Arrivé cet été à Ergotelis, en Football League, en provenance de son Pays Basque natal, Thomas Dos Santos a vécu des mois difficiles, entre salaires non versés et dépôt de bilan. Revenu en France, le milieu offensif de 23 ans fait le point sur cette expérience, le foot grec et la vie en Crète.

Pour commencer, est-ce que tu peux nous détailler ton parcours dans le foot ?

J’ai un parcours assez atypique, j’ai beaucoup bougé. Je suis resté à l’Aviron Bayonnais, dans la ville où je suis né, jusqu’à l’âge de 16 ans, en U16 nationaux. Après, j’ai été repéré par le FC Nantes et dès janvier 2008 ou 2009, j’ai signé là-bas pour deux ans et demi. Je suis resté jusqu’en CFA, il me restait un an de contrat et je suis revenu à Bayonne quand ils étaient en National. Mais je n’ai pas joué et j’avais une blessure aux adducteurs, du coup je suis resté à me soigner pendant cinq mois ici puis j’ai signé en janvier en Corse, en CFA 2, à Corte. À l’été qui a suivi, j’ai signé en troisième division espagnole, à Puertollano, mais au bout de cinq mois ils ont déposé le bilan, donc je suis rentré en France. Pendant six mois, j’étais sans club, et je me suis retrouvé à signer en DH, aux Croisés de Bayonne, dans ma ville, mais dans le club concurrent.

Au bout de deux mois, j’ai signé au RC Lens, avec la CFA. J’ai fini la saison là-bas, et vu que c’était un peu bouché pour moi avec les pros, et après avoir discuté avec le coach Sikora, c’était mieux pour moi que je parte donc je suis revenu de nouveau à Bayonne, en CFA 2, où j’ai fait l’année complète. À la fin de la saison, j’ai signé mon contrat pro de trois ans avec l’Ergotelis, en Grèce.

Ton parcours est fait de beaucoup de clubs, d’endroits différents…

J’ai beaucoup bougé, entre le nord de la France, la Corse, l’Espagne, en Grèce.

Venons-en à la Grèce. Comment as-tu eu vent de l’intérêt du club ?

Mon agent m’en avait déjà parlé dès janvier, quand j’étais avec la CFA 2 de Bayonne. Le directeur sportif voulait me faire venir sans essai, et mon club ne voulait pas me laisser partir à l’essai comme ça. Le coach voulait que j’en fasse un, mais ça ne s’est pas fait au final. Vu que ces agents-là avaient cinq joueurs là-bas, dont Mohamed Youssouf et Yann Boé-Kane, entre autres, et qu’ils ont été contents d’eux, ils ont fait confiance aux agents. L’opportunité s’est présentée l’été, pendant le mercato, et je n’ai pas hésité. Je suis parti là-bas, et j’ai signé.

Tu connaissais quoi du club avant d’y aller ?

Du club, je ne connaissais pas grand-chose, à part qu’il a été tout le temps en D1 à part trois fois, et à chaque fois qu’ils sont redescendus, ils sont remontés. On m’avait proposé le projet de faire une grosse équipe, et remonter directement. Je me suis dit que, s’ils voulaient remonter directement, ils avaient plutôt dans leur intérêt de payer les joueurs. Au final, ça ne s’est pas passé comme convenu.

Tu avais connaissance de ces problèmes de salaires en Grèce avant d’y aller ?

On m’avait prévenu. J’avais eu vent de plusieurs joueurs, des amis à moi, qui avaient joué en Grèce. Les joueurs que mes agents avaient, l’année dernière, avaient eu apparemment tous leurs salaires, mais c’était de la D1. Ils ne leur manquaient pas beaucoup. La plupart, c’était surtout vers la fin qu’ils n’ont pas été payés vu que le club descendait, donc moi je me suis dit : « Pourquoi pas. Ça me fait une expérience, au pire des cas ce n’est pas grave je reste cinq mois et si ça se passe bien, tant mieux. » Au final, dès le début, ça ne s’est pas très bien passé vu que l’on a pas gagné les matchs. On n’a pas eu ce que le club attendait et ils ont commencé à ne plus payer du tout.

Le niveau du championnat était comment ?

Je pense qu’il y a 4-5 équipes avec de super joueurs, celles du haut de tableau comme Kerkyra, Larissa et tout ça. Je pense que c’est de la très bonne National, haut de tableau, voire bas de tableau Ligue 2. Sinon, le bas de tableau de la D2 grecque, c’est CFA-CFA 2. Le milieu de tableau, c’est du bon, très bon CFA.

Au niveau des installations, ça donne quoi ?

Franchement, au niveau des infrastructures, on était super bien. On avait un grand stade (stade Pankritio de 26.240 places), à l’intérieur on avait notre vestiaire, une salle de musculation, le terrain d’entraînement juste à côté, toujours de bonne qualité. Les kinés et les docteurs étaient tout le temps à disposition. On en avait aussi en ville s’il y avait trop de monde blessé au club. À ce niveau, c’était bien, mais c’était l’organisation qui était un petit peu moins bien. Lors des déplacements, vu qu’il n’y avait pas trop d’argent, on devait partir en bateau, ou des fois on n’avait pas de repas tous ensemble la veille.

Comment tu expliques, justement, qu’un club qui a de si bonnes infrastructures n’arrive pas à être bien structuré financièrement ?

Moi je pense que le problème, c’est le pays directement. C’est le pays qui est touché, ils ne paient pas d’impôts, ils font presque tout au black. Tout ce qu’ils paient, ils le font en cash. Il n’y a pas de carte bleue, on ne peut sortir que 420€ par semaine. Je pense que le souci, même si je n’ai pas été assez longtemps là-bas, c’est l’économie du pays en lui-même.

On voit souvent des joueurs qui viennent, qui ne restent que quelques mois et qui changent de club. Ça bouge vraiment dans tous les sens ?

Ouais, ça bouge dans tous les sens. Il y a un club qui ne paie pas, à côté ils vont lui proposer direct un petit billet pour qu’il signe, et au final les mois qui vont suivre, ils ne vont pas payer non plus. Même en Super League, des équipes que l’on a jouées en coupe, il y avait certains clubs qui ne payaient pas.

Tu penses que ces problèmes peuvent s’arranger avec le temps ?

Je pense qu’il n’y a rien qui ne s’arrangera tant que le pays ne s’arrangera pas lui-même économiquement, parce qu’il n’y a rien qui est fait là-bas pour que ça s’arrange en fait. Déjà, il n’y a aucune organisation financière dans le pays, c’est compliqué pour que le football s’arrange, à part s’ils arrivent à avoir l’argent qu’il faut à côté. Mais vu que les banques c’est bloqué, ça le sera toujours aussi pour le foot.

Au niveau sportif, tu en retires quoi de cette expérience ?

Disons que je n’ai pas eu tellement de chance, parce que je suis le joueur qui a fait le plus de matchs au niveau de la préparation physique. On a fait neuf matchs, j’en ai enchaîné quatre en l’espace d’une semaine, où j’ai joué à chaque fois 90 minutes, et sur le dernier je me suis fait mal aux adducteurs. Du coup, après, les 3-4 premiers matchs de championnat, je n’ai pas pu les faire, ou les deux premiers sur une jambe. Ensuite, il y a eu le temps de retrouver la place, les sensations, le niveau physique. Je n’étais bien qu’à la fin, malheureusement. J’ai commencé à jouer, j’ai fait quelques bons matchs, notamment en coupe contre Panionios. Ils voulaient absolument que je revienne en janvier, à la trêve, mais sans garanties financières, ce n’était pas possible. Trois ou quatre jours après, ils ont déposé le bilan, le président a quitté ses fonctions, donc j’ai bien fait de ne pas y repartir au final.

Comment on gère cette incertitude du salaire quand on est joueur ?

Franchement, on était cinq étrangers, dont un qui était déjà là depuis l’année dernière, qui connaissait un peu le fonctionnement et qui nous avait un peu prévenus. Mais bon, c’est sûr que c’est compliqué. Heureusement que l’on avait les logements payés, la voiture à disposition et le restaurant aussi, parce que sinon, ça aurait été compliqué. Sinon, de savoir que l’on n’est pas payé, que l’on n’est pas vraiment libre de faire ce qu’on veut au niveau des achats, c’est compliqué. On nous fait des promesses chaque semaine, en disant que la semaine prochaine on allait avoir quelques billets pour pouvoir vivre, et au final elles n’étaient pas tenues. Forcément, dans la tête ça joue. On est loin de notre pays, on se demande comment va se passer notre avenir, donc de ce côté-là, c’est compliqué après de faire la part des choses.

Le rapport avec les joueurs grecs se passe bien ? Eux aussi sont dans la même galère.

J’étais agréablement surpris, parce qu’on avait vraiment une équipe soudée au niveau des étrangers et des Grecs. On prenait tous les décisions ensemble. On a fait des grèves, justement, pour faire réagir au niveau du président pour que l’on puisse être payés. Il n’y avait rien qui se faisait dans le dos, ils étaient avec nous, nous on était avec eux. Il y avait beaucoup d’entraide. J’ai encore des nouvelles et des appels de joueurs avec qui je jouais donc, à ce niveau-là, il n’y a rien à dire.

Tu parles de grève, il y en avait eu une au niveau national, qui ne s’est finalement pas faite. Tu penses que la fédération n’a pas conscience des problèmes ?

On a fait une grève pour que la fédération, qui devait de l’argent, si je ne dis pas de bêtises, de la saison précédente, le donne à chaque club pour pouvoir payer les joueurs. Au final, on ne l’a pas vu, ou du moins, je ne sais pas ce qu’il s’est passé à l’intérieur des clubs, s’ils ont eu l’argent ou pas, mais nous les joueurs on n’a rien perçu. Je ne sais pas du tout comment cela s’est passé, je ne peux pas répondre.

Comment ça se règle un litige comme ça ? Quelles sont les procédures à faire ?

Tous les Grecs, déjà, ne vont faire aucun litige d’après ce qu’ils m’ont dit. Nous, les étrangers, je crois que l’on ne peut rien faire puisque ça y est, le club vient de déposer le bilan pour ne pas avoir de dettes. Je pense que l’on ne va rien percevoir du tout, et si l’on avait fait un dossier auprès de la FIFA pour pouvoir récupérer l’argent, ça met longtemps et je ne sais pas si au final on en voit le bout.

Cette possibilité de repartir en D3 et d’effacer les dettes ne fait-elle pas du mal aux joueurs ? Ils ne sont jamais payés, au final.

C’est sûr, ça arrange le club, mais tous les joueurs ont quasiment trouvé un nouveau challenge. Je ne sais pas comment le club va se relever en D3, je sais que cet été ça a été tendu aussi parce que ça s’est joué à quelques milliers d’euros pour qu’il reparte en D2. Au final, ils n’ont pas pu payer, et ils déposent le bilan en janvier. Je ne sais pas comment c’est géré.

Est-ce que ça a changé ton regard sur le foot grec ? Si tu devais conseiller des joueurs courtisés par des clubs grecs, tu leur dirais quoi ?

Franchement, si ce n’est pas pour aller en D1 et avoir des garanties sûres d’être payé, il ne faudrait pas y aller. Si c’est pour de la D2, ça ne sert à rien. Tous les clubs avec qui on a parlé, à part Larissa où le président a beaucoup d’argent et paye tous ses joueurs, c’est compliqué. Si c’est de la D1, y aller, c’est oui. De tenter, mais de mettre certaines options sur le contrat comme pouvoir partir libre s’il n’est pas payé au bout d’un mois, ou des trucs comme ça. Sinon, il va être bloqué, et il ne va pas pouvoir jouer et recevoir son argent. S’il peut éviter d’aller en Grèce, ça serait mieux (rires).

Comment as-tu rebondi après ça ? C’était ton premier contrat pro, c’est toujours dur à encaisser j’imagine.

C’est sûr, j’avais mis de l’espoir dans ça, d’enfin pouvoir avoir ma chance. Ça fait un bon moment que je bataille pour avoir ce contrat pro. Je l’ai eu, et au final ça n’a pas marché. Bon, après, c’est une défaite en plus, mais il faut que je rebondisse. Je n’ai pas hésité à signer dans mon club à Bayonne, en CFA. Je suis revenu ici, j’ai cinq mois. J’ai eu des propositions aussi pour l’Europe de l’Est, des contrats professionnels, mais si c’était pour revivre la même chose qu’en Grèce… J’ai préféré revenir en France, tranquille, pendant six mois et bien faire la part des choses pendant le mercato de cet été. S’il y a des propositions à étudier, on verra. Mais je ne me prends pas la tête, je continue de travailler. Si je fais ce qu’il faut, je pars du principe qu’il y aura quelque chose, donc on verra bien.

Ça t’a un peu refroidi de partir à l’étranger ?

Non non, je ne suis pas du tout fermé. S’il faut repartir à l’étranger, je repartirai. Ça a été une très bonne expérience, surtout au niveau humain. Le fait de connaître une nouvelle culture, des nouvelles personnes, tout ça, je ne regrette pas du tout. Niveau football, j’ai connu un nouveau championnat, j’ai connu le monde professionnel. Si je devais, par exemple cet été, repartir à l’étranger, j’y repartirais. Mais je ferais peut-être les choses autrement, en regardant au niveau du contrat, en m’informant beaucoup plus au niveau du club, des joueurs, savoir s’il n’y a pas de problèmes d’argent, comment c’est payé, comment ça fonctionne avant d’agir trop vite et de signer sans trop savoir.

© ergotelis.gr
© ergotelis.gr

La vie hors football, c’était comment en Grèce ?

C’était génial. Surtout où j’étais, en Crète, avec le soleil, la plage. Le mode de vie des gens, malgré la crise, est super tranquille. Ils vivent tous bien, les horaires de repas sont un peu comme en Espagne. Ils font la fête souvent, ils profitent de leur vie en fait. C’est moins stressé qu’en France, je dirais. Le cadre de vie est génial, exceptionnel. On a la plage à côté, il fait beau tout le temps, il y a les montagnes, les palmiers. C’est sûr que ça a aidé dans les cinq mois que j’ai passés là-bas avec des étrangers à ne pas partir plus tôt.

Je ne sais pas si tu as vraiment eu le temps de t’intéresser à la Super League, mais comment tu vois l’hyper domination de l’Olympiakos, et le fait que 4-5 clubs se détachent financièrement ?

On sait très bien que l’Olympiakos, ça fait un moment déjà qu’ils dominent le championnat grec. Cette année, ils ont vraiment une équipe très au-dessus des autres. On l’a vu, ils n’ont toujours pas perdu, ils ont fait 19 matchs avec un seul nul et que des victoires. Après, les 3-4 clubs qui suivent c’est l’AEK, le Panathinaïkos, après je ne sais pas, parce qu’ils sont repartis en D3 aussi, comment ils se sont refaits financièrement. On sait que déjà il y a des fans, donc l’argent rentre, contrairement à nous en D2, où à Ergotelis on n’en avait pas du tout. Ensuite, les investisseurs sont plus nombreux à venir parce qu’ils savent que ce sont des clubs qui ne sont pas à risques, où l’argent va rentrer, où les matchs vont être vus donc je pense que c’est plus facile. C’est pour ça qu’ils ont plus de budget, des meilleurs joueurs et donc ils sont bien au classement.

Le vide dans les stades explique ces difficultés financières ?

C’est ça, c’est exactement ça. Déjà, quand on regarde notre club à Héraklion, à Ergotelis, on devait avoir 500-600 personnes à chaque match, donc c’est impossible d’avoir un revenu pour pouvoir payer les joueurs ne serait-ce que pour pouvoir continuer. Quand on regarde le club d’à côté, l’OFI, ils ont un stade de 15 ou 16.000 places, et ils sont pleins à chaque match, en D3. Juste avec l’achat des places, ils peuvent payer les joueurs, alors qu’ils sont en D3. Ça change beaucoup de choses d’avoir les supporters, les stades pleins.

Tu ne penses pas que certains clubs vivent au-dessus de leurs moyens en signant beaucoup de joueurs sans avoir les moyens de les payer ?

C’est ça qui je pense n’est pas surveillé, comme nous on a en France avec la DNCG. Ils font signer des joueurs sans savoir s’ils vont être payés, et s’ils ne peuvent pas ou s’ils sont déçus des joueurs, ils ne payent plus, et c’est aux joueurs de partir d’eux-mêmes. C’est rare qu’il y ait des dossiers montés à la FIFA et qu’il y ait gain de cause pour le joueur donc, au final, ils en profitent, car ce n’est pas assez surveillé là-bas.

Est-ce qu’il y a un syndicat de joueurs qui donnent des conseils et des solutions en cas de problèmes ?

En tout cas, moi, je n’en ai pas vu du tout. À part discuter entre nous et essayer de trouver des solutions nous-mêmes, il n’y a rien eu. Il y a eu beaucoup de promesses, le président qui allait retrouver des fonds en vendant des terrains, mais au final ça ne s’est pas fait. Jusqu’à janvier, on a eu des promesses tout le temps, mais on n’a pas vu du tout de syndicat ni de joueurs pour venir nous conseiller. Rien du tout.

Le championnat grec est un championnat où l’on peut facilement rebondir, à l’image de ton coéquipier Khassa Camara (parti à Xanthi, en D1). Tu n’avais pas envie de rester en Grèce ?

La D2 grecque, ou même le championnat grec, c’est un moyen de se montrer. La preuve, oui, avec Khassa. Il a fait cinq gros mois, et il a fini à Xanthi, en D1. S’il arrive à avoir sa chance, à jouer, petit à petit il va se faire un nom là-bas. On sait qu’il y a des gros clubs, que c’est vu même à côté donc c’est un gros moyen de rebondir. L’année dernière, déjà à Ergotelis en D1, il y avait 4-5 Français. À part Mohamed Youssouf qui a signé pour Veria, tout le reste a signé en Ligue 2, en France, entre Niort, le Red Star. C’est un bon tremplin, c’est reconnu quand même la D1 grecque, ce n’est pas rien. Après, c’est le foot, il faut avoir un coup de chance, et être là au bon moment.

En France, le CFA est un peu pareil. On voit beaucoup de joueurs qui sont repérés par des clubs de Ligue 2, National. C’est un peu ce que tu ambitionnes ?

C’est ce que je ne voulais pas me mettre dans la tête étant plus jeune. C’est ce que je commence à prendre conscience de plus en plus. Si j’avais des choses à refaire, je pense que c’est ça que je referais. Repartir dans une CFA ou une petite National, et essayer de se faire voir parce qu’en fait, au final, c’est le plus gros tremplin. Avec les problèmes économiques que connaît la France et les clubs de foot, il y a énormément de clubs de Ligue 2 qui recrutent dans les CFA. Tous les mercatos, il y a au minimum trois ou quatre joueurs qui signent pro dans des L2, donc je me dis pourquoi pas. Je vais revenir dans un club où je connais tout le monde, où j’ai ma famille à côté. J’ai le cadre de vie idéal pour être bon, donc après à moi de faire ce qu’il faut en dehors et sur le terrain pour avoir ce que je veux pour le mercato d’été.

Cette expérience t’a fait mûrir ?

Je pense que toutes mes expériences ont fait que, maintenant, je sais ce qu’il faut que je fasse pour pouvoir être mieux en dehors, sur le terrain et aussi les décisions à prendre à côté. Maintenant, même en ayant beaucoup de déceptions et de défaites comme j’ai pu en avoir – je suis parti en Espagne, il y a eu le dépôt de bilan, je vais en Grèce, je signe mon premier contrat pro, il y a un dépôt de bilan – malgré ça je crois toujours en moi. Je me dis que si je l’ai fait une fois, je vais arriver à le refaire. Si c’est en France, tant mieux, parce qu’au final c’est quand même là où il y a peut-être le moins de problèmes financiers avec l’Angleterre et l’Allemagne.

Sinon, pour finir, parle-nous un peu de cette vidéo qui a fait le tour du monde où le soigneur du club fait tomber le joueur.

(Rires). C’était filmé, c’est vrai. Déjà, à ce match là, j’étais avec un Brésilien sur le banc en train d’y assister. Le soigneur vient chercher le joueur, ils le font tomber une première fois. Ils le refont tomber une deuxième fois. Et à la fin, ils le balancent sur le bord de la touche. À la fin du match, on est parti le voir et on lui a dit : « Demain, c’est sûr, tu vas être sur YouTube, il y a tout le monde qui va te regarder« . Ça n’a pas loupé. Le lendemain, on est parti à l’entraînement, et il y avait tous les joueurs sur leur portable, sur YouTube, en train de regarder la vidéo du joueur. C’était pas mal.

C’est un peu ça le football grec, finalement ? Quelque chose de folklorique ?

Franchement, c’est à l’image du mode de vie qu’ils ont là-bas. Bien que ça soit filmé, ils vivent comme s’ils étaient seuls dans leur bulle. Ils font les choses comme eux le ressentent, et c’est ce qui est bien dans la vie grecque. C’est ce qui leur fait défaut, aussi, c’est pour ça qu’ils ont des soucis économiques.

Propos recueillis par Martial Debeaux


Image à la une : © ergotelis.gr

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