Temps de lecture 4 minutesL’oeil du recruteur #31 : Aleksey Miranchuk

L’œil du recruteur revient et c’est toujours le même principe. Un rapport détaillé, technico-tactique d’un joueur de nos championnats, qui mériterait de jouer à un niveau un peu plus élevé qu’il ne le fait actuellement. L’occasion aussi de vous faire découvrir un joueur qui pourrait débarquer dans un grand championnat d’ici quelques mois. Aujourd’hui, Aleksey Miranchuk du Lokomotiv Moscou.

Aleksey Miranchuk

Nom complet : Aleksey Andreyevich Miranchuk
Né le : 17 octobre 1995 à Slavyansk-na-Kubani
Pays : Russie
Taille : 1.82 m
Poids : 67 kg
Poste (pied) : Milieu offensif – gaucher
Autre(s) poste(s) : milieu offensif droit, milieu centre, attaquant
Club : Lokomotiv Moscou – Russian Premier League, Russie
14 sélections, 4 buts avec la Russie

Carrière

Aleksey Miranchuk tape ses premiers ballons dans le club de son quartier, l’Olimp. Cependant, Alekseï et son frère Anton sont très vites repérés le Spartak au travers de Boris Streltsov et Alexey Leonov qui sélectionnent cinq joueurs de la région de Krasnodar à la suite d’un processus de recrutement. Les deux Miranchuk intègrent l’académie des Myaso en 2011. Leur mère déménage à Moscou avec eux et devient professeur à l’internat du Spartak. C’était la condition des jumeaux pour rejoindre le club de la capitale. Cependant, l’aventure avec les Rouge et Blanc tourne court lorsque les deux frères sont virés en 2011 car le club ne les trouve pas assez athlétique. Personne ne leur a vraiment expliqué la situation, mais les bruits de couloirs étaient devenus tellement persistants qu’ils ont été obligés de regarder ailleurs… Ils sont alors récupérés par le Lokomotiv. Ils n’ont qu’à traverser Moscou pour retrouver un nouveau club. Pratique. Les deux frères évoluèrent dans l’équipe des joueurs nés en 1995 sous les ordres de Sergey Polstyanov. Cette équipe fait des merveilles chez les jeunes et devient championne deux fois consécutivement en 2011 et 2012, Aliosha marquant même lors de la finale de 2012, battant Krasnodar à Krymsk. L’équipe de Polstyanov jouait « à la Barcelonaise » d’après Aleksey lui-même avec un jeu de possession et de passes courtes.

Alekseï Miranchuk, un écolier comme les autres

Il a ensuite été invité à prendre part aux entraînements de l’équipe première sous les ordres de Slaven Bilić en février 2013. Samedov l’a pris sous son aile, l’appelant Sacha – diminutif d’Aleksandr – jusqu’à ce qu’un autre joueur lui fasse la remarque qu’il s’appelait Aleksey. Le jeune protégé ne reste pas longtemps en équipe jeune du Lokomotiv et le 20 avril 2013, il fait sa première apparition en Première Division russe face au Kuban Krasnodar. Il ne faut pas longtemps pour voir Aleksey marquer son premier but pro, face à l’Amkar, le 5 mai 2013. Il découvre l’Europe l’été d’après lors d’un match opposant son équipe aux Chypriotes de l’Apollon Limassol. Ses performances n’ont, depuis, fait que monter crescendo pour exploser aux yeux du public russe. Aleksey Miranchuk s’est notamment distingué lors de la finale de la Coupe de Russie en mai offrant la victoire lors des prolongations à son équipe face au Kuban. Ces performances ont tapé dans l’œil du sélectionneur national et il porte le maillot de la Sbornaya pour la première fois lors d’un amical face à la Biélorussie le 7 juin 2015. Il a profité de sa première sélection pour s’offrir son premier but en équipe nationale mais Miranchuk a dû patienter jusqu’en mars 2017 avant de faire à nouveau trembler les filets pour son pays.

Utilisation actuelle

Véritable couteau suisse de Semin, Miranchuk joue à la fois au poste d’attaquant, de milieu offensif, milieu relayeur, milieu droit ou d’ailier suivant le schéma de jeu prôné par son entraîneur. La composition varie régulièrement passant d’un 3-5-2 à un 4-2-3-1 ou encore à un 4-4-2. Comme lorsqu’il était plus jeune, Miranchuk s’adapte et se fond dans le collectif. Énième argument pour qualifier son comportement irréprochable, son surnom brat, frère en français.

Profil

  • Le numéro 59 du Lokomotiv est doté d’une très bonne technique balle au pied. De la même manière, Miranchuk ne fait pas exception dans le monde professionnel puisqu’il est parfaitement ambidextre.
  • Cette technique supérieure à la moyenne lui permet de dribbler dans les petits espaces et il est ainsi l’objet de nombreuses fautes.
  • A ce sujet, Aleksey Miranchuk a appris à tenir debout et éviter de toujours tomber au moindre coup physique. Pour un joueur de plus d’un mètre 80, il possède un très bon équilibre balle au pied.
  • Son jeu de corps est très bon. Il utilise également son corps pour des feinte souvent décisives. Cela le rend plutôt bon en un contre un, ce qui le rend capable de casser des lignes par le dribble et par la passe.
  • Miranchuk aime faire jouer les autres, il aime faire des passes, et celle-ci sont généralement de bonne qualités, pour ne pas dire des caviars. Il en est à cinq passes décisives cette année. Ses passes permettent également de casser les lignes défensives adverses. Miranchuk aime décrocher pour toucher le ballon dans une zone parfois plus basse que son poste.
  • Son gros point fort est son intelligence de jeu, à la manière du sport soviétique d’un autre temps. Il sent et voit le jeu et là où certains auraient peur de prendre des risques, Miranchuk rend les passes difficiles faciles. Il a confiance en ses qualités.
  • Sa polyvalence est un avantage pour n’importe quel entraîneur. Il peut jouer de numéro à avant-centre – même s’il est soit un faux 9, soit un 9,5 – et même sur le côté droit où il adore rentrer sur son pied gauche.
  • Un point faible ? Son jeu de tête. On peut aussi lui reprocher son absence de sens du but, ce n’est pas un numéro 9 ayant le but dans l’âme. On peut également lui reprocher les tirs de loin qui ne sont pas trop son truc. La majorité de ses buts sont marqués de l’intérieur de la surface, généralement d’une distance proche de celle de point de penalty. Enfin, il laisse les coups de pied arrêtés à d’autres.

Évaluation

Miranchuk entre dans la catégorie des artistes. Bien que jeune, Aleksey Miranchuk est un joueur déjà bien expérimenté avec 106 apparitions en RPL, 12 matchs européens et 14 sélections nationales (pour quatre buts). Doté d’un excellent état d’esprit, ce fan du Barça et dont l’idole est Lionel Messi fait passer le collectif avant lui. Il est un élément important de ce club et n’est évidemment pas innocent à la très bonne première partie de saison du Lokomotiv qui pointe à la première place du championnat. La Coupe du Monde à la maison devrait être l’opportunité pour lui de se révéler aux yeux de tous et pourquoi pas envisager un transfert à l’étranger comme un certain Arshavin en 2008. Attention néanmoins, il coûtera cher et on connait la propension des Russes à se foirer dès qu’ils arrivent en Europe Occidentale…

Cibles types : Arsenal, Borussia Dortmund, Bayer Leverkusen, FC Séville, Marseille
Prix : 15.000.000 € – 18.000.000 €
Rapport qualité / prix : Correct
Note du joueur : A
Note du potentiel : A+


Lazar van Parijs

Image à la une : AFP PHOTO / Kirill KUDRYAVTSEV

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