Alors que l’on s’avance doucement vers la fin de la trêve hivernale, tentons de résumer la première moitié de cette saison roumaine. Pas une mince affaire, tant il s’en est passé, sur mais surtout en dehors du terrain.
Le Steaua déjà champion de Liga 1
A l’aube de cette nouvelle saison de Liga 1, on ne savait pas trop sur quel pied danser. Double champion en titre, le Steaua Bucarest dominait tranquillement son championnat mais se dirigeait vers l’inconnu. Avec le départ de son entraîneur Laurențiu Reghecampf et de plusieurs cadres de l’équipe, difficile de dire si l’équipe allait continuer sur sa lancée, face à des adversaires de plus en plus pressants. Le club bucarestois a en effet perdu au moins un joueur par ligne l’été dernier: Tătărușanu dans la cage, Gardoș en défense, Pintilii au milieu et l’Italien Piovaccari en attaque. Le plus dur est à venir pense-t-on alors.
En face, la concurrence la plus rude était représentée par l’Astra Giurgiu. Vainqueur de la Coupe de Roumanie, le dauphin du Steaua montait en puissance. Pour preuve, l’équipe du milliardaire Ioan Niculae est la première à s’illustrer en début de saison en s’imposant face au Steaua lors de la Supercoupe de Roumanie, remportée aux tirs au but.
Les supporters du Steaua sont néanmoins rapidement rassurés. Le champion en titre démarre en effet très fort tandis que ses poursuivants lâchent rapidement des points. Dès la huitième journée, l’Astra est à trois points tandis que le Petrolul pointe à (déjà) sept points de retard! Une seule équipe parvient en fait à faire jeu égal avec les Bucarestois, le CFR Cluj. Contre vents et marées, le club transylvain a tenu la dragée haute à tous les favoris. Deuxième à deux points du leader au soir de la 12e journée, le club ferroviaire s’effondre en fin d’année, dans la foulée du départ de son entraîneur Vasile Miriuță, parti faire des miracles dans d’autres contrées. Avec deux nuls 0-0 lors de ses deux dernières rencontres, le CFR voit l’écart avec le Steaua augmenter à neuf points, mais surtout la concurrence se rapprocher derrière.
A mi-saison, la messe est donc dite. L’avance des Bucarestois au classement est telle et sa supériorité si indiscutable sur le terrain (14 victoires en 17 journées!) que même les départs hivernaux des cadres Lukasz Szukala et Lucian Sânmărtean vers des contrées plus chaudes n’inquiètent pas outre mesure. Avec sa régularité, difficile de voir le Steaua être rejoint. D’autant plus que derrière, la crise couve…
Des poursuivants empêtrés dans les affaires
Ioan Niculae est l’homme le plus riche de Roumanie. Et être l’homme le plus riche de Roumanie laisse évidemment quelques soupçons concernant la légalité des affaires entreprises par cette personne. Et en effet l’actuel patron de l’Astra Giurgiu, encore prétendant au trio de tête du championnat, se retrouve au centre d’une affaire de détournement d’argent risquant bien de le déstabiliser personnellement. Ioan Niculae se retrouve donc à abandonner l’Astra financièrement, préférant se concentrer sur d’autres activités comme ses restaurants à Bucarest selon Raducan, qui a ainsi démissionné de son poste de président du club. En voyant ainsi le robinet à lei se fermer, on peut redouter pour l’Astra un scénario similaire à celui de l’Unirea Urziceni quelques années plus tôt. Touché de plein fouet par la crise économique touchant l’immobilier, Dumitru Bucșaru avait à l’époque décidé de vendre les joueurs de son équipe puis de mettre la clef sous la porte afin de se renflouer personnellement autant que possible. Ioan Niculae, en bon homme d’affaires roumain, ne manque pas d’excentricité. On ne peut donc pas exclure un tel scénario. Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, l’Astra pourrait perdre son nom et son logo de façon analogue à la procédure menée contre le Steaua après la saisie de la justice par le consortium Petrom Energie, propriétaire de la marque « Astra ». À suivre…
Autre club en difficultés, le Petrolul Ploiești. Si sur le terrain le Petrolul semblait en début de saison un concurrent sérieux au Steaua pour le titre, un événement va avoir l’effet d’un tremblement de terre pour le club. En effet, le 18 décembre 2014, le procureur de la juridiction de Prahova décide d’inculper pas moins de 16 personnes, dont les deux actionnaires du club du Petrolul Ploiesti, les frères Capră, accompagnés de leurs épouses et du directeur général (et actionnaire) du club. Ces derniers sont accusés par le tribunal de Prahova d’avoir crée un circuit fiscal fictif ayant permis de détourner près de 15 millions d’euros au profit du club. Détournement d’autant plus infâme que lorsqu’en février dernier Daniel Capră a acquis la société FC Petrolul Ploiești SA, celle-ci a été prise en charge par de l’argent issu de fonds publics. Parmi les accusés, des directeurs d’entreprises fictives ou non ayant joué un rôle dans ce blanchiment d’argent fonctionnant sur la facturation de services fictifs. Le 20 janvier dernier, les frères Capră ont été mis en examen et assignés à résidence en attendant leur procès. Du tumulte à Ploiești qui, même en étant toujours 3ème, se retrouve dans un pétrin financier réel (trois millions d’euros de déficit) et doit se séparer de plusieurs joueurs clés dès cet hiver (Juan Albin et Pablo De Lucas notamment). Une belle opportunité pour le nouveau président roumain Klaus Iohannis de se montrer intraitable sur le détournement de fonds, comme promis dans son programme.
De son côté, le CFR Cluj fait parti de ces rares clubs roumains dont on peut parler en soirée bière-canapé-football sans lire sur les visages de nos amis une incompréhension croissante, après s’être illustré en Coupe d’Europe il y a quelques années. Mais battre l’AS Roma en 2008 au Stadio Olimpico ne suffit pas à rester un grand club en Roumanie, et c’est une nouvelle fois par l’argent que le bât blesse. En procès avec d’anciens joueurs du club qui n’ont pas intégralement été payés, le CFR se retrouve en dette de plus de 300 000 euros envers 5 joueurs (Maftei, Voiculeţ, Hora, Sepsi et Liviu Ganea). En ayant usé de toutes les stratégies légales possibles pour retarder le jugement, le CFR Cluj se retrouve à devoir honorer deux points de pénalité pour chaque joueur lésé (Maftei compte pour deux tellement la dette est importante), ce qui fait donc 12 points encore multipliés par deux à cause des délais. Le CFR, deuxième du classement se retrouverait donc amputé de 24 points, les plaçant bon derniers du championnat, derrière le Rapid dont ils n’ont pas reussi à se défaire deux journées avant la trêve. La décision sera effective le 4 février si les comptes des joueurs n’étaient pas crédités passé cette date. Dans cette saison où la lutte pour le maintien est extrêmement difficile, cette décision enterrerait bel et bien le CFR, notamment en prenant en compte des difficultés sportives de la fin de première partie de saison, suite au départ de son entraîneur-magicien Vasile Miriuță.
Au final, ces trois exemples illustrent parfaitement la difficulté pour un seul homme d’être propriétaire d’un club en Roumanie. Niculae, les frêres Capră et Arpad Paszkany ont mené leur club au plus haut, et voient aujourd’hui le fruit de leurs efforts s’écrouler. Parce que l’investissement est trop important pour un privé. Parce que les retombées sont trop aléatoires et insuffisantes, parce que les stades sont souvent vides et que les revenus des diffusions télévisées sont trop faibles. Confrontés à cette dure réalité, les patrons du Petrolul ont été obligés de contourner la loi pour tenir le coup financièrement. Niculae est rattrapé par son passé sulfureux, comme Becali a pu l’être. Plus sagement Paszkany préfère stopper les frais avant de tout perdre, à l’inverse d’un Bucșaru autrefois à la tête d’une fortune de 80 millions d’euros et aujourd’hui ruiné.
De la Liga 2 à l’Europe
Si la chute des principaux concurrents du Steaua devait réellement intervenir, deux clubs sont prêts à bondir sur l’occasion pour s’emparer des places européennes. La surprise est grande, car ces deux clubs ne sont autres que deux promus: l’ASA Târgu-Mureș et le CS Universitatea Craiova. Deux nouveaux venus en Liga 1 qui ont beaucoup d’ambition et les moyens d’atteindre leurs objectifs.
Fondés assez récemment – 2008 pour l’ASA Târgu-Mureș et 2013 pour le CSU – ces deux clubs bénéficient d’un fort appui des mairies des deux villes respectives dans l’optique de sucéder à deux glorieux clubs aujourd’hui disparus (le FCM d’un côté et le FC Universitatea de l’autre). S’ils n’ont aucun lien direct avec leur historiques aînés, ces deux clubs sont en bonne passe pour prendre leur place dans la première partie de l’élite.
Grâce à l’appui des mairies de Craiova, où la maire Lia Olguța Vasilescu elle-même a donné l’impulsion à la création du CSU, et de Târgu-Mureș, ces équipes ont bénéficié très tôt de gros moyens financiers. Le budget du club oltène s’élevait par exemple à 1,5 million d’euros en Liga 2 l’an dernier, pour sa première année d’existence. Grâce à cette puissance, ils ont pu recruter de nombreux joueurs de premier plan.
Du côté transylvain, on a misé sur l’expérience en recrutant des joueurs rodés à la Liga 1 (Marius Constantin, Gabi Mureșan, Claudiu Voiculeț, Ousmane N’Doye ou Eduard Stăncioiu) mais aussi beaucoup d’anciens espoirs déchus: Ioan Hora, Ianis Zicu, Dorin Goga, Janos Szekely et Lazslo Sepsi notamment. Sous l’impulsion d’Adrian Falub puis Cristi Pustai, cet assemblage à première vue risqué s’est montré redoutable. Invaincu à domicile, l’ASA Târgu-Mureș a notamment réussi à infliger au Steaua l’une de ses deux défaites de la saison, au terme d’un match dont la rare violence avait fait couler beaucoup d’encre. Au final, l’équipe, désormais entraînée par Liviu Ciobotariu, n’a pointé que deux fois au-delà de la sixième place. L’Europe est un objectif plausible.
Du côté de Craiova, le début de saison a été plus compliqué. Sous les ordres de Jerry Gane, le CSU pointe en effet à la dernière place du classement au soir de la sixième journée, après une cinglante défaite 5-0 sur le terrain de l’Astra. Remercié à la suite de ce fiasco, Gane part sans avoir pu remporter le moindre match cette saison. Il est remplacé par un binôme: Sorin Cârțu (ex-Steaua et CFR Cluj) et Emil Săndoi, qui quitte la sélection espoirs roumaine pour rejoindre le promu. Le coup est parfait. Transfigurée, l’équipe aligne trois victoires consécutives dès leur arrivée. Mieux, elle ne connaît plus la défaite jusqu’à la trêve! Une série de onze matchs sans défaite qui la place aujourd’hui aux portes de l’Europe.
La belle surprise Viitorul
Derrière ces nouvelles puissances se glisse une belle surprise, le FC Viitorul. Habitué à être dépouillé de ses meilleurs éléments chaque été, le club formateur du Roi Hagi a pour coutume de passer des premières moitiés de saison plus que difficiles, avant de relever la tête au printemps pour se sauver in-extremis. Une tendance qui n’a pas été longtemps suivie cette année. S’il est encore loin d’être sauvé, la neuvième place de L’Avenir – son nom en français – permet au club de compter un peu d’avance sur la zone de relégation. Pas un mince exploit dans cette saison couperet où pas moins de six clubs descendront en L2.
La saison démarrait pourtant sur les mêmes bases que les deux dernières. Au soir de la neuvième journée, le Viitorul, relégable, use son deuxième entraîneur. C’est d’abord Bogdan Stelea qui jette l’éponge dès la quatrième journée, en admettant publiquement qu’il n’était pas l’homme de la situation et qu’il espérait que son successeur fasse un meilleur travail que lui. Ce ne sera pas le cas. Son successeur est lui aussi un ancien gardien international, Bogdan Vintilă. Et le résultat n’est pas meilleur. Lorsque ce dernier quitte son poste, le Viitorul est toujours relégable. Mais cette dixième journée est un tournant. Fondateur et président du club, Gheorghe Hagi décide de prendre les choses en main et de prendre les rênes de l’équipe.
Tout change alors du jour au lendemain. Après une première victoire héroique 1-0 sur le terrain de l’Astra Giurgiu, le Viitorul aligne une série de sept matchs sans défaite. Malgré une défaite face à Botoșani juste avant la trêve, le club de Hagi pointe à la neuvième place avec 21 points, son meilleur classement à la trêve depuis son arrivée en Liga 1.
Forcément, de tels résultats attirent l’œil, et les convoitises. Le capitaine et latéral gauche est la principale cible. Suivi notamment par le Steaua, Bogdan Mitrea est la révélation de cette saison. Excellent tireur de coup-francs et penalties, le défenseur n’a connu aucun échec dans ce dernier exercice et totalise 10 réalisations. De quoi pointer en deuxième position du classement des buteurs, derrière Claudiu Keșerü, et à hauteur de buteurs tels que Toto Tamuz et Grégory Tadé. Et se poser en crédible successeur de Latovlevici si ce dernier devait quitter le champion cet hiver.
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Mitrea dans ses oeuvres lors de la victoire du Viitorul à Ștefan cel Mare.
Autre révélation, l’attaquant salvadorien Nelson Bonilla. Arrivé cet été à la demande de Hagi lui-même, cet attaquant salvadorien n’a mis que quelques semaines à s’imposer à la pointe de l’attaque d’une équipe dont Hagi ne modifie que très rarement la composition de départ. Profitant de la rapidité de ses milieux Benzar, Tănase et Mitriță, Bonilla s’est rapidement adapté dans le jeu basé sur les (contre)attaques rapides qui forment la base du jeu de l’équipe. En parvenant à marquer à cinq reprises en quatorze matchs, dont le but de la victoire sur le terrain de l’Astra, l’international salvadorien est un pari réussi.
Enfin, les yeux de toute la Roumanie se sont tournés en décembre vers un petit nouveau: Ianis Hagi. Le fils aîné du grand Gheorghe a ainsi fait ses grands débuts en Liga 1 le 5 décembre, lors de la 17e et dernière journée jouée avant la trêve. A 16 ans, il débute ainsi dans l’élite plus tôt que son illustre père. Capitaine de la sélection U17 entraînée par Bogdan Vintilă, qu’il connaît bien, Hagi Jr est scruté par tout un pays, ainsi que par plusieurs clubs étrangers. Lui espère pour le moment jouer régulièrement avec son club, et le sauver de la relégation.
La lutte pour le maintien
La lutte dans le championnat roumain semble inversée cette année tant la décision semble faite concernant le champion et tant les réléguables sont incertains. Au centre du problème, le choix de la FRF de faire passer la Liga I Bergenbier d’un championnat à dix-huit équipes à un championnat n’en comptant que quatorze. Ainsi, six équipes vont descendre en Liga 2 cette saison. Parmi elles, quatre équipes ne semblent pas pouvoir espérer un maintien cette saison: le CSMS Iași, trop juste pour la Liga I malgré Wesley, le Ceahlăul qui s’est sauvé de justesse la saison passée mais qui reste sur une série de onze matchs sans victoire, l’Oțelul Galați, autre champion de Roumanie qui a vu ses anciens patrons partir avec l’argent gagné et le Rapid, dont le capitaine Daniel Pancu avait déjà évoqué l’impossibilité de se maintenir dès le premier match de la saison.
Le FC Brașov, le Pandurii, le Concordia Chiajna ou le Gaz Metan Mediaș sont aussi dans la tourmente, bien en peine pour dépasser la barre des vingts points. Le salut d’une de ces équipes de bas de tableau serait peut-être un nouveau revirement dans les affaires financières secouant les équipes de tête ou l’amputation de points à des clubs mieux classés comme on l’envisage pour le CFR Cluj. Le suspens reste entier.
La mutation du Steaua
C’est LE feuilleton de l’hiver. Début décembre, la Haute Cour de Cassation et de Justice (ICCJ en roumain) a rendu un verdict choc dans le litige qui opposait le Ministère de la Défense à la société de Gigi Becali. Un verdict définitif et irrévocable en faveur du Ministère, désigné comme seul propriétaire de la « marque » Steaua. Suite à cette décision, le club est mis au pied du mur: nom, couleurs et logo doivent être abandonnés!
Dans l’urgence, le club prend des dispositions extrêmes. S’ensuit ce qui est certainement une première au monde: l’équipe joue face à Iași sans nom ni logo! Suite à une négociation menée dans l’urgence, le Steaua peut néanmoins terminer l’année sous sa mouture originelle. A la trêve, le doute s’installe: Becali et les dirigeants du club accepteront-ils de verser un tribu au ministère pour que le Steaua continue de vivre? Rien est moins sûr.
Au lendemain de la décision de justice, les dirigeants du club affirment déjà qu’ils se soumettront sans discuter. Début janvier, plusieurs propositions de logo fuitent dans la presse. Tous plus laids les uns que les autres, ils ont pour base une étoile à huit branches, symble faisant référence à la religion orthodoxe à laquelle Becali est tant attaché. Le 17 janvier, l’équipe bucarestoise, rebaptisée FCSB (les initiales de Fotbal Club Steaua București), joue face au Borussia Dortmund son tout premier match avec son nouveau logo. Un logo qui pourrait n’être que provisoire tant il a fait l’unanimité contre lui parmi les supporters. D’autres solutions sont donc attendues. Reste à convaincre l’UEFA d’accepter ce changement d’identité, ce que ses règlements ne permettent pas.
L’Europe, cette grande désillusion
Le rêve puis la déchéance. Les clubs roumains ont soufflé le chaud et le froid en coupes européennes cette saison. Rapidement éliminé en Europa League, le CFR Cluj a laissé le Petrolul et l’Astra disputer les play-offs de la C3. Si les joueurs de Ploiești ne parviennent pas à passer l’obstacle Dinamo Zagreb, l’Astra connaît son heure de gloire face à l’Olympique Lyonnais. Face à un effectif lyonnais pas épargné par les blessures, Budescu et ses coéquipiers font le match de leur vie à Gerland. Malgré une défaite à domicile au retour, l’Astra atteint la phase de groupes au terme d’un authentique exploit pour le football roumain. La suite ne sera pas du même acabit. Plongé dans bien des difficultés, sportives comme extra-sportives, le club de Giurgiu fait pâle figure dans son groupe. Après une claque 5-1 sur le terrain du même Dinamo Zagreb, l’Astra lâche rapidement la rampe et termine dernière de son groupe, avec une seule petite victoire au compteur.
Côté Steaua, le principal objectif du début de saison était, comme l’an dernier, d’accéder à la phase de groupes de Ligue des Champions. Une accession vitale d’un point de vue financier. Elle sera manquée de peu. Après une victoire 1-0 plutôt décevante vu le nombre d’occasions, les Bucarestois sont éliminés au tirs au buts par les Bulgares du Ludogorets Razgrad. Une défaite causée, et c’est un symbole, par Cosmin Moți, ancien défenseur du Dinamo devenu gardien héroïque d’un soir.
Reversé en Europa League, le Steaua tombe dans un groupe a priori accessible. Une impression accentuée après la belle victoire inaugurale 6-0 face aux Danois d’Aalborg. Las, la suite ne sera pas aussi bonne. Les joueurs de Costel Gâlcă ne s’imposeront qu’une seule fois lors des matchs suivants. Deux défaites face au Dynamo Kyiv et une face au même club d’Aalborg éliminent les Bucarestois. Le soufflet est bien vite retombé. Un échec qui pourrait bien coûter sa place à Gâlcă en fin de saison.
Le renouveau de la Nationala
Absente de la Coupe du Monde brésilienne après une piteuse élimination par la Grèce en barrages, la sélection roumaine a bien relevé la tête. Dans les qualifications pour l’Euro 2016, la Roumanie commençait fort en se déplaçant chez son bourreau grec. Face une équipe fantomatique, les Roumains s’imposent 1-0 et démarrent leur campagne de la meilleure des manières face au grand favori du groupe. Suivront un match nul concédé en fin de match face à la Hongrie malgré une nette domination puis une victoire en Finlande.
Un changement s’opère alors à la tête de cette sélection. Attiré par les pétrodollars du Golfe, Victor Pițurcă quitte son poste pour le club saoudien d’Al-Ittihad. Il est remplacé par Anghel Iordănescu, qui revient aux affaires après huit ans d’inactivité. Une nomination qui fait naître pas mal de doutes. Iordănescu les balayera dès son premier match. Quelques jours après son arrivée, la Roumanie bat facilement l’Irlande du Nord, alors invaincue, et prend sa place en tête du groupe. S’ensuit quatre jours plus tard une victoire convaincante face au Danemark en match amical. Rajeunie, menée par une ossature du Steaua en réussite et une défense composée de joueurs désormais habitués de grands championnats, la Națională peut légitimement espérer se qualifier pour l’Euro 2016. A condition de poursuivre sur cette lancée. Et ça commence par ne pas perdre de points fin mars face aux Iles Féroë.
Hadrian Stoian et PJ
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