La trève imposée par le coronavirus commence timidement à être levée dans certains pays européens. Cette coupure du football est l’occasion de mettre en avant d’anciens voyages réalisés dans cette contrée. Comme avec Amalric, du compte French Football Traveler, qui nous fait part de son expérience du fameux derby de Vienne, entre l’Austria et le Rapid.


Alors que le confinement n’est toujours pas terminé dans mon pays de résidence – où, hélas, le football est encore loin de reprendre ses droits -, je replonge, pour Footballski, dans une de mes meilleures expériences de groundhopping de ma jeune carrière : le derby de Vienne entre le Rapid et l’Austria.

2 décembre 2019. Après un week-end de groundhopping en terres croates et slovènes, je reprends ma semaine de travail. Ce soir-là, je reçois un appel d’un ami me proposant de rejoindre son petit groupe pour un week-end dans la capitale autrichienne. A ma grande surprise, je découvre que le fameux derby de Vienne a lieu ce dimanche, en fin d’après-midi, dans le reluisant Allianz Stadion du Rapid.

Je lui confirme donc ma venue puis m’empresse d’aller voir la billetterie. Des places sont encore disponibles et l’achat est possible directement sur le site. Entre mes expériences croates et slovènes, j’avais un peu perdu l’habitude de cette pratique ! Me voilà maintenant billet en main, à 6 jours du coup d’envoi, attendant ce match avec impatience.

Nouvelle écharpe et premier tifo

Quelques semaines après ma première expérience du côté de la Merkur Arena de Graz (pour le derby entre le Sturm Graz et le TSV Hartberg), j’effectue donc mon retour en Autriche, dans la capitale. Après plusieurs heures de route au départ de Zagreb, j’arrive aux abords de l’Allianz Stadion avec une avance assez confortable.

Les alentours sont surchargés, entre les supporters venus en nombre pour ce match de gala, les voitures et la police tentant d’encadrer cet événement. Après plusieurs tours des blocs avoisinants, je finis par trouver une place à quelques centaines de mètres de là. Je découvre un quartier très résidentiel, situé dans le 14e arrondissement, à l’ouest de la ville. Le stade semble être le seul lieu d’activités des environs mais cela n’est peut-être qu’un mal pour un bien. En effet, les ultras locaux, représentés majoritairement par les Ultras Rapid (plus vieux groupe ultra du monde germanophone) et les Tornados peuvent, à chaque match, s’en donner à cœur joie pour encourager leur équipe.

J’arrive finalement aux abords du stade et commence à me mélanger aux supporters locaux. Malgré la forte densité, l’endroit est calme et la tempête est sûrement passée, les ultras étant déjà à l’intérieur. A 45 minutes du coup d’envoi, j’entends donc rugir le mur vert et blanc. L’ambiance est déjà au rendez-vous ! Je profite des installations locales pour me restaurer et acheter l’écharpe locale (une nouvelle pièce à ajouter à ma collection). A noter : il faut d’abord recharger une carte prépayée avant de pouvoir aller à la buvette. Je me dirige finalement vers l’entrée, où les supporters affluent en masse pour participer à la fête. Après avoir parcouru les couloirs entre stickers, graffitis et buvettes, j’arrive finalement vers mon siège.

A ma grande surprise, je découvre tout un équipement pour le tifo à venir : un poncho vert et deux carrés de couleurs, un noir et un doré. Je n’avais jamais pris part à un tifo jusqu’alors et reste admiratif devant cette organisation. Je revêts donc mon poncho en plastique vert et après une discussion avec mon voisin pour savoir quel carré utiliser, je me tiens prêt à brandir mon carré doré. L’animation se fera finalement en deux temps.

Quelques instants après que les ultras ont brandi leurs écharpes, nous avons d’abord un tifo sur trois tribunes, le stade scintille de vert et de blanc, avec en outre des inscriptions en doré. Dans un deuxième temps, trois bâches sont déroulées. Pour avoir vu les photos après coup sur le compte Instagram du Rapid, le résultat s’avère absolument impressionnant !

© French Football Traveler

Pendant ce temps-là, les supporters de l’Austria donnent de la voix, brandissent une petite bâche et profitent de l’occasion pour répandre une épaisse fumée violette à travers le stade. Ils seront présents tout au long du match et participeront grandement au match nul obtenu par leur équipe.

Rencontre plaisante mais sans vainqueur

Durant le match, les deux groupes de supporters affichent des messages assez hostiles les uns envers les autres, ce qui est somme toute assez logique pour un soir de derby.

J’assiste donc à un match plaisant. Durant les cinq premières minutes, les deux équipes se rendent coup sur coup pour porter le score à un partout. Cependant, l’Austria domine très clairement les débats et c’est en toute logique que la Violette rentre aux vestiaires en menant au score (2-1).

Alors que tout semblait calme comme peut l’être une mi-temps, peu avant le coup d’envoi de la seconde période, les ultras du Rapid nous offrent un petit show de fumées vertes et blanches. Le résultat est très agréable à voir.

© French Football Traveler

Au retour des vestiaires, le Rapid revient avec de meilleures intentions. Les Violets restent cependant dangereux, avec des attaques extrêmement tranchantes. Mais, à vingt minutes du terme, les Verts égalisent et réveillent tout un stade qui s’était un peu endormi.

Les vingt dernières minutes ne sont que des coups de boutoir du Rapid, qui rate d’innombrables occasions en or face au gardien violet, qui réalise une prestation de très haut standing. Les Vert et Blanc n’y arrivent finalement pas et le score en reste là (2-2). Résultat logique au regard de la physionomie du match.

L’heure du bilan…

J’ai été agréablement surpris par l’animation et l’organisation autour de ce match, il est vrai, spécial pour toute une ville. D’après mon expérience, l’Autriche peut être comparée à l’Allemagne avec des supporters bruyants, actifs et très présents. Nous étions donc 26 300 au stade ce soir-là (pour une capacité totale de 28 000 places). Ce qui représente évidemment un très bon chiffre, qui se situe à plus de 10 000 au-dessus de la moyenne de remplissage.

Ce derby fut une expérience qui valait le coup d’être vécue et cela ne me déplairait pas de revenir pour un autre derby. Mais dans l’autre camp cette fois-ci, au sein de l’antre de l’Austria, la Generali Arena.

Les notes

Standing du stade (4,5/5) : Stade très récent (2016) avec des équipements de qualité. L’énorme logo du Rapid et l’éclairage de nuit offrent un très beau résultat visuel. A l’intérieur, les sièges sont confortables et nous permettent d’avoir une belle vision globale sur la pelouse.

Disponibilité des billets (5/5) : Possibilité d’obtenir son billet facilement sur le site internet et très certainement sur place.

Tarifs (3,5/5) : Prix assez élevé (33€) pour une place proche du parcage adverse, mais cela peut être justifié par le standing du match.

Ambiance (4,5/5) : L’ambiance était au rendez-vous ! Mise en place de tifos et de bâches sur 3 tribunes et des ultras locaux au rendez-vous avec un show pyrotechnique à la mi-temps. Les ultras adverses ont également su se montrer et se faire entendre.

Risques (5/5) : Aucun sentiment d’insécurité même avec mon siège à proximité des ultras adverses.

Accessibilité et transports (3,5/5) : Stade à l’écart de la ville mais accessible assez rapidement en bus. Avec une voiture, il est assez facile de se garer dans les rues avoisinantes.

Buvette (4/5) : Plusieurs points de vente se trouvent à l’extérieur et à l’intérieur du stade, il est assez facile de s’y restaurer. Seul point noir, il est indispensable d’avoir de la monnaie pour pouvoir récupérer et payer avec une carte aux couleurs du club.

Quartier environnant (2/5) : Quartier résidentiel à l’extérieur de la ville, le stade est la seule attraction environnante.

Amalric de French Football Traveler

Image à la Une : © French Football Traveler

1 Comment

  1. Durand 3 juin 2020 at 15 h 26 min

    Très bon article 😉

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