L’hiver ukrainien nous offre sa traditionnelle longue pause d’un peu plus de deux mois, entre la mi-décembre et la mi-février. L’occasion pour Footballski de revenir sur les six premiers mois de compétitions qui nous ont offert un tableau bien différent de celui de la saison passée. Le cru 2017/2018 nous propose en effet un chassé-croisé entre les deux géants que sont le Shakhtar Donetsk et le Dynamo Kiev. L’un restant à porté de tir de l’autre avec seulement trois unités d’écarts entre les deux clubs. Un duel à distance qui nous tient en haleine, aux antipodes de la saison dernière où le Shakhtar affichait, au même stade de la compétition, treize points d’avance sur son dauphin. Retour sur les dix-neuf premières journées d’UPL.

Comment faire mieux en sortant d’une saison marquée par un doublé coupe – championnat ? C’est la question qui se posait pour le Shakhtar Donetsk qui avait renoué avec le succès en championnat après deux ans de domination du Dynamo Kiev. La réponse se trouvait peut-être au niveau des performances en coupes d’Europe, là où le Shakhtar avait déçu la saison dernière en étant éliminé de la Ligue des Champions dès le troisième tour préliminaire avant de quitter la Ligue Europa dès les seizièmes de finale. L’opportunité s’offrait au champion d’Ukraine en titre de réaliser un bon parcours européen grâce à son statut de tête de série au tirage au sort de la Ligue des Champions obtenu grâce à son titre de champion. L’équipe ne changeait que peu à l’intersaison avec néanmoins le départ d’un joueur emblématique en la personne d’Oleksandr Kucher. Le défenseur central international ukrainien avait quitté le club après onze ans de bons et loyaux services et près de 300 matchs disputés sous le maillot du Shakhtar pour rejoindre Kayserispor, en Turquie. La saison débutait sur un nouveau titre pour le Shakhtar, vainqueur de la Super coupe d’Ukraine en battant le 15 juillet dernier le Dynamo Kiev (2-0) à Odessa grâce à un doublé de Facundo Ferreyra. Trois jours plus tard, le Shakhtar démarre parfaitement sa saison en championnat en battant (3-0) le Vorskla Poltava à l’extérieur avant de subir un coup d’arrêt et de s’incliner à Kharkiv (0-1) dans le choc face au Dynamo Kiev. Simple coup d’arrêt, car dans la foulée le Shakhtar enchaîne avec six victoires de suite et reprend la tête du classement, ne voyant sa série s’arrêter que lors de la 9e journée avec un match nul (0-0) sur le terrain du Chornomorets Odessa. Il faudra attendre la 16e journée pour voir le club de Donetsk être défait de nouveau, cette fois « à domicile » face à Oleksandriya (1-2) et la 19e pour voir les hommes de Paulo Fonseca subir une troisième défaite, face au Zarya Lugansk (1-2). Seul énorme point noir : la mise à l’écart volontaire de l’emblématique capitaine Darijo Srna après un contrôle anti-dopage positif fin septembre.

À la trêve, le Shakhtar Donetsk est leader de l’UPL avec trois points d’avance sur un Dynamo Kiev qui compte un match en moins dans l’attente du verdict après son forfait sur le terrain de Mariupol. Il est également toujours en lice en coupe d’Ukraine et en Ligue des Champions. Malgré son statut de tête de série, le champion d’Ukraine avait hérité d’un groupe difficile avec deux des équipes frisson de la saison, à savoir Manchester City et Naples, ainsi que Feyenoord, champion des Pays-Bas. Le Shakhtar Donetsk démarrera de la meilleure des manières possibles en battant Naples (2-1) puis s’inclinera à Manchester (0-2). Il enchaînera ensuite avec deux victoires face à Feyenoord (2-1, 3-1) avant de subir un lourd revers à Naples (0-3). Il fallait alors au club du Donbass battre Manchester City pour se qualifier, ce qu’aucune équipe européenne n’était parvenue à faire auparavant. Mission accomplie (2-1) face à une équipe certes déjà qualifiée et assurée de sa première place. Le Shakhtar Donetsk sera au rendez-vous des les huitièmes de finale et, en dépit de sa deuxième place, a hérité d’un tirage relativement à sa portée avec l’AS Rome, une équipe que le Shakhtar avait battu à ce stade de la compétition en 2010/2011 (3-2, 3-0). En 2018, le Shakhtar semble armé pour poursuivre sur sa bonne série.

Il a conservé ses joueurs majeurs et notamment ses meilleurs buteurs Ferreyra (13 buts) et le néo-international ukrainien Marlos (8 buts). Il est également parvenu à conserver son milieu de terrain international brésilien Fred au moins jusqu’à la fin de la saison (avant un transfert vers Manchester City ?). Le club de Donetsk a également enregistré les renforts de Ruslan Fomin, de retour au club sept ans après son départ et arrivé en provenance de Mariupol, du jeune arrière droit brésilien Dodô qui aura la lourde tâche de remplacer progressivement Darijo Srna, ainsi que le retour de prêt de Mykola Matvienko, étincelant avec Poltava dans cette première moitié de saison. Les objectifs ? Un nouveau doublé coupe – championnat et un bon parcours en Ligue des Champions.

Comment se passe la vie sans Yarmolenko ? Comment ne pas commencer par là ? Par ce départ, le 28 août dernier, le jour où le grand Andriy Yarmolenko a enfin coupé le cordon. Un départ à la fois attendu et redouté depuis bien longtemps par les supporters de Kiev. C’est à Dortmund qu’a choisi de poser ses valises l’ailier ukrainien. Un départ logique au vu de son talent dans un premier temps, puis de la fin de son contrat approchant à grands pas. Le Dynamo n’aura donc pas fait la même erreur que le Dnipro qui avait laissé filer sa star Konoplyanka gratuitement. Sa vedette envolée pour l’Allemagne, le Dynamo Kiev a dû composer avec ses nouvelles cartes. En premier lieu son nouveau coach Aliaksandr Khatskevich. Le Biélorusse en a profité pour alterner le traditionnel 4-3-3 avec un tout nouveau 4-4-2 à deux pointes.  Des essais parfois intéressants parfois infructueux.

La saison avait pourtant commencé sur une note de déception après l’échec en barrages de Ligue des Champions. En août dernier, le Dynamo avait trouvé le moyen de perdre 2-0 à Berne après avoir copieusement dominé la rencontre aller remportée trois à un. La suite fut heureusement plus satisfaisante avec une qualification en barrages de C3 cette fois, face aux Portugais de Maritimo. La phase de groupe de Ligue Europa offre alors de bien belles passes d’armes et quelques scénarios à rebondissements qui font tout de même émerger le Dynamo à la première place du groupe B (Skënderbeu, Partizan Belgrade et Young Boys Berne) avec quatre victoires, un nul et une défaite.

Moins de sueurs froides en ce début de championnat avec sept victoires en huit rencontres, seul un 0-0 face au Vorskla entache légèrement l’entame de saison des Kiéviens. Le club de la capitale doit cependant céder la tête du championnat au Shakhtar à la fin août suite à la rencontre non jouée face au FK Mariupol. Une situation qui a fait couler beaucoup d’encre en Ukraine.

En effet, dès l’entame de championnat, les services de renseignements rendaient une note indiquant la possibilité d’un attentat terroriste lors de la rencontre de la 7e journée. Un problème de taille puisque la ville de Mariupol ne se situe qu’à une trentaine de kilomètres de la zone de conflit dans l’est. À portée de tir de certaines armes. S’en suit alors une crise ouverte entre tous les partis. Les services de sécurité affirmant que les conditions de sécurité seraient parfaitement réunies pour le match, le Dynamo souhaitant délocaliser la rencontre, et pour finir le club de Mariupol ne souhaitant pas se voir retirer l’organisation de son match à domicile. Bien qu’aucune décision n’a été arrêté par la ligue, le Dynamo Kiev ne s’est alors pas fait prier pour décider tout seul en refusant d’envoyer ses joueurs et son staff à Mariupol. Cette situation offre alors des images assez cocasses. Beaucoup croyant à un coup de bluff du Dynamo, les joueurs de Mariupol se présentent comme prévu sur la pelouse tandis que la télévision rappelle aux téléspectateurs le règlement, à savoir le forfait par trois à zéro pour l’équipe ne se présentant pas sur la pelouse trente minutes maximum après l’horaire prévu. Ce ne sera aucunement un coup de bluff, car aucun des joueurs ou membres du staff ne se présente à Mariupol. La décision de reporter la rencontre à une date ultérieure n’a, à l’heure actuelle, toujours pas été officiellement annoncée. Le Dynamo reste donc théoriquement en plein doute concernant sa défaite ou non sur tapis vert à Mariupol. Beaucoup trop de matches nuls décevants condamnent aujourd’hui le Dynamo à suivre le Shakhtar de près sans vraiment pouvoir le dépasser.

Parmi les déceptions l’on notera un 4-4 complètement fou à Lugansk, un 0-0 face au promu Rivne et une défaite face à un Chornomorets Odessa pourtant en grande difficulté cette saison. Quelques revers qui n’effacent cependant pas la victoire à Kharkiv face au Shakhtar grâce à la tête du Congolais Dieumerci Mbokani de retour d’Angleterre.

Côté effectif, le Dynamo enregistre cet hiver le départ de son défenseur vedette Domagoj Vida vers le Besiktas. Départ pallié par les arrivées d’Artem Shabanov (Olimpik Donetsk) et de Carlos Zambrano (Rubin Kazan). Arrivés aussi du Slovène Benjamin Verbic (FC Copenhague) en attaque, du vétéran Ruslan Rotan au milieu et du gardien qu’on ne présente plus, Denys Boyko prêté jusqu’en juin. Moins enclin a dépenser des sommes folles pour des joueurs étrangers, le Dynamo met l’accent sur la formation et cela semble payer pour le club de la capitale qui voit ses jeunes pousses performer en équipe première. L’on pense notamment à Volodymyr Shepelev bien installé au milieu de terrain, Viktor Tsygankov qui prend peu à peu le relais d’Andriy Yarmolenko, mais aussi et surtout à Mykola Shaparenko la nouvelle pépite qui illumine le jeu à son poste de numéro dix. Sans oublier le jeune Nazary Rusyn auteur de deux buts en trois apparitions pour seulement 29 minutes jouées en pro. La course au titre repartira de plus belle dès ce week-end, sans oublier la double confrontation en Europa League face à l’AEK Athènes.

Ce n’est pas une surprise de voir le Vorskla pointer à la troisième place. Le club de Poltava ne cesse de progresser depuis la saison dernière et montre de bien belles choses sur le terrain. Défait en ouverture par le Shakhtar, le Vorskla prend rapidement son envol avec cinq victoires en six matchs durant l’été, tenant tête au Dynamo Kiev en août. Installé très tôt à sa troisième place, Poltava connait pourtant un terrible mois d’octobre avec quatre défaites de suite qui oblige le club a rétrograder à la 6e place avant de finalement reprendre sa place en novembre, terminant cette première partie de saison sur trois victoires d’affilés.

Cette formation du Vorskla s’appuie aujourd’hui sur une colonne vertébrale robuste et pétrie de talents. Le poste de gardien est aujourd’hui disputé par deux excellents éléments. Bogdan Shust, blessé lors de la quatrième journée a cédé sa place à Oleksandr Tkachenko qui n’a mi qu’une poignée de minutes pour impressionner son monde et chiper définitivement la place de titulaire. La reconnaissance arrive-t-elle enfin pour ce gardien de 24 ans, passé par les équipes jeunes du Dynamo et du Shakhtar ? En défense, le latéral gauche Mykola Matvienko, prêté par Donetsk, sort nettement du lot cette saison. Un peu trop peut-être puisque le Shakhtar a décidé cet hiver de mettre fin à son prêt en le rappelant immédiatement. Un coup dur pour Poltava. L’entre jeu solide du Vorskla est complété par une autre révélation cette saison, l’attaquant Yuri Kolomoets. De retour au club après un passage en Hongrie, le buteur de 27 ans se révèle enfin avec sept réalisations et quatre passes décisives sur cette première moitié de championnat. Des performances remarquées par Andriy Shevchenko qui lui offrit sa première sélection en novembre.

La route est encore longue pour le Vorskla qui devra faire sans son génial défenseur gauche Matvienko rappelé à Donetsk et devra surtout se méfier de la meute de furieux qui lui coure après. La lutte risque d’être serrée jusqu’au bout pour décrocher cette troisième place de « meilleur des autres » derrière Kiev et Donetsk.

Le manque de régularité du Zarya Lugansk avait déjà été pointé comme un problème pour le dernier troisième d’Ukraine. Il en a été de même pour cette première partie de saison si ce n’est pire. Le Zarya a dû attendre la cinquième journée pour retrouver le goût de la victoire. Le club d’Extrême-Orient ukrainien a dû attendre la toute fin du mois de septembre pour retrouver le niveau qui est le sien. Une victoire à Bilbao en C3 contre l’Athletic a été suivie d’un nul spectaculaire contre le Dynamo Kiev et de victoires contre le Stal, Mariupol et le Hertha Berlin. Malheureusement, la bonne série a été stoppée en huitièmes de finale de la Coupe contre le Shakhtar Donetsk. Alors qu’il menait 2-0, le Zarya a été rattrapé dans le temps additionnel pour perdre le match en prolongations, ce qui rappelle le scénario de l’an dernier face au Dynamo. Par la suite, Lugansk a perdu le restant de ses matchs en Europe et concédé une quantité astronomique de matchs nuls en championnat bien qu’il soit parvenu à rester invaincu. À la toute dernière journée, une victoire arrachée contre le Shakhtar a mis le Zarya en bonne position pour terminer dans la première moitié de tableau où il pourrait lutter pour récupérer sa troisième place qui n’est qu’à quatre points.

Difficile de savoir à quoi s’attendre pour le restant de la saison venant d’une équipe qui a été capable de tout. Plusieurs changements sont à signaler sur le plan des transferts. Pylyavskyi, Sukhotskyi, Kalitvintsev, Hrechyshkin, Paulinho et Shevchenko (non pas le Ballon d’Or 2004, mais le gardien) sont partis et laissent place à plusieurs étrangers dont un Français qui a signé un contrat de 2+1 ans : David Faupala. Du reste, les Hromov (qui est sur la relance après son échec au Dynamo Kiev), Iury, Opanasenko, Hordiyenko, Svatok, Lunin, Lunyov sans oublier le capitaine Karavayev vont rester les principaux acteurs de cette équipe.

Bien que les rencontres du Zarya ont logiquement été délocalisées à Zaporizhia et que l’affluence est souvent restée faible, elle a au moins fait mieux que le triste zéro du Karpaty Lviv face à Mariupol.

Troisième de D2 l’an passé, le Veres Rivne ne doit sa promotion qu’aux malheurs du Desna Chernigiv qui avait vu l’été dernier la ligue lui refuser sa licence et donc l’accession à la D1 pour des raisons financières. Alors que l’on pensait le Veres condamné à lutter pour le maintien, le petit club de l’ouest ukrainien déjoue totalement les pronostics. Un recrutement mêlant jeunesse et expérience avec les arrivées de Vasyl Kobin (Shakhtar), Valery Fedorchuk (Dynamo), Mykhaylo Sergiychuk (Olimpik), Oleksandr Bandura (Stal) et Volodymyr Adamyuk (Dnipro) permet aujourd’hui à Rivne de jouer les épouvantails tout en s’offrant le scalp du Vorskla en plus d’une retentissante victoire à Lviv (6-1). Difficile à bouger, le Veres n’a connu la défaite qu’à quatre reprises cette saison dont trois fois face au Shakhtar. Une qualification dans le groupe Europe (les six premiers) serait une belle surprise pour le promu qui semble déterminé à jouer les troubles fêtes dans ce milieu de tableau.

L’Olimpik pointe à la septième place avec un parcours en dents de scie en championnat. Des débuts satisfaisant malgré une élimination en tour préliminaire de Ligue Europa contre le PAOK Salonique, suivi d’un creux en UPL en août et en septembre. Redescendu à la 7e place, l’Olimpik se redonne pourtant de l’air lors d’un mois d’octobre plutôt prolifique. Trois victoires de rang qui propulsent le club à une belle troisième place. Alors qu’on pensait tous les astres alignés pour l’Olimpik, une seconde mauvaise passe (trois défaites en quatre matchs) vient à nouveau plomber l’équipe qui redescend finalement au sixième rang.

Comme ces dernières années, l’Olimpik Donetsk surprend par la qualité de jeu proposée. L’ex-joueur désormais entraîneur, Roman Sanzhar, devra pourtant se creuser la tête pour trouver des solutions dans cette seconde partie de saison. Régulariser les résultats sera impératif pour Donetsk qui doit absolument s’assurer une place dans le top 6 et valider sa participation aux playoffs dans le groupe européen. Tout autre résultat serait une véritable contre-performance. L’avenir semble pourtant loin d’être radieux, puisque le club s’est littéralement vu désosser lors de ce mercato d’hiver, laissant filer certains de ses meilleurs éléments.

Tout d’abord, exit la charnière centrale avec les départs d’Anton Kravchenko à Karabükspor et d’Artem Shabanov au Dynamo Kiev. Gros coup dur pour le club qui perd en un seul mercato son assise défensive. Andriy Bogdanov, excellent cette saison, fait lui aussi ses bagages, direction la Pologne et l’Arka Gdynia. Après la défense et le milieu vient l’attaque qui perd l’ailier marocain Moha, parti au Slovan Bratislava. La tâche s’annonce ardue pour le second club de Donetsk qui devra faire avec son effectif amputé de ses meilleurs talents. Rien n’est impossible pour l’Olimpik habitué à surprendre.

Le champion de D2 en titre réalise un début de saison étonnant avec une montée en puissance durant l’été qui propulse le club jusqu’à la troisième marche, infligeant au passage deux belles corrections trois à zéro au Chornomorets et au Karpaty. On se demande alors s’il faudra compter sur Mariupol en coupe d’Europe l’an prochain ? Deux mois sans victoire en automne ramènent malheureusement le promu sur terre qui navigue finalement à la lisière du groupe Europe. Une baisse de forme sanctionnée par une défaite crève-cœur trois à deux dans les dernières minutes face à l’Olimpik, concurrent direct, ainsi que deux fois cinq buts encaissés face à Lugansk et à Kiev. Tout reste à faire donc pour le coach Oleksandr Babych arrivé fin septembre et qui devra composer avec son match en retard face au Dynamo, à moins que la ligue ne décide d’attribuer à Mariupol une victoire sur tapis verts qui permettrait au club de repasser devant l’Olimpik Donetsk.

À noter tout de même que Mariupol est toujours dans la course en Coupe d’Ukraine après avoir sorti en quarts de finale le Vorskla Poltava.

Après sa belle saison 2016/2017, Oleksandriya pouvait rêver un peu plus grand. L’élimination de l’Astra Giurgiu en tour préliminaire de la Ligue Europa confirme l’enthousiasme présent sur le terrain et dans les tribunes. La joie est malheureusement de courte durée pour ce petit club qui rêve d’offrir à ses supporters une participation en Coupe d’Europe. Oleksandriya tombe au tour suivant face aux Biélorusses du BATE Borisov, un adversaire pourtant à leur portée. Un coup de massue qui plombe nettement le début de saison du club qui entame son championnat avec huit matchs sans victoires. Englués en fond de classement, les joueurs de Volodymyr Sharan lancent enfin leur saison avec un succès face au Stal à la mi-septembre. Vient ensuite en novembre une victoire retentissante à Kharkiv face au leader, le Shakhtar Donetsk puis un trois à zéro infligé au Karpaty Lviv. Quelques précieux points qui permettent au club de sortir la tête de l’eau à la huitième position. Malgré deux belles victoires, Oleksandriya n’a pas retrouvé son étoile et semble condamné à lutter pour le maintien. Six points séparent le club de l’Olimpik Donetsk, dernier qualifié du groupe Europe. L’attaquant Vitaly Ponomar, très bon l’an passé, peine à retrouver son niveau. Satisfaction tout de même avec la très bonne première partie de saison du vétéran Sergiy Starenkiy, auteur de sept réalisations.

Le Zirka peine toujours à franchir ce palier qui lui permettrait de basculer dans le groupe des six premiers. Les résultats semblent trop irréguliers pour pouvoir prétendre à autre chose qu’à la course au maintien. Kropyvnytsky enregistre bien trop de défaites dans cette première moitié de saison. Neuf sur dix-neuf journées pour être précis. Ses seules victimes sont le Stal par deux fois (0-1 et 1-0) ainsi que le Zarya (2-1) et le Vorskla (1-0). Des victoires étriquées, mais importantes face à des adversaires de qualité. Trois points séparent le Zirka du premier relégable quand sept l’en sépare du dernier qualifié du groupe Europe. Le recrutement assez exotique de Kropyvnytsky ne paie pour l’instant pas. Le club avait fait le pari de la jeunesse cet été avec notamment les arrivées des Français Arnaud Guedj, Hicham El-Hamdaoui et Cécé Franck Pépé. Les nouvelles recrues n’ont toujours pas trouvé leur place au sein de cette formation qui se cherche encore.

On ne sait toujours pas sur quel pied danser avec ce Chornomorets. Le début de saison catastrophique du club préfigure-t-il d’une saison bien morose pour Odessa ? Six défaites sur les sept premiers matchs matchs englue le Chornomorets à la dernière place du championnat avec en prime deux beaux revers face au promu Mariupol (3-0) et au Zarya Lugansk (5-0). Bonnet d’âne de la classe, le Chornomorets réagi finalement à l’automne avec trois points pris face au Zirka, mais surtout avec sa victoire surprise à domicile face au Dynamo Kiev. Malgré quelques bons points glanés par-ci par-là, Odessa reste à la limite de la zone rouge. Parmi les satisfactions, on ne manquera pas de citer l’attaquant Oleksiy Khoblenko qui a littéralement surnagé dans cette équipe avec huit réalisations sur cette première partie de saison. Alpagué par le club polonais du Lech Poznan cet hiver, Khoblenko restera cependant prêté au Chernomorets jusqu’à la fin de saison. En revanche, le meilleur passeur du club, Denys Vasin a bel et bien rejoint un autre club cet hiver, en la personne du Vorskla Poltava. Seconde partie de saison périlleuse donc pour le Chornomorets qui est plus que jamais sous pression avec seulement deux petits points d’avance sur le Karpaty, premier relégable.

Cette saison devait être celle de la renaissance du Karpaty, vraisemblablement le retour parmi les ténors n’est toujours pas pour cette année. Seize arrivées ont gonflé les rangs du club au mercato estival. Un recrutement pourtant intelligent avec notamment les arrivées de Sergiy Myakushko, Artem Fedetsky après son passage en Allemagne, Sebastian Ribas passé par Strasbourg, Dijon et Monaco, Francisco Di Franco arrivée de Boca Junior, les retours d’Oleksandr Gladkiy et de Maryan Shved ainsi que de l’Argentin Fernando Tissone. Un recrutement alléchant sur le papier, mais qui ne permet toujours pas à cette équipe d’exprimer son plein potentiel. Seulement deux victoires sont a dénombrer dans cette première partie de saison. Un bilan inquiétant ponctué de deux belles claques que les supporters n’ont pas oublié. Un cinq à zéro reçu à Kiev après une performance défensive en dessous de tout, mais surtout un cinglant six à un reçu à domicile face au Veres Rivne, nouveau parmi l’élite. Une correction devant son public qui coûte alors son poste à l’entraîneur espagnol Sergio Navarro, remplacé par Serhiy Zaytsev, lui-même remplacé par Oleg Boychyshyn. Une semaine après le changement d’entraîneur, le cauchemar continue pour les fans du Karpaty avec une piteuse élimination en coupe, sorti par le club de D3 du Prykarpattia Ivano-Frankivsk.

Malgré un recrutement à consonance latine, le Karpaty reste englué dans ses difficultés. Les paris ne paient pas et l’avenir reste bien sombre pour le club de l’ouest ukrainien. Le top 3 annoncé en début de saison par le président du club, galvanisé par son recrutement pimpant, n’est déjà plus qu’un lointain souvenir. Lviv devra réagir dans cette seconde partie de saison, sous peine de rejoindre la D2 en mai prochain. Rappelons que la saison passée, le Karpaty n’avait dû son maintien en Premier Liga qu’aux pénalités infligées par la FIFA et la ligue au Dnipro. Le précipice est tout proche.

Considérablement appauvri au mercato estival, le Stal a perdu de son charme et doit maintenant se contenter de survivre. Sans moyens financiers, les départs n’on pas été palliés, la moitié de l’équipe est aujourd’hui composée de joueur qui évoluait il y a six mois encore avec la réserve ou les U21. Avec ses 22 ans de moyenne d’âge, le petit club qui n’avait échoué qu’à un point du Vorskla pour le titre honorifique de la coupe Prestige récompensant le vainqueur du second groupe dit « groupe relégation », souffre terriblement cette saison et n’est probablement pas au bout de ses peines.

Kamianske commence pourtant la saison avec deux victoires en deux rencontres, sur des scores étriqués, deux fois un à zéro. Six points sur six, un trompe-l’œil d’envergure puisque la seconde victoire, face à Odessa le 22 juillet, est déjà la dernière pour le club qui enchaîne ensuite sept défaites de suite pour passer l’hiver avec le peu reluisant bilan de onze défaites six nuls et seulement deux victoires, celles acquises durant l’été. Le changement d’entraineur intervenu fin septembre n’aura strictement rien changé. La seconde partie de saison sera surement des plus rudes pour le Stal qui semble bien accroché à cette dernière place. À noter tout de même l’arrivée en janvier de l’attaquant brésilien Thiago Rômulo.

La coupe d’Ukraine n’aura rien apporté de meilleur au Stal avec une défaite en 32es de finale face au FK Lviv, pensionnaire de la troisième division.

Le classement :

Le XI type :

Rémy Garrel, Philippe Ray et Karim Hameg


Image à la une : © FC Shakhtar Donetsk

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