Temps de lecture 10 minutesRetour sur la journée 12 de RPL 2015-2016 – Championnat de Russie de football

Comme tous les mercredis, la Russian Premier League est présente sur notre site à travers cette chronique. Vous pouvez donc commencer à lire le douzième opus de notre rubrique pour connaître les faits marquants de la dernière journée de RPL en date car nous sommes de retour après cette longue trêve internationale.

Les yeux de la rédac’ :

Certains de nos contributeurs sont, en plus d’être suiveurs du football russe en général, des fans de certains clubs historiques et ils vous font (re)vivre les matchs de leur club chaque week-end.

CSKA Moscou 3 vs. 2 Ural Ekaterinburg  – Panchenko (2′), Doumbia (38′), Wernbloom (56′) | Acevedo (22′) Gogniev (60′) par SovietXav.

De retour d’une trêve internationale riche en émotions pour la sélection russe, qualifiée pour l’Euro 2016, le CSKA Moscou, son entraîneur et ses internationaux doivent affronter l’Ural Ekaterinbourg, une autre équipe en forme. Au coup d’envoi, Alan Dzagoev blessé avec la sélection est remplacé par Kirill Panchenko en milieu offensif et Roman Eremenko est repositionné en tant que milieu relayeur. Cette rencontre a tout du match piège et pourtant le CSKA va démarrer le match pied au plancher quand Kirill Panchenko bien servi par Seydou Doumbia va ouvrir le score après deux minutes de jeu.

Depuis la prise de fonction de Skripchenko, l’Ural Ekaterinbourg était invaincu, et les visiteurs vont profiter des lacunes défensives moscovites pour se procurer des occasions et obtenir des coup francs dangereux aux abords de la surface d’Akinfeev, un en particulier va permettre à Gerson Acevedo de s’illustrer, le milieu de terrain chilien de l’Ural va placer un magnifique ballon en lucarne a la 22ème minute pour permettre à son équipe d’égaliser et de faire douter le leader. Coté Slutsky, on ne cède pas a la panique, le plan de jeu reste identique. Sûr de sa force le CSKA va reposer le pied sur le ballon et faire démonstration de sa puissance offensive quand Zoran Tosic va trouver l’homme en forme Seydou Doumbia avec une belle passe en profondeur, l’Ivoirien en face-à-face avec le gardien va redonner l’avantage aux Moscovites à la 38ème minute. Bis repetita en seconde mi-temps cette fois, le CSKA va réussir a faire le break a la 56ème minute sur coup de pied arrêté quand le corner de Panchenko va trouver la tête de Pontus Wernbloom qui profite bien de l’absence de marquage de l’équipe adverse.

Manque de concentration ou véritables problèmes de placements défensifs, cela permet à Spartak Gogniev de réduire l’écart pour l’Ural quatre petites minutes après le but de Wernbloom, redonnant espoir aux siens. Malheureusement trop imprécis dans la transmission du ballon et bien pris au pressing par le bloc de Moscou, l’Ural ne parviendra pas à arracher le point du match nul et le CSKA s’impose finalement 3 buts à 2 malgré des problèmes défensifs récurrents et une maîtrise du match assez relative sur les derniers matchs. La trêve internationale n’a pas cassé l’excellente dynamique du CSKA Moscou qui s’illustre une nouvelle fois en s’imposant sur sa pelouse. Les Moscovites conservent donc leur place de leader et maintiennent une avance confortable sur leurs rivaux. L’Ural Ekaterinbourg est quant à lui 7ème.

Kuban Krasnodar 2 vs. 2 Zenit Saint-Pétersbourg – Xandao (2′), Melgarejo (64′) | Dzyuba (44′), Shatov (54′) par Karim Hameg.

Gagner pour rester au contact. Avec la victoire du CSKA Moscou quelques heures plus tôt, le Zenit Saint-Pétersbourg était dans l’obligation de l’emporter sur le terrain du Kuban Krasnodar. Le Kuban, qui lutte pour ne pas descendre, n’avait remporté qu’un seul match cette saison. Il surprendra pourtant très vite le champion en titre en ouvrant la marque après deux minutes de jeu par l’intermédiaire du défenseur brésilien Xandão.

Contraint de réagir, le Zenit finira par égaliser juste avant la pause : Hulk, sur coup franc, déposait le ballon sur la tête de l’incontournable Artyom Dzyuba. L’international russe inscrivait au meilleur moment possible (44′) son cinquième but de la saison. Le Zenit entamera bien la deuxième période et prendra l’avantage à la 54ème minute grâce à son autre joueur russe de talent, en l’occurrence Oleg Shatov. L’ancien de l’Ural et de l’Anzhi s’en allait battre Belenov d’une frappe précise du gauche au ras du poteau pour son cinquième but de la saison. Cet avantage ne tiendra pas plus de dix minutes, le temps pour Lorenzo Melgarejo de battre Mikhail Kerzhakov (à nouveau préféré à Lodygin) et d’égaliser. Le Paraguayen a inscrit au passage son sixième but en championnat cette saison, ce qui lui permet d’être leader au classement des buteurs.

Plus rien ne sera marqué et la rencontre s’achèvera sur ce score de 2-2. Le Zenit réalise une très mauvaise opération puisqu’il est désormais à dix points du CSKA Moscou. C’en est sans doute terminé des espoirs de titre mais même la Ligue des Champions s’éloigne dangereusement avec un Lokomotiv Moscou qui compte désormais cinq points d’avance. Le Kuban en profite quant à lui pour sortir de la zone rouge.

Spartak Moscou 1 vs. 2 Lokomotiv Moscou –  Bocchetti (77′) | Kolomeytsev (9′), Niasse (49′) par Adrien Morvan et Robin Bjalon

En jetant un coup d’œil sur le staff des deux équipes avant le coup d’envoi de ce Spartak – Lokomotiv, on pourrait se croire revenu dans les années 1990. A l’époque, Alenichev, Titov et Ananko régnaient sans partage sur le championnat russe sous la tunique rouge et blanche, tandis que Cherevchenko, Pashinine et Hovhannisyan et leurs partenaires du Loko semblaient condamner à collectionner les deuxièmes places. Quinze ans plus tard, les cheminots comme les fabricants de conserves ont fait appel à leurs vieilles gloires pour les relever d’une saison 2014/2015 peu glorieuse, avec une certaine réussite pour l’instant. Le Zenit, en faisant match nul contre Kuban, a gentiment fait monter l’enjeu de la rencontre : le Spartak passe troisième s’il gagne, et le Loko peut mettre les Pétersbourgeois à cinq points en cas de victoire.

Du côté des compositions d’équipe, Cherevchenko aligne son onze habituel, avec un entrejeu musclé composé de Tarasov, N’Dinga et Kolomeïtsev. Pour tenter de répondre au défi physique imposé par les rouges et verts, Alenichev a choisi d’aligner Glushakov, Zotov et Chirokov au-dessus d’une défense à 5. La surprise du chef, c’est la titularisation de Movsisyan à la place de Promes, histoire de placer définitivement ce derby sous le signe de la poésie et de l’amour courtois. Dès le début du match, les supporters du Spartak qui fêtaient pour l’occasion leurs vingt ans mettait une ambiance de feu dans l’Otkrytye Arena. Mais les premières minutes étaient quelques peu hachées et rythmées par de nombreuses pertes de balle au milieu du terrain. Malgré cela, on pouvait déjà entrevoir une légère domination de la part des joueurs du Loko, avec notamment un Niasse très remuant. Et sur leur première demi-occasion, les cheminots ouvraient la marque à la suite d’une très mauvaise appréciation de la trajectoire de la balle par Rebrov. Le gardien du Spartak, qui pensait que le centre de Denisov venant de la gauche se dirigeait en sortie de but, voyait Samedov remiser le ballon d’un habile plat du pied droit pour Kolomeytsev qui le crucifiait d’une belle tête plongeante (1-0, 9e). Etrange passivité et naïveté des défenseurs du Spartak, complètement apathiques sur ce coup-là. Après ralenti, il apparaît clairement que le ballon n’était pas sorti de l’aire de jeu et l’arbitre avait bel et bien raison d’accorder le but.

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© Vincent Tanguy

A noter la présence de cinq joueurs du Loko sur cette action-là, preuve que l’équipe de Cherevchenko avait de bonnes intentions ce week-end. Le Loko développait de plus en plus son jeu rapide et Pejcinovic trouvait l’équerre après avoir ajusté une belle tête décroisée (20e) tandis que Niasse, bien lancé en profondeur par-dessus la défense, se retrouvait seul face à Rebrov, mais ratait son contrôle (22e). Malgré une nette domination des cheminots, le Spartak se rebellait dans les dix dernières minutes de la mi-temps et Taski, puis Shirokov à la suite d’une belle combinaison, ne pouvaient tromper la vigilance du gardien du Loko. C’est donc malgré plus de mouvements et plus de disponibilité côté Spartak que le Loko rentrait aux vestiaires avec un avantage de 1 but à 0 pour conclure une très belle première mi-temps.

La seconde période démarre en fanfare avec une magnifique passe de Shirokov vers le nouvel entrant Promes, dont le tir est bloqué par Guilherme. Les attaques partent dans tous les sens : Kasaev et Samedov, touchés par la grâce, ont retrouvé leurs jambes de 20 ans, tandis que Shirokov et Popov ont refait surface. C’est malheureusement le même Chirokov qui offre une remise involontaire à Niasse juste à l’extérieur de la surface, ce dernier en profitant pour crucifier Rebrov d’une frappe lourde sous la barre (0-2). Cela ne suffit pas à calmer les ardeurs du Spartak, qui fait feu de tout bois sur le but de Guilherme. Le portier brésilien cède à la 76e minute après une résistance héroïque, quand le centre tendu d’Özbiliz est repris d’un superbe mawashi geri par Bocchetti (1-2).

L’Otkrytye Arena gronde pour encourager les siens, qui se lancent encore et encore à l’assaut des cages du Lokomotiv. Après Tarasov, c’est Pejčinović qui sort sur blessure, remplacé par Mikhalik. Capitaine Ćorluka prend les choses en main et met à profit son don d’ubiquité pour renvoyer tous les ballons qui arrivent dans la surface. Samedov, Kasaev et Niasse, complètement rincés, croquent les rares ballons de contre qui échappent au Spartak. Les rouges et blancs ne trouveront néanmoins jamais la faille et s’inclinent sur le score de 2 buts à 1, faisant les frais de leur passivité en première période.  Côté classement, le Lokomotiv reste à cinq points du leader, le CSKA Moscou, mais décroche le Zenit et le Spartak, respectivement relégués à cinq et sept points. Le Spartak affrontera le Dynamo la semaine prochaine pour un nouveau derby alors que le Loko accueillera Rostov pour un autre choc important dans la lutte aux places européennes.

Le reste de la RPL :

Le Dinamo n’avance pas. En déplacement face à une bonne équipe de Perm le club mocovite a enchainé un cinquième match sans succès en championnat. Dans une rencontre très fermée, les locaux ont ouvert le score en toute fin de match à la 83ème minute grâce à Prudnikov. L’Amkar pensait avoir marqué le but décisif mais Kokorin a sauvé le Dinamo en égalisant en toute fin de match.

Le Rubin sort de la zone rouge! Après un début de saison catastrophique, le Rubin Kazan peut enfin souffler après sa victoire 3-1 contre Ufa. Malgré une ouverture du score dès la 4ème par Pourie les locaux ne se sont pas déconcentrés et un doublé de Kuzmin et un but de Kislyak ont fait la différence.

Surprise à Samara! Invaincu depuis mi-septembre, le club de Yohan Mollo est tombé contre le Terek Grozny. Des buts d’Adilson et de Mitrishev en toute fin de match ont mis un peu de lumière dans un match très pauvre techniquement.

Krasnodar déçoit. La belle surprise de la saison dernière n’est plus. Mené 2-0 à l’Anzhi Arena avec des buts de Boli et Almeida, les taureaux ont du puiser dans leurs réserves pour égaliser en deux minutes en fin de match par Laborde et Ari. Les verts et noirs sont neuvièmes !

Rostov revient de loin. Mené 2-1 par le Mordovia Saransk à domicile les jaunes et bleus sont revenus grâce à Azmoun et Bukharov. Rostov est actuellement quatrième !

La polémique du week-end : La bannière de la Honte, à l’Otkritye Arena

Opposé au Lokomotiv dimanche dans le derby moscovite, le Spartak s’est incliné sur sa pelouse. Côté tribunes, une belle ambiance, un stade plein, un tifo pour célébrer les 20 ans des Mad Butchers et une banderole un peu plus répugnante des néonazis/suprémacistes blancs qui trouvent une nouvelle fois le moyen d’exprimer leurs idées nauséabondes pendant un match du football : sans commentaires.

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© fratria.ru

Le but du week-end :

Oleg Kuzmin, en pleine confiance après son premier but en sélection, y est allé de son doublé dans le derby face à Ufa ! Un deuxième but superbe, d’une frappe de loin, pour clore le suspense et enfoncer encore un petit peu plus les Bashkirs.

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L’équipe-type du week-end :

Trois joueurs du Lokomotiv et huit autres clubs représentés cette semaine.
Trois joueurs du Lokomotiv et huit autres clubs représentés cette semaine.

Le classement :

Le Lokomotiv creuse l'écart sur ses poursuivants alors que le Mordovia est désormais dernier.
Le Lokomotiv creuse l’écart sur ses poursuivants alors que le Mordovia est désormais dernier.

Le point FNL :

Il y a donc eu trois journées de FNL depuis notre dernier point mais le haut du classement n’a que très peu évolué. Le Gazovik Orenburg, un temps rejoint, compte désormais trois points d’avance. S’ils n’avaient alors pu faire mieux qu’un nul contre le SKA-Energiya, ils ont battu ce week-end le Volga – où les joueurs ne sont plus payés – sur le score de 3 buts à 1 avec notamment un pion de l’inévitable Artyom Delkin. Le Tom Tomsk est de son côté tombé ce week-end sur la pelouse du Sibir dans le derby, sur un penalty de Zhitnev, meilleur buteur du championnat. Si Arsenal n’a pas été serein non plus (battu aussi à Novosibirsk), ils sont parvenus à s’imposer sur la pelouse du Kamaz et sont désormais confortablement installés à la troisième place. C’est en fait le Volga Nizhny Novgorod qui a complètement disparu du haut de tableau mais c’est compréhensible car les joueurs sont de jure en grève (de facto ils se présentent aux matchs) car ils ne perçoivent plus leurs salaires.

C’est donc le Sibir et le Fakel, vainqueur ce week-end du Baïkal Irkutsk, qui se battent pour la quatrième place, ayant pu distancé la réserve du Spartak battu lundi à domicile par celle du Zenit qui pourtant flirte avec la zone rouge. Ce sont Kireenko et Popov qui ont permis justement aux Péterbourgeois de ne pas sombrer dans cette zone de relégation. Outre le Volga en chute libre, on trouve également un Shinnik requinqué en milieu de classement, vainqueur 1-0 à Saratov d’un Sokol complètement perdu et désormais quinzième (ils étaient quatrièmes il y a encore très peu de temps mais viennent de perdre quatre matchs consécutivement). Le Volgar-Gazprom est désormais neuvième mais a rechuté ce week-end à Astrakhan chez un SKA-Energiya qui tente déjà tout pour se sauver.

Attention néanmoins aux conclusions hâtives, car c’est très serré entre la 8e et la 18e place. Ainsi le Baltika, inconstant et battu sur sa pelouse par Tosno, y côtoie Tyumen qui après une semaine difficile (battu par le Yenisey et le Volgar) a réussi tant bien que mal à triompher du Torpedo Armavir de Karpin désormais dernier. Mais aussi le Luch qui n’a plus gagné depuis plus d’un mois désormais et reste sur un nul 2-2 face au Yenisey (le Turkmène Maksim Kazankov leur a permis d’égaliser dans le temps additionnel). Ensuite, leurs adversaires de ce lundi, le Yenisey Krasnoyarsk donc, est à un point et ne perd plus depuis le changement d’entraîneur (Tyumen et Armavir en ont fait les frais récemment). Il partage la treizième place avec la réserve du Zenit qui est quasiment la plus mauvaise défense de la ligue.

Le Sokol Saratov est désormais premier non-relégable mais l’enchaînement de défaites face au Tom, Gazovik (quel programme) et au Shinnik les a grandement fragilisé, d’autant plus que Tosno n’a perdu que face à l’intenable Sibir et s’est défait du piège à Kaliningrad malgré un début de match calamiteux. Peut-être que l’équipe commence à prendre ? Golyshev y est allé d’un magnifique coup-franc alors que Laptev a marqué son premier but après de longues semaines d’absences. Le SKA et le Baïkal qui ont pris respectivement quatre et trois points durant ces trois semaines ne sont pas largués; alors que le KAMAZ n’est plus dernier à la faveur de sa victoire sur le terrain du Zenit-2 et semble trouver une solidité défensive malgré les défaites 1-0 contre Arsenal et le Baïkal. Ils sont quand même déjà loin, alors que la lanterne rouge est bien l’ambitieux promu, le Torpedo Armavir, qui n’a marqué que six buts en dix-sept matchs…

Le Gazovik creuse l'écart sur ses poursuivants alors que le Torpedo est désormais dernier.
Le Gazovik creuse l’écart sur ses poursuivants alors que le Torpedo est désormais dernier.

La rédaction Russie de Footballski sous la direction d’Adrien Laëthier.


Photo à la une : © Flickr / Piotr Drabik

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