Saison 2016/2017 : 5 espoirs du championnat grec

Vous êtes un joueur assidu de Football Manager ? Un recruteur en quête de la future perle pour votre club ? Ou, tout simplement, un passionné de football ? Les trois à la fois ? Tant mieux. Les traditionnels espoirs de la Superleague grecque sont de retour, pour la cuvée 2016-2017. S’ils ne sont pas tous destinés à être titulaires cette année, ni à avoir beaucoup de temps jeu, ils n’en demeurent pas moins de vraies promesses pour l’avenir du pays.


Retrouvez la totalité de nos espoirs de cette nouvelle saison et des précédentes éditions


Mais d’abord, petit retour sur les heureux élus de l’année dernière. Qui n’ont malheureusement pas tous confirmé les attentes placées en eux, et qui ont souvent été obligés de partir en prêt pour glaner des minutes ailleurs.

RETOUR SUR LES ESPOIRS DE L’AN PASSÉ

Dimitrios Goutas (Olympiakos, prêté à Courtrai | 04.04.1994)

À l’aube de la saison 2015-2016, Dimitrios Goutas était encore un joueur du Skoda Xanthi, là où il a fait ses classes et disputé 108 matchs au total. Au mois de juillet, précédé d’une très belle réputation en raison de ses performances avec l’équipe thracéenne, il rejoint le prestigieux club de l’Olympiakos, pour un transfert estimé à 800.000 euros. Un pari risqué, quand on connaît la faible propension qu’a le champion en titre à accorder de vraies opportunités aux talents locaux. Et la triste tendance s’est confirmée : l’an passé, dans un effectif certes pléthorique, mais où la défense centrale n’a jamais vraiment donné satisfaction, Goutas n’a pas eu la moindre minute à se mettre sous la dent. Frustrant, et surtout difficile à comprendre, tant le défenseur central de 22 ans ne semblait pas en-dessous de la paire Da Costa-Botia. Début janvier, il est retourné dans son club formateur (en prêt), histoire de glaner du temps de jeu, avant d’être à nouveau prêté, cette fois en Belgique, à Courtrai. Sauf retournement de situation, son avenir à moyen terme s’inscrit loin de l’Olympiakos. Mais le foot réserve bien des surprises…

Nikolaos Vergos (Olympiakos, prêté à Real Madrid Castilla | 13.01.1996)

Lancé dans le grand bain par Michel, un soir de 8es de finale de Ligue des Champions face à Manchester, Vergos a, depuis, dû se contenter de miettes. Comme beaucoup de joueurs à l’Olympiakos, l’attaquant grec a fait l’objet d’un prêt, vers le club espagnol d’Elche, évoluant en deuxième division. Malgré assez peu de temps de jeu (13 apparitions au total), il aura pu montrer des qualités de buteur évidentes. Les mêmes aperçues lors de l’édition 2014-2015 de la Youth League, où il avait marqué à cinq reprises en six matchs. Cet été, il était évident que son avenir proche ne se situerait pas dans l’équipe du Pirée. Et, contre toute attente, c’est au prestigieux Real Madrid que Vergos a atterri. Pas en équipe première, mais en réserve, dans la fameuse Castilla, qui évolue elle aussi en deuxième division. Prêté avec option d’achat, sur recommandation, paraît-il, de Michel, il aura sans doute l’occasion de se montrer, et de gratter quelques entraînements avec le groupe de Zinedine Zidane, qui a l’habitude de promouvoir les jeunes talents sous ses ordres.

© MICHAL CIZEK/AFP/Getty Images
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Taxiarchis Fountas (Panionios | 04.09.1995)

C’est le seul des espoirs de l’an dernier à avoir, un jour, porté le maillot de la sélection A (3 sélections). Parti tenter sa chance en Autriche, à Salzburg, Fountas était revenu en Superleague l’an dernier, en prêt, sous la tunique bleue et jaune de l’Asteras. Il y aura livré une saison correcte, entachée de quelques blessures. Pas de quoi vraiment crever l’écran, mais l’ancien joueur de l’AEK a pu goûter à l’Europa League, en participant à 4 rencontres. Cette année, il a définitivement validé son retour en Grèce, en s’engageant définitivement avec le club de Panionios, où il retrouvera l’ancien parisien David Ngog. Un choix judicieux, quand on connaît la place qu’accorde ce petit club aux joueurs grecs, responsables, en grande partie, de la formidable saison de l’an dernier qui a vu le club participer aux playoffs. À 21 ans, l’avenir est encore devant lui, et cette saison à venir devrait lui permettre de se montrer sur son aile droite.

© ALEXANDER NEMENOV/AFP/Getty Images
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Christos Donis (Panathinaikos, prêté au PAS Giannina | 09.10.1994)

Difficile de s’imposer au Pana, même quand on est le fils de Georgios Donis. Pourtant Christos, frère du Niçois Anastasios, a du talent, c’est évident. Prêté en Suisse (Lugano) en février, il n’a pas vraiment eu l’occasion de se montrer. Rebelote cet été, avec un prêt (avec OA) en Grèce cette fois, au PAS Giannina plus précisément, là où Christopher Maboulou a débarqué. De quoi disputer deux tours préliminaires d’Europa League (4 apparitions), et d’espérer s’aguerrir en Superleague cette saison, dans une équipe qui pourrait bien se mêler à la lutte pour les playoffs, après la 6e place de l’an dernier. À 21 ans, le temps est venu de réaliser une saison complète et de s’étoffer, et Christos Donis semble avoir trouvé un club qui sied à merveille à ses ambitions personnelles.

© ALEXANDER NEMENOV/AFP/Getty Images
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Diamantis Chouchoumis (Panathinaikos | 17.07.1994)

Latéral gauche de formation, le jeune Diamantis sort d’une saison où il aura peu foulé les pelouses de Superleague (4 petites apparitions seulement). Si le club semble compter sur lui, étant donné qu’il est sous contrat jusqu’en 2018, Chouchoumis pourrait être l’un des perdants de l’arrivée de Stramaccioni à la tête de l’équipe en janvier dernier. En effet, le technicien italien est un adepte de la défense à trois, et Chouchoumis ne colle pas vraiment au profil d’un latéral évoluant dans un 3-5-2, ou un 3-4-3, où des joueurs comme Hult ou Wakaso lui sont préféré. À 22 ans, il se dirige donc vers une saison sans vraiment de perspectives, mis à part celle d’attendre le mois de janvier pour aller tenter sa chance ailleurs. Du gâchis, là encore.

LES CINQ ESPOIRS FOOTBALLSKI DE 2016

Panagiotis Retsos (Olympiakos | 9.08.1998)

Tout le pays ne parle que de lui, ou presque. Les observateurs les plus avisés ont sans doute découvert ce tout jeune joueur à la fin du mois d’août dernier, lorsqu’il était lancé, à la surprise générale, par Paulo Bento lors du match retour du dernier tour préliminaire d’Europa League face à Arouca. 120 minutes durant, Retsos a été plus qu’à la hauteur dans le couloir droit de la défense, étant même l’une des rares satisfactions de la soirée, et terminant en larmes suite à la qualification de son équipe, une fois la pression retombée. Défenseur central de formation, celui qui est encore international U19 est l’un des plus gros talents du pays, pour ne pas dire le plus gros. Dans les petits papiers de Paulo Bento, qui y voit une solution crédible pour l’axe central de l’Olympiakos, il devrait logiquement avoir quelques opportunités de se montrer cette année. Surtout, il cristallise beaucoup d’espoirs chez les supporters du club, qui désespèrent de voir un jour les jeunes grecs véritablement avoir leur chance. Et si le prochain grand talent grec était là ?

© Genya Savilov/EuroFootball/Getty Images
© Genya Savilov/EuroFootball/Getty Images
L’avis de… Arthur Masuaku, ancien joueur de l’Olympiakos :

« C’est un très bon joueur qui, pour moi, peut représenter l’avenir de l’Olympiakos. Un joueur discret en dehors du terrain, qui ne parle pas trop, mais sur le terrain c’est quelqu’un qui s’affirme. Je trouve qu’il anticipe bien et qu’il lit bien le jeu. Il est intelligent, il a un assez bon jeu de tête et un bon jeu long. Après je dirais que son défaut réside dans son pied faible, et il est un peu lent aussi ».

Dimitrios Limnios (Atromitos | 27.05.1998)

Natif de Volos, Dimitrios Limnios est un pur produit de la formation de l’Atromitos, club athénien bien établi dans l’élite du football grec. D’un gabarit plutôt moyen (1,78m), cet attaquant de pointe, droitier, s’est progressivement révélé comme l’un des plus gros espoirs du football grec. « Il a de bonnes qualités : vitesse, puissance, dribble », glisse Nicolas Diguiny, son coéquipier. L’an passé, il a grappillé des minutes ici et là, bouclant l’exercice avec 14 apparition au total. Seul hic : Limnios n’a pas encore trouvé le chemin des filets chez les pros (en club), ce qui peut être problématique pour un attaquant de pointe. Mais à 18 ans, rien ne presse, d’autant qu’il vient de découvrir la sélection U19 (en marquant face à l’Écosse, début septembre). Sa progression doit se faire progressivement, sans brûler d’étapes. Dans une équipe qui devrait, si tout va bien, se mêler à la lutte pour la 5e place, Limnios pourrait avoir un rôle de joker de luxe important, tout en bénéficiant de temps de jeu en Coupe. L’idéal pour prendre du coffre, lui qui semble encore un peu frêle dans les duels, notamment dos au but.

L’avis de… Anthony Le Tallec, joueur de l’Atromitos :

« C’est un joueur qui a beaucoup de qualités. Je le vois plutôt comme un milieu offensif, pouvant évoluer sur le côté, avec une bonne qualité de percussion. C’est également quelqu’un qui est très rapide. Techniquement, c’est bon aussi. Au niveau de la progression, il doit encore travailler sur le mental, et muscler son jeu. Il doit aussi améliorer son pied gauche, car il n’essaie pas assez de centrer avec, et ça coupe certaines actions. Mais il est jeune, il a encore une grosse marge devant lui. « 

Georgios Manthatis (Olympiakos | 11.05.1997)

Sa trajectoire sera forcément liée à celle de son coéquipier Retsos. Parce que lui aussi a fait ses grands débuts dans le monde pro lors de ce match retour face à Arouca, remplaçant Felipe Pardo à la 99′ minute. La suite ? 21 minutes convaincantes, où il aura été un véritable poison pour la défense portugaise. Lui aussi finira en larmes à l’issue du match, conscient de la pression qui animait cette rencontre. Joueur cadre de l’équipe de Youth League l’an dernier, et de la sélection U19, celui qui porte le n°52 évolue principalement sur le couloir droit de l’attaque, dans le 4-3-3 mis en place par Paulo Bento. Malgré le recrutement tardif assez conséquent (Marin, Elyounoussi), Manthatis devrait fouler les pelouses cette année, entre le championnat, la Coupe et la Ligue Europa. Surtout que Seba, le titulaire jusque là, n’a pas totalement convaincu. Et Paulo Bento semble apprécier le profil du jeune grec, qui pourrait bien, avec Fortounis avec ses côtés, donner une touche grecque à l’animation offensive d’O Thrylos.

L’avis de… Arthur Masuaku, ancien joueur de l’Olympiakos :

« Manthatis, c’est aussi un très bon joueur pour moi. Il est vif, très rapide et il prend bien la profondeur. Il est aussi bon en 1 contre 1. Je dirais que sa faiblesse est que, des fois, il veut en rajouter. Mais il va mûrir dans son jeu, c’est sûr. Il a un gros potentiel. Il est assez similaire à Retsos dans le caractère, c’est quelqu’un de plutôt réservé. »

Giannis Mystakidis (PAOK | 7.12.1994)

Plus âgé (21 ans), le natif de Thessalonique, passé par Hoffenheim et Fribourg, est celui qui, dans cette liste, devrait avoir le plus de temps de jeu avec son équipe, et celui qui affiche le plus de certitudes dans son CV. L’an passé, il a alterné à plusieurs postes : tantôt attaquant de pointe, tantôt ailier droit, et parfois attaquant de soutien. Une polyvalence qui explique aussi sa belle saison 2015-2016, terminée avec 31 matchs toutes compétitions confondues, pour cinq buts et six passes décisives. De quoi en faire une valeur sûre, dans un effectif qui risque de pas mal tourner cette année, avec les différents tableaux à jouer. Surtout, Vladimir Ivic, le coach du PAOK, dirigeait les U20 du club avant de prendre l’équipe première, et connaît donc un peu les jeunes talents qui composent son effectif. Mystakidis, lui, doit confirmer ses belles promesses et être régulier, pour se placer comme un candidat crédible à la sélection A, en pleine reconstruction. Le potentiel pour y arriver est là, en tout cas.

© Christof Koepsel/Bongarts/Getty Images
© Christof Koepsel/Bongarts/Getty Images
L’avis de … Sotiris Milios, journaliste à SDNA.

« Il a appris le football en Allemagne, donc son corps est… différent. Il est grand, rapide, et avec toutes les caractéristiques d’un footballeur moderne. Polyvalent, comme vous dites en français. Il a déjà joué comme attaquant de soutien, attaquant de pointe, n°10, et ailier. Il utilise les deux pieds, et il a un QI football très élevé. Sa spécialité : sortir du banc pour changer le système tactique. C’est mon jeune joueur grec favori (mis à part Siopis, de Panionios), et il a un très gros potentiel. »

Marios Siabanis (PAOK | 28.09.1999)

C’est la (petite) surprise de la liste. Né en 1999, le jeune Marios est âgé de 16 ans à peine. Difficile, donc, de véritablement voir ce grand gardien (1,87m, déjà) à l’œuvre avec son club du PAOK, lui qui n’est que le quatrième dans la hiérarchie, avec son n°99 dans le dos. Et pourtant, celui qui a quitté le petit club de l’AO Pavlos Melas en juillet 2013 impressionne. Doté d’un grand gabarit, critère indispensable pour les gardiens modernes, il se montre très à son aise dans les sélections de jeunes de la Grèce. Les observateurs se rappellent peut-être de sa performance face à la France U17, en mars dernier (défaite 1-0). Avec 16 sélections dans cette catégorie, il est devenu l’un des cadres, et a même fêté sa première avec les U19 le 3 septembre dernier, contre l’Écosse. Une étape de plus, pour celui qui est promis à un bel avenir, à un poste où le vivier n’est pas si dense au pays. Il faudra toutefois partir s’aguerrir en prêt pour continuer à progresser.

L’avis de … Sotiris Milios, journaliste à SDNA.

« Il est né en 1999 ! Pour moi, il a ce qu’il faut pour devenir le Donnaruma du PAOK. Il est bien construit physiquement (1,87 m et il va continuer à grandir), une bonne anticipation, du leadership, et l’envie de devenir meilleur. Depuis qu’il a 15 ans, il s’est entraîné à plusieurs reprises avec le groupe pro, et il est sans contestation le meilleur jeune du pays à ce poste. Il est le 4e gardien du club (derrière Brkic, Glykos et Vellidis), donc il jouera essentiellement avec l’équipe U20 dans le championnat jeune. Mais le PAOK a déjà rejeté une offre de Chelsea le concernant par le passé… »

Bonus :

Ils auraient pu figurer dans cette liste, mais n’ont finalement pas été retenu dans la sélection finale. Retrouvez le XI des joueurs grecs qui sont aussi des espoirs en devenir.

Lefteris Astras (Panionios) – Konstantinos Tsimikas (Olympiakos), Spyros Risvanis (Panionios), Adam Tzanetopoulos (AEK), Praxitelis Vouros (Olympiakos) – Manolis Siopis (Panionios), Charilaos Charisis (PAOK) – Anastasios Donis (Juventus, prêté à Nice), Vangelis Pavlidis (Bochum), Petros Orfanidis (Xanthi) – Lazaros Lamprou (Iraklis).

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Martial Debeaux


Image à la une : © Genya Savilov/EuroFootball/Getty Images

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