Temps de lecture 5 minutesRussie Euro 2016 : Présentation de la Russie

Si les qualifications n’ont pas été de tout repos pour la Sbornaya, la situation s’est largement améliorée après le licenciement de Fabio Capello. L’arrivée de Leonid Slutskiy a remotivé l’équipe qui a pu dépasser la Suède et arracher la deuxième place du groupe G avec vingt points, loin derrière une Autriche invaincue. Le point positif reste la fin de la campagne marquée par quatre victoires consécutives et c’est avec un moral d’acier et un esprit combattant que la Russie se présente en France.

La sélection

Gardiens :

Igor Akinfeev (CSKA Moscou), Yuri Lodygin (Zenit) et Guilherme (Lokomotiv Moscou)

Défenseurs :

Sergey Ignashevich (CSKA Moscou), Roman Neustädter (Schalke 04), Vasiliy Berzutskiy (CSKA Moscou), Aleksey Berezutskiy (CSKA Moscou), Igor Smolnikov (Zenit), Georgiy Schennikov (CSKA Moscou), Dmitriy Kombarov (Spartak Moscou) et Roman Shishkin (Lokomotiv Moscou)

Milieux :

Roman Shirokov (CSKA Moscou), Denis Glushakov (Spartak Moscou), Igor Denisov* (Dinamo Moscou), Aleksandr Golovin (CSKA Moscou), Oleg Ivanov (Terek Grozny), Dmitriy Torbinskiy (Krasnodar), Aleksandr Samedov (Lokomotiv Moscou), Pavel Mamaev (Krasnodar) et Oleg Shatov (Zenit)

Attaquants :

Aleksandr Kokorin (Zenit), Artyom Dzyuba (Zenit) et Fyodor Smolov (Krasnodar).

L’équipe type

Créé via best11.eurosport.com
Créé via best11.eurosport.com

Les points forts

L’équipe de Russie n’a pas forcément connu des qualifications convaincantes, ni des matchs amicaux rassurants, mais c’est une des plus expérimentées du tournoi. Beaucoup de joueurs composant l’effectif de Slutskiy ont disputé de nombreux matchs sous les couleurs de leurs clubs sur la scène européenne. Ainsi, au moment d’aborder les matchs décisifs, le stress pourrait ne pas être aussi présent que ça dans les têtes des joueurs russes.

Des buteurs en pleine éclosion

Les deux buteurs principaux de la Sbornaya sortent tous les deux de la meilleure saison de leur carrière, et cela tombe à point pour les fans russes. D’autant plus que Fyodor Smolov et Artyom Dzyuba pourraient être associés devant dès le match contre l’Angleterre. Si les trajectoires de ces deux joueurs est totalement différente, ils ont su convaincre les sceptiques après plusieurs saisons en demi-teinte. Artyom Dzyuba a réussi à imposer à son opportunisme à la pointe de l’attaque du Zenit alors qu’il n’était pas forcément souhaité par le public de la capitale impériale. Avec un automne de haut-niveau, il a su marquer pas mal de buts sur la scène internationale, que cela soit en club en Ligue des Champions comme en sélection depuis l’arrivée de Slutskiy. Fyodor Smolov, lui, a terminé meilleur buteur du championnat avec Krasnodar, réalisant notamment un printemps de rêve.

© PHILIPP GUELLAND/AFP/Getty Images
© PHILIPP GUELLAND/AFP/Getty Images

Beaucoup d’automatismes dans l’effectif

C’est sans doute un pléonasme, mais une équipe expérimentée est composée de joueurs ayant beaucoup évolué en équipe nationale, et donc le plus souvent ensemble. Ainsi les principaux éléments de la Sbornaya commencent à avoir l’habitude de cohabiter sur le terrain et auront à cœur de ne pas renouveler les erreurs des précédentes campagnes internationales. De plus, certaines lignes évoluent ensemble en club également : trois joueurs du carré offensif du Zenit compose également l’attaque russe : Kokorin, Shatov et Dzyuba – ils ont l’habitude d’animer l’attaque péterbourgeoise. En défense, c’est surtout du côté du CSKA qu’il faut se tourner. Akinfeev évolue depuis plus de dix ans avec sa charnière IgnashevichBerezutskiy (avec le deuxième jumeau sur le banc également). Schennikov peut également faire son apparition sur le côté gauche. Ensemble, ces joueurs ont disputé de très nombreux matchs importants et gagné beaucoup de titres avec le CSKA. Désormais, ils aimeraient en gagner un avec la sélection.

Les points faibles

Une défense perméable

C’est un peu un paradoxe, mais si on a loué l’expérience et la complicité de la défense du CSKA, ce qui sera indéniablement un avantage, cela fait tout de même bien longtemps que cette défense ne donne plus en permanence des gages de sûreté. Encaissant au moins un but par match en C1 depuis presque dix ans, la charnière centrale des Armeitsy a été la cause de certaines désillusions européennes comme de déceptions nationales. Toujours suffisants pour le championnat russe, les trois compères du CSKA semblent de plus en plus justes au niveau supérieur. Jamais réputés pour leur vitesse, ils sont désormais vieillissants : Ignashevich va avoir 37 ans en juillet alors que les jumeaux Berezutskiy en auront 33 pendant la compétition. Ainsi, leur défaut de vitesse se fait de plus en plus sentir, et ils peinent maintenant à le compenser avec leur placement et leur jeu de tête face à des attaques adverses toujours plus rapides.

© Epsilon/Getty Images
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Un milieu de terrain en chantier

La seule valeur sûre du milieu de terrain de la Sbornaya est forfait : Alan Dzagoev n’est pas de la partie en France et cela ne pouvait pas plus mal tomber pour la Russie. En effet, les autres composantes de l’entre-jeu russe ne donnent pas beaucoup de garanties. Revue d’effectif. Igor Denisov, qui est encore incertain, a été souvent écarté au Dinamo et son club a été relégué en fin de saison. Il pourrait être remplacé par Yusupov qui n’a pas complètement convaincu depuis son arrivée au Zenit. De son côté, Torbinskiy, appelé pour pallier le forfait de Dzagoev, sort de plusieurs saisons galères, et n’a pas réussi à s’imposer cette année du côté de Krasnodar. Sa sélection est d’ailleurs une très grosse surprise. Toujours chez les expérimentés, le capitaine Shirokov semble avoir perdu sa place, tout comme il l’avait perdu à l’automne au Spartak. Arrivé depuis au CSKA de Slutskiy, il n’a jamais réussi à vraiment s’imposer. Son coéquipier Golovin, lui, est beaucoup plus jeune et extrêmement prometteur, mais il n’a que trop peu été titulaire à haut niveau dans sa carrière pour donner toutes les garanties dans une telle compétition. En fait, ce sont Oleg Ivanov et Denis Glushakov qui semblent désormais être les valeurs sûres de ce milieu de terrain, et lorsque l’on sait que les deux n’ont jamais vraiment briller sous le maillot national…

L’homme à suivre

© Epsilon/Getty Images
© Epsilon/Getty Images

On reparle ici de Fyodor Smolov car le meilleur buteur du championnat de Russie (20 buts) pourrait bien être titulaire comme on l’a vu lors des deux derniers matchs de préparation avant l’Euro. Il est associé donc à Dzyuba en étant décalé sur l’aile gauche, chose désormais pour lui. Il est souvent replacé dans l’axe ensuite au fil des changements. En tout cas, s’il y a un joueur que l’on n’attendait pas à ce niveau cette saison, c’est bien Smolov, qui a su confirmer les belles choses entrevues avec l’Ural dans son nouveau club de Krasnodar. Il a survolé le championnat russe après néanmoins un petit temps d’adaptation. Sera-t-il en mesure de voler également sur l’Europe ? Il le pourra s’il n’a pas besoin de ce même temps d’adaptation en sélection et ça nous le saurons bien vite mais en attendant c’est à vous de suivre ce joueur pendant la compétition !

La prévision

Dans un groupe où l’Angleterre fait figure de favori sans pour autant faire peur, il est difficile de faire un pronostic. La Slovaquie et le Pays de Galles ont réalisé tout deux une superbe campagne de qualifications et si cette première impressionne avec un collectif très bien huilé, ses noms sont moins prestigieux sur le papier. Le Pays de Galles est encore un plus gros mystère car il est composé de beaucoup de joueurs de devoir assez peu connus pour entourer les quelques stars de l’effectif. Ainsi, dans cette incertitude qui entoure le groupe B, une équipe de Russie à son niveau doit être capable de se qualifier sans problème, mais avec la Sbornaya, on n’est jamais vraiment sûr de la voir à son niveau. Leonid Slutskiy a lui rappeler que l’objectif était de sortir des poules et d’atteindre les huitièmes (objectif plus que modeste…) alors que d’autres s’enflamment comme Glushakov qui imagine que tout autre résultat qu’une demi-finale serait un échec. Pour notre part, nous pensons qu’atteindre les huitièmes serait un accomplissement réaliste alors que les quarts représenteraient une compétition réussie pour la Russie. Aller plus loin demeure de l’ordre du rêve, mais souvenez-vous 2008…

Adrien Laëthier


Image à la une : © ALEXANDER NEMENOV/AFP/Getty Images

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