Ukraine Euro 2016 : Présentation de l’Ukraine

Quatre ans après un Euro 2012 sur ses terres, l’Ukraine est de retour après avoir déjoué la malédiction des barrages. Même si les hommes de Mykhaylo Fomenko auront fort à faire dans ce groupe C avec l’Allemagne et la Pologne, cette équipe ukrainienne sera forcément attendue au tournant avec des joueurs cadres arrivés à maturité et qui apparaissent régulièrement lors des coupes d’Europe. Malgré des éliminatoires difficiles, cette formation ukrainienne pourrait bien en surprendre plus d’un en ce mois de juin.

Ukraine

La sélection

Gardiens :

Andriy Pyatov (Shakhtar Donetsk), Denys Boyko (Besiktas), Mykyta Shevchenko (Zorya Lugansk)

Défenseurs :

Vyacheslav Shevchuk, Yaroslav Rakitskyi, Oleksandr Kucher, (Shakhtar Donetsk), Bogdan Butko (Amkar Perm), Yevgen Khacheridi (Dynamo Kiev), Artem Fedetskyi (Dnipro Dnipropetrovsk)

Milieux :

Anatoliy Tymoshchuk (Kairat Almaty), Taras Stepanenko, Viktor Kovalenko (Shakhtar Donetsk), Ruslan Rotan (Dnipro Dnipropetrovsk), Yevgen Konoplyanka (Seville FC), Sergiy Rybalka, Denys Garmash, Sergiy Sydorchuk, Andriy Yarmolenko (Dynamo Kiev), Oleksandr Karavayev (Zorya Lugansk), Oleksandr Zinchenko (Ufa)

Attaquants :

Roman Zozulya (Dnipro Dnipropetrovsk), Pylyp Budkivskyi (Zorya Lugansk), Yevgen Seleznyov (Shakhtar Donetsk)

L’équipe type

Créé via best11.eurosport.com
Créé via best11.eurosport.com

Les points forts

Impossible d’évoquer cette équipe ukrainienne sans mentionner la paire d’ailier Konoplyanka/Yarmolenko. Un duo qui a causé quelques problèmes aux défenses adverses par le passé. Les deux compères dévorent les espaces sur les ailes et apportent très souvent le danger dans la surface adverse. Deux joueurs rapides, doués techniquement et capables de se servir de leurs deux pieds, alternant entre les centres et les crochets intérieurs pour se mettre en position de frappe. La quasi totalité des buts ukrainiens durant ces éliminatoires sont arrivés des côtés. Les milieux assurant le relais avec la défense s’appuient quasi systématiquement sur un de ces deux infatigables ailiers.

© SERGEI SUPINSKY/AFP/Getty Images
© SERGEI SUPINSKY/AFP/Getty Images

Le niveau de précision des centres et autres passes dans les airs reste très bon pour cette équipe. Le ballon arrive assez souvent à destination grâce au niveau technique des incontournables tels que Yarmolenko et Konoplyanka sans oublier bien sur Ruslan Rotan. Des centres précis qui malheureusement ne sont que trop peu convertis en buts par les préposés à la finition. Il en va de même pour les coups de pieds arrêtés, très bien tirés mais souvent mal payés.

Bon nombre de cadres de cette équipe arrivent maintenant à maturité et se montrent régulièrement dans les coupes d’Europe avec leurs clubs. Cet Euro arrive à point nommé pour des joueurs qui auront à cœur de confirmer tous les espoirs placés en eux depuis leurs débuts prometteurs au pays et de prouver qu’ils sont aptes à franchir un cap dans leur carrière. L’Ukraine peut compter sur un état d’esprit conquérant et une union sacrée autour du drapeau, renforcée par les événements qui secouent le pays depuis plus de deux ans.

Les points faibles

Bien que la charnière centrale RakytskiyKhacheridi soit rodée aux joutes européennes (113 matchs de coupe d’Europe à eux deux), pratiquement tous les buts encaissés par l’Ukraine sont arrivés par l’axe central qui manque parfois de vitesse et d’attention et qui fait parfois preuve d’une certaine naïveté. Quelques faiblesses dans le (re)placement axial qui offrent souvent de belles opportunités à l’attaque adverse notamment en contre lorsqu’il est possible de sauter le milieu et de jouer rapidement dans le dos de la défense.

Des opportunités gâchés à la pelle

L’Ukraine s’est grandement compliquée la tâche dans ces éliminatoires en laissant filer des points qui leur tendaient pourtant les bras. En cause, le manque de réalisme, ou de chance diront certains. La copie rendue dans ce secteur du jeu n’a pas été bonne et les mauvaise notes sont collectives. Zozulya, Kravets, Seleznyov, Rotan, Konoplyanka et même Yarmolenko, tous ont vu le cadre se dérober à maintes reprises. Des ratés parfois à la limite du ridicule qui ne seront pas acceptables en France dans une compétition telle qu’un Euro. Les hommes en jaunes vont devoir régler la mire, remporter leurs un contre un sous peine de se voir sanctionner par les formations efficaces que sont l’Allemagne et la Pologne.

Quelle ambiance dans le groupe ?

Les images ont fait le tour du web en fin de saison où l’on a pu voir les internationaux ukrainiens se mettre joyeusement sur le museau lors d’un bouillant Shakhtar-Dynamo, qui comptait d’ailleurs pour du beurre. Le coup de pied de Yarmolenko sur Taras Stepanenko n’est pas du tout passé, tout comme le début de match de boxe initié par le défenseur du Shakhtar Oleksandr Kucher avec ce même Yarmolenko. Alerte rouge en Ukraine quelques semaines avant l’Euro, s’en suivra des déclarations dans la presse peu enclines à apaiser les tensions.

© SERGEI SUPINSKY/AFP/Getty Images
© SERGEI SUPINSKY/AFP/Getty Images

Quelques temps après ce match chaotique entre Kiev et Donetsk, c’est une demi-finale de coupe qui va dégénérer entre le Dnipro et le Zorya Lugansk. L’attaquant numéro 1 de la sélection Roman Zozulya, pourtant pas sur la feuille de match, descendra des tribunes en furie pour s’en prendre violemment à l’arbitre, estimant, tout comme son collègue Ruslan Rotan, s’être fait arnaqué par l’arbitrage du jour. Le tribunal du sport se saisira du dossier Zozulya/Rotan pour nouvelle crise de nerfs en Ukraine, craignant une longue suspension pour les deux hommes, une suspension englobant la sélection nationale et donc l’Euro.

Les choses finiront par rentrer à peu près dans l’ordre avec une suspension de six mois infligé à Rotan et Zozulya, n’incluant heureusement pas les compétitions internationales. Quant aux deux ex-amis Stepanenko et Yarmolenko, il se serreront finalement la main lors d’une conférence de presse organisée avant l’annonce de la liste. Problèmes de comportement, rivalités internes, poignée de main médiatique, nul ne connaît réellement l’ambiance qui régnera en juin dans le vestiaire ukrainien. Gardons tout de même la foi, le drapeau jaune et bleu sait rassembler les gens.

L’homme à suivre

© SERGEI SUPINSKY/AFP/Getty Images
© SERGEI SUPINSKY/AFP/Getty Images

Encore lui diront certains, et bien oui Andriy Yarmolenko sera bel et bien l’homme à suivre côté ukrainien. Celui qu’on ne cesse d’annoncer partout en Europe depuis quelques années est toujours le meilleur buteur de cette sélection en activité. Seul le grand Shevchenko le dépasse au tableau. Un Shevchenko qui a d’ailleurs (enfin) rejoint le banc de touche de la sélection. A 26 ans, Yarmolenko a fait le tour de la question avec son club du Dynamo Kiev et n’attend plus qu’une opportunité intéressante pour passer à l’Ouest. Un beau parcours dans cet Euro ne pourra que passer par un Yarmolenko en grande forme. Le joyau de la couronne est prêt à briller sur la terre des rois.

La prévision

Il leur faudra faire le dos rond face à l’Allemagne lors du premier match avant de prendre obligatoirement les trois points face à l’Irlande du Nord à Lyon. La qualif’ devrait se jouer à Marseille lors du dernier match face à la Pologne. Le défi sera de taille face à une formation polonaise qui n’a pas blagué durant ces éliminatoires avec 33 buts inscrits en 10 rencontres.  Avec du sérieux en défense et un peu d’application en attaque, les hommes de Fomenko pourraient bien s’extirper de ce groupe C. Attention tout de même à ne pas laisser échapper de points auparavant face à une équipe prétendument plus faible, une fâcheuse habitude ukrainienne. En attendant le verdict, gloire aux héros !

Rémy Garrel


Image à la une : © ANATOLII STEPANOV/AFP/Getty Images

2 Comments

  1. Anonyme 3 juin 2016 at 22 h 05 min

    Merci beaucoup de votre magnifique travail 🙂

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  2. Anonyme 3 juin 2016 at 22 h 08 min

    Hâte de voir la Russie et svp (enfin si c’est possible). Si vous pouviez axé un peu plus sur les futurs stars (qui sont présent à Euro, en les présentant brièvement). Merci bcp et dsl d’avance pour l’orthographe.

    Reply

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