Le Zénit qui tombe à Tula, Krasnodar qui remonte en bombe, le Spartak qui se relance dans le derby. Bienvenue en Russie où on disputait la seizième journée ce week-end.

L’édito de la rédac’

Ce week end peut être considéré comme la première journée jouée en hiver ! Les températures ont vraiment chuté sur l’ensemble du pays et le débat sur la météo refaisait ainsi surface. Sur les huit matchs planifiés ce week-end, trois d’entre elles faisaient l’objet d’incertitudes quant à leur déroulement, à savoir Enisey-Akhmat, Orenburg-Samara et Arsenal Zenit. Les températures estimées dépassaient les -15 degrés, soit la limite de température autorisée pour qu’un match de championnat ait lieu.

A Krasnoyarsk, le relevé de température une heure avant le début du match a eu l’allure d’une conférence de presse pour la pesée de deux boxeurs avant un combat de boxe avec les caméras fixées sur le thermomètre. L’annonce de -13,9 degrés entérina les vagues espoirs du camp tchétchène à reporter le match, et malgré une nouvelle demande de relevé, le match eut bien lieu. Sous un vent glacial qui devait donner une température ressentie largement au-dessus des -15 degrés, les vingt- deux acteurs ont fait de leur mieux pour amuser les 1859 spectateurs bravant le froid. Le résultat 1-1 a laissé peu de place aux commentaires sportifs. Les entraineurs n’ont pas voulu tirer d’enseignement, hormis le fait que c’est une folie de jouer dans de telles conditions.

Mais que faire ? Enisey avait proposé de jouer dans leur stade couvert, bien au chaud. La Fédération avait donné son accord avant que la Ligue mette son veto. Le folklore hivernal intéresse plus les instances que la vision d’un match de foot dans des conditions correctes. Et peu importe si les joueurs risquent leur santé et doublent les possibilités de blessure, le froid n’est qu’un facteur exogène peu significatif.

A Orenburg, le thermomètre a affiché -17 degrés, obligeant ainsi les deux équipes à reporter le match. Qui pense au déplacement inutile de l’équipe visiteuse et des courageux supporters, alors qu’il est assez clair, même lors de la mise en place du calendrier en été, que jouer à Orenburg ou Krasnoyarsk un premier décembre est quasi impossible ? Pourquoi le programmer alors ? Ne vaut-il pas mieux jouer à Grozny ou reporter un match au printemps, notamment si les deux équipes ne jouent pas de compétition européenne ?

Chaque hiver, le sujet refait surface mais rien ne change. Revenir au format « Printemps/été », espérer qu’un jour les stades soient dotés d’un toit sont des débats aussi éternels que les difficultés du climat en Russie. Et si on commençait par réfléchir au calendrier d’abord !!

L’ affiche du week-end

Spartak Moscou – Lokomotiv Moscou: 2-1

Pas le derby moscovite le plus croustillant entre les quatre clubs de la capitale, mais une confrontation toujours attendue. Lors de la deuxième journée début aout, les deux équipes s’étaient quittées sur un score nul et vierge. Mais depuis, pas mal d’eau a coulé sous les ponts, notamment au Spartak.

Changement de coach, crise interne entre les dirigeants, l’équipe et les supporters et des résultats en chute libre, voilà l’ambiance du club le plus titré de RPL, magnifiquement illustré par un grand tifo bien glauque d’entrée de jeu ! L’arrivée d’Oleg Kononov a permis de remettre un semblant d’ordre, mais la défaite 2-1 contre le Rapid de Vienne en Europa League a remis le moral des rouge et blanc à zéro. Pour le Lokomotiv, la situation en termes de résultat n’est pas bien meilleure, avec une défaite et un nul lors des deux derniers matchs de RPL. La victoire face à Galatasaray 2-0 en Ligue des Champions a redonné le sourire avant le derby.

Cependant, le match débutait bien mal avec un but dès la septième minute de Denis Glushakov. Le milieu de terrain reprenait de la tête un centre de l’algérien Sofiane Hanni, profitant ainsi de la passivité de la défense. Le Spartak aurait pu tromper à nouveau Guilherme sur coup franc mais la grosse frappe de Fernando était dégagée. En confiance, le Spartak se montrait dangereux grâce à la bonne prestation de Hanni, à gauche comme à droite, délivrant d’excellents centres et perforant parfaitement les lignes avec sa technique balle au pied. L’algérien est actuellement le joueur indispensable de l’effectif. Le Loko dût attendre la demi-heure de jeu pour avoir une occasion énorme mais Smolov ratait l’immanquable alors que le but était vide. Le Spartak en a profité pour faire le break avant la mi-temps sur un nouveau centre de Hanni sur la tête d’Adriano qui trompait de nouveau Guilherme à l’aide du poteau. (2-0)

Au retour des vestiaires, le Spartak se montrait toujours entreprenant grâce au même Hanni, plaque tournante du système de Kononov. Mais en face, Smolov n’arrivait pas à en mettre une au fond. Pas plus sur un penalty concédé par le Spartak sur une main imaginaire de Rasskazov, main qui lui valut un rouge. Mais Smolov trouva le poteau pour le bonheur du Spartak. Le Loko poussa pour revenir au score et trouva la faille grâce à Farfan à la 78e. Ca n’a pas suffi pour aligner une deuxième défaite de suite en championnat et émettre de gros doutes sur l’utilité de Smolov et de la défense. Howedes sur le banc et Krychowiak placé au milieu, Siomin a raté son coup face à un bloc bien organisé.

Le Spartak quant à lui repasse devant son adversaire du jour et se replace dans la course à l’Europe. L’atmosphère est très tendue mais l’équipe est dans la lutte et va pouvoir retrouver ses esprits durant la trêve. On peut s’attendre à quelques mouvements du côté des rouge et blanc cet hiver !

Les autres matchs du week-end

  • Kazan reste bloqué. En ouverture de la seizième journée, le Rubin Kazan a concédé un troisième match nul consécutif avec cette fois ci un 1-1 contre un Dinamo Moscou qui restait pourtant sur une défaite contre le Yenisey.
  • Froid polaire à Krasnoyarsk. Dans des conditions dantesques (-13 degrés) et sur un terrain dur comme du béton, le Yenisey et l’Akhmat ont du disputer un match dont ils se seraient bien passés. Au final un partage des points entre les deux équipes sur le score de 1-1.
  • Pas de vainqueur à Makhachkala. La rencontre entre les deux barragistes, Anzhi et Ufa, c’est soldée sur un score nul et vierge. Ufa dominateur dans le jeu a failli se faire surprendre sur pénalty mais Kulik loupe sa tentative.
  • Krasnodar continu. Mais qui va pouvoir stopper le FK Krasnodar? Nouvelle victoire à domicile pour les bykys, cette fois contre l’Ural Ekaterinbourg sur le score de 2-0.
  • Coup d’arrêt pour le CSKA. Engagé dans une folle remontée au classement, l’équipe de la capitale n’a pu faire mieux qu’un match nul sur la pelouse de Rostov. Score final 0-0.
  • Surprise à Tula! Le Zénit est instable en ce moment et l’Arsenal Tula en profite. Dans des conditions compliquées, les mineurs ont été impressionnants et battent le leader du championnat 4-2!

Le classement

L’événement marquant de la semaine

Les éliminatoires de l’Euro 2020

Ce dimanche avait lieu le tirage au sort de la prochaine campagne qualificative pour l’Euro 2020. Placée dans le chapeau 2, la Russie a obtenu un groupe ouvert avec la Belgique, l’Ecosse, Chypre, Le Kazakhstan et Saint Marin. Les russes sont largement capables de finir deuxième mais devront néanmoins faire le travail contre des sélections comme l’Ecosse et Chypre. Plus en lice pour la Ligue des Nations, la Sbornaya doit impérativement finir dans les deux premiers du groupe pour disputer le prochain Euro.

 

Qu’est-il devenu ?

 Enar Jääger

Enar Jääger (qui n’a évidemment aucun rapport avec Eren Jäger) est un arrière droit et arrière centre estonien qui a évolué au Torpedo Moscou de 2005 à 2007. Au moment de rejoindre le club russe historique, il avait à peine la vingtaine d’années. Il était alors devenu le troisième joueur estonien à évoluer pour le club moscovite après Andres Oper et Andrei Stepanov. Ses débuts sont plutôt réussis, participant à la victoire du Torpedo face au FK Rostov en février (3-1). Il dispute un total de 16 puis 28 matchs respectivement lors des saisons 2005 et 2006. Si la saison 2005 est inégale avec une septième place qui prive le club de Coupe d’Europe, la saison 2006 est désastreuse. Les Moscovites terminent avant-derniers et sont relégués en deuxième division. Le Torpedo ne retrouvera la RPL que brièvement lors de la saison 2014-2015 pour se faire sévèrement rétrograder par la suite.

Jääger quitte la Russie en mars 2007 à la suite de relégation du Torpedo et signe un contrat de deux ans et demi avec Aalesund, club norvégien de Trippeligaen. Encore une fois ses débuts sont tonitruants avec une victoire 4-0 face à Strømsgodset en mai 2007, mais il ne s’agit que d’un succès éphémère, puisque Aalesund échappe de justesse à la relégation et encaisse même un cinglant 0-7 à Lillestrøm en août. La saison 2008 est très semblable sur le plan comptable (à un barrage de relégation près) de même que la saison 2009 à ceci près qu’Aalesund remporte la Coupe de Norvège à la surprise générale contre Molde. Toutefois, l’aventure de Jääger en Norvège s’était déjà arrêtée à ce moment. Il avait en effet rejoint l’Italie et la Série B dans le cadre d’un contrat de trois ans avec Ascoli, mais malgré une apparence rapide en août 2009 contre Gallipoli, Jääger a échoué à devenir un titulaire régulier et quitté le club au bout d’à peine six mois.

Rejetant une offre du Red Bull New York, l’Estonien retourne en Norvège dans son club d’Aalesund qui remporte la Coupe de Norvège en 2011 avec Jääger cette fois-ci sur la feuille de match et titularisé. Après ce regain de forme, le footballeur veut tenter de s’imposer dans des clubs plus huppés lors de l’hiver 2011-2012. Il passe un examen médical avec Lechia Gdansk mais rejette finalement le contrat pour viser plus haut. Il entre en contact avec les Glasgow Rangers mais, malgré l’intérêt porté par l’entraîneur Ally McCoist, le club écossais réduit son budget de transfert ce qui met un terme aux négociations. Malgré l’intérêt de Crystal Palace, Leeds United et Charlton Athletic, Jääger échoue à trouver et signer un contrat en mars 2012. Il s’en sort en signant un contrat d’un an chez Aalesund qui lui propose de rester au club mais avec un meilleur salaire. La saison 2013-2014 représente la dernière grande aventure européenne du footballeur estonien, alors parti en Belgique. Il dispute 22 matchs avec Lierse qui termine dans le ventre mou du championnat belge.

À partir de 2015, Jääger va rester dans les sphères balte et scandinave. Il fait en son retour en Estonie lors d’une brève expérience avec Flora (pour qui il avait joué de 2001 à 2005 avant d’arriver au Torpedo) dont il a été nommé capitaine. Il est désormais en train de terminer sa carrière en Norvège avec le club Vålerenga dont il fait encore partie aujourd’hui du haut de ses 34 ans.

Le XI

Le but du week-end

http://livetv.sx/frx/showvideo/655294_arsenal_tula_zenit/

Le show Tula contre le Zénit se termine par un sublime but de Bakaev. Bien servi sur son aile, l’ailier se joue de la défense de Saint Pétersbourg pour enrouler sa frappe au ras du poteau.

L’instant foot amateur par @RUSNLF

Une nouvelle rubrique voit son apparition dans votre chronique hebdomadaire. Dima vous emmène le temps d’un instant dans les divisions inférieures locales, car le football russe ne se limite pas qu’à la RPL!

Le Ravanelli Russe

Le Ravanelli Russe est toujours dans le game même à 58 ans! La ligue de l’Oblast de Volgograd ne vous passionne peut être pas plus que ça, pourtant on y retrouve une curiosité: Sergei Natalushko, le joueur le plus âgé du football russe!

Le papy commence sa carrière en 1975 en tant que joueur amateur. Sans passé par un centre de formation, il s’engage dans le club de son usine, l’Avtomobilist Nikolaevsk avant de rejoindre quelques années plus tard l’Avangard Kamyshin. De 1992 à 1996 il jouera dans l’élite du football russe et disputera même la coupe de l’UEFA avec notamment un seizième de finale contre Nantes.

Le Ravanelli Russe, avec des cheveux gris à seulement 22 ans, détient deux records avec son équipe du Saturn Ramenskoye: celui du plus vieux buteur de RPL (saison 2000 à 39 ans) et du plus auteur d’un hat trick en RPL à 38 ans.

Natalushko est désormais de retour dans sa ville natale de Nikolaev, fêtant son sixième mariage, travail dans l’académie locale et joue toujours pour le Dinamo Nikolaev! Le club est semi professionnel (certains joueurs sont payés) et évolue en D5. Natalushko, malgré l’âge, garde le sang chaud et a même provoqué une bagarre avec un arbitre cette saison.

Le papy du foot russe

 

Le Quiz

Venez approfondir et tester vos connaissances sur le football russe et son histoire. Trois questions seront posées chaque semaine, nous attendons vos réponses dans les commentaires et le verdict sera rendu dans l’article de la semaine suivante!

Les réponses de la semaine dernière

  1. À quelles séries de la Sbornaya les défaites contre la Slovaquie (1-2) et le Pays de Galles (0-3) à l’Euro 2016 ont mis fin ? 1ère fois que la Russie encaisse 3 buts en match officiel depuis l’élimination en demi-finale de l’Euro 2008 par l’Espagne (0-3) ; 1ère fois que la Russie encaisse 2 buts depuis 35 matchs officiels et la victoire en Irlande de 2010 (3-2).
  2. Quelle ancienne république soviétique, aujourd’hui affiliée à l’UEFA, la Russie n’a jamais battu en au moins une rencontre disputée ? C’est l’Ukraine! Deux affrontement aux éliminatoires de l’Euro 2000, match aller perdu à Kiev (2-3), match retour tragique à Moscou avec la faute de main de Filimonov dans les dernières minutes (1-1).
  3. En marquant contre la Grèce en 2004, Dmitri Kirichenko est devenu le buteur le plus rapide de l’histoire de l’Euro (1 minute et 7 secondes). Précédemment, ce record était détenu par un Soviétique. Qui est-ce ? Sergei Aleinikov (après 2 minutes et 7 secondes contre l’Angleterre en 1988).

Au boulot !

  1. Un déplacement difficile attend le FK Krasnodar à Séville le 13 décembre prochain dans le cadre de la dernière journée des poules de Ligue Europa. Quel est le bilan statistique des Byki face aux clubs espagnols à l’heure actuelle (nombre de victoires, nuls et défaites) ?
  2. Qui est le premier footballeur russe à avoir disputé le championnat français ?
  3. J’ai refusé de me rendre en Union soviétique, donc j’ai perdu sur tapis vert. L’URSS a finalement remporté la compétition. Qui suis-je ?

La présentation de club

KAMAZ Naberezhnye Chelny

Créé seulement en 1981, le KAMAZ (de la marque de camions bien connue) est le club de Naberezhnye Chelny, deuxième ville du Tatarstan et ville créé également pour et par l’usine automobile.

C’est en 1988 que le KAMAZ débute sur la scène nationale au troisième niveau soviétique mais c’est en Russie que l’équipe se distingue en remportant la première édition de la FNL, ce qui la propulse tout de suite en Première Ligue dès 1993. Tout ceci est l’œuvre d’un homme, l’entraîneur Valeriy Chetverik qui entraîne le club depuis sa création, lui qui fut un modeste joueur dans le premier club de la ville (Turbina qui a passé quelques saisons au troisième échelon soviétique).

Le KAMAZ est loin d’être ridicule dans l’élite, en témoigne sa sixième place en 1994 dans une équipe où se cotoyent les Varlamov, Nigmatullin, Evdokimov, Panchenko (père), Kurakin ou encore Yaremchuk. C’est cette génération qui joue les seuls matchs européens de l’histoire du club. Une aventure qui se termine en demi-finale de coupe INTERTOTO en prolongations au Roudourou (défaite 4-0 après une victoire à l’aller 2-0). Entre temps les Tatars s’étaient imposés à Munich (contre 1860), à Opava (contre le Kaucuk) et à domicile contre le LKS Lodz.

La suite est plus compliquée pour le KAMAZ relégué en 1997, sous la direction du lituanien Zelkevicius, il descend tout de suite de nouveau pour se retrouver en PFL en 1999. C’est Yuri Gazzaev qui sort le club de là pour en faire une grosse écurie de FNL, malheureusement jamais récompensée par une nouvelle montée. Juger plutôt les résultats avant la faillite : 2004 4e / 2005 3e / 2006 4e / 2007 4e / 2008 3e / 2009 5e / 2010 4e et 2011/12 9e.
Cependant, le club retrouve définitivement la PFL, zone Oural, avec l’exception de la saison 2015/16 ponctuée par une saison calamiteuse, dernier de FNL. Aujourd’hui le KAMAZ est second de la zone Oural-Volga, devancé seulement par son voisin Neftikhimik Nizhnekamsk.

Outre les joueurs passés par le club lors des temps dorés de Chelny (comme la ville est souvent abrégée en russe). Le KAMAZ a également formé Anton Bobyor, Peter Odemwingie, Igor Kononov ou encore Aleksandr Bukharov et a vu également passer Vladislav Ignatiev, Aleksey Kozlov et Spartak Gogniev parmi ses effectifs.

 

L’équipe Footballski Russie


Image à la une : © Russian Ultras

Leave A Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.