Un ami de Footballski, Philip, est allé regarder un match à Berlin et nous a envoyé ce savoureux compte-rendu. Plongée en D2 allemande, côté est bien entendu !
Le championnat
La D2 allemande est un univers particulier plutôt réservé aux supporters des clubs concernés. Même lorsque des grosses pointures descendent, on ne ressent pas un élan médiatique fou parce que le FC Köln ou le Hertha Berlin (où, pour parler de la saison actuelle, le FC Nürnberg) est pris au piège et relégué à l’échelon inférieur.
Le jeu en soi est relativement pauvre. Les défenses sont bien organisées et les joueurs capables de marquer des buts ne sont pas nombreux. On assiste souvent à des buts via des cafouillages et peu d’action dans le jeu. On est loin de la forte pression kick and rush du Championship Anglais mais, fort heureusement, on est également bien loin de la Ligue 2 Française et ses stades quasi-vides.
Oui car les stades sont souvent pleins. Les supporters répondent présents malgré des horaires odieux (j’ai dû me lever à 3h45 pour pouvoir assister à ce match – je réside à Munich). Un week-end type de D2 Allemande ressemble à ça :
- Trois matches le vendredi coup d’envoi à 18h30 – un joli clin d’œil à la culture allemande du je ne bosse plus le vendredi à partir de 14h (grand max !)
- Deux matches le samedi coup d’envoi à 13h
- Trois matches le dimanche coup d’envoi à 13h30
- Dernier match (championnat à 18 équipes donc 9 matches) le lundi soir coup d’envoi à 20h15
Les supporters font l’effort sans trop broncher pour les 8 premiers horaires (qui sont bien sûr déterminés pour des raisons télévisuelles) mais ça gueule plutôt pas mal pour ce dernier match du lundi soir et on les comprend. Cette semaine, les supporters de Greuther Fürth (banlieue de Nuremberg en Bavière) devront faire le long voyage dans la Ruhr Gebiet jusqu’à Düsseldorf.
Mais les stades sont pleins quand même et la majorité des clubs sont encouragés par des ultras passionnés et loyaux envers et contre tout.
Les équipes
Deux des plus grandes villes d’Allemagne s’affrontent : la capitale politique accueille la capitale économique. Seulement les deux équipes qui s’affrontent représentent le club populaire dans chacune des villes.
Pour Sechzig (soixante en Allemand), l’introduction n’est pas vraiment nécessaire. Le Bayern écrase tout sur son passage depuis des années et le club populaire ne peut lui tenir tête, du moins pas en dehors de la ville. Sechzig est pourtant un des plus gros clubs de D2 avec des supporters qui se déplacent par milliers à chaque Auswartsspiele (match à l’extérieur). Depuis la relégation subie en 2004, tout le monde se demande pourquoi ce club n’arrive pas à remonter. L’Allianz Arena, que le club partage avec le FC Bayern, est une partie du problème. Les matches à domicile se déroulent devant à peine 20 000 spectateurs et la pression gagne les joueurs qui n’arrivent jamais à attaquer une saison par le bon bout.
Pour Union Berlin, l’ombre émanant du rival local est beaucoup moins grande. Le Hertha BSC n’est désormais plus qu’un club ascenseur entre la D1 et la D2. Il a d’ailleurs le même problème que 1860 car ils jouent dans un stade bien trop grand pour lui (l’Olympiastadion, stade qui a accueilli la finale de la Coupe du Monde 2006). L’Union, lui, est un club modeste avec son petit stade de 20 000 places situé dans le Sud-Est de la capitale.
Le match
J’en suis à mon 21ème stade allemand (en ne comptant pas les stades d’équipes bis) et le stade de l’Union est probablement le plus difficile à accéder en transports. Il n’y a pas de métro qui donne direct au stade et le temps estimé entre la gare centrale et le stade en soi est d’un peu moins d’une heure (une éternité lorsque l’on compare ça aux autres petites bourgades comme Aue et autre Bochum). Bref, ce stade est un typique de D2 à l’Anglaise avec le parcage visiteur situé derrière un des buts.
Avant de commencer par le match en lui-même, je me dois d’affirmer que sportivement les deux clubs vont mal, très mal. Le malaise de l’Allianz plombe 1860 alors que l’Union ne semble pas savoir où réside son problème. On pourrait penser que ces deux clubs sont bien armés pour monter sur le papier mais en fait tous deux luttent pour ne pas descendre.
La victoire implacable des visiteurs 4-1 se dessine en première période avec un avantage 2-0 à la pause. La star locale, Daniel Adlung, et le nouveau buteur maison Ruben Okotie (titulaire dans le onze Autrichien d’ailleurs) donnent des frissons à la défense Berlinoise et ça continue en deuxième mi-temps avec les mêmes buteurs. Dans le parcage, le millier de Munichois à s’être levé à 4 heures du matin jubile et se demande où cela va s’arrêter. L’euphorie gagne les troupes du terrain et les visiteurs lèvent fort logiquement le pied. Union réduit l’écart et rate un penalty dans une période de grosse pression (9 corners d’affilée !).
Mais Munich a tenu bon et passe 12ème. Un grand ouf car ils étaient derniers il y a 3 journées. L’Union Berlin est 15ème et devra sans doute batailler ferme jusqu’au bout pour ne pas descendre (pas que ce soit gagné d’avance pour Sechzig).
Philip Bargiel
S’agissant de l’accès au Alte Försterei, il y quand même la station de S-Bahn de Köpenick à 5-10 minutes à pied ou bien (mais faut le connaître celui-là) le tram qui traverse toute la zone ouvrière d’Oberschöneweide et qui s’arrête juste derrière le stade.