Comme la saison dernière, il n’a pas été si simple de voir les jeunes kazakhs à l’oeuvre dans la KPL 2017. Fait étonnant, 4 de nos 5 espoirs proviennent de deux équipes reléguées et d’une qui s’en est sortie dans un barrage couperet. Deux d’entre eux ont toutefois attiré l’œil dAstana qui les a recruté en vue de la nouvelle saison. Aucun d’eux ne semble toutefois en mesure de pouvoir lorgner une gloire en dehors des frontières du pays. Mais avec les progrès du football kazakh et d’Astana, il sera intéressant de voir si certains d’entre eux seront capables de franchir un palier intéressant. En tout cas, ils possèdent tous un potentiel plutôt intéressant. De même, vous pouvez retrouver la totalité de nos espoirs Footballski à cette adresse.


Voir aussi : 2017 – Un an de football au Kazakhstan


Retour sur les espoirs kazakhs de l’an passé

Que l’année 2017 fut compliquée pour Didar Zhalmukan. Cantonné à un rôle de remplaçant à Astana, où il a marqué 3 buts, l’ailier est parti en prêt à Tobol à la mi-saison, où il n’a marqué aucun but et a été auteur de pâles prestations. Dommage pour le jeune homme révélé à Aktobe qui va avoir besoin de confiance pour pouvoir redevenir un joueur majeur, comme il l’avait été dans son club formateur. Heureusement, il a retrouvé un peu de couleur en équipe nationale espoirs : c’est lui qui avait marqué le but contre la France. Son ex coéquipier Bobir Davlatov n’a pas été plus heureux en 2017 puisqu’il ne s’est pas imposé en Russie. Il est retourné jouer chez lui, à Tashkent.

Yan Vorogovskiy a connu deux mois éclatants (Mai, Juin), où il a joué tous les matchs de son club, le Kairat. Outre les bons résultats, le jeune kazakh s’était montré solide et rassurant. Malheureusement, une blessure l’a coupé dans son élan. A revoir en 2018 !

Kuanysh Kalmuratov a lui aussi joué le match de la sélection espoirs contre la France. Peu en vue ce jour là, il ne s’est pas non plus fait particulièrement remarquer avec son club où il a connu une saison galère. On en attendait plus. Tout comme pour Anton Kuksin, que l’on a peu vu à Okzhetpes et qui a coulé, comme toute son équipe…

Les espoirs kazakhs de la saison 2017

Voici notre tour d’horizon des espoirs kazakhs de la saison écoulée :

Baktiyar Zaynutdinov (Taraz | 02/04/1998)

Voilà un garçon qui devrait faire parler de lui dans les années à venir. A seulement 19 ans, l’espoir de Taraz (club réputé pour sa formation) a réussi à percer parmi les grands. Nommé meilleur jeune joueur de KPL, il a brillamment réussi ses débuts. Malgré son âge et sa position de milieu de terrain, il a terminé meilleur buteur (7buts) de son équipe reléguée et a aussi délivré 3 passes décisives. Surtout, il a été la seule lumière du jeu de son équipe à de nombreux moments. Porté vers l’offensive en position de milieu ou alors ailier, Zaynutdinov se démarque de par son intelligence de jeu et sa clairvoyance. Il a aussi été convoqué en équipe nationale espoir en fin d’année avec des joueurs plus âgés que lui. Astana, dont la politique est d’acheter toutes les pépites kazakhes pour les associer à de talentueux étrangers, a jeté son dévolu sur le gamin de Taraz. Loin de sa ville natale, le jeune Baktiyar va devoir confirmer dans une équipe où le niveau sera nettement plus élevé : « Je n’ai pas peur de la compétition à Astana, car il n’y a que par ce moyen qu’un joueur peut progresser ». L’aperçu de sa saison 2017 et de son potentiel laissent entrevoir d’intéressantes perspectives pour un football kazakh qui n’a semble t-il pas vu un tel talent depuis Baurzhan Islamkhan…

Yuri Pertsukh (Akzhayik | 13/05/1996)

Le milieu offensif de l’équipe espoirs du Kazakhstan, Yuri Pertsukh, a lui aussi signé un contrat avec Astana. Sa belle saison 2017 avec Akzhayik n’y est pas étrangère. En position de milieu 6 ou 8, il s’est imposé en patron du milieu de son équipe. Essentiel malgré son jeune âge, il a attiré les louanges de son coach en fin de saison, qui a déclaré que sans lui le maintien aurait été difficilement possible.

Yuri a été formé au CSKA Almaty, et a fait ses débuts dans le football professionnel à l’âge de 17 ans. Mais contrairement à son futur coéquipier Zaynutdinov, Pertsukh a déjà baroudé, jouant pour Baiterek Astana et Kyzyl-Zhar avant d’atterrir donc à Akzhayik où il a explosé. Pour les Ouraliens, il a joué 26 matches et a marqué 2 buts et délivré 3 passes. Il a souvent été le meilleur joueur de son équipe, donnant un peu de créativité et de folie dans une équipe très limitée composée de joueurs de devoir. A noter que Yuri a toujours évolué dans les équipes de jeunes au Kazakhstan, U17, U19 et désormais U21. L’étape suivante sera donc de s’imposer à Astana, ce que Didar Zhalmukan, l’un de nos espoirs d’il y a 2 ans n’a pas (encore) su faire. En s’étoffant un peu et en gagnant du coffre, Pertsukh pourrait bien être la belle surprise de la saison 2018 s’il a sa chance.

Maksim Fedin (Okzhetpes | 08/06/1996)

Lui aussi a été très fortement convoité par Astana. Mais l’intéressé ne s’est pas laissé séduire : « J’essaie toujours d’être réaliste et d’évaluer objectivement mes capacités. Dans un club comme Astana, n’importe quel joueur ne peut pas s’imposer. A ce stade de ma carrière, j’ai besoin de jouer autant que possible et d’être utile. A Tobol, j’ai une probabilité de quatre-vingt pour cent de jouer. Il vaut mieux avoir un oiseau dans la main qu’une grue dans le ciel. Je n’ai pas peur de la concurrence, cependant, il faut comprendre que les risques ne sont pas toujours justifiés.

Pour cet espoir kazakh, venant d’Ekibastuz (affreuse ville ayant sa place de choix sur le site du « dark tourism »), le plus étonnant réside dans son expérience en Serbie, bien que courte (il a joué 6 matchs pour le Spartak Subotica en 2015/2016). Notamment quand on connait l’extrême difficulté pour les joueurs kazakhs d’aller à l’étranger. Revenu rapidement au pays après des difficultés peu surprenantes, l’oiseau prend son envol sur le mont Okzhetpes, où une ambitieuse équipe l’a séduit. Rien ne s’est passé comme prévu, certes, mais l’ailier Fedin s’est distingué dans le marasme ambiant et a gagné le droit d’évoluer chez un ambitieux avec encore plus de moyens : Tobol Kostanay qui cherche désespérément l’Europe après plusieurs tentatives infructueuses. Ses courses, ses dribbles et sa percussion pourront aider sa nouvelle équipe dans sa quête, après une saison bien trop limitée dans le secteur offensif. Déjà convoqué en sélection (il n’a pas joué), il pourrait très bien devenir un convoqué régulier s’il s’impose à Tobol.

Alisher Suley (Atyrau | 01/11/1995)

Encore un pur produit de la formation Taraz qui devient petit à petit une valeur sûre du championnat kazakh. Après une année pleine en 2016, il est parti dans la capitale du pétrole pour progresser et atteindre des objectifs plus élevés, sans savoir les problèmes qu’allait rencontrer le club toute l’année 2017 (voir notre article sur la saison 2017 au Kazakhstan). Cela ne l’a toutefois pas perturbé puisqu’il a été l’un des moteurs de son équipe et un des éléments les plus réguliers. Ses 113 matchs de championnat disputés depuis le début du championnat en font un joueur déjà expérimenté. Malheureusement peu décisif (1 passe décisive seulement), il doit peser plus sur le jeu pour prétendre à jouer dans une meilleure écurie. Sa polyvalence en fait toutefois un atout de choix puisqu’il peut jouer en attaque, sur les ailes ou au milieu.

En suivant ses exemples, Nurbol Zhumaskaliev et Samat Smakov, Alisher Suley suivrait le bon chemin. Et pourrait devenir à son tour un des leaders du Kazakhstan dans les années à venir, ce qu’il qualifie comme son « rêve absolu ».

Abzal Taubay (Taraz | 18/02/1995)

A 22ans, Taubay possède déjà une expérience intéressante avec 53 matchs joués en première division. Tous avec Taraz, bien sûr, où il a été formé bien qu’il soit originaire d’un village de la région de Zhambyl où il n’avait de passion que pour le football étant petit. Comme beaucoup de jeunes kazakhs, sa carrière professionnelle a débuté grâce à la défunte loi obligeant une équipe kazakhe à aligner au moins un jeune joueur local à chaque match. C’est ainsi qu’’il a pu commencer à se mesurer aux meilleurs.

En 2017, le milieu gauche a débuté la saison titulaire mais a moins joué en seconde partie de saison en raison de pépins physiques et de statistiques insuffisantes. En effet, Taubay n’est que très peu décisif (3 buts et 1 assist en 59 matchs) mais il possède une patte gauche pourtant pas inintéressante et peut faire des différences. Pas suffisant toutefois puisque Taraz est relégué pour la deuxième saison consécutive. Pour la suite de sa carrière, le jeune joueur va devoir sortir de son confort pour progresser et prouver que son club avait eu raison de le faire débuter à 18 ans (en 2014). Le temps passe…


Damien F

Image à la une : Bakhtiyar Zaynutdinov (sportsffa.kaz)

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