Pendant deux saisons (2011-2013), il a marché sur l’eau. Sous la houlette d’Ernesto Valverde, Leonardo Jardim ou encore Michel, Djamel Abdoun s’est régalé sur la plupart des pelouses de Grèce et d’Europe avec la tunique de l’Olympiakos, terminant même meilleur joueur du championnat lors de sa dernière saison. Avant de tenter sa chance en Angleterre, à Nottingham, pour un transfert qui marquera le début des soucis pour l’international algérien. Entretien plein de sincérité.

Tu es né à Montreuil, dans le 93. Comment en es-tu venu au football ?

Je suis né avec un ballon dans les pieds. Jusqu’à l’âge de 8 ans, j’ai joué en bas de la maison, avant de m’inscrire dans un petit club à Montreuil. Après cette année-là, je suis parti au Paris FC, où j’ai fait toutes mes gammes durant 4 ans. Et à 13 ans, je suis allé à l’AS Cannes.

C’est à Ajaccio que ça a commencé à être un peu plus sérieux ?

J’ai signé mon premier contrat pro. Je fais mon premier match à 17 ans, au Parc. Dominique Bijotat me lance dans le grand bain, et ensuite c’est parti ! C’était un grand moment, du pur bonheur. Il y avait toute ma famille, ma mère, dans un beau stade. Beaucoup de pression et d’adrénaline.

Tu as fait quelques apparitions à Ajaccio, sans être jamais vraiment titulaire. Ils ne faisaient pas trop confiance aux jeunes à l’époque ?

(Il réfléchit). Non, pas trop. A mon époque, ils avaient pris beaucoup de Brésiliens comme André Luiz. Ils les payaient en conséquence, parce que ce ne sont pas des mecs qui viennent gratuitement. J’ai fait quelques matchs, mais bon, à ma période, ce qui remonte à longtemps quand même, c’était un peu plus dur qu’aujourd’hui. Maintenant, les jeunes sortent plus facilement.

Comment s’est fait ce prêt à Manchester City ?

J’étais en équipe de France, donc j’avais Manchester United, la Lazio et Manchester City qui me suivaient. Je vais à City, ça se passe très bien. Je suis vraiment performant aux entraînements, je fais mon premier match en FA Cup. Et ensuite… (il marque une longue pause). Je ne connais pas la raison exacte pour laquelle ils n’ont pas levé l’option d’achat. De toute manière, je pense que c’est à cause de Stuart Pearce. Je l’ai eu après à Nottingham Forest, et il m’a fait la même chose qu’à Manchester City.

Quand tu arrives, ce n’est pas encore le City actuel que l’on connaît …

C’était quand même un grand club, déjà dans le stade où ils sont maintenant. Il y avait des joueurs comme Nicolas Anelka, Benarbia, qui sont passés par là-bas. Il y avait une petite colonie française avec Ousmane Dabo et Sylvain Distin. Isaakson aussi, qui, même s’il n’est pas Français, avait joué en France auparavant. Je n’étais pas dépaysé.

Et un certain Joey Barton aussi.

J’avais un bon rapport avec lui. Mais il faut savoir une chose : c’est un joueur de caractère. Ça reste quand même un bon joueur. Après, chacun a des défauts et des qualités. Ça fait partie de la vie !

Giorgios Samaras avait aussi 21 ans à cette époque. Tu te souviens de lui ?

Il avait de la classe, ouais. Mais bon, il avait un peu de pression parce qu’il avait été acheté cher. Plus de 10 millions, si ma mémoire est bonne. Aujourd’hui, cette somme, ce n’est rien. C’est du pipi de chat. Il y a dix ans en arrière, c’était autre chose.

Après ça, tu reviens à Sedan (2007-2008, Ligue 2), où tu exploses vraiment.

José Pasqualetti, qui m’avait fait confiance en Ligue 1 avec Ajaccio, me fait venir là-bas, et je fais une grosse saison.

La saison suivante, tu signes à Nantes, alors que tu étais pas mal courtisé. Tu avais fait le choix de la stabilité dans un bon club ?

Mon état d’esprit c’était ça, oui. Bon, je ne sais pas si j’ai fait une erreur. J’avais plusieurs clubs sur moi : Marseille, Lorient, Auxerre, Monaco, Lille… Je vais à Nantes parce que j’ai une bonne discussion avec le président. Mais il ne faut pas regretter les choix.

Sportivement, ce furent deux saisons délicates…

On descend la première. Ensuite la deuxième, en Ligue 2, c’est un peu le bordel et on ne remonte pas. Surtout que moi, j’ai eu une fracture de la mâchoire et du péroné en Ligue 1. Je reviens, il faut retrouver le niveau. Ce n’est pas facile. C’est un peu compliqué au niveau du groupe, parce qu’il y avait des clans et tout ça.

De là, tu arrives à Kavala pour la saison 2012-2013. Tu connaissais ce club ?

Je ne connaissais pas grand-chose, non. Je savais juste que pas mal de Français y étaient passés avant. Moi, je suis un peu aventurier. Je me suis dit que j’allais tenter le coup, et j’ai fait une très très grosse saison.

Tu voulais vraiment partir de la France pour voir autre chose ?

Ouais, tout à fait. On m’a collé une étiquette qui ne me correspond pas. C’est dur à décoller. La preuve : je suis sans club. Ce n’est pas une question de football. Quand je vois les joueurs qui jouent..

Le 16 janvier 2011, ça te parle ?

(Il réfléchit). Je sais que c’était avec l’Olympiakos…

Non, avec Kavala : un doublé contre le Pana !

Ouais, un bon moment ! J’avais mis une panenka et un enroulé, mais on avait perdu ce match 4-2. On avait fait une belle rencontre. Mais c’est toujours difficile, quand on est une petite équipe, de jouer contre les gros comme le Pana ou l’Olympiakos.

Comment tu expliques que ça se soit si bien passé (3 buts et 8 passes décisives) dans ce club ?

J’ai trouvé un président qui m’appréciait. J’étais libre, je prenais du plaisir et j’étais bien dans ma tête. Ensuite … jouer au foot, je sais le faire.

Le président Psiomadis était assez caractériel, non ?

Il faut se donner à fond, être sérieux. Après, tu sais, quand les gens te paient, ils attendent de toi que tu sois performant. C’est toujours comme ça : si tu es performant, les gens vont te dérouler le tapis rouge. Si tu l’es moins, ils vont un peu tirer la tronche.

Il y avait pas mal de francophones à ce moment dans l’effectif. C’était comment ?

C’était bien. J’avais fait venir Darch’ (Jean-Claude Darcheville), qui était un peu mon mentor à Nantes, où je m’entendais bien avec lui. Il y avait aussi Serge Dié, Pierre Ducrocq, Douglao que j’avais aussi côtoyé à Nantes. Je n’étais pas dépaysé.

Votre intersaison fut particulière : vous terminez 7e, mais le club est rétrogradé dans le cadre du Koriopolis (matchs truqués). Comment vit-on ça quand on est joueur ?

Ce n’est pas facile. J’étais à Paris, j’ai pris mon mal en patience. Et ensuite j’ai signé à l’Olympiakos. On subit les événements. De toute façon, les matchs truqués sont devenus courants dans le foot. Ce n’est pas depuis aujourd’hui que les rencontres sont truquées. Mais en tout cas, nous, on ne nous a jamais rien demandé. Ça, c’est sûr.

Justement, cette signature à l’Olympiakos, comment s’est-elle faite ?

Il y avait eu des pourparlers, déjà. Ensuite, Rafik Djebbour a poussé pour que j’aille là-bas. Quand je signe, j’ai la sensation d’arriver dans un très gros club. Un top 20 européen. Tout est exceptionnel : le centre d’entraînement, le stade. À Kavala, les installations étaient très moyennes, mais comme je me sentais bien… Un terrain, c’est un terrain. Tu viens, tu t’entraînes, et voilà.

Tu as aussi pu découvrir, sur cette première saison, les ambiances à la grecque…

Ça te motive encore plus. Bon, j’avais l’habitude de ça à Nantes, parce qu’il y a un vrai public. En équipe nationale aussi, avec l’Algérie.

Quand tu débarques à l’Olympiakos, c’est le meilleur effectif que tu n’as jamais vu ?

Il n’y a pas photo. Ce sont vraiment des tops joueurs qu’il y a, surtout lors de la première année.

Sur le banc, il y a Valverde, qui est maintenant au Barça..

(Il coupe). C’est la classe. La grande classe. Le meilleur coach que j’ai eu avec Jardim. Ce n’était que du plaisir, que du football. Très tactique, que du jeu, pas beaucoup de physique, et pas de jeu long. On avait une sacrée équipe.

Tu fais aussi la découverte d’une compétition plutôt sympa : la Ligue des Champions.

Ouais. Donc une grosse ambiance, des matchs contre l’Olympique de Marseille, Dortmund, Arsenal. Ce n’est que du bonheur ce genre de match. C’est l’élite du football mondial. Deux années, on ne passe pas avec 9 points. C’est incroyable. En plus, à domicile, on a battu Arsenal et Dortmund. Mais bon, c’est comme ça : avec ce total, tu passes en 8es de finale. Jouer la Ligue Europa, ce n’est pas le même prestige.

Cette doublette avec Rafik Djebbour fonctionnait très bien. Pourquoi ?

Je le connaissais déjà de l’équipe nationale. C’est un top joueur de ballon, donc ça ne pouvait que marcher. Jouer avec lui, c’est simple. C’est un buteur, un grand même. Chaque année, c’était 20 pions minimum.

Jardim arrive la deuxième année. Tu as été surpris de le voir faire ça à Monaco ? Par rapport à Valverde, c’était comment ?

C’est similaire. Cette culture espagnole, c’est un peu la même que la portugaise. Ce sont des passionnés. Ils connaissent leur sujet, ils savent de quoi ils parlent. Que du ballon, pas beaucoup de physique. À l’Olympiakos, ils l’ont limogé, mais il avait dix points d’avance. Il avait fait ses gammes, et c’est un coach qui travaille beaucoup. Il passait toutes ses journées au club, donc le voir faire ça à Monaco, ça ne me surprend pas du tout.

Son limogeage avait fait parler. On lui reprochait un jeu trop défensif, notamment…

Ouais, c’est ce qui se disait, mais bon… À l’Olympiakos, on est vraiment au-dessus. Et avec Valverde, on jouait comme Barcelone. Toutes proportions gardées hein, parce qu’on n’était pas Barcelone, mais on jouait vraiment bien au ballon. L’année d’après, on jouait un peu moins bien. Et au président, ça ne lui plaisait pas trop.

Quelle relation tu avais avec Marinakis ?

La même que celle avec le président de Kavala : j’avais une très belle relation avec lui. On s’entendait bien, et quand je suis parti l’année d’après, il ne voulait pas que je m’en aille. Il aime les joueurs qui donnent du spectacle. Comme tous, en fait.

La saison 2012-2013, ce fut la meilleure de ta carrière ?

Ouais. J’ai fait vraiment une grosse saison. Je me sentais bien, j’étais en pleine forme physique. C’est la meilleure même. 11 buts, 12 passes toutes confondues. Il y a eu quand même de grands joueurs à l’Olympiakos, comme Rivaldo et compagnie, mais c’est une des meilleures saisons. On avait vraiment bien fait les choses.

Tu gagnes aussi tes premiers trophées…

La première année, j’ai gagné deux titres. La deuxième, pareil. Championnat et coupe. J’ai fini meilleur joueur aussi. Le travail fourni payait enfin, à 25-26 ans.

En milieu de saison, Michel arrive. Ça s’est moins bien passé avec l’Espagnol ?

Non, je jouais avec lui. Ça s’est très bien passé avec Michel, parce que j’étais titulaire et qu’il me faisait confiance. Ça reste un bon coach, mais je pense que ce que les joueurs n’aimaient pas chez lui, c’est qu’il se regardait trop. Il faut appeler un chat un chat : il est grand, il est beau gosse, il a joué 20 ans au Real Madrid et c’était un joueur classe. Il est encore dans tout ça, Michel. Des trois, c’est lui le moins bien.

Tu le voyais faire ce qu’il a fait à l’OM ?

Ouais. Je ne le voyais pas réussir à Marseille, parce que la marche était trop haute pour lui. Ce n’est pas parce que ça a été un grand joueur que ça en fera automatiquement un grand coach.

Son côté narcissique, c’est son gros défaut ?

Ah ouais, ça s’est sûr. Même les joueurs de l’OM disaient la même chose : il se regarde trop. Mais bon, il ne faut pas lui en vouloir : ça a été une star à son époque.

Quel joueur t’a le plus marqué durant ces deux ans ?

La classe ? (Il réfléchit). Ibagaza. Mirallas, parce que Kévin c’est un super joueur quand même. Ces deux joueurs-là, vraiment…

Il y avait aussi Holebas et Mitroglou : tu les voyais faire une telle carrière ?

Holebas ouais, et même Mitroglou. Ça reste un buteur, il a mis beaucoup de buts. Holebas j’ai joué pendant deux ans avec lui, parce qu’il jouait arrière gauche et j’étais devant lui dans le couloir. J’ai vraiment pris du plaisir avec lui.

Fetfazidis, tout jeune à l’époque, commençait aussi à pointer le bout de son nez.

C’était un super joueur, avec une patte gauche. Après, il n’a pas beaucoup joué et c’est dur d’engranger de la confiance.

Dans cet effectif, les places sont très chères non ?

C’est très dur de s’imposer. Il y a plein de joueurs, même venus de France, qui n’ont jamais joué. Bong n’a pas trop réussi non ? Sambou Yatabaré n’a pas beaucoup joué aussi. En fait, le club signe beaucoup de joueurs, mais en prête pas mal à droite et à gauche. Les trois premiers mois pour moi ont été un peu difficiles, parce que je n’ai pas eu de préparation. Mais ensuite, une fois que je me suis mis dans le bain… En plus, j’ai eu Ernesto qui m’a fait confiance. Et de là, j’ai été performant.

Tu as vu le tirage de Ligue des Champions ? Le retour d’Ernesto à Athènes va être sympa.

Ce tirage, ça va être dur. Mais ils vont l’accueillir comme un roi. Pour lui, ça sera inoubliable, c’est sûr.

Ces supporters, tu as kiffé ?

Même les joueurs de Montpellier et de l’OM ont halluciné quand ils sont venus. En France, ça n’existe pas. Ou pas comme ça en tout cas. Des fumigènes, ils chantent tout le match. Il y a de beaux stades, à l’anglaise un peu, c’est à dire serrés avec des supporters près de la pelouse.

Tu as pu aussi vivre quelques derbys sympathiques…

Ce sont toujours de vrais matchs à enjeu, avec beaucoup de pression, avec une obligation. C’était pas mal. C’est la même chose qu’avec la sélection, quand on a joué en Égypte par exemple ou lorsqu’on reçoit à Alger. Moi, je ne me mets pas de pression dans de telles rencontres. Je me sens très très bien.

On parle beaucoup de l’Olympiakos comme un club avantagé. C’est énervant en tant que joueur ?

Non, ce n’est pas énervant. Mais bon, est-ce que tu ne penses pas que les arbitres ne favorisent pas un peu le Real Madrid ? Le Barça ? Le Bayern ? La Juve ? Le Paris Saint-Germain ? C’est comme ça, c’est dans tous les championnats. Les grandes équipes, avec la pression… On était au-dessus. Et ils sont toujours au-dessus, d’ailleurs. Ils le seront toujours, parce qu’à la tête du club, il y a un grand monsieur.

Avec le recul, tu as vraiment pris ton pied sur ces deux saisons ?

J’ai pris du plaisir à aller m’entraîner, jouer. Franchement, je ne peux pas ressortir un moment en particulier. Tous ont été magnifiques. Jouer la Ligue des Champions, être nommé MVP contre Arsenal, finir meilleur joueur du championnat… Ce sont des moments inoubliables.

À l’été 2013, tu signes donc à Nottingham Forest, alors en Championship (D2).

L’erreur ! Je suis tombé sur un président qui était une grosse merde. Un menteur. C’est un mec qui met 120 millions de pounds de sa poche, mais qui n’a pas le droit de décider. Alors que c’était tout le contraire quand je l’avais eu au téléphone. Mais bon, c’est comme ça. C’est la vie, on ne peut pas venir en arrière.

Tu sens qu’on ne te veut pas ?

Exactement. C’était lui qui me voulait, mais j’ai vu, au bout de quelques semaines, qu’il ne décidait de rien. C’est le coach qui décidait de tout. Mais c’était trop tard. Ça me servira de leçon pour le futur. Je me suis clashé avec Marinakis pour partir, et, au final, c’était une merde le président là-bas. Que veux-tu… J’ai essayé de faire du mieux possible. Mais bon, il ne faut pas regretter. Même si au fond de moi, je regrette. J’essaye de relativiser : il y a pire que moi.

Mirallas, étincelant lui aussi, avait signé à Everton après l’Olympiakos. Qu’est-ce qui t’as manqué, toi, pour en faire de même ?

Même si ça n’enlève pas tout le talent qu’il a, c’est un super joueur, un bon mec, et il n’y a rien à dire sur cela, il était international belge et moi j’étais international algérien. On peut dire tout ce qu’on veut, mais ça a joué. Mais ça ne dessert pas que moi : tu peux regarder Brahimi, Riyad Mahrez. Si tu rajoutes « Inho » à la fin de son nom, il va au Barça pour 70 millions ! Ce n’est pas surprenant qu’ils n’aient pas d’offre ? Mahrez, meilleur joueur africain et d’Angleterre… C’est bizarre quand même tout ça.

Tu étais ciblé par d’autres clubs à ce moment ?

Ouais, mais bon, je ne sais pas si c’était vrai. Même quand j’étais petit, il y avait le Real Madrid qui me suivait. L’essentiel, c’est qu’il n’y a pas eu d’offre.

Qu’est-ce qu’il a manqué à cette doublette Abdoun – Djebbour pour confirmer dans un meilleur championnat ?

Ça, je ne saurais pas te dire. C’est sûr que quand je vois les brêles qui jouent maintenant, il y a des regrets. Comme quoi… Je m’étais un peu fâché avec mon agent, mais ça s’est arrangé depuis.

Tu as pu te rabibocher avec le président Marinakis ?

Je l’ai eu, oui. On est en contact. Mais bon, j’avais fait une petite bagarre pour partir, et lui l’avait mal pris parce qu’il m’appréciait beaucoup. Donc ce n’est pas possible de retourner là-bas quoi.

En 2015, tu reviens en Grèce, à Veria, un club assez modeste…

C’était pourri, laisse tomber. Je n’avais pas spécialement envie de retrouver la Grèce, mais il n’y avait qu’une opportunité : celle-là. Je suis allé là-bas, on n’était pas payé. Laisse tomber. C’est vraiment pourri. Donc c’est pour ça que j’ai résilié même s’il me restait encore une année. Je n’ai pas eu de problèmes avec le coach. Mais au niveau des infrastructures… même Kavala, c’était mieux. Les installations encore ça pouvait aller, mais ce n’était pas du tout professionnel dans le fonctionnement. Je fais pourtant un gros début de saison, avec une passe décisive et un doublé sur les trois premiers matchs. Pour eux c’est normal : tu n’es pas payé, tu fermes ta gueule, tu joues et tu attends. J’ai dit : « Ça ne se passe pas comme ça les gars. On n’est pas en Afghanistan. »

Depuis, tu es sans club…

Je n’ai pas joué l’année dernière, oui. J’ai eu plein d’offres. En Grèce, en Indonésie, en Thaïlande, mais personnellement, ça ne me disait rien d’aller là-bas. Après, ce n’est pas que dans le foot, mais aussi dans la vie, non ? Qu’est-ce que tu en penses ? (rires). Quand tu es en haut, ton téléphone sonne. Quand tu es moins en haut, il sonne un peu moins. Et quand tu es encore plus bas, il ne sonne plus du tout.

On en revient à cette étiquette dont tu parlais : elle te dessert encore ?

Franchement, tu vas me dire que je ne joue pas en Ligue 2 ? Allez, on ne va même pas aller en Ligue 1, mais je n’ai pas ma place en Ligue 2 ?

Pourquoi pas reformer ce duo avec Rafik ?

Ouais ! On va voir, on attend de voir s’il y a un projet qui se présente. De toute façon, je veux juste jouer deux ou trois ans pour m’amuser un peu, prendre du plaisir. De toute manière, j’ai déjà fait ma carrière. Elle est derrière moi. Je vais essayer de profiter au maximum. Il n’y a que ça à faire, de toute façon. Rafik, je ne pense pas qu’il va rester en Grèce. Je le vois plutôt ailleurs. Mais on va voir ce qui se présente à nous (rire).

Dans toute ta carrière, si tu devais citer 2-3 joueurs vraiment marquants, tu dirais qui ?

(Longue réflexion). J’ai joué avec tellement de joueurs… Ibagaza, Mirallas… Moussa Sow aussi, Amalfitano. Abou Diaby et Gourcuff en équipe de France, même avec Hugo Lloris, Kaboul, Cabaye. Ils sont tous forts. Tous au même niveau, donc je ne peux pas faire vraiment une liste.

Tu étais l’un des premiers bi-nationaux à rejoindre la sélection. Tu avais aussi fait part de ton inquiétude quand Rajevac en était à la tête. Aujourd’hui, tu en penses quoi ?

Rajevac, c’était juste une erreur de casting. Maintenant, il y a les bonnes personnes à la tête de l’équipe nationale. Un nouveau président, un bon coach espagnol, donc le plus important est de regarder vers l’avant et essayer de faire quelque chose pour rattraper le retour qu’ils ont accumulé dans ces qualifications. Oui, avec moi, Meghni et Yebda. Après, ça a suivi un peu. J’espère vraiment qu’ils vont combler le retard pour essayer de donner une qualification au peuple algérien.

Martial Debeaux | Propos recueillis par M.D pour Footballski

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