Temps de lecture 6 minutesSaison 2017/2018 – Six mois de football en FNL

L’hiver s’est bel et bien installé en Russie, où les championnats ne reprendront pas avant début mars. Footballski profite de cette longue trêve hivernale pour faire un bilan des premiers mois de compétition. Après la RPL, place à la deuxième division nationale, la FNL.

1. Ienisey        56 points

Krasnoyarsk attend le jour où Ienisey intègrera la RPL. Pour une ville de plus d’un million d’habitants, il est difficile de croire que le club phare n’ait jamais connu la ligue majeure, oscillant entre la PFL (3e division russe) et la FNL. Le club s’y installe durablement depuis 2011. Végétant dans le milieu de tableau, la saison 2016/2017 voit le club de Ienisey finir troisième de FNL sous la direction d’Andreï Tikhonov et jouer ainsi le match de barrage contre l’Arsenal Tula. Malheureusement pour eux, c’est Arsenal qui reste en RPL grâce à la règle du but marqué à l’extérieur.

La nouvelle saison voit un changement d’entraîneur avec l’arrivée de Dmitri Alenichev et de son adjoint Titov. Une légende du Spartak en remplace une autre mais le jeu, lui, reste. Renforcé par quelques éléments lors du mercato estival, notamment Mikhail Filippov (Spartak) ou Aleksander Kutjin (Tosno), Dmitri Alenichev s’appuie sur un jeune groupe.

La saison démarre le 8 juillet par une défaite contre le Dinamo SPB (1-0). Puis il s’ensuit 17 victoires sur les 24 matchs suivants en Championnat. Seul Tambov (5-0) et Orenburg (1-0) ont réussi à faire tomber Ienisey durant tout le reste de la saison.

Et c’est bien l’attaque qui est la raison de ce très beau parcours. Pas étonnant de voir Andrey Kozlov meilleur buteur de FNL avec 15 buts à son actif, le meilleur résultat de toute sa carrière.

2.  Orenbourg          54 points

Le FK Orenburg est de retour cette saison en FNL. En effet, les bleus et blancs ont terminé treizième de RPL lors de la saison 2016/17 et n’ont pu se sauver lors des barrages face au SKA Khabarovsk (0-0, 1-0).

Le début de saison fut compliqué avec notamment trois défaites de suite, présageant une saison post-RPL compliquée. L’effectif a dû être chamboulé à la suite de la relégation avec pas mal de mouvements (départs de Mikhail Kerzhakov ou Stanislas Dragun par exemple). Mais l’entraineur Vladimir Fedotov a su gérer l’intégration de nouvelles arrivées et insuffler une dynamique positive. Tellement positive qu’après ce début de saison fâcheux, Orenburg n’a perdu que deux fois, contre Kuban (4-1) et le Volgar Astrakhan (2-0) et quatorze victoires dont les onze derniers matchs sans défaite. Un véritable parcours de champion qui a repris les points au fur et à mesure sur Ienisey. La victoire sur le Krylia Sovetov reflète bien le caractère de cette équipe. Menés dès la quatrième minute et réduits à dix à la 25ème, Orenburg a réussi à remporter le match sur un but de Parnyakov à moins de cinq minutes de la fin. La victoire face à Ienisey (1-0) montre qu’il faudra compter sur eux jusqu’au bout pour le titre de FNL.

3. Samara           51 points

Cette saison, les équipes de tête ont fait de belles séries ! C’est le cas du Krylia Sovetov qui, en début de saison, a remporté onze victoires sur 14 matchs joués. L’une de ses défaites fut face au FK Orenburg (3-2) dans le scénario que l’on a détaillé plus haut. Par la suite, le Krylia Sovetov a freiné dans sa progression (trois défaites en cinq matchs face à Ienisey (1-0), Voronezh (1-0) et Kuban (2-1)) avant de reprendre sa marche en avant jusqu’à la trêve avec quatre victoires en six matchs.

Ce très beau parcours est clairement à mettre sur le compte d’Andreï Tikhonov. La légende du club en tant que joueur est arrivé comme entraineur en début de saison après une année passée à Krasnoyarsk. Ienisey était à deux doigts d’atteindre pour la première fois de son histoire la RPL mais l’Arsenal Tula a remporté la double confrontation des barrages.

Pour rebondir, rien de mieux pour Andreï Tikhonov que de rejoindre le Krylia et de retenter d’accrocher la montée. Il ramène d’ailleurs dans ses valises Sergey Samodin et Azer Aliev de Ienisey. En s’appuyant sur des joueurs comme Sergey Kornilenko, Tikhonov a développé un jeu alléchant utilisant bien les côtés pour apporter le danger. Défensivement, c’est du solide avec la paire Nadson Mijailovic fait du Krylia Sovetov la meilleure défense du championnat !

L’équipe de Samara est toujours en course en Coupe de Russie avec un gros match en quart de finale contre le Spartak Moscou fin février.

4. Tambov           45 points

Derrière le trio de tête, le FK Tambov n’est qu’à six points du Krylia Sovetov et va s’accrocher jusqu’au bout pour garder sa place de barragiste. Ca serait une belle progression depuis 2013, date de fondation du club. Monté en FNL en 2016, le FK Tambov a accroché la saison dernière une belle cinquième place à seulement deux points du SKA Khabarovsk.

Mené par Andrei Talalaev depuis sa montée en 2016, le FK Tambov dispose d’une attaque intéressante avec Andrey Chasovskikh, meilleur buteur du FK Tambov avec sept buts. La force du FK Tambov, c’est cet effectif qui se connaît bien depuis deux ans. Avec un trio offensif Shevchuk, Murnin, Chernyshov qui marque pas mal de buts (treize buts à eux trois),  les quelques lacunes défensives sont comblées.

 

Le milieu de tableau

La course pour les places de barragiste

Trois équipes semblent encore en course pour rattraper le FK Tambov.

5. Dinamo SPB. 42 points

6. Baltika  40 points

7. Sibir. 39 points

Le Dinamo SPB tout d’abord ne se trouve qu’à trois points du FK Tambov. Souvent acteur de match à gros scores (3-3 contre le Zenit 2, 3-2 face au Luch Energya et une victoire 3-2 contre le Zenit en Coupe de Russie), le club pétersbourgeois manque cependant de constance notamment face aux équipes de bas de tableau.

Ce n’est pas la même chose pour le Baltika Kaliningrad qui lui n’arrive pas à faire la différence face aux équipes du haut de tableau mais prend le maximum de points face aux autres. Fort d’un nouveau stade construit dans le cadre de la Coupe du Monde 2018, le Baltika se verrait bien monter cette année pour remplir son enceinte. Il faudra pour cela être solide à l’extérieur, l’équipe de l’enclave occidentale de la Russie se déplaçant sept fois sur les treize matchs restants.

Quant au Sibir Novossibirsk, actuellement septième à 6 points du premier barragiste, tout reste à faire. Auteurs d’une belle saison malgré un trou sans victoire entre fin septembre et fin octobre, les hommes de Sergey Kirsanov réalisent la meilleure saison depuis la courte montée dans l’élite lors de la saison 2010. Le Sibir est cantonné au milieu de tableau et pourrait cette fois avec une belle fin de saison espérer mieux.

 

Un ventre mou bien maigre

8. Volgar Astrakhan  36 points

9. Yaroslav  35 points

10. Kuban. 32 points

11.  Spartak 2. 31 points

Le milieu de tableau est incertain. Le Volgar Astrakhan et Yaroslav ont remporté chacune dix matchs et ont montré leurs limites pour atteindre le dernier carré. Ces deux équipes ont montré des inconstances dans leurs résultats, tant à domicile qu’à l’extérieur.

Même chose pour le Kuban Krasnodar, dixième, qui cherche un nouvel élan depuis sa descente de l’élite il y a deux ans. Septièmes la saison dernière, les hommes de Sergey Tashuev ont connu un passage à vide important dans la saison, frôlant même avec la relégation, avant de retrouver le gout de la victoire. Mais les résultats sont insuffisants pour espérer autre chose qu’une nouvelle saison en FNL.

Pour le Spartak 2, la donne est différente. Antichambre de l’équipe première, la FNL permet d’aguerrir des jeunes au haut niveau. Entraîné par Dmitry Gunko, remplaçant de Bushmanov parti entrainer la sélection des Espoirs russes, le Spartak 2 a vu un mélange de joueurs en manque de temps de jeu en RPL évoluer en division inférieure (Georgy Tigiev, Ilya Kutepov) avec des jeunes fraichement arrivés comme Idrisa Sambu, Fashion Sakala ou encore Sylvanus Nimely. Auteur d’une saison mauvaise à domicile (seulement trois victoires), le Spartak 2 a su aller chercher les points à l’extérieur jusqu’à connaitre une série de six matchs sans victoire. Les Rouge et Blanc devront cravacher jusqu’au bout.

 

Ils fleurtent avec la relégation

12. Olimpiyets. 30 points

13.  Khimki. 30 points

14. Koursk. 28 points

15. Luch Energyia  27 points

A seulement trois points du premier barragiste relégable, l’Olimpiyets (12e) est l’équipe qui a étonné. Auteur d’un début de saison catastrophique avec deux victoires en quinze matchs, l’Olimpiyets a longtemps connu la dernière ou l’avant dernière place. Mais durant ce temps-là, on a pu observer un jeu tourné vers l’offensive avec un brin de malchance et surtout une défense absente. Loin d’être ridicules dans le jeu, les hommes de Nikolai Pisarev ont retrouvé le chemin de l’équilibre et avec six victoires lors des dix derniers matchs, l’équipe a su se sortir de la zone rouge.

Le Luch Energya Vladivostok (15e) a lui aussi connu le bas de tableau avant de remonter la pente. Et pourtant, la situation des joueurs non payés, alimentés par la population qui leur amenait des vivres, aurait pu enfoncer le club. Mais les joueurs n’ont pas abdiqué et ont maintenu le bateau à flot avec seulement six victoires à leur actif.

 

La zone rouge

Cinq équipes vont se battre pour éviter la descente.

16. Tyumen  26 points

17. Tomsk  24 points

18.  Zenit 2  22 points

19. Fakel Voronezh  21 points

20. Rotor Volgograd  20 points

La plus atteinte est selon moi le Rotor Volgograd, grand nom du football russe des années 1990 mais qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Tout juste monté en FNL, le Rotor se retrouve avec la plus mauvaise ligne statistique de FNL de la saison avec seulement quatre victoires.

Il en va de même pour le Fakel Voronezh (19e), auteur de deux bonnes saisons passées mais réalisant une saison compliquée avec seulement cinq victoires à son actif. Le Fakel peut seulement se satisfaire de la victoire 1-0 contre le Krylia Sovetov.

Le Zenit 2 va peiner jusqu’au bout. Les Pétersbourgeois se retrouvent avec la pire défense de FNL. Ce n’est pas le nul 3-3 contre le Dinamo SPB ni le 1-1 arraché contre le Spartak 2 lors du dernier match qui va les rassurer.

Vincent Tanguy

 

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