, mais un but en particulier l’a marqué. Un petit bijou face au FC Taraz lors d’une victoire 3-1 en championnat.
Suite à un bon pressing de l’équipe à domicile, l’Ukrainien Anatoliy Tymoshchuk (lui aussi ancien joueur du Zenit) transmet le ballon à Arshavin côté gauche. Ce dernier réalise un contrôle orienté qui élimine un joueur, crochète un autre défenseur et lobe le gardien, coupable d’une sortie très moyenne et hésitante.
L’attaquant permet aux siens de passer devant, et participe donc à la victoire du Kaïrat.
Oranje mécanique
L’Euro 2008 connaît enfin ses quarts de finalistes. Parmi ces rencontres rassemblant le gratin européen, l’une d’entre elles va particulièrement marquer la compétition : celle opposant la Russie aux Pays-Bas.
Les Néerlandais sortent d’une phase de poule exemplaire, durant laquelle ils ont remporté tous leurs matchs en marquant pas moins de neuf buts contre un seul encaissé (lors de leur victoire 4-1 contre la France). La Sbornaïa, quant à elle, est sortie deuxième de son groupe, avec comme point noir une grosse défaite 4-1 face à l’Espagne.
Si parler d’un duel entre David et Goliath semble quelque peu exagéré, les Néerlandais partent ainsi clairement favoris. Pourtant, ce sont bien les Russes qui ouvrent le score avec un centre de Sergueï Semak pour Pavlyuchenko qui reprend du pied gauche à la 56e minute.
La sélection batave n’a néanmoins pas dit son dernier mot. Cinq minutes avant la fin du temps réglementaire, Wesley Sneijder tire un coup de pied arrêté. Comme souvent, le cuir arrive sur la tête de Van Nistelrooy qui ne laisse aucune chance à Akinfeev. Un but partout, les deux équipes doivent en découdre durant les prolongations.
Le match reprend, les 22 acteurs continuent à se battre sans relâche et les occasions fusent des deux côtés. Enfin, c’est sur une action de notre protagoniste que les hommes de Guus Hiddink reprennent les devants : Arshavin déborde côté gauche et délivre un centre très déroutant qui oblige Van der Saar à sauter.
Le portier des Oranjes rate son intervention et Dmitri Torbinski en profite pour mettre le ballon au fond des filets. 2-1, la Russie passe devant à la 112e minute. Les hommes en blanc ne se relâchent pas et obtiennent une bonne opportunité d’enfoncer le clou seulement trois minutes après leur deuxième but. Trente secondes plus tard, Arshavin se retrouve côté droit dans un angle compliqué, mais il ne tremble pas et marque en plaçant la balle entre les jambes du gardien adverse. Le joueur célèbre en plaçant son doigt sur la bouche, les commentateurs russes crient de joie et l’un d’entre eux hurle cette phrase : « Au revoir Hollande ! nous sommes en demi-finale ! » Et effectivement, il ne s’est pas trompé.
3-1, c’est terminé. La Russie, grâce à une équipe flamboyante et un Andreï Arshavin en forme, élimine les Pays-Bas et file au tour suivant.
Mais toute les bonnes choses ont une fin. Et pour les coéquipiers de Yuri Zhirkov, cette fin est arrivée un peu vite. En demi-finale, la Russie retrouve l’Espagne, qui l’a déjà battue à plates coutures en phase de poule (4-1). La Roja ne laisse place à aucun rêve et s’impose une nouvelle fois largement (3-0). L’élimination laisse un goût amer, mais le match face aux Pays-Bas restera dans l’histoire de la sélection russe.
Il est vrai qu’Andreï Arshavin n’a pas exploité tout son potentiel pour diffèrentes raisons (William Gallas évoque par exemple un manque d’investissement de l’ancien ailier aux entraînements). Il a pu en revanche montrer de quoi il est capable lors de certains matchs et aura marqué quoiqu’on en dise l’histoire du football russe. Joyeux anniversaire champion !
Kondrateï Filatoff
Image à la Une © Wikimedia Commons
il a pas rejoint arsenal en 2019 mais en 2009
Andreï Arshavin était un joueur vraiment doué. Son quadruplé face à Liverpool en championnat restera inoubliable. À chaque fois qu’il était sur le terrain, il pouvait changer le cours du match grâce à son talent.