Temps de lecture 9 minutesRetour sur la saison en Russie (3/4)

Nouvelle épisode de notre retour sur la saison russe avec une la Partie 3 de notre belle quadrilogie. Cela succède à notre équipe-type que vous avez déjà pu découvrir. Aujourd’hui on parle Terek, Kuban, Amkar et Ural.

 

Terek Grozny [Neuvième| 37 points] par SovietXav

La saison

Le Terek Grozny fait partie des équipes qui incarnent le «ventre mou» de la Russian Premier League, entre prétendants à l’Europa League et course au maintien, le Terek a trouvé sa place et son rythme, disposant de moyens assez conséquents par rapport aux équipes de bas de tableau mais trop faible qualitativement pour prétendre à l’Europe. Le Terek est une équipe qui réalise de gros coups, comme lorsque l’équipe de Grozny terrasse le Zenit au stade Petrovsky trois buts à un en novembre, mais c’est aussi une équipe très inconstante qui démarre bien les championnats et les termine souvent très mal.

Ailton sans les kilos en trop
Ailton sans les kilos en trop

Chaque année, le début de saison est enthousiasmant et prometteur avec des victoires importantes face à des rivaux potentiels, les mois d’octobre et novembre sont en revanche bien plus compliqués, la faute cette année à l’élimination en 1/16ème de finale de coupe de Russie contre le Gazovik Orenburg (2ème Division) qui a fait très mal. Le Terek a ensuite enchaîné avec six défaites en neuf rencontres de championnat. La trêve n’a pas permis à l’équipe de se remettre à l’endroit puisque lors de la phase retour, le Terek ne s’est imposé que 3 fois lors des 10 dernières rencontres, dont une victoire surprenante contre le Spartak Moscou.

Avec un bilan total assez équilibré de 10 victoires, 7 nuls et 13 défaites, le Terek Grozny termine donc logiquement sa saison à la neuvième place du classement, dans le «ventre mou» de Premier League, aux côtés des équipes qui ont été incapables de maintenir leurs bonnes périodes pour prétendre à plus.

Le positif

Au niveau satisfactions, impossible de ne pas parler du tableau de chasse du Terek cette saison. Malgré une neuvième place et une phase retour laborieuse, le Terek est venu à bout du Zenit sur sa pelouse, du Spartak et a tenu en échec des équipes comme le Dinamo, le Kuban ou le Lokomotiv. Des matchs clefs qui permettent de dire que cette équipe a un potentiel mais que le manque d’investissements bride son développement. Au niveau individuel, on peut saluer les performances des Brésiliens Ailton, Adilson et Mauricio, mais surtout les progrès de l’ex-défenseur de l’Amkar Perm Andrey Semenov, qui s’impose comme l’un des successeurs potentiels à Sergey Ignashevitch en sélection.

Le négatif

On va se répéter, mais l’incapacité à maintenir un pic de forme optimal au niveau des résultats est la plus grande faiblesse du Terek Grozny, à se demander si la motivation n’est pas variable. Il semble y avoir des matchs où l’état d’esprit est excellent au de niveau de la motivation et de l’enthousiasme et d’autres où les joueurs ne semblent pas en mesure de poser problème à des adversaires d’un niveau censé être inférieur. C’est en partie a cause de ça que le Terek s’est souvent mis en danger au classement par le passé et c’est ce qui justifie aujourd’hui la place du club au classement.

Le coach

Rashid Rakhimov a récupéré un Terek Grozny en décomposition totale en novembre 2013. Depuis, le technicien tadjik à insufflé à l’équipe un état d’esprit combatif et une composition tactique très défensive qui met en difficulté toutes les grosses écuries de Premier League. Le Terek de Rakhimov, coach résolument défensif, a beaucoup plus de mal quand il s’agit de faire le jeu face à des adversaires plus faibles ou mieux organisés défensivement. De plus, le Terek est une équipe qui marque très peu. Le meilleur buteur, Ailton, n’a inscrit que cinq buts malgré ses qualités de finisseur. Maintenant que le Terek Grozny semble s’être stabilisé en milieu de classement, on attend de Rakhimov et de ses joueurs une plus grande régularité la saison prochaine avec davantage de prise de risque.

Le but

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Kuban Krasnodar [Dixième | 36 points] par Adrien Laëthier

La saison

Le Kuban avait plutôt bien commencé la saison avec dix matchs sans défaite incluant des victoires face au Lokomotiv et au Rubin ou un bon nul contre le Dinamo, tout en passant plusieurs tours de Coupe sans encombres ! Cela allait les mener jusqu’à la deuxième place avant un coup d’arrêt: 6-0 sur la pelouse du CSKA. Un résultat qui sonna le glas de Goncharenko et ce malgré un probant 3-3 face au Spartak. Avec l’arrivée de Kuchuk, tout va se détériorer: malgré une qualification en Coupe face au Mordovia, ils perdront face à Rostov, Ural et Ufa durant l’hiver (malgré les recrues Almeida et Manolev le revenant) et la seule éclaircie de 2015 sera une victoire surprise face au CSKA en demi-finale de la Coupe de Russie; victoire qui sera suivie par quatre défaites consécutives dont la dernière, la plus cruelle, en finale de Coupe face au Loko après avoir mené au score. Avec un énième changement d’entraîneur, les jaunes et verts clôturent leur saison sur une bonne note en expédiant Arsenal en PFL sur le score de 5 à 1.

Le positif

Compliqué de trouver du positif, mais on pourra tout de même parler du bon rendement de joueurs comme Charles Kaboré, annoncé sur le départ, Sosnin (déjà parti au Dinamo) et du supersub, l’idole du stade Gheorge Bucur. L’autre satisfaction cette année reste le bon parcours en Coupe de Russie, où ils n’auront été battu qu’en prolongations par un but de Miranchuk.

Le négatif

Le négatif c’est la deuxième partie de saison, la stratégie incompréhensible de la direction, mais également des déceptions personnelles. On pourra ranger parmi elles l’arrivée de l’international portugais Hugo Almeida, jamais au niveau. C’est certainement l’attaque tout entière qui à le plus déçu, en n’inscrivant que 32 buts en 30 matchs. Enfin le retour de Leonid Kuchuk que nous allons évoquer tout de suite.

Le coach

Le bel homme biélorusse Goncharenko.
Le bel homme biélorusse Goncharenko.

Les entraîneurs biélorusses se sont succédé sur le banc du Kuban et pas toujours pour le meilleur. En effet Viktor Goncharenko a été débarqué après treize matchs au cours desquels il n’a connu qu’une seule fois la défaite, dans l’optique de faire revenir son compatriote Leonid Kuchuk ! Personne n’a compris cette décision et résultat des courses, Kuchuk n’a gagné qu’un seul de ses quinze matchs et a laissé sa place en toute fin de saison à Andrey Sosnitskiy ! Sur les huit victoires du club, Kuchuk n’en aura donc connu qu’une tout en ayant disputé la moitié des matchs sur le banc des Sudistes.

La polémique

La polémique, c’est le licenciement inexplicable de Viktor Goncharenko dont on vient juste de parler.

Le but

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Amkar Perm [Onzième | 32 points] par Pierre Vuillemot

La saison

Il y a environ un an, l’Amkar Perm du moustachu Stanislav Cherchesov créait la surprise en championnat jouant les troubles fêtes en haut du classement. Un moment rare et que les supporters de Perm auraient dû savourer le plus possible car ce temps est bien révolu. En effet, depuis le départ de Stanislav pour le Dinamo Moscou de Mathieu Valbuena, le club n’y arrive plus, dégringolant au classement lors de la fin de saison dernière et, c’est le plus dramatique, continuant sur les mêmes bases durant le début de cette saison 2014/2015.

Sous les ordres de Slavoljub Muslin, l’instaurateur du projet Krasnodar, le club de Perm connaît les galères, l’irrégularité et un jeu triste à mourir mais revenons au commencement. Durant la trêve, Muslin doit faire face à un premier gros coup dur, la perte du métronome au milieu de terrain, Blagoy Georgiev. Créateur, technicien, et parfait comme plaque tournante de son équipe, le milieu bulgare vole vers le Rubin Kazan après trois belles saisons sous le maillot rouge de l’Amkar. De même, le club est ensuite contraint de perdre son milieu de terrain estonien, Konstantin Vassiljev. Bien que ne partant pas forcément titulaire avec l’Amkar, ce dernier permettait une véritable solution dans la zone clé du jeu de l’Amkar, le milieu de terrain. Ces départs, le club les compense par du lowcost. Faute de moyens, l’Amkar fait venir quelques seconds couteaux, essentiellement des divisions inférieures. À l’exception du biélorusse Sergey Balanovich, du serbe Branko Jovicic et de l’ukrainien Bogdan Butko, la plupart des transferts n’ont jamais su renforcer cette équipe de l’Amkar.

Côté terrain, le début de saison est à l’image des transferts, mauvais, le club enchaînant les mauvais résultats face aux concurrents directs pour le maintien. Fin décembre, le club de Perm n’a connu la victoire qu’à trois reprises. Trois victoires importantes face à l’Ural, Rostov et, plus surprenant, au Spartak Moscou mais surtout des victoires à domicile dans son Stadion Zvezda. Cette force qu’avait Perm d’être injouable à domicile durant l’ère Cherchesov, c’est ce qui a sauvé l’Amkar Perm de l’enfer. Au mois de Janvier, Muslin quitte le club, remplacé par l’illustre Gadzhi Gadzhiev. Cette figure marquante du football russe traine sur les bancs soviétiques depuis 1972. À 69 ans, il a la lourde tâche de reprendre une équipe en lambeau, sans inspiration ni fond de jeu.

La nouvelle recrue de l'Amkar, Robert Arzumaryan
La nouvelle recrue de l’Amkar, Robert Arzumaryan

Afin de combler la lourde perde de Thomas Phibel durant l’hiver, il fait venir Robert Arzumanyan. Véritable leader, l’arménien est l’une des belles surprises de cette deuxième partie de saison mais surtout stabilise, en compagnie de l’inamovible Dmitri Captain Belorukov, une défense aux abois. En plus d’ajouter du talent en défense, Gadzhi recrute Alexander Prudnikov, qui croupissait sur le banc du Dinamo Moscou. Un ajout offensif pour une équipe qui en a bien besoin, Picusceac et Jakubko, les deux buteurs maison, comptant à eux deux un seul petit pion.

Ce n’est qu’en avril, à neuf journées de la fin, que le club se réveille de ce marasme, enchaînant les victoires de prestige à domicile face au CSKA Moscou, Dinamo Moscou ou encore Zenit. Dans cette dernière ligne droite, l’équipe ressuscite le peu de Cherchesov qu’il restait en elle. Intraitable défensivement, efficace offensivement, le club retrouve surtout cet état d’esprit qui faisait de lui cette équipe quasi-intouchable dans son Stadion Zvezda. Un stade qui permit à ses supporters de toucher, l’histoire d’un mois, les étoiles du succès.

Le positif

Une nouvelle fois, c’est compliqué de trouver du positif dans une telle saison. Cependant, la venue de Gadzhi a fait du bien et son recrutement judicieux avec Prudnikov et Arzumanyan également. L’extase de cette saison restant la montée en puissance dans la dernière ligne droite du championnat qui permet un maintien inespéré.

Le négatif

Une première partie de saison complétement loupée avec seulement trois petites victoires pour des dizaines de défaites, le jeu proposé par Muslin étant proche du néant. On peut aussi ajouter à cela le niveau des cadres durant cette première partie avec un Georgi Peev qui inexistant, tandis que Phibel essayait de rattraper comme il le pouvait les errances de ses coéquipiers. Le départ du Français est également à classer dans cette catégorie tant il aura apporté durant son court passage à Perm. Un joueur qui mériterait un club le plus vite possible, ce dernier étant toujours libre.

Le coach

Deux entraineurs se sont succédés sur le banc de l’Amkar. Le serbe Muslin n’aura jamais réussi à imposer ses idées, perdant peu à peu ses joueurs au fil des défaites. Il faut savoir que Muslin a une grande expérience mais sa carrière s’est essentiellement construite sur des piges très courtes ayant pour but de sauver un club en fin de saison ou d’accomplir un miracle, sa seule expérience sur le long terme étant le projet Krasnodar. Il est remplacé en 2015 par un autre vieux briscard, Gadzhiev, qui a  certainement une vision du football un peu plus proche de celle de Cherchesov. Bien qu’il n’ait jamais réellement connu le haut du tableau, il reste un entraineur capable de maintenir son équipe et de lui redonner une cohésion comme on a pu le voir dans cette seconde partie de championnat.

Le but

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FK Ufa [Douzième | 31 points] par Adrien Laëthier

La saison

Pour sa première saison à ce niveau (le club a été créé assez récemment à la demande du Président de la République du Bashkortorstan), la saison a été satisfaisante avec un maintien acquis et quelques recrues de bon niveau, en particulier l’attaquant brésilien du CSKA Sofia: Marcinho mais encore Paurevic le Croate, Handzic et Frimpong. Malheureusement, les Bashkirs ont joué la plupart de leur match à domicile très loin de chez eux à Saransk, ce qui ne les a pas aidés à domicile. Ils remporteront leur première victoire en RPL dès la deuxième journée contre l’Amkar avant d’enchaîner pas mal de défaites face aux gros (Dinamo, Zenit et Spartak d’affilée). C’est à l’automne que le maintien va se décider avec seulement trois défaites en une dizaine de matchs et quelques nuls mémorables, notamment face à Rubin dans le derby. Malgré tout cela les Ufimtsy vont trouver le moyen de se mettre en danger en 2015 avec quelques défaites improbables et va devoir attendre le printemps pour assurer son maintien en ne perdant qu’un seul de ses sept derniers matchs et battant notamment le Lokomotiv et le Spartak.

Un court résumé pour une saison plate donc mais satisfaisante pour un nouveau à cet échelon de compétition.

Le positif

C’est la force de réaction du club dans les moments difficiles, quasiment sauvé en décembre et de nouveaux relégable en avril, il a su rebondir, ce qui est peu courant chez un promu. Le gardien Yurchenko ainsi que les performances des recrues Paurevic, Handzic et Marcinho.

Le négatif

La gestion des joueurs ayant permis la montée en RPL a été parfois très délicate à en juger par l’oubli complet dont ont fait preuve Golubov et Kilin. L’absence de public (régulièrement 300 spectateurs) pour des matchs joués à une vingtaine d’heure de la maison en Mordovie le plus souvent. Enfin, le gros point noir et la déliquescence de l’équipe, qui malgré un jeu offensif, ne parvient plus à s’imposer après la trêve et a bien cru se mettre en danger.

Le coach

Pour sa première saison dans l’élite russe, l’ancien joueur de Bologne Igor Kolyvanov a fait ce qu’on attendait de lui, c’est-à-dire maintenir le club bashkir dans l’élite. Cela s’est relativement bien passé malgré le trou d’air hivernal du club en 2015. Malgré quelques choix contestés, son expérience en tant qu’entraîneur des équipes nationales de jeunes russes lui a incontestablement servi pour maintenir Ufa en RPL.

Le but

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Partie 1
Partie 2

 

Adrien Laëthier

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