Temps de lecture 18 minutesSaison 2018/2019 : Six mois de football en Ukraine

La course poursuite en Ukraine repart de plus belle ce week-end. Avant d’entamer ce dernier rush de quatre matchs qui mènera les douze équipes vers les playoffs, retour sur les six derniers mois d’UPL.

Le Shakhtar Donetsk a perdu durant l’été des éléments clés : Bernard et le buteur Facundo Ferreyra sont partis libres, respectivement vers Everton et Benfica, tandis que Fred a été vendu à Manchester United moyennant 50 millions d’euros. Pour compenser ces départs, le Shakhtar a comme d’habitude activé la filière brésilienne : les jeunes Maycon, Marquinhos Cipriano et Fernando ont rejoint le club, accompagnés par l’habitué de l’UPL qu’est Júnior Moraes. Le transfert de ce dernier, 31 ans et en fin de contrat au Dynamo Kiev, a de quoi étonner. Pourtant, l’attaquant sera le fer de lance d’une première partie de saison réussie en tout point par le champion d’Ukraine en titre.

La saison démarrait plutôt mal pour le club du Donbass qui, comme la saison dernière, a flanché lors des confrontations directes face au Dynamo Kiev. Battu par son grand rival en Supercoupe (0-1) puis lors de la troisième journée (0-1), le Shakhtar est un temps tombé à la troisième place du classement avant de reprendre progressivement le pouvoir, s’emparant de la place de leader lors de la sixième journée pour ne plus jamais la quitter. Cette défaite sur le terrain du Dynamo est d’ailleurs la dernière en date du Shakhtar sur la scène domestique. Ce dernier compte, après 19 journées, sept points d’avance sur le géant de la capitale qu’il a d’ailleurs battu (2-1) à Kharkiv au terme d’un match épique. Toujours en lice en coupe d’Ukraine (il affrontera le Dynamo Kiev en quarts de finale début avril), le Shakhtar Donetsk est du reste en lice pour un troisième doublé consécutif. L’homme clé de cette première partie de saison est, comme écrit plus haut, Júnior Moraes, 20 fois buteur en 28 matchs toutes compétitions confondues.

La seule déception de cette première partie de saison pour les hommes de Paulo Fonseca provient du parcours en coupe d’Europe : balayé en phase de groupes de la Ligue des Champions par Manchester City (0-3, 0-6), le Shakhtar s’est loupé lors des confrontations directes face à Lyon en concédant le nul en France alors qu’il menait 2-0 et dominait largement (2-2) ainsi qu’au retour à Kiev alors qu’il menait au score (1-1). Reversé en Ligue Europa, le Shakhtar n’a pas fait le poids en seizièmes de finale face à l’Eintracht Francfort (2-2, 1-4).

Pour cette deuxième partie de saison, le Shakhtar Donetsk devra faire sans son emblématique défenseur Yaroslav Rakitskiy dont le départ vers le Zenit Saint-Pétersbourg a fait beaucoup de bruit. Cette absence ne devrait toutefois que modérément gêner le champion en titre dans la quête de ses objectifs sur la scène nationale.

Le début de saison du Dynamo, en l’occurrence l’été, est plutôt idéal avec une Supercoupe remporté fin juillet face au Shakhtar sur le plus petit des scores. Rebelote deux semaines plus tard, en championnat cette fois-ci. Benjamin Verbic donne la victoire à Kiev dans le classique ukrainien. En tête du classement à la mi-août avec déjà deux victoires en poche sur l’éternel rival, les choses se gâtent pourtant à la fin du mois avec une élimination en tour préliminaire de C1 face à l’Ajax Amsterdam, suivie d’une série de trois matches sans victoire dont une défaite à domicile face au Karpaty. Kiev cède sa place de leader pour ne plus jamais la retrouver. De son côté, le Shakhtar commet peu d’erreurs et creuse l’écart en tête.

La situation devient préoccupante fin octobre avec une défaite face au FK Lviv, anciennement Veres Rivne, puis lors du match retour face à Donetsk. Auteurs d’une bonne partie, les hommes de Aleksandr Khatskevich semblent se diriger vers un match nul logique quand Viktor Kovalenko, à peine rentré en jeu vient crucifier Denys Boyko à la 91e d’une frappe pleine lucarne. La pilule est amère pour le Dynamo qui voit le fossé se creuser au classement avec son adversaire du jour. Pire encore, Kiev s’incline une quatrième fois de la saison, trois semaines plus tard face à Oleksandriya. A ce moment-là, le Dynamo dégringole même à la troisième place du classement. L’humiliation est complète et la démission du coach est toujours plus d’actualité. Il ne faudra qu’une défaite d’Oleksandriya lors de la dernière rencontre de l’année 2018 pour revoir le Dynamo à la seconde place, un minimum pour une équipe de ce calibre.

Si la première partie de saison fut difficile, on notera tout de même des points positifs. Le Dynamo sort premier de son groupe en Ligue Europa devant le Stade Rennais et ira se frotter en huitièmes à Chelsea. Sur le plan individuel, Viktor Tsygankov continue à tenir son rôle de capitaine et leader sur le terrain. Le jeune ailier reste le meilleur buteur du club sur la première partie de saison. Alerte tout de même pour Kiev avec des rumeurs de départ de plus en plus insistantes, notamment celles venues de Rome. Côté défense, malgré des performances en dents de scie, le jeune Vitaly Mykolenko a su se montrer au bon moment, notamment en Coupe d’Europe. Le polyvalent défenseur semble tout désigner pour mener l’arrière-garde du Dynamo dans les années à venir.

Les problèmes semblent en revanche venir du milieu de terrain qui peine toujours à faire la différence et mobiliser le ballon lors des temps forts. Les solutions offensives ont manqué à Aleksandr Khatskevich sur cette première partie de saison avec les blessures à répétition des attaquants, obligeant le coach à donner beaucoup de responsabilités au jeune Nazary Rusyn et même à faire jouer Benjamin Verbic en pointe, le forçant à délaisser son côté gauche de prédilection. Un début de solution est peut-être à l’œuvre avec le recrutement du buteur espagnol Fran Sol en provenance de Willem II.

Khatskevich devra répondre des performances de son équipe sur la seconde partie de saison, sous peine de voir sa tête tomber. La mission du Dynamo, combler son déficit de sept points avec le Shakhtar afin de maintenir en playoffs des chances de titres.

Quelle surprise ! Inattendu au top après un exercice 2017-2018 difficile, le FK Oleksandriya joue les trouble-fêtes en tête. Après avoir remporté la section des relégables de la saison dernière, le FK Oleksandriya pouvait rêver cette saison d’une lutte pour une troisième participation européenne après celles de 2016-2017 (1-6 au total contre l’Hajduk Split aux préliminaires) et 2017-2018 (1-0, puis 1-2 au total respectivement contre l’Astra Giurgiu et le BATE Borisov). Mais alors que les places pour la Ligue des champions semblaient inatteignables, voilà qu’Oleksandriya fait mieux et bouscule la hiérarchie ukrainienne. Avec ses onze victoires et trois nuls, donc 36 points, le club résident du KSK Nika Stadion ne pointe qu’à seulement deux points de la seconde place qualificative pour les préliminaires de la C1, une place détenue par le Dynamo Kiev que les Mistiany (les Citoyens) n’ont perdu qu’à la toute dernière journée avant la trêve internationale en s’inclinant à domicile contre le FK Lviv.

La saison avait débuté très fort lors des six premières journées avec cinq victoires (y compris contre les Européens du Zarya Lugansk et du Vorskla Poltava) pour une courte défaite face au Dynamo Kiev. Après un petit creux au mois de septembre (durant lequel le club se fait éliminer de la Coupe d’Ukraine dès son entrée en lice lors d’une défaite cinglante 0-3 contre les Chornomorets Odessa), Oleksandriya a repris de plus belle en s’offrant le scalp du Dynamo fin novembre. Yevhen Banada, Kyrylo Kovalets, Dmytro Shastal et Andriy Tsurikov sont les grands artisans de cet automne réussi. Toutefois, les Mistiany devront se passer notamment de Valeriy Bondarenko, parti au Shakhtar Donetsk, en deuxième moitié de saison. Si la qualification pour les playoffs en tête de tableau apparaît quasiment assurée, il faudra énormément de caractère pour parvenir à devancer le Dynamo Kiev et lui ravir sa place qualificative pour la prochaine Ligue des Champions.

Cette saison, le Zarya Lugansk, délocalisé hors de sa région comme toujours depuis la crise et qui joue ses matchs à domicile à Zaporizhia, semble poursuivre dans la continuité de la saison précédente : dans celle d’une saison irrégulière. Les statistiques sont parlantes : sur les neuf premiers matchs d’UPL, on compte trois victoires, trois matchs nuls (dont un contre le Dynamo Kiev) et trois défaites ; autrement dit, un petit peu de tout. Il s’en est suivi une régression jusqu’à descendre à la huitième place au bout de la treizième journée, malgré un match nul décroché face au Shakhtar Donetsk.

Finalement, le Zarya a bien terminé l’automne avec quatre victoires (pour un match nul) sur les cinq derniers matchs avant la trêve hivernale. Si le top 3 semble inatteignable à moins d’une deuxième partie de saison grandiose ou d’une chute du FK Oleksandriya, les Muzhyky sont en bonne posture pour terminer dans la première moitié de tableau et demeurent les favoris pour terminer quatrième ensuite. Pourtant, avec seulement quatre points d’avance sur le septième, le Zarya ne devrait pas considérer sa qualification acquise bien au contraire, d’autant plus que deux rencontres compliquées contre le Dynamo Kiev et le Shakhtar Donetsk attendent les Muzhyky sur les quatre derniers matchs de la saison régulière.

Cette saison 2018-2019 marquait un retour aux tours préliminaires de la Ligue Europa après avoir échoué à terminer sur le podium la saison dernière. Le règlement du coefficient UEFA ayant changé, on peut affirmer sans problème que le Zarya n’a été que peu bénéficiaire de la nouvelle réglementation. En effet, le non-prise en compte simultanée du coefficient de pays et du coefficient des résultats du club ont fait drastiquement baissé le coefficient global, puisque les résultats permettaient tout juste de dépasser le coefficient du pays. Ainsi, le Zarya ayant diminué au classement UEFA, il n’était pas tête de série au tirage au sort dès le troisième tour préliminaire et devait affronter le Sporting Braga en jouant le match retour à l’extérieur. Au match aller, Oleksandr Karavayev ouvre le score, mais Braga égalise en deuxième mi-temps (1-1). En ballottage défavorable avant le match retour, le Zarya parvient à créer la surprise en arrachant un match nul avec des buts de Rafael Ratão et Karavayev et en se qualifiant aux buts à l’extérieur (2-2).

Pour les barrages, le Zarya profitait cette fois de la nouvelle règle qui lui permettait de bénéficier du coefficient de Braga et d’être tête de série. Hélas, les Ukrainiens bénéficiaient de cette règle pour écoper… du RB Leipzig. Toutefois, le Zarya Lugansk échoue cette fois-ci à passer l’écueil, bien qu’il en soit passé tout près. Lugansk joue la grande majorité du match aller à Zaporizhia en infériorité numérique après l’expulsion de Lyednyev, mais parvient à offrir une belle résistance et assurer le match nul (0-0). Au retour à Leipzig, le Zarya croit à l’exploit après deux buts de Rafael Ratão et Hordiyenko lui permettant de mener en Allemagne. Malheureusement, c’est sans compter l’égalisation, puis un but fatal inscrit sur un penalty à la 90ème minute (2-3), un scénario qui rappelle celui contre Rotterdam en 2014 au même stade. Une élimination aussi cruelle qu’ont été les tirages au sort et synonyme de non-participation à la phase de groupes pour la première fois depuis trois ans.

Troisième la saison dernière, le Vorskla Poltava devait confirmer ses bonnes dispositions cette saison. Son classement lui permettait en outre de se qualifier directement pour les groupes de la Ligue Europa pour.

Le mot clé du Vorskla Poltava version 2018/2019 ? L’irrégularité. Incapable de concéder le moindre match nul en championnat, le Vorskla aura perdu un peu plus de matchs (10) qu’il en aura remporté (9). S’il est pour l’instant dans le top six, le Vorskla est en grand danger et il peut voir sa place dans la première moitié de tableau être menacée à la moindre contre-performance.

En Ligue Europa, le Vorskla a été éliminé sans surprise dès le premier tour dans un groupe comprenant Arsenal, le Sporting Lisbonne et Qarabağ. S’il a obtenu sur le terrain de ce dernier la première victoire de son histoire en coupe d’Europe (1-0), il aura déçu en s’inclinant à domicile au retour (0-1) et il pourra surtout s’en vouloir de ne pas avoir battu le Sporting à domicile alors qu’il menait au score jusque dans le temps additionnel de la deuxième période avant de concéder deux buts coup sur coup.

Toujours en lice en coupe d’Ukraine, le Vorskla Poltava tentera dans un premier temps de préserver sa place dans le top six pour postuler à une qualification européenne en vue de la saison prochaine.

Promu en UPL pour la première fois de son histoire après avoir raté l’accession un an plus tôt pour une histoire de licence, le Desna a misé sur quelques joueurs expérimentés pour tenter d’assurer son maintien. La mission est en passe d’être accomplie : non seulement le Desna devrait se maintenir sans trop de mal mais il est en plus toujours en lice pour une place dans le top six et donc pour une qualification en coupe d’Europe. Entre autres exploits notables, pour sa première saison dans l’élite, le Desna Chernigiv aura battu Mariupol (4-1) et Zarya Lugansk (2-0), à chaque fois à l’extérieur.
Les joueurs clés se nomment Denys Bezborodko et Artem Favorov, tous deux auteurs de cinq buts cette saison en championnat.

Qualifié pour l’Europe en cinquième place à la fin de la saison dernière, le FK Mariupol entrait au deuxième tour préliminaire et il manifestait d’entrée des signes de fragilité. En effet, lors du match aller à Stockholm contre les Suédois du Djurgårdens IF, malgré l’ouverture du score de Yavorskyi, Mariupol concède le nul dans le temps additionnel du match (1-1). Le scénario du match retour à joué à Odessa (à cause de la guerre dans l’est, l’UEFA étant plus stricte sur ce sujet que la FFU qui autorise les matchs à Mariupol cette année) est semblable avec un but de Pikhalyonok suivi d’une égalisation suédoise. C’est lors des prolongations que Fomin rétablit l’avantage pour les Ukrainiens sur penalty, validant la qualification pour le tour suivant (2-1 ap.) ; un troisième tour préliminaire qui met Mariupol face aux Girondins de Bordeaux. Trop limité et malgré l’ouverture du score précoce de Myshnyov, les délocalisés de l’est à Odessa s’incline nettement (1-3). Ils ne peuvent que réduire la marque au match retour à Bordeaux et disent adieu à l’Europe (1-2).

Dans le même temps, comme c’est fréquent pour un participant européen, le FK Mariupol avait réalisé un début de saison difficile dans le championnat domestique, ne remportant que quatre petits points lors des six premières journées. En revanche, les résultats se redressent après la trêve internationale de septembre avec treize points engrangés lors des six journées suivantes dont une victoire dantesque arrachée avec au Zarya Lugansk fin octobre. Mariupol a terminé l’automne avec cinq rencontres inégales ponctuées de victoires contre l’Arsenal Kiev et le Vorskla Poltava, d’un nul contre le FK Lviv et de deux grosses défaites contre le Dynamo Kiev et le Shakhtar Donetsk. En Coupe, l’aventure est déjà terminée depuis longtemps. Le FK Mariupol a été éliminé dès l’entrée en lice lors de huitièmes de finale contre l’Inhulets Petrove avec un pauvre but de consolation de Polehenko marqué sur penalty en toute fin de match (1-3). Enfin, faiblesse des défenses ukrainiennes oblige, le FK Mariupol n’a, comme d’autres clubs, enregistré aucun match nul vierge. Les spectateurs ont donc toujours eu un minimum de spectacle.

Avec un effectif assez large, Mariupol va viser l’Europe cette année à nouveau, bien que le club de l’est de l’Ukraine ait trois points de retard actuellement sur la sixième place ; un retard qui paraît d’autant plus rattrapable que l’ex-Illichivets a déjà disputé ses rencontres face au Dynamo Kiev et au Shakhtar Donetsk. Pour ce faire, Mariupol pourra compter sur ses milieux de terrain dont les prêtés du Shakhtar Vyacheslav Churko, Oleksandr Pikhalyonok, mais aussi les très réguliers Dmytro Myshnyov et Ihor Tyschenko. En défense, Besir Demiri l’Albanais sera mis à contribution. En attaque, Ruslan Fomin, Andriy Boryachuk et Vladyslav Vakula sont les principaux attaquants.

Officiellement promu, de la D3 à la D1, exploit encore inégalé, le FK Lviv s’en sort plutôt bien pour un nouveau venu. Effet d’optique dû à la charte graphique du club puisque le FK Lviv n’est autre que le Veres Rivne rebaptisé. La fusion annoncée l’an dernier entre les deux clubs voisins a finalement accouché d’un échange de position, l’un sautant deux classes quand l’autre dégringole en D3.

Successeur du Veres donc, le second club de Lviv caracole en 8ème position, à seulement deux longueurs de la sixième place qualificative pour le groupe Europe. Après une victoire facile sur l’Arsenal en ouverture, le FK dégringole peu à peu pour repasser dans le second groupe. Le « promu » se ressaisit par la suite avec deux solides mois, septembre et octobre. Une belle série ponctuée par une seul défaite en huit rencontre. Cerise sur le gâteau, Lviv se paye le Dynamo Kiev dans son stade. En défense, Volodymyr Adamyuk confirme, tout comme le portier Oleksandr Bandura. En pointe, le brésilien Bruno totalise 7 réalisations en 17 matchs. Autre brésilien et autre révélation, Lucas Taylor, prêté par Palmeiras éblouie cette équipe par ses talents, sa polyvalence et sa fougue. Véritable couteau Suisse, Taylor mérite sa place dans le onze de cette première moitié de saison. Bonne pioche pour le FK Lviv qui reste plus que jamais dans la course à l’Europe avec cette équipe plutôt séduisante. On notera l’arrivée d’un autre brésilien cet hiver, Lipe Veloso en provenance du FC Tokyo.

Le très bien connu Vyacheslav Shevchuk vit sa première expérience d’entraîneur de club professionnel cette année après avoir entraîné les jeunes du Shakhtar Donetsk. De ce que l’on peut tirer de ce début d’expérience, c’est que l’ancien défenseur a une marge de progression. En effet, l’Olimpik Donetsk cumule dix-neuf points à ce jour et pointe à une relativement décevante neuvième place. En réalité, l’Olimpik doit surtout son mauvais classement au manque de victoires lors de la deuxième partie de l’automne avec seulement un seul succès sur les dix derniers matchs (pour une victoire courte à Kiev – où le club est délocalisé à cause de la guerre à Donetsk – contre les Chornomorets). Parmi les instants marquants de cet automne, on compte les deux derbys entre les clubs de Donetsk, l’Olimpik et le Shakhtar, pourtant disputé à Kiev et à Kharkiv.

La première rencontre en août à Kiev, bien que largement perdue, a offert un grand spectacle avec sept buts marqués (2-5). Il s’agit du match le plus prolifique d’Ukraine cette saison à égalité avec la rencontre entre le Karpaty Lviv et le Shakhtar Donetsk. Le match retour est lui source de regrets. En effet, même si l’Olimpik arrive à décrocher un bon match nul face au Shakhtar. Comme pour beaucoup d’autres, l’Olimpik a enregistré très peu de matchs nuls vierges, avec uniquement un 0-0 contre le Zarya Lugansk le 18 août.

Le fait que l’Olimpik n’ait perdu aucune des quatre dernières rencontres avant la trêve peut-il être un signe d’un début de dynamique positive ? Quoiqu’il en soit, rien ne s’annonce facile pour la seconde équipe de Donetsk en vue d’essayer d’arracher une qualification pour les play-offs européens à la fin de la saison régulière. Si la réception de l’Arsenal Kiev apparaît comme la rencontre la plus abordable, l’Olimpik va devoir gérer deux déplacement très délicats à Mariupol et Oleksandriya ainsi que gérer la réception du Dynamo Kiev lors de la dernière journée. Autant le souci de la relégation semble minime, autant les chances de qualification en haut de tableau le semblent encore plus. La probabilité de retrouver l’Olimpik Donetsk en Europe comme lors de la saison 2017-2018 (éliminé par le PAOK Salonique) est faible. D’autant plus que le joker de la Coupe d’Ukraine est désormais grillé : après une qualification étriquée aux tirs aux buts contre le Zirka Kropyvnytskyi (1-1, tab 5-4), l’Olimpik s’est incliné face au Shakhtar lors d’une nouvelle rencontre spectaculaire avec un but encaissé dans la dernière dizaine de minutes (2-3).

Les difficultés persistent pour le Karpaty qui ne parvient toujours pas à s’extraire du second groupe. Des résultats irréguliers qui plombent le club depuis trop d’années. Quatre victoires, cinq nuls et neuf défaites, voici le bilan à mi-parcours du Karpaty.

En bataille sur le dossier avec le Dynamo, et peut-être même le Shakhtar, c’est bien Lviv en début de saison qui réussit à conserver la pépite colombienne Jorge Carrascal, que Séville s’est enfin décidé à vendre. Malgré des résultats qui ne payent pas, le Karpaty séduit dans son jeu. De retour en Ukraine après un passage manqué en Espagne, Maryan Shved explose véritablement. L’ailier martyrise bon nombre de défenses, dont celle du Dynamo pour une victoire des siens 2 à 0 en septembre au Stade Olympique. On pense la saison des verts relancée, le club végète alors à la 10ème place, mais il n’en sera rien. Trois semaines plus tard le Karpaty est corrigé 6 à 1 sur sa pelouse par le Shakhtar. Le mois d’octobre est plus clément avec deux victoires de rang à l’extérieur. Un brillant 5 à 0 à Odessa suivi d’une victoire étriquée sur le terrain de l’Olimpik. Six points qui ne permettent malheureusement pas au Karpaty de décoller au classement. Et out cause, l’Olimpik et le Chornomorets sont eux aussi des clubs de fond de classement. Les rendez-vous face aux adversaires de milieu de tableau ont été raté et n’ont donc pas permis à Lviv de ce sortir de cette situation. La route est encore longue, comme chaque saison, pour le club de l’ouest ukrainien.

Côté mercato, exit Jorge Carrascal qui part en prêt à River Plate tandis que Maryan Shved auteur de 11 buts en 19 rencontres s’en ira au Celtic Glasgow. Un départ seulement à la fin de la saison, le club ayant eu la bonne intelligence de le conserver jusqu’en juin prochain. Il faudra tout de même trouver des solutions en attaque pour palier le départ de Carrascal et surtout la Shved dépendance qui pourrait coûter cher à un moment ou un autre de la saison. A noter aussi que le technicien espagnol Fabri est désormais à la tête de l’équipe depuis le mois de janvier.

Sauvé de la relégation de justesse l’an passé grâce à la faillite du FC Poltava, le Chornomorets est sur les mêmes bases que l’exercice précédent. Avec un nombre conséquent d’arrivées dans l’effectif, le club début pourtant bien sa saison avec deux belles victoires durant l’été avant de tenir en respect le Dynamo Kiev. Les choses se gâtent par la suite avec une terrible série de 9 défaites de suite qui fait plonger Odessa de la 4ème à la 11ème place. La seule victoire lors de la phase retour est obtenue face à l’Arsenal Kiev, lanterne rouge du championnat. Le bon début de saison qui avait vu le Chornomorets se hisser jusqu’au quatrième rang n’était en fait qu’un trompe l’œil. La faiblesse de l’effectif n’augure rien de bon pour la deuxième partie de saison. Même si Odessa peut mathématiquement encore se qualifier dans le groupe européen, la mission semble quasi impossible avec 12 points à rattraper en quatre journées. L’objectif primordiale pour les marins sera d’éviter la dernière place synonyme de relégation directe et de se montrer plus solide que l’an dernier en cas de barrages pour le maintien.

Remonté en première division après sa faillite en 2013, le club de l’Arsenal Kiev avait à cœur de se réinstaller parmi l’élite. Au tableau des arrivés, les prêts de Vladyslav Alexeev (Dynamo Kiev), Denys Balanyuk (Wisla Cracovie) que l’on avait vu s’illustrer avec le Dnipro, Pavlo Orikhovskyi (Chornomorets Odessa) ainsi qu’un entraineur bien connu chez nous, Fabrizio Ravanelli. Des additions plutôt séduisante sur le papier pour un promu.

L’Arsenal entame sa saison avec quatre défaites de suite qui le scotch à la dernière place du classement, place qu’il ne quittera plus. Malgré une victoire fin août face au Karpaty, les hommes de Ravanelli sont corrigé dès la rencontre suivante cinq à zéro face au Zarya. Deux défaites plus tard, Ravanelli quitte ses fonctions d’entraineurs après un énième revers, contre l’Olimpik Donetsk cette fois. Igor Leonov, ancien manager des U19 du Shakhtar prend sa succession. La quasi seule satisfaction semblait venir de l’attaquant Sergiy Gryn auteur de quatre buts en huit apparitions. Mais voilà, son prêt se terminant au 31 décembre, Gryn s’en est retourné au Shakhtar avant d’être transféré au Velje BK au Danemark. Pire défense et pire attaque de la ligue, l’avenir de l’Arsenal est déjà très sombre. La route vers le maintien semble bien compliquée pour un club déjà en proie à des rumeurs de non-paiement de salaires.

Onze type

Rémy Garrel, Philippe Ray & Karim Hameg


Image à la Une © Daniel ROLAND / AFP

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