CSKA Moscou – Spartak Moscou, LE derby moscovite par excellence avec ses supporters et l’antipathie légendaire des deux équipes… J’avais manqué le match aller à l’Otkrytie Arena (victoire 2-1 du CSKA) l’année dernière mais je tenais cette saison à voir le derby le plus célèbre du pays.
Le match débutait dimanche à 19h30 (heure moscovite) mais je suis arrivé aux abords de l’Arena Khimki avec plus d’1h30 d’avance, histoire de sentir l’ambiance. C’était la première fois que j’allais dans ce stade situé à la croisée du MKAD (grand périphérique moscovite) et de la route de Leningrad au nord-ouest de Moscou.
Se déroulant en plein week-end de quatre jours (le 8 mars est la Journée de la Femme et est donc férié), je savais que je n’allais pas avoir de bouchons et j’ai donc décidé d’y aller en voiture. J’ai pu facilement me garer aux abords du stade. Pour ceux qui n’ont pas de voiture, il est possible de prendre à partir de la gare de Leningrad un train et de s’arrêter à la station Khimki à quelques centaines de mètres du stade. Maintenant, le CSKA jouera à partir de la saison prochaine dans son nouveau stade et quittera donc définitivement l’Arena Khimki, vraiment trop petit pour un club de ce niveau.
Le temps de passer une première fouille aux abords du stade puis une deuxième en rentrant dedans, me voilà à l’Arena Khimki. Malgré ces fouilles, je m’attendais à bien pire niveau sécurité et je n’ai pas eu à montrer mon passeport, mon billet électronique (achat facile sur Internet à un prix plutôt élevé, 65 euros, derby oblige – je m’y étais pris un peu tard il est vrai) faisant l’affaire. J’ai trouvé par contre que les indications des tribunes n’étaient pas géniales. Je me suis donc retrouvé à faire le tour du stade avant de trouver la bonne entrée…
A l’intérieur, plus de problème. J’ai donc pu m’asseoir et attendre que le stade se remplisse. Dès que les supporters se sont mis en place, les chants mélangés aux insultes ont commencé. Une fanfare militaire (chose compréhensible quand on parle du CSKA, club à l’origine de l’Armée) a joué durant une quinzaine de minutes au milieu du terrain pendant que les deux équipes s’échauffaient. A noter la désastreuse pelouse, abîmée dès que les joueurs ont commencé à s’échauffer. Une pelouse indigne d’un derby.
Ce match si particulier était le premier match des deux équipes en RPL après la trêve hivernale. Le CSKA avait déjà joué durant la semaine un 1/4 de finale de Coupe de Russie face à Ufa (victoire 2-0). Le Spartak, éliminé de la Coupe de Russie, attaquait le championnat après 3 mois de préparation et a comme objectif de retrouver une place européenne à la fin de la saison. Le CSKA se présentait en tant que leader de la RPL et se devait de gagner le derby afin de mettre à nouveau trois points d’écart sur son surprenant dauphin, Rostov, le « Leicester City » russe.
Les compositions d’équipe étaient tout à fait classique d’un côté comme de l’autre. La prestation de Shirokov, ancien spartakiste, était très attendue.
Le match n’avait démarré que depuis dix minutes lorsque Musa, servi par Shirokov à la suite d’une touche, passa le ballon à Eremenko totalement démarqué sur le côté gauche. Ce dernier lança en profondeur Musa qui par sa vitesse, prit toute la défense à revers et eut même le temps de marquer à la suite d’un une-deux avec Tosic pour éliminer Rebrov. Granit revenu en catastrophe ne put éviter l’ouverture du score. 1-0. Le stade était évidemment en fusion et côté tribune Spartak, on avait très mal choisi le moment pour lancer un craquage qui aurait pu s’avérer magnifique…
Le CSKA contrôla cette équipe du Spartak durant tout le match. Il est difficile de diviser le match en plusieurs périodes, comme on peut le faire souvent. Il y eut les dix dernières minutes de la première mi-temps durant lesquelles le CSKA se procura quelques occasions coup sur coup par Musa ou Tosic. Sans un Rebrov décisif, le Spartak aurait pu rentrer au vestiaire avec un score bien plus lourd. Sur son côté droit, Fernandez a posé de gros problèmes à Kombarov et Musa a été très actif en attaque.
Et la première mi-temps du Spartak? Faite de déchets techniques, de joueurs perdus sur le terrain (Melgarejo notamment), d’un Promes qui rata tout et qui ne fit qu’une fois la différence avec ses dribbles, d’une défense dépassée physiquement et dans la vitesse et un milieu qui n’a rien créé… Au retour des vestiaires, les joueurs durent patienter sur le terrain à cause du craquage de la tribune CSKA. La fumée dissipée, le match a pu reprendre.
Et comme lors de la première mi-temps, le CSKA a largement géré un Spartak moribond. Akinfeev n’a eu qu’un petit arrêt à effectuer durant tout le match. Beaucoup trop faible pour inquiéter une équipe du CSKA pas forcément bien meilleure mais suffisamment pour plier le match sur le plus petit des scores. Le 50ème derby moscovite ne restera cependant pas dans les annales niveau jeu. Du côté des tribunes, la deuxième mi-temps sera l’occasion de voir quelques banderoles sarcastiques à l’égard du camp ennemi et une animation côté CSKA à l’aide des lampe-torches des téléphones.
1-0, un score qui suffit au bonheur du CSKA et qui plonge le Spartak un peu plus dans le doute sur la deuxième partie de saison. Le CSKA quant à lui se déplacera cette semaine à Rostov pour le choc de la RPL. Une victoire face au surprenant deuxième leur ouvrirait clairement la porte du titre.
Je quitte le stade tranquillement, sans difficulté hormis les nombreuses flaques d’eau qui obligent les piétons à slalomer. Le CSKA vit ses derniers mois à l’Arena Khimki et ça aura été un honneur d’y avoir vu un match au sommet.
Les notes Footballski :
Standing du stade (3/5):
Loin d’être le plus beau stade de Moscou, le CSKA va enfin déménager dans son nouveau stade dès cet été et disposer ainsi d’un stade de son standing. Une pelouse horrible, indigne d’un match de ce niveau.
Disponibilité des billets (4.5/5):
Rien à dire pour ce type de match au sommet! J’ai commandé mes billets sur internet quelques jours avant le match et malgré l’affiche, j’ai pu facilement trouver des places.
Tarifs (4/5):
Les places allaient de 4000 roubles (50 euros) à 8000 roubles (100 euros) en VIP. Pour un derby de cette importance et à Moscou, je dirais que ça reste correct. Il faut dire que j’ai pris les billets un peu tard mais cela m’étonnerait que les prix aient été beaucoup moins chers au départ.
Ambiance (5/5):
La meilleure note évidemment! Le Spartak est le club qui a la plus grande ferveur et le CSKA jouait chez lui. Et puis pour ce match, il n’y a aucun risque à ce niveau-là! J’ai dû regarder le match debout mais c’est tant mieux car il faisait 2-3 degrés…
Transports (3/5):
Pas génial côté infrastructure car pas de métro à proximité. Le train vous dépose pas loin mais ça reste un train de banlieue. Le nouveau stade du CSKA aura sa bouche de métro heureusement. Le stade est au milieu des immeubles donc c’est assez facile de trouver une place en voiture.
Risques (4/5):
Présence policière évidemment importante pour ce derby mais y étant habitué, je n’ai pas trouvé ça si extraordinaire. Les contrôles sont assez rapides. Maintenant, il faut éviter de se balader avec son écharpe du Spartak même si j’en ai vu quelques-uns… L’un d’entre eux a été d’ailleurs approché et insulté par un supporter du CSKA à l’intérieur à côté de moi. Rien de plus…
Boissons (3.5/5):
Avec le froid, le thé coulait à flot! Possibilité de se restaurer avec des sandwichs… Rien de spécial.
Quartiers environnants (2/5):
Aucun intérêt! A deux pas du MKAD, dans un quartier fait uniquement d’immeubles, le stade est beaucoup trop loin du centre de Moscou pour avoir un intérêt quelconque. De l’autre côté de la route de Leningrad, il y a un très grand magasin de meubles si ça vous intéresse…
Vincent Tanguy
Image à la une : © Vincent Tanguy / Footballski
La première mi-temps en vidéo ici
La deuxième mi-temps en vidéo ici
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