Natif de Paris, William Edjenguélé a d’abord fait ses classes au Centre de Formation de Paris (non pas au PSG), avant de migrer vers Le Mans. Puis, de la Suisse à l’Ecosse, en passant par l’Angleterre et surtout la Grèce, le défenseur de 32 ans a beaucoup voyagé. Alors, forcément, les souvenirs sont nombreux…
Comment s’est déroulée ton enfance à Paris, et comment en es-tu venu au football ?
Je suis né à Paris, dans le 20e arrondissement. J’ai grandi là-bas, et quand j’étais à la maternelle, une des personnes chargées de nous surveiller pendant la récréation me dit qu’il travaille dans un club, et me demande si je veux faire un essai. J’avais peut-être quatre ou cinq ans. Je suis parti faire cet essai, ça s’est bien passé, puis je suis allé au Centre de Formation de Paris. C’est comme ça que c’est parti, avec un peu de chance, et une rencontre.
Ce Centre de Formation de Paris, c’est quoi exactement ?
C’est un club, qui était basé à Orly, là où Créteil s’entraîne à l’heure actuelle. C’est un club de banlieue, avec une bonne organisation. Vu que j’allais à l’école dans le centre de Paris, ils faisaient des arrêts vers le Louvre, Place d’Italie ou encore Villejuif. J’en garde un super souvenir. Puis, de là-bas, je suis allé au centre de formation d’Amiens pendant deux ans, puis au Mans.
C’est dans la Sarthe que tu as réellement démarré ta formation pour le monde professionnel ?
Oui, c’est là-bas que ça a commencé. Je suis arrivé à 17 ans, dans le groupe CFA. Pour moi, c’était déjà énorme !
Tu n’es pas passé pro au Mans, que s’est-il passé ?
Si, j’ai signé un an pro. Mais bon, dans le football on dit que si on te propose un an, c’est que, entre guillemets, on ne croît pas trop en toi. Je ne sais pas si c’est le cas, mais du coup j’ai signé un an, et je n’ai pas joué de match officiel. Après, je suis parti. C’est un petit regret, parce qu’au bout de quatre ans, on se fait des amis. Un joueur comme Mathieu Dossevi, c’est quelqu’un dont je suis très proche. Et j’aurais bien joué avec lui en pro, parce qu’on évoluait ensemble en jeunes. Mais bon, ça fait partie de la vie. Il y a une raison pour tout. Et je suis fier de mon parcours jusqu’à présent.
De là, tu pars en Suisse, à Neuchâtel (2008-2010), pour réellement lancer ta carrière.
Voilà, j’y vais pour avoir du temps de jeu, surtout. J’avais 21 ans, sans aucun match officiel, donc il fallait que je lance ma carrière. Il me fallait des matchs, et Neuchâtel me donnait cette opportunité. Je n’y suis pas allé à mon poste préférentiel, puisque j’ai signé en tant qu’arrière gauche, alors que je suis défenseur central. Mais c’est une bonne expérience, parce que ce sont mes débuts en pro. Partir loin de son pays natal, même si c’est proche de la France, c’est quand même pas mal.
Qu’as-tu pensé du foot suisse ?
Je pense que c’est comme dans pas mal de pays : coupé en deux. En haut, tu as Bâle, Zurich, les Youngs Boys, ce genre de clubs avec de super stades, beaucoup de fans. Après, tu as d’autres clubs comme Bellinzone, des équipes un peu moins huppées, et c’était un peu plus compliqué. Mais en règle générale, le championnat est pas mal. J’en ai un bon souvenir, il ne faut pas cracher dans la soupe.
Puis tu débarques en Grèce, en D2, au Panetolikos, le 30 juillet 2010. Comment s’est fait ce transfert ?
Après la Suisse, je n’avais pas vraiment les options que je voulais, et il y a eu un peu d’attente pendant l’été. Mon agent a été contacté par un intermédiaire grec, qui lui a fait part de l’intérêt d’un club de D2. Moi, je ne connaissais rien de la Grèce. Je me suis dit que ça pouvait être compliqué, mais je n’avais rien encore, donc je suis allé voir ce que ça donnait. Je me suis rendu sur place, et j’ai rencontré les dirigeants. À l’époque, le président était Grec, mais vivait en Suède, donc dans sa tête et dans sa manière de réfléchir, il est plus Suédois, ce qui m’avait bien plu. En fait, ça s’est avéré être l’une de mes plus belles expériences de ma carrière. J’ai vraiment bien aimé.
Surtout que dès la première année, vous remontez en D1…
C’est le scénario parfait. On sait tous que l’organisation, en Grèce, c’est moyen. Qu’il y a des retards de paiement, des problèmes de racisme et tout. Mais, très franchement, il n’y avait rien à redire dans ce club niveau organisation. Le paiement était en temps et en heure. La cerise sur le gâteau, c’est d’arriver et d’être promu directement.
Qu’en as-tu pensé de la D2 grecque après avoir été au Mans et en Suisse ?
Le niveau est moyen, on va dire. J’ai eu la chance d’être dans un club organisé, avec l’objectif d’être promu, donc ça ne jouait pas trop mal. Quand tu n’as pas le choix, il faut aller faire ses gammes. Il y a des gens qui vont en National ou en CFA en France, moi je suis allé en D2 grecque. Ce n’est pas le parcours rêvé, mais c’est un parcours dont je suis fier.
Il y avait Michalis Bakakis, aujourd’hui à l’AEK, qui n’avait que 19 ans, avec vous à cette époque. Le pensais-tu finir international A ?
Non, franchement, non. Michalis, c’est un gars dont je me disais qu’il ne bougerait pas de Panetolikos. Il connaissait tout le monde là-bas. À l’époque, il ne jouait pas beaucoup de matchs, mais il avait de la qualité. Je me disais qu’il pouvait aller un peu plus loin, mais jamais jusqu’à l’équipe nationale et à la carrière qu’il fait maintenant.
En D1, l’année d’après, la saison a été plus dure collectivement, avec une relégation directe. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?
Un mélange de tout, je pense. Au niveau du recrutement, ils auraient peut-être pu faire un peu mieux. Mais bon, le niveau s’élève, et les équipes sont un peu plus solides. Si je me souviens bien, on n’était pas si loin, et il nous a manqué deux ou trois points. Même si on est descendu, ça a vraiment été deux superbes années que j’ai vécues.
Sur cette deuxième année, il y avait pas mal de francophones dans l’équipe, avec Akalé, Bamogo, Henri Camara. En dehors du terrain, c’était cool ?
Oui, de super souvenirs. Il y avait aussi Olivier Boumal avec moi. Pour en revenir à Akalé, Bamogo ou Camara, ce sont des joueurs que je regardais à Jour de Foot quand j’étais plus jeune. Jouer avec eux, c’était vraiment top. Le monde du football est vraiment petit. Quelle chance j’avais de me retrouver en Grèce, dans une petite ville comme Agrinio, un petit club comme Panetolikos, avec des joueurs comme ça ? En dehors du terrain, c’était vraiment top. On se prenait des cafés, on avait une petite clique.
Il y avait aussi Charisteas qui était revenu au pays cette année-là. Ça fait quoi de jouer avec un joueur comme ça ?
Je pense que le joueur était plutôt à la fin de sa carrière, mais l’homme était très sympathique, très à l’écoute. Il voulait toujours partager son expérience, puisqu’il a eu une grosse carrière en club et avec la sélection. Je garde un bon souvenir d’Angelos, même si on n’était pas super proche.
Tu évoquais Agrinio. En tant que Parisien, qu’en as-tu pensé en arrivant ?
(Rires). Complètement différent ! J’ai mis pas mal de temps à m’y habituer, parce que c’est super petit, et un peu au milieu de nulle part. Mais ce qui est bien, c’est que comme c’est petit, leur vie, c’est l’équipe de foot. Quand tu joues pour Panetolikos, et dès que tu arrives au jeudi ou vendredi, les gens t’arrêtent, te parlent, en te disant qu’il faut gagner ce week-end. Autour du club, il y a une effervescence. C’est une petite ville, mais c’est quand même sympa. On se sent important quand on joue pour ce club.
Après tes deux ans, tu vas en Angleterre en 2012. Comment ça s’est passé ?
L’Angleterre, c’était un rêve d’y jouer. Ça a toujours été mon objectif. J’avais un intérêt de Coventry dès l’hiver, mais ça ne s’était pas fait pour diverses raisons. Quand l’opportunité s’est représentée à l’été, je n’ai pas hésité. Je l’ai attrapée à deux mains !
Tu as pu mesurer la différence entre ces deux pays en termes de foot ?
Ah ouais, là, c’est top ! Je ne connaissais pas le niveau League One, ni Championship, donc je ne savais pas trop où je mettais les pieds. Un club comme Coventry avait une grosse histoire, avec pas mal d’années en Premier League. Moi, j’arrive un peu sur la pointe des pieds, et je vois que les Anglais, en termes d’organisation, sont loin devant la Grèce. Peut-être même de la France aussi. Quand tu vois les installations en troisième division, tu te dis que c’est vraiment bien.
Au niveau du football, ces divisions sont réputées très intenses. Comment as-tu vécu ça ?
Le plus compliqué, c’était le nombre de matchs, surtout la première saison. En intensité, le football reste du football. C’est différent d’autres pays, mais le match en lui-même, pas tant. Par contre le nombre de rencontres… Dans la ligue, il y a 24 équipes, soit 46 matchs. Il faut y ajouter des matchs de coupe, sachant qu’il y en a trois différentes. Donc ça te fait une cinquantaine de matchs minimum par saison.
Concernant l’ambiance, comment juges-tu les deux pays ?
La Grèce, c’est fou. Des fois, ça déborde un peu, je ne vais pas mentir. En Grèce, tu peux avoir vraiment de grosses ambiances, surtout face aux gros clubs comme l’Olympiakos, le PAOK, l’AEK ou le Panathinaïkos. Mais, des fois, ils poussent à la limite. En Angleterre, c’est un peu plus structuré. Et ce que j’ai aimé, c’est que le fan qui habite près d’une ville, il va préférer être fan de son équipe locale que d’un gros club. Chaque fan a une identité, même s’il y a une grosse équipe près de chez lui.
Après une saison, tu vas à Bury. Pourquoi ?
J’arrive, et je signe trois ans à Coventry. Je joue beaucoup la première saison, tout se passe bien. Sauf qu’avant la fin de saison, Mark Robins (le coach) part à Huddersfield. Un nouveau manager arrive, et comme pour beaucoup de joueurs, les relations ne sont pas top. Il veut ramener d’autres joueurs. Donc avec six autres gars, il nous a mis de côté pour nous forcer à partir. Il a réussi. J’ai trouvé un truc à Bury, et j’y suis allé.
Tu fais une saison, et tu reviens en Grèce, au Panetolikos, à l’été 2014. Le pays te manquait ?
À Bury, c’était compliqué sur la fin. Au niveau mental, je voulais retrouver l’envie. Et comme je disais avant, je ne peux parler que positivement de la Grèce. J’y ai passé trois ans superbes. J’y suis retourné pour retrouver le goût du foot. Et ça s’est fait rapidement.
Vous faites une super saison en plus.
Je crois qu’on finit cinquième. Je parlais de recrutement avant, et cette fois, il a été vraiment très bons, avec de supers joueurs sud-américains et des joueurs d’expérience grecs. La mayonnaise a vite pris, et il y avait de la qualité dans ce groupe. La recette n’est pas compliquée : il faut de bons joueurs, que la sauce prenne, qu’il y ait une bonne ambiance, et que les joueurs se respectent en travaillant dur. À partir de là, normalement, ça marche bien. Et je crois qu’ils n’ont pas fait mieux au club depuis.
Pourtant, tu signes à Veria l’année d’après. Un club bien moins réputé, et moins sérieux…
Pourquoi ? Parce que, premièrement, le contrat qu’ils me proposent est bien à mes yeux. Je ne sais plus quel âge j’avais, mais le côté financier, malheureusement, n’est jamais à négliger. Mais je savais que l’organisation n’était pas top. Je me suis dit qu’après trois ans en Grèce, j’allais quand même m’en sortir et à trouver des moyens d’être payé. C’était un peu un contrat que je ne pouvais pas refuser.
Du coup, ça s’est passé comment ?
La saison est à l’image de l’organisation du club. C’était le stéréotype d’un club grec : ils nous payaient en retard. Moi, je n’avais pas été payé d’octobre à juin. Quand tu ne payes pas les joueurs, ça se ressent. Il n’y a pas que ça qui compte, bien entendu, mais ça en fait partie. La mayonnaise n’avait pas pris non plus. La saison a été compliquée. Je venais de trois ans au Panetolikos, où tout se passait bien, et là, tu vas dans un club moins structuré. C’est la Grèce dans toute sa splendeur.
Est-ce que le fait de ne pas être payé renforce la solidarité entre les joueurs de l’équipe ?
Je pense que ça éloigne les joueurs les uns des autres. Ce qu’ils font, des fois, c’est qu’ils peuvent payer l’un et pas l’autre. Directement, ça met un peu de tension, de l’animosité ou de la jalousie, ce qui ne renforce pas les liens. Dès qu’il y a des problèmes financiers, ça va se manifester par des mauvais résultats ou des mauvaises performances sur le terrain.
Là, ça a marqué la fin de ton aventure en Grèce. Qu’en gardes-tu ?
Globalement, de très bons souvenirs. La dernière année laisse un peu d’amertume. C’est pour ça que je suis parti, et que je n’y suis pas retourné. La dernière saison a été très difficile, même si je ne regrette rien. J’ai tourné la page, et fermé le livre sur cette aventure. Quatre ans, ce n’est pas mal.
Tu as évoqué le racisme : est-ce quelque chose de présent en Grèce ?
C’est présent, oui. Il y a toutes ces campagnes aujourd’hui, et c’est bien. En Grèce, j’ai joué en deuxième division, là où c’est moins médiatisé. Et le racisme était très présent. Pas à tous les matchs, mais je me souviens d’une fois, où j’entendais des bruits de singe à chaque fois que je touchais le ballon. Mais bon, ce n’est pas que la Grèce ! Le racisme, il y en a partout, malheureusement. En France, en Angleterre…
Qu’as-tu pensé du niveau des joueurs grecs ?
Je pense qu’il y a beaucoup de talent. Au niveau des infrastructures, ils sont loin derrière des pays comme la France, l’Angleterre ou même l’Écosse. Pour travailler avec des jeunes, les faire progresser, c’est un peu plus compliqué. Mais le talent est là. La Grèce est un pays où il y a beaucoup de joueurs de qualité. Bakakis par exemple, mais aussi Giannoulis, avec qui j’ai joué à Veria et qui est actuellement l’arrière gauche du PAOK, Poungouras du Panathinaïkos.
Tu évoquais l’Écosse, que tu as rejoint en 2016 en signant à Dundee United. Le Royaume-Uni te manquait ?
Oui. Ma femme est Anglaise, et on est basé ici. Je voulais être plus proche de ma famille. Dundee United s’est présenté. Je ne connaissais rien à l’Écosse, mais c’était la possibilité d’aller jouer encore dans un autre pays et de découvrir un nouveau championnat. C’était parfait pour moi à ce moment-là.
Tu y remportes en plus ton deuxième trophée dès la première année, avec la Challenge Cup.
Ce n’est pas l’équivalent de la Coupe de France, mais bon, c’est quand même un trophée et une chose dont je garde un bon souvenir. On fait un bon début de saison, en étant premier à Noël, mais après on craque un peu et Hibernian est champion.
Vous terminez deux fois troisième. Est-ce que le fait d’avoir manqué la montée est un petit regret ?
Oui. Sur la première année, Hibernian était quand même au-dessus, donc il n’y a pas de soucis. Mais sur la deuxième saison, où Saint-Mirren est promu, ça laisse un peu d’amertume, parce qu’il y avait la place d’aller les titiller. Après, en étant troisième tu es quand même en play-offs. Mais bon, là-bas, les play-offs sont faits pour que l’équipe de première division y reste. Quand tu es en Championship, tu as beaucoup de matchs avant d’être promu, alors que celui de Premier League n’en a que deux. Si tu finis troisième, tu joues le quatrième en match aller-retour, puis le deuxième aller-retour, et la finale, enfin, toujours en aller-retour.
Là, tu as terminé la saison dernière à Falkirk, en prêt. Pour le temps de jeu ?
Oui, et avec un manager que je connais, puisqu’il m’a fait venir à Dundee United avant. C’était aussi pour les aider à rester dans la ligue. Malheureusement, on n’a pas réussi, même si on n’était pas loin, quand on regarde d’où on est parti à Noël et où on termine à la fin de la saison. Ça s’est joué sur des détails, et il nous a manqué quelques points.
Du coup, tu es sans club actuellement ?
Oui. C’est bizarre de retracer toute ma carrière pour arriver à l’instant présent (rires). Je n’ai pas de club depuis juin. Et je suis entre deux : je coache les jeunes, et je vais aller à l’université pour passer un diplôme de langues, vu que j’en parle plusieurs grâce à tous mes voyages. Je cherche toujours à trouver un club pro à temps plein, ou un club amateur où tu t’entraînes que la moitié de la semaine. J’ai 32 ans, et pour moi, c’est la période où il faut faire des choix en fonction des opportunités. Donc c’est un peu indécis, mais je pense que bientôt, j’aurais pris ma décision. Je suis basé dans les Midlands, et je cherche autour.
Tu possèdes aussi la nationalité camerounaise. As-tu été proche de la sélection à un moment dans ta carrière ?
J’ai été proche à un moment, même si ça fait plus de dix ans. C’était lorsque j’étais en Suisse. Il y avait des discussions. Ma mère n’était pas forcément sûre que ce soit le bon choix pour moi. Et les discussions en famille ont fait que j’ai toujours repoussé. L’occasion ne s’est pas représentée, donc on peut dire que j’ai manqué le train. Mais bon, encore une fois, je n’ai pas à rougir de ma carrière : si quelqu’un m’avait dit que j’allais jouer douze ans en pro, j’aurais signé ce contrat directement ! Je suis quand même chanceux.
Une dernière question : est-ce qu’il y a une anecdote de ton passage en Grèce qui t’a particulièrement marqué ?
J’en ai plein (rires). Je pense que ce qui m’a marqué le plus quand j’y étais, c’était ma première saison, en D2. Là-bas, il y a beaucoup de problèmes de paris, de matchs truqués. Et je pense que j’ai assisté à un de ces matchs. Quand tu viens d’Europe de l’Ouest, c’est quand même plus rare. En Grèce, j’étais sur le banc dans une rencontre, et j’ai assisté à un match très bizarre. Je pense qu’il était truqué.
Martial Debeaux
Tous propos recueillis par MD pour Footballski
Toutes les photos de l’article et l’image de couverture sont issues de la collection personnelle du joueur.