A quelques semaines de la reprise de la saison régulière en Bulgarie, revenons sur les 6 mois de compétition passés. La grande majorité de la saison régulière est déjà écoulée (il reste six matchs) et le championnat a déjà dégagé les clubs de tête, leurs poursuivants et le groupe relégation ! Pour rappel, au terme de la phase régulière, le championnat est divisé en deux groupes, le groupe championnat et le groupe relégation.
Le groupe Championnat
Ludogorets – 48 points
CSKA Sofia – 47 points
On prend (presque) les mêmes et on recommence… La saison passée, le Levski était dans le rôle du chasseur et le CSKA en embuscade à la troisième place. Cette saison, le CSKA a pris le relais dans la course au titre !
Détrôner Ludogorets de son piédestal est l’objectif majeur du CSKA – qui n’a plus remporté le Championnat depuis dix ans et son dernier titre en 2008. Pour cela, les hommes de Stamen Beltchev ont fait en sorte de perdre le moins de points possible et de rester au contact de Ludogorets le plus longtemps possible, le CSKA n’ayant connu la défaite qu’ à une seule reprise à domicile face à… Ludogorets, lors de la deuxième journée de Parva Liga (1-0). Mais les « militaires » se sont repris au match retour en allant gagner, à Razgrad, deux buts à un, en jouant à dix la dernière demi-heure de jeu : tandis que la majorité des matchs nuls (5 au total) concerne des confrontations avec le top 5 du Championnat. Un parcours de champion qui permet au championnat bulgare de garder tout son suspens !
Côté jeu, le CSKA dispose d’une attaque de feu, la meilleure du Championnat avec 47 buts, grâce à la personne de Fernando Karanga, meilleur buteur du championnat avec 17 buts en 18 matchs joués ! Le Brésilien, arrivé en février 2017 de Boa EC, club de Série B brésilienne, est ainsi la bonne pioche du mercato. Son très bon jeu de tête et son placement judicieux faisant de lui un finisseur idéal.
Dans un 4-2-3-1 avec une colonne vertébrale Bodurov-Malinov-Rodrigues-Karanga qui a joué la majorité des matchs, le CSKA s’est montré solide derrière, rapide vers l’avant, fort dans le jeu aérien et bon dans la finition. En gros, tout ce qu’il faut pour remporter un maximum de matchs.
Pour Ludogorets, le titre est une routine depuis le premier sacre en 2012, ses concurrents ne trouvant la faille pour détrôner les vert et blanc en championnat. Des adversaires qui se reportent alors sur les Coupes, notamment contre le Botev Plovdiv qui a de nouveau flanché en Supercoupe de Bulgarie (1-2).
L’entraîneur Dermendzhiev a sauté d’entrée de jeu après la non-qualification en Ligue des Champions contre le club israélien H. Beer-Sheva – le club bulgare s’est tout de même qualifié pour l’Europa League suite à cela. L’arrivée de Dimitar Dimitrov sur le banc a peu changé la donne en championnat, Ludogorets enchaînant les victoires. Même en Europa League, l’équipe fait le travail, battant même Braga, au Portugal, deux buts à un.
Jusqu’en novembre, tout s’est bien passé pour le club jusqu’à la défaite susmentionnée contre le CSKA Sofia. A partir de là, Ludogorets devient inconstant, en championnat (défaite 2-1 contre Vereya) et surtout en Europa League où les vert et blanc ont bien failli passer à la trappe avec une défaite contre Basaksehir (1-2) et un nul contre Hoffenheim (1-1), qui permet cependant de se qualifier et de voir l’Europe au Printemps. En Coupe, Ludogorets a de nouveau flanché dans les prolongations face au CSKA (2-1).
Dimitrov s’appuie toujours sur les Brésiliens du club, à savoir Marcelinho, pierre angulaire de l’équipe depuis des lustres, Wanderson sur le côté gauche, Natanael et Cincinho. En pointe, Dimitrov donne du temps de jeu à ses attaquants, Vura, souvent titulaire, et Claudio Keseru faisant office d’attaquant joker – le Roumain ne se faisant pas prier ce en étant, avec dix buts, le meilleur buteur du club. Le roulement est aussi perçu au poste de gardien entre l’Argentin Broun et le Brésilien Renan – un poste, deux Sud-Américains pour des prestations convaincantes.
Sans la Coupe, Ludogorets pourra se focaliser sur les deux autres compétitions, notamment le championnat qui sera, cette saison, plus serré que jamais avec un CSKA motivé et dangereux.
Levski Sofia – 39 points
Beroe – 34 points
Botev Plovdiv – 32 points
Vereya – 31 points
Le Levski n’a pourtant pas à rougir face au parcours quasi sans faute des deux leaders. Avec seulement trois défaites dans la saison, le Levski n’a pas su faire la différence dans certains matchs comme face au Lokomotiv Plovdiv (0-0), Beroe (0-0) ou contre Bistritsa (0-0), et face aux leaders, le Levski n’a pas pu remporter les trois points. Le club de Sofia peut également s’en vouloir d’avoir manqué sa qualification en Europa League en perdant contre l’Hajduk Split.
Du côté de l’effectif, on peut noter la présence récurrente de Gabriel Obertan avec un petit but à la clé, l’entraîneur Rossi Delio a également fait confiance au Congolais Mapuku (6 buts) et au Roumain Sergiu (5 buts), mais le défenseur David Jablonský semble finalement le joueur sortant du lot cette saison, tant en défense qu’en attaque avec sept buts. Pas étonnant que le club soit en tête des meilleures défenses du pays.
Après une saison terminée à la 9e place, Beroe réalise une belle saison 2017/18 grâce à leur solidité défensive, ne craquant que contre le CSKA deux fois, Ludogorets et le Lokomotiv Plovdiv. Une équipe difficile à jouer qui a pu compter sur le défenseur portugais Eugenio Pedro, arrivé à Stara Zagora l’été dernier en provenance de Vereya, marquant à lui seul le tiers des buts de son équipe (8 buts). Sous la houlette du vétéran Martin Kamburov (37 ans), auteur de sept buts, Beroe s’est placé dans la bonne partie de tableau et peut aller loin.
Pour le Botev Plovdiv, le parcours est plus compliqué. Auteur d’un début de saison mitigé malgré cette victoire en Supercoupe contre Ludogorets (1-2), le Botev a dû attendre mi-septembre pour démarrer sa saison et enchaîner les victoires, à tel point que le Botev est invaincu depuis quatorze rencontres. Mais c’est surtout le manque de clean sheet qui saute aux yeux avec huit matchs nuls sur la saison. Le Botev marque souvent tôt dans la partie, mais n’arrive pas à conserver l’avantage. Quoi qu’il en soit, il faudra compter sur eux lors des phases finales ainsi qu’en Coupe. Le club pouvait compter sur le Brésilien Viana qui enquillait les buts (9 buts), mais qui est parti lors de ce mercato rejoindre le club Al Dhafra. Une vraie perte pour les hommes de Nikolay Kirov remplacé en interne par Steven Petkov pouvant peut-être prendre la relève avec plus de temps de jeu – lui qui en est à cinq buts en onze matchs.
Le dernier de ce groupe championnat est le Vereya qui monte en puissance saison après saison. Passé pas loin de la relégation la saison dernière, le Vereya peut compter sur des joueurs d’expérience comme Georgi Andonov, Valeri Domovchiyski, tous les deux auteurs de cinq buts, et de Miroslav Enchev en défense. Au milieu, Elias continue d’être le milieu régulateur de l’équipe à 36 ans.
Groupe relégation
Cherno More – 25 points
Slavia Sofia – 24 points
Lokomotiv Plovdiv – 23 points
Septemvri Sofia – 23 points
Pirin – 19 points
Etar – 18 points
Dunav Ruse – 15 points
Bistritsa – 5 points
Le Cherno More a connu un début de championnat idyllique avec quatorze points engrangés lors des six premiers matchs, soit la moitié de son total actuel ! Par la suite, le club de Varna a connu une lente descente dans le milieu de tableau avec trois victoires lors des 14 matchs suivants… C’est en attaque que le Cherno More a pêché. A six points du Vereya, le Cherno More doit plutôt regarder derrière lui avec le Slavia Sofia, en embuscade, à un point.
Ce dernier a manqué de constance tout au long de la saison malgré un Ivan Minchev intéressant en milieu de terrain et même buteur avec cinq réalisations. La défense laisse à désirer et montre clairement les lacunes de ce Slavia version 2017/18.
Même constat pour le Lokomotiv Plovdiv et le Septemvri Sofia qui ont réussi des coups d’éclat durant la saison (victoire du Lokomotiv contre Beroe 2-1, nul conte Ludogorets, victoire de Septemvri Sofia contre Vereya 1-0) ; les deux clubs vont devoir cravacher pour conserver leur place en Parva Liga.
Le Pirin Blagoevgrad a du mal cette saison à enchaîner une deuxième saison convaincante. Ayant fini 9e la saison dernière, ils ont finalement atteint la phase finale d’Europa League remportée par le Levski. Mais cette saison est plus compliquée et Pirin va devoir se préparer une nouvelle fois à faire un gros coup dans le groupe relégation.
Etar et Dunav Ruse vont devoir eux aussi s’accrocher au contraire de Bistritsa, bon dernier, qui n’a remporté aucun match de la saison et se cantonne en bas du classement avec seulement cinq points au compteur (moins bonne attaque et pire défense). Un long calvaire…
Vincent Tanguy
Image à la une : © Daniel ROLAND / AFP
Bonjour,
Vous avez un match à me recommander à voir à Sofia avant la fin de saison (j ai du mal avec l’alphabet local) ça serait cool si vous avez ça!
Bonne continuation!
Bonjour Julien,
Il y a un CSKA vs. Levski programmé le dimanche 18 mars à 13h.
Après il y aura les play off avec encore des CSKA vs. Levski et des matchs contre Ludogorets à aller voir.
Bons matchs!