La fin de saison se profile tout doucement mais ce premier match des play-offs nous rappelle une chose: la course au titre est loin d’être terminée.

Avec sept matches au menu des play-offs, le Legia ouvrait le bal à domicile face au champion en titre, le Lech Poznan, qui vit une saison compliquée. C’est bien connu: le plus difficile est de confirmer un titre l’année suivante, et le Lech n’échappe pas à la fameuse gueule de bois du champion.

Les « Cheminots » en ont fait l’amère expérience avec un début de saison catastrophique et une saison délicate, mais ils ont réussi à remonter la pente et sont même parvenus à décrocher leur ticket pour les play-offs. Classés 6e avant ce match, le Lech qui compte 3 victoires d’affilée à l’extérieur, se déplaçait en confiance à Varsovie.

© Chafik Ouassal / Footballski
© Chafik Ouassal / Footballski

En face, le Legia avait l’occasion de conforter sa place de leader. Les Légionnaires survolent cette fin de saison et restent invaincus depuis 6 matches. Ils n’ont connu qu’une seule petite défaite en… 18 matchs! Même si la qualité du jeu n’est pas toujours au rendez-vous, leur efficacité fait très mal et Nemanja Nikolić n’y est pas étranger. L’international hongrois et meilleur buteur du championnat, avait d’ailleurs inscrit un doublé le mois dernier à Poznan, pour offrir la victoire (0-2) aux siens.

Kici, une Légende mise à l’honneur

Les supporters ont eu l’occasion d’applaudir Lucjan Brychcy dit ‘Kici’. Celui qui a porté les couleurs du Legia dans les années 1950-60 détient trois records absolus: avec 19 saisons passées au club, il est le joueur le plus capé et le meilleur buteur de l’histoire du Legia. Il a, au passage, remporté quatre titres, quatre coupes et joué une demi-finale de la Coupe des Clubs Champions avec le club de la capitale. Kici a donné le coup d’envoi, et a reçu un hommage à la hauteur de sa grande carrière.

Dans le Chaudron Blanc du Legia

© Chafik Ouassal / Footballski
© Chafik Ouassal / Footballski

Tous les ingrédients étaient réunis pour assister à une grosse rencontre et certains redoutaient même de voir le Lech se faire corriger. Mais sur le terrain, le spectacle n’était pas vraiment au rendez-vous. Pressing très bas voire inexistant du Legia, un match (trop) posé, les supporters ont dû attendre 20 minutes pour voir la première vraie occasion du match – un raté monumental d’Aleksandar Prijović qui perd son face-à-face avec Burić le gardien du Lech, suite à une boulette d’Arajuuri. Le Suisse se permettra même de rater une autre occasion cinq étoiles en fin de période, alors que juste avant le Lech répondra par 2 belles occasions via Darko Jevtic et Nicki Nielsen.

0-0 à la mi-temps, les Cheminots peuvent être satisfaits de leur première période: bien organisés (mis à part sur les deux cadeaux offerts au Legia), solides et excellents en combinaisons, ils ont sortis quelques belles contre-attaques bien ficelées. Mention spéciale à Aziz Tetteh et à Nicki Nielsen qui ont bien tiré leur épingle du jeu: le Ghanéen Tetteh, omniprésent en récupération, n’a rien laissé passer alors que Nielsen, seul en pointe dans un schéma défensif, a réussi à mener la vie dure à la défense du Legia.

La seconde période va offrir un tout autre spectacle. Malgré une première grosse occase de Nielsen – encore lui ! – pour les visiteurs, le Legia se montre bien plus conquérant, agressif et presse beaucoup plus haut. Une tactique qui va rapidement se concrétiser, au quart d’heure, suite à une récupération autoritaire voire « limite » de Pazdan qui vient arracher le ballon des pieds de Tetteh. Les Légionnaires partent alors en contre et Nikolić sert un caviar à Prijović qui inscrit son 7e but de la saison. La 3e est la bonne pour Prijović et on saluera au passage l’altruisme de Nikolić (1-0). Quant à Tetteh, l’homme fort de la première période côté Lech, sa perte de balle se paye cash. Mais le Lech ne tarde pas à réagir via…je vous laisse deviner… Nielsen, 10 minutes plus tard. Le Danois voit sa frappe s’écraser sur le poteau de Malarz, au terme d’une superbe action individuelle. Une action qui aurait mérité mieux.

Le Legia se créera encore deux énormes occasions en contre-attaques, Nikolić tout d’abord qui perd son un-contre-un avec Burić à 5 minutes du terme et dans les arrêts de jeu, Prijović encore une fois bien servi par l’altruiste Nikolić manque son 3e face-à-face avec Burić… On peut dire que le gardien bosnien a sauvé les meubles bleus et blancs, mais c’est bien le Legia qui prends les trois points, même si le Lech en aurait mérité un.

A défaut d’être sur le terrain, le spectacle était par contre dans les gradins. Un kop quasi rempli plus d’une demi-heure avant le coup d’envoi, le fameux « Mur Blanc » a une fois de plus été à la hauteur de sa réputation: chants, sauts, cris, et ce à partir de l’échauffement jusqu’au tour d’honneur de fin de match. Impressionnant! Il ne manquait qu’un tifo… dommage.

Réactions : Urban sur le grill, Cherchesov Show et Prijović en mode Star

Après avoir titillé le Legia et Nikolić dans la presse en milieu de semaine, Jan Urban, coach du Lech, se présentera le premier aux micros. Malgré une partie équilibrée, il estimera que le Lech était la meilleure équipe et qu’une erreur individuelle a permis au Legia de gagner, avant d’expliquer que son équipe aurait mérité le nul.

S’en suit le Cherchesov Show et l’entrée en scène du coach russe en salle de presse, qui salue la salle de presse en formant le « L » de Legia avec ses doigts, avant d’arborer fièrement son T-shirt à l’effigie de Lucjan Brychczy. Classe.

Enfin dans la zone mixte, Aleks Prijović, le très sollicitié héros du jour – un petit air de Zlatan, non?, prendra le temps de répondre à toutes les questions: « J’avais de bonnes sensations et j’ai bien préparé le match en semaine. On aurait pu en marquer plus et moi le premier, j’en ai raté un paquet. Mais le plus important ce sont les 3 points. On bosse dur et bien en semaine pour atteindre nos objectifs de fin de saison, et voilà les fruits du travail. On rejoue contre Poznan dans deux semaines en finale, tout sera différent et ça sera encore plus dur car ils voudront prendre leur revanche. Et il faudra qu’on aille chercher cette coupe! »

Legia champion : un titre obligatoire pour fêter le Centenaire

Cette rencontre peut résumer la saison du Legia depuis l’arrivée du coach Cherchesov en cours d’année: une performance qui ne restera pas dans les annales, mais le Legia a fait le boulot sans vraiment briller ni convaincre, en faisant preuve d’efficacité, d’expérience et avec un brin de chance.

En étant réaliste, aucun club n’est vraiment taillé pour concurrencer le Legia dans la course au titre cette année, vu que leur seul concurrent direct au classement – Piast Gliwice – a montré ses limites après la trêve hivernale. Le club le plus riche d’Ekstraklasa se dirige donc vers un titre.

Un titre, voire un doublé, est obligatoire pour célébrer le centenaire du club. L’objectif était clair dès le début de saison, et Henning Berg le coach norvégien (ancien défenseur de Manchester United) a payé les frais d’un début de saison très moyen. Cherchesov a su remettre le Legia sur les rails et a désormais l’occasion de décrocher un doublé vu que le Legia jouera la finale de la coupe dans 2 semaines face au… Lech Poznan! Une finale similaire à la saison dernière (remportée par le Legia), et l’occasion de fêter le Centenaire en grandes pompes.

Chafik Ouassal


Image à la une : © Chafik Ouassal / Footballski

1 Comment

  1. greg 22 avril 2016 at 12 h 38 min

    Un titre ou un doublé n’est pa une ambition démesurée pour le Legia surtout l’année du centenaire, ce que les supporters attendent c’est un retour en ligue des champions.

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