« Teplice, la ville des empereurs et des rois, la ville aux milliers d’histoires« . La campagne de publicité de l’office du tourisme local est plutôt alléchante. Alors pour terminer ce week-end, c’est parti pour une journée à Teplice.
Les apparences sont parfois trompeuses
Quoi de mieux qu’une petite expédition en République Tchèque pour conclure un petit périple? Après trois jours passés à Prague, nous décidons de nous aventurer à l’extérieur de la capitale, comme nous l’avions fait l’année passée à Pardubice et à Olomouc. Cette fois ci, cap à l’ouest, direction Teplice à 1h30 de la capitale.
Pourquoi Teplice? A vrai dire le programme footballistique n’était pas vraiment alléchant pour ce dernier jour. Alors nous avons opté pour la solution la plus proche et la plus directe en transport en commun. Avec 50 000 habitants, Teplice est une petite ville du nord-ouest de la République Tchèque, toute proche de la frontière allemande. Située à quelques kilomètres d’Usti Nad Labem, Teplice est surtout réputée pour ses eaux chaudes qui font de la ville un centre thermal important en République Tchèque.
Mais pour arriver à Teplice, il faut prendre les transports en commun. La solution la plus pratique en République Tchèque? Le train! Enfin quand il n’y a pas de travaux. Avec un réseau ferroviaire qui ferait pâlir la SNCF et des trains de qualité (wifi, wagon restaurant avec des prix défiants toute concurrence …), la République Tchèque dispose d’un excellent réseau. Malheureusement pour nous, la première mésaventure survient quand nous arrivons à Usti Nad Labem. Le train est arrêté et n’ira pas plus loin faute de travaux. Nous devons courir à la station secondaire pour prendre une vieille locomotive qui fera le parcours jusqu’à Teplice.
L’arrivée à Teplice nous fait rapidement comprendre que par un dimanche matin pluvieux de fin octobre, la ville n’est pas faîte pour les dépressifs. Les rues sont désertes et les seuls habitants que nous croisons sont ceux qui sortent des nombreux casinos de la ville. Dans toute la ville, parfois même côte à côte, des casinos à perte de vue! Alors est-ce la présence de nombreux russes profitant des thermes qui explique le phénomène? Nous n’aurons pas la réponse. Malgré un manque d’agitation certain et des rues vides, Teplice possède un beau petit centre-ville qui est malheureusement parcouru en une petite demi-heure.
Heureusement pour nous, le Pivovar Monopol de Teplice nous permettra de tuer le temps jusqu’au match. Un beau restaurant tchèque qui rappelle l’ambiance du passé et nous gâte notamment en nombreuses bières locales. Rien de mieux qu’un Pillsner Gulash pour affronter le froid de cet après-midi pour le match entre l’équipe de la ville et le Dynamo České Budějovice.
Direction le Na Stinadlech
C’est sous une pluie fine, associée à un vent battant que nous prenons la direction de l’enceinte du FK Teplice, le Na Stinadlech. On pourrait supposer qu’une petite ville de 50 000 habitants dispose d’une petite enceinte et que la ferveur est présente pour les matchs à domicile. Que neni! Teplice possède un stade de 19 000 places! Plutôt gargantuesque par rapport à la ville. Il s’agit tout de même du huitième plus grand stade du pays, construit en 1973 et qui a pu accueillir quelques matchs de la sélection nationale.
Pour remplir une telle enceinte c’est un véritable parcours du combattant pour le FK Teplice qui doit exister dans l’échiquier du football tchèque alors que le FK Usti Nad Labem (qui évolue en D2) n’est qu’à quelques kilomètres. Fondé en 1945, le FK Teplice n’a que peu connu le succès lors de l’époque tchécoslovaque. Naviguant entre la première et la deuxième division, le club a connu un nouvel élan à la suite de la révolution de velours de 1989 avec l’arrivée d’un riche sponsor. Quelques participations européennes (défaite en 2005 contre l’Espanyol Barcelone en C3), deux fois sur le podium, Teplice est désormais un club de milieu de tableau qui lutte pour sa survie. Et ce ne sont que les affiches contre le Sparta et le Slavia qui attirent du monde au stade …
En effet, l’ambiance n’est pas vraiment au rendez-vous aux abords du stade. Il faut dire que l’adversaire du jour n’est pas vraiment sexy sur le papier. Il s’agit du Dynamo České Budějovice, équipe habituée à faire le yo-yo entre première et deuxième division. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’y a pas foule dans le stade … Malgré un petit groupe d’ultras locaux, ce sont les visiteurs qui font du bruit dans le parcage. Logique, car sur le terrain c’est la débandade! En une demi-heure le Dynamo va planter trois buts! Colère dans le stade, le voisin balancera son petit coussin en l’air (car les sièges métalliques sont plutôt froids), un autre est à deux doigts de s’étrangler en mangeant sa salade de pommes de terre chaudes et un autre préfère rentrer chez lui au chaud. Le jeune joueur russe prêté par Krasnodar est aux fraises et sera remplacé après le troisième but.
Malgré un large score pour les visiteurs, les locaux produisent un football intéressant mais peinent à conclure. Il faut dire que le gardien adverse est très, très chaud. Il fait plusieurs parades décisives qui permettent au Dynamo de remporter un précieux succès dans la course au maintien. Malgré un but en fin de match, Teplice sort sous les sifflets des 2 000 spectateurs présents. Il faudra faire beaucoup mieux pour espérer pouvoir retrouver un jour l’Europe …
Les notes
Standing du stade (4/5): Un grand stade (trop même) mais plutôt atypique avec une petite tribune derrière un but. Une belle architecture.
Disponibilité des billets (5/5): Aucun problème pour trouver des billets, même pour les grosses affiches. Disponibles directement au stade voir même en ligne si vous voulez assurer le coup.
Tarifs (4/5): Cinq euros le billet, c’est bon marché.
Ambiance (1/5): C’est le point négatif de cette expérience, peu d’ambiance dans le stade et dans la ville en général. Même les ultras avaient fait plus de bruit il y a deux ans quand nous étions allé voir Bohemians-Teplice …
Risques (4/5): Fouille quasi-inexistante mais a priori aucun risque dans le stade.
Accessibilité et transports (4/5): Teplice c’est petit, du coup le stade est à seulement 20 minutes de la gare à pied. Pour ceux qui préfèrent le bus, le stade possède un arrêt à proximité.
Buvette (5/5): De la bière, des saucisses, du choux, des patates, que du bonheur.
Quartier environnant (2/5): Un centre commercial et une zone pavillonnaire à proximité, rien de très sexy!
Antoine Jarrige